Game start
Chapitre 2
La cloche retentit dans tout le bâtiment, signalant la fin d’un cours encore trop théorique. Tandis que les autres élèves rassemblent leurs affaires, je reste assis, les yeux rivés sur mon carnet de notes où j’ai tracé quelques idées en apparence anodines. Il est difficile de croire qu’il s’est déjà écoulé deux semaines depuis la rentrée. Deux semaines durant lesquelles tout a changé.
La classe D, autrefois bruyante et désorganisée, est devenue silencieuse, presque oppressante. La transformation est telle qu’elle pourrait donner des frissons même à un spectateur extérieur. Ce calme, cette soudaine docilité, n’est pas naturelle.
Okita Alice Liddell.
Son nom résonne dans mon esprit, accompagné des souvenirs de son regard perçant et de son sourire énigmatique. C’est elle qui a orchestré cette métamorphose, j’en suis certain. Sa main de fer invisible règne désormais chez les filles, tandis qu’Hirata Yosuke s’impose subtilement chez les garçons.
Tel mentor, telle élève.
Cette pensée me fait sourire brièvement. Okita a toujours eu ce talent pour manipuler l’ordre naturel des choses. Elle et Hirata forment un duo redoutable, et même si leurs méthodes diffèrent, leurs objectifs convergent : stabiliser et renforcer la classe D à leur manière.
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Le groupe Yugurekufa : 2 500 000 points privés
De mon côté, moi et le groupe que j’ai formé, Yugurekufa, avons d’autres priorités. Survivre, tout simplement. En deux semaines, nous avons accumulé un total impressionnant de 2 500 000 points privés. Cela fait 500 000 points par personne.
Mais, évidemment, nous gardons cette information secrète.
Kurosawa est la plus impressionnée par nos résultats. Bien qu’elle ne fasse pas officiellement partie de notre groupe, je rigole elle est dans notre groupe, nous l’avons aidée à augmenter ses propres points grâce à Malakh, Yinghua, Igor et moi. Elle progresse rapidement, et je peux voir dans ses yeux qu’elle commence à comprendre notre dynamique.
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Malakh et Ayanokoji Kiyotaka
Malakh, quant à lui, semble s’être rapproché de Kiyotaka Ayanokoji dès le premier avril. Leur amitié est… intrigante. Je n’arrive pas encore à cerner l’objectif exact de Malakh, mais une chose est certaine : il agit avec sincérité.
Son but ? Permettre à Kiyotaka de vivre ces trois années de lycée tranquillement, loin des manipulations et des conflits qui l’ont probablement hanté jusque-là.
La preuve en est lorsqu’un jour, je croise Malakh et Kiyotaka sortant du club de musique. Kiyotaka est au piano, jouant une mélodie calme et mélancolique.
Je m’arrête un instant dans le couloir, observant cette scène étrange. L’air de la musique semble éveiller en moi un souvenir que je n’avais pas convoqué depuis longtemps.
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Flashback : L’ancien collège et le père d’Ayanokoji
Le bureau du directeur. L’atmosphère lourde et intimidante.
Je revois cet homme, le père de Kiyotaka, assis derrière un large bureau de bois verni. Son regard froid et calculateur m’analyse, cherchant une faille. Ses paroles sont distantes, mais pleines d’une autorité indiscutable.
— Vous êtes doué pour analyser les gens, Okoda, disait-il. Mais n’oubliez jamais : même le meilleur joueur peut être vaincu s’il néglige les règles du jeu.
Ces mots résonnent encore dans ma tête, comme un avertissement.
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Retour à la réalité
Un léger coup sur mon épaule me ramène au présent.
— Tu comptes rester là à rêvasser ? me demande Malakh, un sourire amusé sur le visage.
Je secoue la tête, reprenant mes esprits. Kiyotaka se tient à ses côtés, son expression neutre.
— Wilfried, je te présente Kiyotaka, dit Malakh en tendant une main vers moi.
Je tends la mienne et serre celle de Kiyotaka.
— Enchanté, dis-je simplement, bien que mes pensées soient déjà en train de tenter de déchiffrer ce garçon qui semble vouloir se fondre dans l’ombre.
Kiyotaka ne répond qu’avec un hochement de tête avant de détourner le regard. Une personne complexe, mais intéressante.
Malakh, toujours souriant, brise le silence :
— Vous deux, vous vous entendrez bien.
Je ne réponds pas, mais une chose est sûre : si Malakh le dit, ce n’est probablement pas une simple prédiction.
Le soleil commence à décliner, projetant une lumière dorée à travers les grandes fenêtres du lycée. La cour est remplie de murmures et de rires d’élèves qui terminent leur journée, mais nous, nous avons encore du travail à faire.
Après avoir proposé à Malakh et Sudo une discussion à quatre, Malakh accepte immédiatement, mais s’excuse rapidement, prétextant qu’il a quelque chose à régler avec Kiyotaka. Je le vois s’éloigner vers la bibliothèque où il doit probablement retrouver son nouvel ami. Yinghua, quant à lui, est encore en train de taquiner Kurosawa, un sourire malicieux sur le visage, tandis qu’elle tente vainement de riposter.
Cela nous laisse seuls, Sudo, Igor, et moi. Une opportunité parfaite pour aborder certains sujets.
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Discussion avec Sudo
On trouve un banc à l’extérieur, suffisamment éloigné des oreilles indiscrètes. Avec un geste décontracté, je lance la discussion :
— Alors, Sudo, comment ça se passe au basket ? T’arrives à t’éclater ?
Sudo me regarde avec méfiance, mais la question semble le détendre un peu.
— Ouais, ça va, répond-il. Je fais ce que je peux, mais y a des types super forts dans les autres classes.
Je hoche la tête et continue :
— Tu sais que ton classement au basket peut rapporter des points à la classe, hein ?
Il plisse les yeux, visiblement surpris.
— Des points ? Sérieux ?
— Sérieux, je confirme. Mais, attention, cette école est tricky. Rien n’est aussi simple qu’il n’y paraît, dis-je en appuyant mes mots pour qu’il comprenne l’importance de rester vigilant.
Igor, fidèle à lui-même, intervient d’un ton calme mais ferme :
— T’as l’air motivé, Sudo, et c’est bien. Mais ton impulsivité, ça peut nous coûter cher. Si tu fais un mauvais coup, c’est pas juste toi qui seras dans la merde. Toute la classe en pâtira.
Sudo croise les bras, visiblement sur la défensive. Mais avant qu’il ne se braque, j’ajoute :
— On sait que t’aimes le basket, alors concentre-toi là-dessus. Améliore-toi. Si t’as besoin d’aide ou de conseils, Malakh est là. Il est doué pour ce genre de choses.
La mention de Malakh semble le rassurer un peu.
— Ouais, Malakh est cool, admet-il en baissant la tête.
Je décide d’enfoncer le clou.
— Et si tu veux vraiment évoluer, Sudo, un conseil : coupe les ponts avec Ike et Yamauchi. Ces deux-là ne pensent qu’à eux. Ils te tirent vers le bas.
Sudo serre les poings, mais son silence montre qu’il réfléchit à ce que je viens de dire. Enfin, il acquiesce légèrement, presque imperceptiblement.
— D’accord, je vais y penser, finit-il par dire.
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Direction le club de football
Après cette discussion productive, Igor et moi nous levons.
— Allez, on a un entraînement qui nous attend, dis-je en souriant à Igor.
— Hirata doit déjà être là, ajoute-t-il en ajustant son sac sur son épaule.
Nous prenons le chemin du terrain de football, laissant Sudo derrière nous. Je jette un dernier coup d’œil en arrière, et je le vois assis, pensif. Il est clair que nos paroles l’ont touché, même s’il ne l’avouera jamais.
Quand nous arrivons au terrain, Hirata Yosuke est déjà là, comme toujours. Son sourire chaleureux et son attitude bienveillante sont contagieux, et je me demande comment il peut rester aussi positif malgré tout ce qu’il a dû traverser.
— Salut les gars ! lance-t-il en nous voyant arriver. Prêts pour l’entraînement ?
Je réponds par un signe de tête, prêt à laisser de côté les intrigues pour un moment et me concentrer sur le jeu. Mais au fond de moi, je sais que chaque interaction, chaque discussion, fait partie d’un jeu plus grand. Un jeu où la survie est la seule véritable victoire.
La soirée s’installe doucement, et Hirata et moi terminons notre discussion dans le couloir, entourés d’un groupe de filles qui semblent incapables de nous lâcher des yeux. Hirata, malgré sa gentillesse naturelle, semble un peu mal à l’aise avec cette attention excessive. Quant à moi, je commence à me demander si cela va devenir un problème.
— Hirata, ton fan club est en expansion, je vois, dis-je en plaisantant à moitié.
Il sourit timidement.
— Pas sûr que ce soit quelque chose dont on devrait se réjouir. Et toi, Wilfried ? Tu attires aussi pas mal l’attention.
Je secoue la tête.
— Peut-être, mais ce n’est pas le genre d’attention que je recherche.
Changeant de sujet, je le questionne sur Okita.
— Dis-moi, comment ça se passe avec Okita en tant que représentante ?
Hirata réfléchit un moment avant de répondre.
— Elle est impressionnante. Elle a une manière de comprendre les gens qui met tout le monde à l’aise. Mais... elle a aussi cette capacité de rallier les gens à sa cause presque instantanément.
Je hoche lentement la tête.
— C’est exactement ce que je craignais. Elle envoie un message, et il est directement pour moi.
Hirata semble intrigué mais ne pose pas de questions, respectant mon silence. Nous nous séparons peu après, et je retourne dans ma chambre.
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La chambre impeccable
Quand j’entre, je remarque immédiatement que tout est parfaitement rangé. Trop parfaitement. Les livres que j’avais laissés en pile sont alignés, mes vêtements pliés et posés sur une chaise, et le bureau que j’avais un peu négligé est impeccable.
Je laisse échapper un soupir.
— Okita...
C’est typiquement son style. Une manière indirecte de me rappeler qu’elle veille sur moi, même quand je ne lui ai rien demandé.
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Le dîner avec Okita
Plus tard, nous nous retrouvons dans la cuisine commune pour préparer le repas. Malgré la tension implicite entre nous, les gestes sont naturels, presque familiers. Nous avons toujours fonctionné comme une équipe, même si cette dynamique a changé avec le temps.
Pendant que nous mangeons, je décide d’aborder directement le sujet.
— Okita, comment ça se fait que tu n’es pas en classe A ?
Elle relève les yeux de son assiette, surprise par ma question.
— Pourquoi cette question, Wil ?
Je hausse les épaules.
— Je t’ai formée. Je connais tes capacités. Tu avais largement le potentiel pour être dans la classe la plus élevée.
Elle sourit doucement, mais son regard devient sérieux.
— Peut-être que je ne voulais pas y être.
Je fronce les sourcils.
— Pourquoi ?
Elle dépose ses baguettes et me regarde droit dans les yeux.
— Parce que je voulais te retrouver.
Le silence qui suit est lourd. Je me rends compte que mes mâchoires se crispent instinctivement.
— Okita, tu sais que ce n’est pas ce que je voulais pour toi.
Elle ignore ma remarque, son sourire s’adoucissant.
— Ça n’a pas d’importance. Je suis ici, et je vais m’assurer que tu vives, Wil.
Son geste me prend au dépourvu. Elle tend sa main et la pose doucement sur ma joue, un geste tendre mais qui met tous mes instincts en alerte.
C’est à ce moment-là que je comprends. Ce qu’elle dit, ce qu’elle fait... tout cela est sincère, mais profondément influencé. Une partie de moi sait que cela vient d’elle. Une autre ne peut s’empêcher d’y voir l’ombre de quelqu’un d’autre.
— Atsuomi t’a dit quelque chose, n’est-ce pas ?
Elle ne répond pas, mais son silence en dit long.
Je me lève lentement, détachant sa main de mon visage.
— Okita, je te remercie. Mais il se fait tard. Tu devrais rentrer.
Elle hésite un instant, puis finit par se lever. Avant de partir, elle s’arrête près de la porte et se retourne, son visage éclairé par une étrange lumière, presque surnaturelle.
— Peu importe ce que tu dis ou fais, je te sauverai des ténèbres, coûte que coûte.
Je reste silencieux, l’observant quitter la pièce, entourée de cette aura lumineuse. Mais une fois seule, cette lumière s’efface, laissant place à quelque chose de bien plus sombre.
Je murmure pour moi-même :
— Bonne chance avec ça, Okita. Parce que c’est toi qui vas te retrouver engloutie.
Après les cours, je fais tout pour éviter une certaine personne : Kushida Kikyo, alias Miss Popularité bipolaire. Ce n’est pas une simple intuition ou un jugement hâtif, mais une certitude forgée par mes observations. Kushida joue sur deux tableaux, et il est dangereux de tomber dans son jeu.
Malakh, quant à lui, ne semble pas partager mes réticences. Toujours accompagné de Kiyotaka et Sudo, il observe attentivement Kushida. Et là, je le vois recommencer : ce fou étudie encore quelqu’un comme un livre ouvert, et ça m’exaspère autant que ça m’intrigue.
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Le projet de Hishida et Kushida
Ce n’est pas tout. Malakh m’a confié que Kushida est liée au projet de Hishida. Apparemment, elle est un élément clé de ses plans, même si sa priorité reste le "projet Horikita", qu’il mène avec Tokito. Mais ce qui m’interpelle, c’est cette alliance tacite entre eux.
Pour l’instant, Okita domine la classe en tant que leader naturel, mais cela ne semble pas déranger Hishida. Il joue le long terme, et cette patience me met mal à l’aise.
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Les amies d’Okita
Okita, de son côté, continue de tisser des liens avec les autres filles de la classe. Elle est devenue proche de Sakura et Haruka. La première est timide à l’extrême, et la seconde semble avoir une dent contre les garçons qui regardent sa poitrine. Sérieusement, habillez-vous autrement si ça vous dérange !
Néanmoins, ces liens renforcent son rôle de leader. Contrairement à Kushida, Okita ne manipule pas, elle inspire. Mais je sais qu’il y a des failles, des zones d’ombre qui pourraient la rendre vulnérable à des personnes comme Hishida.
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Hirata et son propre combat
De mon côté, je me concentre sur Hirata. Il est populaire, respecté, mais je vois bien qu’il manque d’amour-propre. Accepter une relation avec Kei juste pour la protéger du harcèlement ? Mauvaise idée.
— Hirata, écoute-moi bien, dis-je en le regardant droit dans les yeux.
Il relève la tête, surpris par mon ton sérieux.
— Tu crois vraiment que te sacrifier comme ça va résoudre ses problèmes ?
Il hésite, cherchant ses mots.
— Ce n’est pas une question de sacrifice, Wilfried. Je veux juste l’aider.
Je secoue la tête.
— Aider quelqu’un, c’est bien. Mais pas au détriment de toi-même. Si tu te forces à jouer ce rôle, tu finiras par te détester. Et crois-moi, en tant qu’ancien harcelé, ce genre de stratégie ne marche jamais.
Il reste silencieux, et je sais que mes paroles l’ont touché.
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Une journée bien remplie
Pendant que je réfléchis à ces interactions, Malakh continue de se rapprocher de Kiyotaka. Leur amitié semble étrange, presque improbable, mais il y a une sincérité dans leur lien que je ne peux nier.
Quant à moi, je sens que le lycée est un échiquier où chaque joueur avance ses pions. Et si je veux que mon groupe survive, il faudra que je reste vigilant, non seulement face à Hishida et Tokito, mais aussi face à des jokers imprévisibles comme Kushida et Kei.
Le jeu ne fait que commencer, et les tensions ne cessent de monter.
À la bibliothèque, je me plonge dans ma lecture, profitant du calme ambiant. Igor est parti vaquer à ses occupations mystérieuses, Yinghua et Kurosawa traînent ensemble comme deux amies inséparables, et Malakh est sans doute avec Kiyotaka ou Sudo. Parfois, Hishida traîne avec eux, accompagné de sa sœur et de Horikita. Je laisse de côté tout ce monde pour savourer un moment de solitude.
Le livre entre mes mains est Gashadokuro, volume 10, une œuvre sombre destinée à un public averti. L’auteur, Kurugi Akuma, a un style unique qui me fascine. Je réfléchis un instant : s’il s’avère que Malakh n’a pas encore envisagé un marché d’écriture dans cette école, ce sera mon prochain projet. Kurugi Akuma est probablement un auteur célèbre, mais il y a aussi une chance qu’il opère dans l’ombre. Cette dernière hypothèse est préoccupante.
Je termine le chapitre et referme le livre avec précaution, le rangeant à sa place sur l’étagère. C’est alors que je croise Hiyori Shiina, une élève de la classe 1-C. Elle respire la gentillesse et la passion pour les livres, mais quelque chose cloche aujourd’hui : elle semble plus anxieuse que d’habitude.
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Un danger silencieux : Akira
Une idée me traverse l’esprit. Akira pourrait déjà avoir commencé à étendre son influence dans la classe 1-C, et Hiyori pourrait en être une victime indirecte. C’est une hypothèse inquiétante, mais plausible.
Si c’est vrai, éviter Akira devient une priorité. Cet individu, avec sa curiosité malsaine et son aura magnétique, est tout sauf quelqu’un à fréquenter.
Je garde mes pensées pour moi, mais lorsque je remarque un léger mouvement dans les gestes de Hiyori, une sorte d’hésitation presque imperceptible, je comprends. Akira sait que je suis ici.
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Fuir avant d’être pris au piège
Il a probablement utilisé Hiyori pour découvrir ma position. Un mouvement tactique classique, presque prévisible. Mais je ne suis pas du genre à attendre qu’un piège se referme sur moi.
Dès cet instant, je me lève calmement, range mes affaires et quitte la bibliothèque sans un bruit. Mon esprit est en alerte maximale. Akira est intelligent, mais moi aussi.
Alors que je traverse le couloir, je ressens une sorte de tension dans l’air, comme si quelqu’un m’observait. Peut-être qu’il est déjà là, mais cela n’a pas d’importance. J’ai pris une longueur d’avance.
Pour l’instant, il vaut mieux rester discret et agir dans l’ombre. Le jeu commence vraiment à prendre forme, et chaque mouvement compte.
Ce que j’observe en classe 1-B est à la fois fascinant et écœurant. Shemed, ce démon à l’apparence angélique, joue parfaitement son rôle de personne dévouée et aimable. Il se donne à fond pour aider tout le monde, joue même les majordomes, et accentue son image d’éternel second qui continue à se relever.
Les élèves l’adorent. Ils trouvent sa résilience admirable, son enthousiasme contagieux. Mais moi, tout cela me donne envie de vomir. Je vois clair dans son jeu. Shemed porte un masque, un masque habilement fabriqué pour paraître inoffensif, exploitable, voire manipulable.
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Un masque pour mieux manipuler
Ce rôle de soumis est un leurre. En réalité, il est bien plus calculateur que quiconque dans cette école. La classe B, naïve et idéaliste, ne le verra jamais comme une menace. Mais ce n’est pas le plus terrifiant : il a réussi à se rapprocher d’Ichinose Honami, la représentante de la classe.
Ichinose, si sincère et optimiste, ne se doute pas une seconde qu’elle côtoie un monstre en devenir. Là où Malakh agit avec une sincérité presque sacrée, Shemed ne fait que simuler cette sincérité à travers ses actions. Et ça fonctionne. Tout le monde croit en lui.
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Le jeu dangereux avec Ms. Hoshinomiya
Même Ms. Hoshinomiya, la professeure de classe 1-B, semble s’amuser avec lui, pensant avoir trouvé un jouet. Mais ce qu’elle ne réalise pas, c’est qu’elle est en train de perdre pied. Shemed inverse les rôles subtilement, jouant avec ses émotions et ses failles.
Je comprends désormais pourquoi Malakh le considère comme une menace. Shemed est pire qu’Akira.
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Akira : la menace absolue
Et pourtant, Akira reste l’individu le plus dangereux de cette école. Comparé à Shemed, il agit plus directement, mais c’est cette même transparence manipulatrice qui le rend redoutable. Si Shemed est un serpent venimeux, alors Akira est un requin qui rôde sous la surface, prêt à attaquer à tout moment.
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Conclusion : le danger est partout
Entre Shemed, qui infiltre la classe B avec une précision chirurgicale, et Akira, dont les intentions sont toujours voilées mais implacables, le terrain de jeu devient de plus en plus risqué. Il est clair que je vais devoir naviguer avec une vigilance extrême.
Dans cette école, tout le monde a des masques, mais certains sont bien plus dangereux que d’autres.
Sur le toit, la brise fraîche me fait un bien fou après les tensions accumulées. Je retrouve Hakurei, fidèle à elle-même, appuyée contre la rambarde. Son regard est perçant, comme si elle voyait à travers le voile des apparences de cette école. Elle a manifestement pris les devants et identifié trois ennemis qui pourraient menacer ma survie immédiate.
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Première menace : Akami Hakurei
— La première, commence-t-elle avec un ton glacial, c'est ma petite sœur, Akami.
Je hausse un sourcil. Une ennemie aussi proche de Hakurei ? Cela semble improbable, mais elle continue sans relâche :
— Elle est dans la même classe que toi, la 1-D. Elle agit dans l’ombre, mais ne te méprends pas : elle est inspirée par Shemed. Ce démon sait exploiter les failles des gens, et Akami n'est pas différente. Elle veut te piéger, te manipuler, et si possible te faire tomber. Pourquoi ? Parce que tu es une menace directe à son ascension sociale.
Je repense aux dernières semaines. Les signes subtils étaient là : des regards furtifs, des conversations interrompues à mon passage, et cette étrange obsession pour mes points privés depuis que j'ai accumulé un million.
— Elle sait que tu es riche, Wilfried. Ça suffit pour motiver des gens comme elle à te détruire.
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Deuxième menace : Nagumo Miyabi
Hakurei ne me laisse pas le temps de digérer cette révélation.
— La deuxième menace, enchaîne-t-elle, ce n'est pas Akira. Du moins, pas tout de suite. Ce sera Nagumo Miyabi.
Mon regard s’assombrit. Nagumo, le vice-président du conseil des étudiants, est connu pour sa personnalité calculatrice et dominatrice.
— Shemed est un marionnettiste, poursuit Hakurei, et il a tout intérêt à diriger Nagumo vers toi. Si Akira n’est pas encore prêt à bouger, Nagumo lui, pourrait s’intéresser à toi pour renforcer son contrôle absolu.
Elle marque une pause, réfléchissant.
— S'il te cible, ce sera avec des tactiques ouvertes, agressives et méthodiques. Il veut une école sous son emprise totale, et toi, Wilfried, tu représentes un grain de sable dans ses rouages.
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Troisième menace : Okita
C’est la dernière menace qu’elle évoque qui me frappe le plus.
— Et la troisième, dit-elle avec un sourire en coin, c’est Okita.
Je fronce les sourcils. Okita, une ancienne alliée, une personne que j'ai formée, qui devrait être de mon côté. Mais Hakurei secoue la tête, lisant mes pensées.
— Non, Wilfried. Elle n'est pas ton alliée. Elle est influencée par quelqu’un d’encore pire : Ayanokoji Atsuomi. Ce type a tordu son esprit et ses intentions. Elle ne cherche pas à te blesser physiquement ou à te ruiner financièrement. Non. Ce qu'elle veut, c'est détruire ta philosophie de survie.
Hakurei me fixe, attendant ma réaction. Je ressens une vague de colère mêlée à de la tristesse. Okita, malgré elle, pourrait devenir ma pire ennemie, car elle croit sincèrement qu'elle agit pour mon bien.
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Ma réponse
Hakurei finit par demander, son regard toujours aussi froid :
— Alors, qu’est-ce que tu comptes faire, Wilfried ?
Je ne réfléchis pas longtemps. Ma réponse est honnête, directe, presque mécanique :
— Toute menace à ma survie sera détruite. Peu importe qui elle est.
Un sourire satisfait s’affiche sur son visage. Elle s’attendait à cette réponse. Elle savait que, dans mon monde, la survie prime sur tout.
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Après cette rencontre
Alors que je quitte le toit, je sais que chaque pas que je fais à partir de maintenant doit être calculé. Akami, Nagumo, Okita… Ce sont des adversaires redoutables, chacun à leur manière. Mais une chose est certaine : si je veux survivre et atteindre mes objectifs, je devrai être plus impitoyable qu’eux.
La guerre dans cette école ne fait que commencer.
Sur une terrasse baignée par le soleil, je pensais trouver un moment de solitude, loin du chaos de l’école. Mais à ma grande surprise, je tombe sur une scène improbable. Malakh et Tokito sont là, et le premier semble câliner un pauvre Hishida complètement dépassé par la situation. À côté, Ayanokoji observe tout ça avec son air neutre habituel, mais un léger froncement de sourcils trahit son agacement.
Je fais un pas en arrière, prêt à m’éclipser discrètement. Mais bien sûr, Kiyotaka me dénonce.
— Wilfried, tu comptes vraiment nous ignorer ?
Je soupire, résigné. Pas moyen d’échapper à cette troupe. Je les rejoins, et nous nous retrouvons à cinq… enfin, quatre et demi, car Tokito, assis à l’écart, est totalement absorbé par sa montagne de crêpes.
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Une conversation détournée
Je m’assois à contrecœur, et Malakh me lance un sourire innocent.
— Alors, Wilfried, tu avais l’air si pressé. Un problème ?
— Rien qui ne vous concerne, dis-je sèchement, mais il insiste.
Hishida, toujours sous l’emprise du "câlin" de Malakh, essaie maladroitement de se libérer.
— Malakh, tu pourrais arrêter ? Sérieusement, c’est gênant.
— Jamais, répond Malakh en riant, avant de le relâcher enfin.
Ayanokoji prend alors la parole, avec son calme habituel.
— Ce n’est pas un hasard si nous sommes tous ici. Pourquoi ne pas en profiter pour discuter ? La situation de l’école, par exemple.
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L’école sous tension
Malakh croise les bras, soudain plus sérieux.
— Tu veux dire, les tensions croissantes entre les classes ? Ou les manœuvres en coulisses que certains commencent à soupçonner ?
Je reste silencieux, préférant observer. Malakh a ce talent étrange pour attirer l’attention tout en laissant planer une aura de mystère.
Hishida intervient timidement.
— Il y a tellement de secrets ici. Les classes ne sont pas seulement en compétition, elles sont littéralement prêtes à s’écraser les unes les autres.
Kiyotaka hoche la tête.
— C’est précisément l’objectif de ce système. Forcer chaque élève à révéler sa vraie nature. Mais ce n’est pas forcément mauvais. Certains en sortiront plus forts.
Je prends la parole à mon tour.
— Plus forts, peut-être. Mais à quel prix ? Ces trois ans ne sont pas conçus pour nous préparer au monde réel, mais pour nous détruire, nous diviser. Ceux qui survivent ici en payent le prix fort.
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Un échange stratégique
La conversation reste en surface, chacun évitant d’entrer dans des détails trop personnels ou stratégiques. Je ne fais aucune mention d’Akami, de Nagumo, ou d’Okita, tout comme Ayanokoji ne mentionne pas ses propres projets. Pourtant, chaque mot, chaque regard est un jeu de manipulation et d’analyse.
Pendant ce temps, Tokito continue de manger ses crêpes sans prêter attention à ce qui se passe. Malakh, lui, semble s’amuser de la situation, mais son regard se pose parfois sur moi ou sur Ayanokoji, comme s’il évaluait nos positions.
Hishida, bien qu’intimidé, semble absorbé par la discussion. Peut-être essaie-t-il de trouver sa place dans ce groupe.
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Un départ discret
Finalement, je décide que ma patience a assez duré.
— Cette discussion est fascinante, mais j’ai des choses à faire.
Malakh me regarde partir avec un sourire.
— N’oublie pas, Wilfried : on est là si tu as besoin de parler.
Ayanokoji, lui, ne dit rien. Mais son silence est plus éloquent que n’importe quel mot.
Je quitte la terrasse, mon esprit déjà occupé par les menaces à venir. Dans cette école, même les conversations les plus anodines sont des champs de bataille.
Je m’apprête à rentrer chez moi, fatigué mais satisfait d’avoir survécu à une nouvelle journée dans ce nid de vipères qu’est l’école, quand je tombe sur une silhouette familière.
Il a changé, c’est indéniable. Les traits sont plus mûrs, le regard plus déterminé, mais je le reconnais immédiatement. Même si ses cheveux sont plus courts, même si son attitude semble plus assurée. C’est Thierry.
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Une rencontre inattendue
Ce n’est pas tout. Arisu Sakayanagi est avec lui. Toujours aussi élégante, avec ce regard tranchant et cette démarche calculée. Cela fait deux ans que je ne l’ai pas vue, et pourtant elle n’a rien perdu de son aura. Mais pourquoi est-elle avec lui ?
Mon esprit s’emballe. Thierry, "mort" depuis deux ans, était censé avoir disparu, anéanti dans des circonstances mystérieuses annoncées par M. Sakayanagi lui-même. Pourtant, il est là, bien vivant. Et la position qu’il occupe à côté d’Arisu laisse penser qu’il est devenu bien plus qu’un simple figurant dans son jeu.
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Le glow up d’un grand frère
Je l’observe attentivement sans me faire remarquer. Ses gestes, sa posture… tout indique qu’il a traversé des épreuves pour arriver là où il est.
— Un glow up pour éviter d’être un fardeau, me dis-je. Je comprends maintenant. Thierry a simulé sa mort pour se reconstruire.
Sa main droite est gantée, ce qui confirme mes soupçons : elle a probablement été blessée ou endommagée. Peut-être même qu’il est passé par cette fameuse "chambre parallèle" où certaines âmes égarées disparaissent pour renaître autrement.
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Un jeu dangereux
Je m’avance, mais je n’interviens pas. Il est hors de question de dévoiler que je l’ai reconnu. Thierry a ses raisons, et je ne vais pas les compromettre. Cependant, une pensée me hante : s’il est revenu dans ma vie, alors il est en danger.
Je reste à distance, épiant leur conversation. Arisu parle calmement, de sa voix toujours si douce mais terriblement calculée. Thierry répond avec une assurance nouvelle, mais je perçois une tension sous-jacente. Il semble conscient que chaque mot compte, que chaque erreur pourrait lui coûter cher.
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Un avertissement silencieux
Alors qu’ils s’éloignent, je reste figé. Je ne vais pas intervenir, pas encore. Mais une chose est sûre : je dois protéger Thierry. S’il est revenu dans cette école, c’est qu’il a un rôle à jouer, et ce rôle pourrait bien attirer l’attention des nombreux ennemis qui me traquent.
Je murmure à voix basse, presque pour moi-même :
— Thierry, tu as voulu devenir plus fort pour ne pas être un poids. Très bien. Mais fais attention, parce que cette fois, ce n’est pas juste toi. Ils veulent ma peau, et toi aussi, maintenant.
Je tourne les talons, décidé à surveiller ses mouvements discrètement. Thierry n’est pas prêt pour ce qui l’attend ici. Pas encore.
En cette fin de mois, Ms Chabashira nous annonce un examen de routine. Elle a ce sourire ambigu, celui qui laisse penser qu’elle sait exactement comment semer la zizanie tout en prétendant que tout va bien. Routine ? Mon œil. Mais peu importe, ce n’est pas une surprise.
Le groupe Yugurekufa est prêt, comme toujours. Nous savons que notre survie dépend de notre capacité à nous adapter, à analyser et à anticiper. Ce n’est pas seulement une question de compétences scolaires, mais d’endurance mentale et de stratégie collective.
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L’examen
Les matières sont annoncées :
Grammaire
Anglais
Mathématiques
Histoire
Chimie
Des sujets qui ne pardonnent aucune faiblesse, surtout pas dans une école aussi impitoyable. Heureusement, ma curiosité naturelle pour les livres universitaires en kanji m’a bien préparé. Ces nuits à déchiffrer des passages complexes et à résoudre des problèmes avancés finissent par porter leurs fruits.
Je passe les épreuves avec concentration. Le stylo griffe le papier, chaque question est une étape dans cette danse intellectuelle où chaque point compte.
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Stratégie jusqu’à la fin
Même si je connais déjà la plupart des réponses, je fais attention. Je prends mon temps, pas pour moi, mais pour eux. Les membres de Yugurekufa doivent finir avant moi. Pas question de montrer que je suis un cran au-dessus ou de risquer d’attirer l’attention.
Un par un, je les vois déposer leurs copies et quitter la salle. Je m’assure que chacun a terminé et que personne n’est resté en arrière.
Enfin, c’est mon tour. Je pose ma feuille et sors le dernier, jetant un coup d’œil à Ms Chabashira. Son regard calculateur me suit. Elle sait que je ne fais jamais rien sans une raison.
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Après l’examen
Dehors, je retrouve Igor et Yinghua. Ils m’attendent, comme prévu. Leur expression est détendue, presque soulagée.
— Alors, ça s’est passé ? demande Igor en croisant les bras.
— Comme prévu. Rien de surprenant, mais restez sur vos gardes. Ce genre d’examen n’est jamais aussi simple qu’il en a l’air.
Yinghua hoche la tête, un sourire confiant aux lèvres.
Nous savons tous que cet examen n’était qu’un échauffement. La véritable bataille, celle qui se jouera sur le long terme, ne fait que commencer.
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