Chapitre 3

Un festival sous tension

Le festival sportif est terminé, et les résultats sont tombés. J’analyse les chiffres calmement, comme toujours.

Classe A : 1130 - 50 = 1080 points

Classe B : 1085 - 50 = 1035 points

Classe C : 1022 - 50 = 972 points

Classe D : 1007 - 50 = 957 points

C’était prévisible. Akira voulait me pousser à bout, mais au final, j’ai retourné la situation contre lui. Maintenant, tout le monde est dos au mur, et moi, j’ai gagné une chose précieuse : une vision claire de qui mérite d’être soutenu et qui mérite d’être laissé derrière.

Je sors mon carnet et relis mes notes. Depuis quelque temps, j’évalue mon entourage. Il est temps de trier l’utile du superflu.

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Ceux qui en valent la peine

Yugurekufa

Ce groupe est mon noyau dur. Sans eux, impossible de mener la moindre stratégie.

Moi (évidemment)

Kurosawa (fiable et adaptable)

Okita (déjà bien formée, elle a juste besoin d’expérience)

Chiaki (pratique dans les situations de crise)

Yinghua (intelligente et discrète)

Igor (utile pour ses ressources)

Malakh (le plus dangereux, mais aussi le plus nécessaire)

Hirata (ancien dictateur, mais en formation pour devenir un véritable leader)

Hirata est un cas intéressant. Son côté dictatorial a dû être brisé, mais maintenant qu’il est reconstruit, il peut devenir un véritable atout pour stabiliser la classe A. Il lui manque encore la vision globale, mais je vais l’y entraîner.

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Les 4 cerveaux

Ils ne sont pas dans Yugurekufa, mais leur intelligence les rend incontournables.

Hishida : Son maintien en classe A est indispensable, surtout pour le bien de sa sœur.

Tokito : Je vais l’aider avec Malakh pour décoincer Hishida et lui donner plus de perspectives.

Kiyotaka : Avec Malakh, je veux lui offrir une vie lycéenne normale. S’il faut détruire la White Room, alors soit.

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Les individus clés

Ces personnes ne sont pas directement dans Yugurekufa, mais elles sont liées à mes pions principaux. Les abandonner reviendrait à fragiliser mon propre réseau.

Kushida (liée à Malakh et Kiyotaka)

Sudo (liée à Malakh et Kiyotaka)

Sakura (liée à Malakh et Kiyotaka)

Haruna (liée à Malakh, Okita et Kiyotaka)

Kei (liée uniquement à Malakh)

Suzune (liée à Hishida, Tokito, Kiyotaka et Okita)

Yukimura (liée à Kiyotaka, Sakura, Haruna et moi)

Sato (liée à Kei)

Silent Majority (liée à Yugurekufa)

Ike (lié à Lion)

Lion (secrètement lié à moi)

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Ceux que je laisse derrière

Tous ceux qui ne figurent pas sur ma liste doivent se débrouiller seuls. Ce n’est pas par méchanceté, mais par simple pragmatisme. L’effort inutile est un luxe que je ne peux me permettre.

Koenji est l’exception. Il n’a besoin de personne et peut se débrouiller mieux que quiconque.

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Un contrôle absolu

Maintenant que les alliances sont établies, il me reste à tester leur fidélité. Le jeu ne fait que commencer.

Jeu de Contrôle – Partie 2

L'ombre et la lumière

Alors que j’écris tranquillement, notant chaque nom et chaque relation avec soin, je sens une présence approcher. Sans lever la tête, je reconnais déjà Malakh. Il se tient là, silencieux, avant de jeter un œil curieux à mes notes.

— Tu fais le tri, hein ? dit-il avec un petit sourire amusé.

Je ne réponds pas immédiatement. Mes doigts tapotent doucement contre mon carnet. Malakh est un stratège, il comprend vite. Il sait que ce que j’ai écrit n’est pas qu’une simple liste. C’est un jugement.

— C’était nécessaire, dis-je finalement en refermant mon carnet.

— Ouais… mais faut être prêt à en assumer les conséquences, ajoute Malakh.

Je me tourne vers lui, et mon sourire s’étire légèrement. Pas un sourire chaleureux, non. Un sourire froid, glacial. Un sourire qui lui fait comprendre une seule chose : j’ai déjà anticipé les conséquences.

Malakh arque un sourcil, mais ne recule pas. Il connaît ce regard. Ce sourire qui gèle le sang. Il sait ce qu’il signifie : j’ai déjà gagné cette partie.

Puis, en un instant, mon expression change. Mon sourire devient plus doux, plus naturel.

— Ne t’inquiète pas, dis-je en rangeant mon carnet. Okita et Hirata ont le talent nécessaire. Avec l’aide des plus fiables, ils amélioreront la classe.

Malakh m’observe, puis hoche la tête. Il sait que je suis sérieux. Il sait que ce n’est pas juste une décision, mais un calcul précis.

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Un message inattendu

Mon téléphone vibre dans ma poche. Je le sors et découvre un message.

Akagami Hakurei : "Retrouve-moi sur le toit."

Je plisse légèrement les yeux. Akagami Hakurei.

Elle n’envoie pas ce genre de message sans raison. Si elle veut me voir, c’est qu’il y a quelque chose d’important.

— Quelque chose d’urgent ? demande Malakh en voyant mon expression changer.

— Peut-être.

Je range mon carnet et me lève, glissant mon téléphone dans ma poche. Malakh me regarde partir, mais il ne me suit pas. Il sait que cette conversation doit être privée.

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Rencontre sur le toit

J’ouvre la porte du toit et ressens immédiatement une légère brise. Le ciel est dégagé, l’air est frais.

Akagami Hakurei se tient là, appuyée contre la rambarde. Ses cheveux sont légèrement ébouriffés par le vent, mais son regard est fixe, perçant.

Elle me jauge quelques secondes avant de prendre la parole.

— Wilfried…

— Si tu m’as appelé ici, ce n’est pas juste pour admirer le paysage, dis-je en avançant.

Elle sourit légèrement, amusée par ma remarque, mais son expression reste sérieuse.

— Les choses bougent en coulisses. Plus vite que prévu.

Je croise les bras, attendant la suite.

— Arisu et son groupe commencent à s’agiter. Thierry est plus impliqué que tu ne le penses.

Je ne réagis pas immédiatement, mais intérieurement, je note cette information. Thierry. Mon propre frère. Je savais qu’il ne resterait pas inactif, mais l’entendre confirmé change la donne.

— Et Shemed ?

— Toujours aussi imprévisible, répond-elle. Mais il se rapproche d’Ichinose.

— Intéressant.

Je prends quelques secondes pour analyser tout ça. Si Arisu, Thierry et Ichinose bougent en même temps, cela signifie que les alliances et les hostilités vont se redéfinir très rapidement.

— Et Akira ?

— Il n’a pas digéré ta dernière manœuvre.

En réalité je dis ça pour moi car je déteste le comportement d'Akira. C'est le genre d'enfant qui n'accepte pas que son spectacle préférée est fini et en veut et son spectacle c'est surtout sa curiosité des plus démoniaque.

— Il s’y attendait pourtant.

— Ça ne l’empêche pas de vouloir riposter.

Dans le sens où il veut sa dose comme un canné.

Je soupire légèrement. Rien de surprenant. Akira est du genre à vouloir toujours avoir le dernier mot. Non plutôt voir jusqu'où l'être humain peut aller.

Qu'il aille voir Shemed, ça me fera des vacances. Quoique... on va virer cette possibilité de là tout de suite.

— Alors pourquoi m’appeler ici ?

Akagami me fixe, puis s’approche légèrement.

— Parce que le véritable jeu commence maintenant.

Je plisse légèrement les yeux.

— Et tu veux savoir si je suis prêt ?

Elle sourit légèrement.

— Non. Elle marque une pause. Je veux voir jusqu’où tu es prêt à aller.

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Une nouvelle partie commence

Je reste silencieux un instant, analysant ses paroles.

Elle sait que je suis prêt. Mais elle veut voir si je suis prêt à tout.

Je la fixe droit dans les yeux, puis je souris. Un sourire calme. Un sourire qui veut tout dire.

— Reste attentive, Hakurei.

Je me retourne et commence à partir.

— La partie ne fait que commencer.

Rencontre avec Nazuna Asahina

Je descends lentement les escaliers du toit, mes pensées encore focalisées sur ma discussion avec Akagami Hakurei. Mais alors que je m’apprête à rejoindre ma classe, je remarque quelque chose d’inhabituel.

Des sbires de Nagumo.

Ils traînent dans le couloir, échangeant des regards discrets, mais leur posture trahit leur intention. Ils m’attendent.

Je soupire légèrement. Encore eux…

Mais avant même qu’ils n’aient le temps de m’approcher, une silhouette féminine s’interpose.

Nazuna Asahina.

C’est une fille qui traîne constamment avec Nagumo. L’une de ses plus proches alliées. Pourtant, cette fois, elle se met entre eux et moi, comme si elle voulait m’"éviter des embrouilles".

Je la fixe un instant, avant de comprendre.

Elle joue un rôle.

Elle veut que cela ressemble à une intervention "bienveillante". Une manière subtile de m’emmener ailleurs sans que cela paraisse suspect.

Je l’observe un instant. Puis, sans dire un mot, je la suis.

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Une discussion privée

Nous trouvons un coin tranquille, loin des regards indiscrets. Nazuna croise les bras, me fixant avec un sourire énigmatique.

— Désolé pour l’interruption, Wilfried, mais j’ai besoin de te parler.

Je reste calme, gardant une posture détendue.

— Je t’écoute.

Elle me scrute, cherchant peut-être à lire mes réactions.

— Tu es quelqu’un d’intelligent. Tu as sûrement compris pourquoi je voulais te parler en privé.

— C’est évident.

Son sourire s’agrandit légèrement, mais elle semble aussi un peu surprise.

— Alors, dis-moi. Qu’est-ce que tu penses que je veux ?

Je la regarde un instant, avant de répondre d’un ton calme :

— Tu veux savoir si je suis une menace pour Nagumo. Ou plutôt… si je pourrais l’être.

Un éclair traverse ses yeux. Elle ne s’attendait pas à ce que je sois aussi direct.

— Hmm… intéressant.

Elle laisse passer quelques secondes, puis reprend d’une voix plus posée :

— Nagumo a une vision bien précise de ce lycée. Il pense que tout doit tourner autour de lui.

— Je le sais.

— Et toi ? demande-t-elle en penchant légèrement la tête.

— Moi ? Je souris légèrement. Je me fiche de Nagumo. Il ne m’intéresse pas.

Elle plisse les yeux, sceptique.

— Tu veux dire que tu ne comptes pas t’opposer à lui ?

— Exactement.

Son regard s’adoucit légèrement, mais je vois qu’elle essaie encore d’évaluer la véracité de mes paroles.

— Je vais être franche, Wilfried. Elle s’appuie contre le mur. Je voulais t’observer de plus près. Tu as une réputation qui t’entoure dans ce lycée. Et honnêtement…

Elle marque une pause avant de sourire.

— Je m’étais trompée sur toi.

Je reste silencieux, attendant la suite.

— Tu es un Ikemen. Tu attires naturellement l’attention, et ça t’offre une certaine protection.

Je lève un sourcil.

— C’est ce que tu pensais de moi ?

Elle ne répond pas immédiatement, mais son expression trahit son malaise.

— Tu croyais que j’étais juste un joli garçon charismatique dont la présence avec une fille ne susciterait aucun doute ?

Cette fois, elle détourne légèrement le regard.

— Je suppose que je me suis laissée influencer par des idées préconçues, admet-elle.

Je souris légèrement.

— C’est une erreur fréquente.

Nazuna reste silencieuse un moment, comme si elle réfléchissait. Puis, elle prend une inspiration.

— Nagumo est un problème. Mais ce n’est pas moi qui vais le résoudre.

Je l’observe attentivement.

Elle veut qu’il tombe.

Mais elle ne peut pas le faire elle-même. Elle cherche quelqu’un d’autre pour accomplir cette tâche.

Je garde mon calme et ne révèle rien.

— C’est intéressant, dis-je simplement.

Elle me fixe, attendant une réaction.

— Mais je ne suis pas celui qui le battra.

Cette fois, son expression change légèrement. Elle semble surprise.

— Vraiment ?

Je secoue la tête.

— Ce n’est pas mon rôle.

Je n’ajoute rien d’autre. Je ne lui dirai pas que ce sera Lion qui s’en chargera.

Elle ne doit pas le savoir. Pas maintenant.

Nazuna me scrute un instant, puis esquisse un sourire amusé.

— Hmm… tu es vraiment imprévisible.

— C’est ce qui fait mon charme.

Elle rit légèrement, avant de croiser les bras.

— On dirait bien que oui.

Après un dernier échange de regards, elle se redresse et s’éloigne.

— À bientôt, Wilfried.

— Certainement.

Je la regarde partir, mon expression redevenant neutre.

Je viens de confirmer une chose essentielle : même au sein du camp de Nagumo, certains veulent sa chute.

Et cela ne fait que renforcer mon avantage.

Jeu de Contrôle – Partie 4

Une rencontre inattendue

Je marche tranquillement dans les couloirs du lycée, les mains dans les poches, le regard indifférent aux bruits qui m’entourent. Pourtant, une discussion capte mon attention.

Je m’arrête à quelques mètres d’une salle vide dont la porte est entrouverte.

À l’intérieur, Ichinose Honami et Shemed sont en pleine conversation.

Intéressant…

Shemed est toujours fidèle à son rôle : celui de l’élève qui échoue mais qui persiste, celui qui tombe mais se relève toujours.

Une image parfaitement maîtrisée.

Mais moi, je sais.

Grâce à Malakh, j’ai appris une vérité glaçante :

> Si Shemed le voulait, il prendrait le contrôle de ce lycée sans le moindre effort.

> Il pourrait le transformer en une nouvelle Black Room.

> L’organisation infernale que Malakh a détruite en massacrant tout le monde… mais qui, en réalité, avait déjà été condamnée dès sa création… par Shemed lui-même.

Shemed avait orchestré l’échec de la Black Room avant même qu’elle ne commence.

Et maintenant, il est ici. Devant Ichinose.

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Les intentions de Shemed

Je m’appuie discrètement contre le mur, écoutant leur échange.

— Ichinose-san, je pense que nous devons voir la réalité en face.

Shemed prend une voix légèrement résignée, jouant parfaitement son rôle d’élève déterminé mais toujours en difficulté.

— Il y a des gens bien plus forts que nous dans ce lycée. On ne peut pas toujours gagner… mais ça ne veut pas dire qu’on doit abandonner.

Ichinose, fidèle à son caractère, lui sourit chaleureusement.

— Tu as raison, Shemed-kun ! Tant qu’on ne baisse pas les bras, on finira par y arriver !

Je plisse légèrement les yeux.

Elle se laisse embobiner…

Shemed est un manipulateur de génie. Il sait exactement comment parler aux gens pour leur donner ce qu’ils veulent entendre, tout en implantant discrètement ses idées.

Je fixe Ichinose un instant.

C’est une fille gentille et optimiste, une leader naturelle… mais elle est naïve.

Si elle continue ainsi, elle finira par devenir un outil entre les mains de Shemed.

Et ça…

Ça ne me plaît pas.

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Un plan caché ?

Mais ce n’est pas tout.

J’ai également entendu une autre rumeur.

Aurélia, la copine de Shemed, l’aurait quitté récemment.

Enfin… officiellement.

Mais je ne suis pas dupe.

Si Shemed avait voulu garder Aurélia, il l’aurait fait.

Si elle l’a "quitté", c’est uniquement parce qu’il le lui a demandé.

Pourquoi ?

Parce qu’il veut donner l’illusion qu’il est désormais seul.

Une nouvelle pièce de son jeu.

Et maintenant, il est ici, en train de discuter avec Ichinose.

Coincidence ?

Impossible.

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Une décision à prendre

J’ai deux choix.

1. Je reste passif et j’observe. Shemed veut probablement utiliser Ichinose à long terme, mais tant qu’il ne la pousse pas à faire quelque chose d’irrémédiable, ce n’est pas mon problème.

2. J’interviens immédiatement. Je peux perturber la discussion, tester Shemed et voir comment il réagit en pleine action.

Je croise les bras, réfléchissant rapidement.

Puis je me décide.

Je me redresse et avance vers la porte.

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Une entrée inattendue

Je pousse lentement la porte et entre.

Les deux se retournent immédiatement vers moi.

Ichinose, surprise, me lance un sourire sincère.

— Oh, Wilfried ! Qu’est-ce que tu fais ici ?

Je ne réponds pas tout de suite.

Mes yeux se posent d’abord sur Shemed.

Son regard ne trahit rien.

Zéro émotion.

Mais moi, je sais qu’il ne s’attendait pas à me voir ici.

Je prends une inspiration, puis je souris légèrement.

— Je passais dans le coin et j’ai entendu des voix. Je me suis demandé ce qui se passait.

Shemed garde son expression neutre.

— Rien d’important. Je discutais simplement avec Ichinose-san sur l’importance de ne pas abandonner.

Je le fixe.

— C’est une belle philosophie.

— Tu n’es pas d’accord ?

Son ton est posé, presque amical.

Je soutiens son regard.

— Si. Mais je sais aussi que tout le monde n’a pas la même définition de "persévérer".

Shemed esquisse un léger sourire.

— C’est vrai. Après tout, certaines personnes aiment tester leurs limites. D’autres préfèrent observer et frapper au bon moment.

Ichinose nous regarde, intriguée.

Elle ne comprend pas ce qu’il se passe.

Moi, en revanche, je sais.

Shemed vient de reconnaître mon style de jeu.

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Un échange dangereux

Je décide de le tester encore un peu plus.

— Tu as raison, Shemed. Et certaines personnes savent manipuler les autres en leur faisant croire qu’elles sont plus faibles qu’elles ne le sont réellement.

Ichinose cligne des yeux.

— Hein ? Mais Shemed-kun est vraiment quelqu’un de persévérant…

Je garde mes yeux rivés sur Shemed.

Son sourire ne disparaît pas.

Mais je remarque une infime tension dans ses épaules.

— C’est vrai, Ichinose-san. Je fais de mon mieux avec les moyens que j’ai.

Bien joué.

Il ne nie pas. Il ne confirme pas. Il laisse l’interprétation ouverte.

Je hoche lentement la tête.

— C’est tout à ton honneur.

Puis, je détourne le regard et me tourne vers Ichinose.

— Ichinose, tu devrais faire attention à qui tu écoutes. Même les gens les plus souriants peuvent cacher quelque chose.

Elle penche la tête, confuse.

— Tu veux dire… ?

Je secoue la tête.

— Rien de grave. Juste un conseil.

Puis je recule vers la porte.

— Je vais vous laisser continuer. Je repasserai plus tard.

Ichinose me sourit.

— D’accord, à plus tard, Wilfried !

Mais Shemed…

Il ne dit rien.

Il me regarde juste, avec son sourire calculé.

Et moi, je lui rends un regard tout aussi froid.

Puis je sors de la pièce, refermant la porte derrière moi.

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Un avertissement subtil

En m’éloignant, mon esprit analyse rapidement la situation.

Shemed joue un jeu dangereux.

Et maintenant…

Il sait que je le surveille.

Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne réagisse.

Mais peu importe.

Parce que moi aussi, je suis prêt.

Point de vue extérieur

Jeu de Contrôle – Partie 5

Retour au dortoir

Shemed marche d’un pas tranquille à travers les couloirs du dortoir des garçons. L’échange avec Ichinose s’est déroulé comme prévu.

Mais il y a eu un imprévu.

Wilfried.

Il n’aurait pas dû être là.

Shemed n’est pas du genre à être surpris. Il prévoit toujours des dizaines de scénarios à l’avance. Pourtant, Wilfried a su l’interrompre au moment parfait, avec les mots parfaits.

> "Tu devrais faire attention à qui tu écoutes. Même les gens les plus souriants peuvent cacher quelque chose."

Une simple phrase. Mais une phrase dangereuse.

Il se méfie.

Mais pour l’instant, ça ne change rien.

Il pousse la porte de son dortoir et entre.

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Aurélia, l’ombre fidèle

À l’intérieur, Aurélia l’attend.

Elle est assise sur le lit, une jambe croisée sur l’autre, un livre ouvert entre les mains.

À première vue, elle semble détendue.

Mais Shemed sait mieux que quiconque que les apparences sont trompeuses.

Dès qu’il referme la porte, elle relève les yeux vers lui.

— Comment s’est passée la discussion avec Ichinose ? demande-t-elle d’un ton calme.

Shemed retire sa veste et la pose sur sa chaise avant de s’asseoir face à elle.

— Comme prévu. Elle mord à l’hameçon.

Aurélia hoche la tête, puis ferme son livre.

— Et Wilfried ?

Un court silence.

Puis Shemed sourit légèrement.

— Il m’a surpris.

— Surpris ? Toi ?

Aurélia arque un sourcil, légèrement amusée.

— Il a su lire entre les lignes plus vite que je ne l’imaginais, explique Shemed. Il commence à comprendre que mon rôle d’éternel perdant n’est qu’une façade.

Aurélia croise les bras.

— C’est un problème ?

Shemed réfléchit un instant.

Puis il secoue la tête.

— Non. Pas encore. Mais il faudra surveiller ses prochains mouvements.

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Une loyauté absolue

Aurélia le regarde en silence.

Elle pourrait poser une question.

Elle pourrait exprimer un doute.

Mais elle ne le fait pas.

Parce qu’au fond, elle s’en fiche.

Wilfried, Ichinose, Malakh, Nagumo, la Classe A, la Classe B, la guerre des classes… Tout ça, c’est du bruit pour elle.

La seule chose qui compte, c’est Shemed.

Qu’ils soient en couple publiquement ou non, ça ne change rien.

Elle lui a vendu son âme.

Et Shemed le sait.

Elle ne le trahira jamais.

Il pourrait lui demander n’importe quoi.

Et elle le ferait sans hésitation.

Parce que son monde tourne autour de lui.

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La suite du plan

Shemed passe une main dans ses cheveux, réfléchissant.

Wilfried représente une variable imprévue.

Mais il n’a pas encore interféré.

Tant qu’il observe seulement, Shemed peut continuer son plan.

Il se penche légèrement vers Aurélia.

— On passe à l’étape suivante.

Aurélia sourit.

— Je suis prête.

Et dans ses yeux, il n’y a ni doute ni peur.

Juste une loyauté absolue.