Chapitre Six {2}
Les quatre jours qui suivent se passent ainsi : douche à 6h30, petit-déjeuner à 7h puis entraînement jusqu'à midi, repas, ensuite reprise sur le programme de Morgan, souper à 19h et extinction des feux à 20h.
Je me réveille, ma montre indique: 6h33; j'ai pris mes petites habitudes.
En sortant de la salle de bains, quand j'ai fini ma douche, la lumière s'allume subitement:
- JOYEUX ANNIVERSAIRE ! me crient les filles toutes ensembles.
Elles sont déjà debout et prête.
- Que tu es matinal ! se plaint Rebekah, plus sympathiquement que de coutume.
- Merci, pour tout ça mais je vais être en retard si je ne me dépêche pas.
- Arrête, tu ne vas pas travaillé aujourd'hui ! dit Diane.
- Pourquoi pas ?
- Mais tu passes un cap important, la majorité, aujourd'hui, continue Cassandre.
- C'est vrai, tu dois en profiter, observe Alice.
- Alors, tu viens avec nous pour une journée spéciale anniversaire ! informe Diane
Elles se réjouissent toutes et m'entraînent dans des couloirs que je ne reconnais pas. Nous traversons une immense porte en bois sculptée. Derrière celle-ci se dresse des rangés de vêtements et d'accessoires, des fauteuils et des canapés moelleux agrémentent la pièce. Un petit salon coquet pour filles.
- Journée entre filles ! proclame Cassandre.
Je n'ai jamais fait ça de ma vie et ne sais pas trop ce que ça signifie mais j'ai des indices à disposition. Je n'ai pas envie d'être pessimiste mais une journée à passer avec des robes et tout un tas de coquetteries ne m'enchante pas trop. Je les suis pour leur faire plaisir.
Elles me chargent de tenues toutes plus colorées, les unes que les autres et me forcent à les essayer. La première est une robe bouffante jaune poussin. Elles rient en me voyant, elles l'ont fait exprès, pour me décoincer, je suppose. Au fil des essayages, je ressemble de plus en plus à des choucroutes aux couleurs de l'arc-en-ciel. Je finis par succomber aux rires et prend plaisir à me pavaner dans ces vêtements affreux. On invente ensuite des personnages grincheux de la noblesse. Les imitations d'Alice sont drôles. Cassiopée est très forte pour faire leur voix stridentes et hautaines.
J'enfile une dernière robe bordeaux, cintrée à la taille, bustier avec des superpositions de voiles comme jupes.
- Parfaite, disent-elles d'une seule voix, assises sur un long sofa en face des cabines.
- Quoi ?
- Regarde toi, me conseille Juliette, la plus timide du groupe qui ne m'adresse presque jamais la parole.
Je ne reconnais pas le reflet que j'entrevois dans le miroir: une grande blonde aux yeux bleu-gris arborant une robe qui lui va magnifiquement. Je me suis trompée, ce n'est pas moi, ce n'est pas la Katelynn normale. Mais celle là me plaît, elle est belle, c'est une vraie bombe même...
Je me retourne parce qu'on commence à me tripoter les cheveux :
- Ne bouge pas, m'intime Cassandre qui a enlevé ma queue de cheval et brosse maintenant mes cheveux avec un peigne. Je m'assois dans un fauteuil au tissu fleuri.
Personne n'a jamais pris autant soin de moi excepté ma mère et encore ça a dû arriver une ou deux fois.
Une tresse compliquée s'enroule autour de ma tête. J'aime assez cette coiffure qui me laisse libre de mes mouvements en plus d'être jolie. Tout comme la robe qui n'est pas si désagréable à porter.
- On la maquille ? demande Alice.
- Surtout pas, je ne veux pas, coupé-je
J'ai toujours détester l'odeur et la texture du maquillage. Je n'ai surtout aucune envie de ressembler à un clown.
- Comme tu veux, enchaîne Diane.
- À nous maintenant ? interroge Rebekah.
Nous passons le reste de la journée à nous pouponner. Entre temps, j'ai grignoté quelques biscuits et sandwiches disposés sur un plateau.
Une fois qu'elles brillent toutes dans des robes chacune plus étincelantes que la précédente. Coiffées, habillées et maquillées, elles sortent et m'emportent vers une autre salle où attendent une foule d'inconnus.
Je les remercie d'avoir organisé une fête mais que ce n'était pas nécessaire Alice me répond :
- Tu es folle ou quoi ce n'est pas que pour toi, nous aussi on veut s'amuser !
Je me perds au milieu de toutes ces personnes. La musique résonne à mes oreilles mêlée aux discussions. Je réussis à m'extirper de cette marrée dansante et prend un verre au buffet, je ne sais pas ce que c'est mais bois quand même ce liquide jaune.
Je suis bousculée par quelque chose ou quelqu'un... Levant les yeux je reconnais Morgan habillé d'un élégant smoking.
- Faites attention, je ne réagirais pas aussi bien cette fois, si vous m'arrosez avec votre boisson.
- Pourquoi ?
- Le feu craint l'eau.
Je comprends alors sa réaction étrange au restaurant. L'eau le faisait souffrir ? Je n'ai plus envie de penser à ça.
- Vous étiez au courant pour ça ?
- Oui, les filles préparaient ça depuis votre arrivée.
- Si tôt ?
- Quand Diane et Rebekah ont quelque chose en tête on ne peut rien.
Un sourire s'étire sur mon visage face à cette image...
Je suis bercée par la musique, Morgan reprend :
- Voulez-v...
Il n'a pas le temps de finir qu'une alarme stridente retentit. Il me prend le poignet et ne me lâche pas. Nous courons le plus vite possible. Je panique, que ce passe-t-il ? Où m'emmène-t-il ?
Après cinq minutes de courses effrénées, il s'arrête. Je halète et essaye de reprendre mon souffle pour calmer un point de côté.
- Qu'est qui... commencé-je.
- Il ne faut pas rester ici. Aller encore un effort !
Nous reprenons notre course. Je n'en peux plus. Nous descendons un escalier, Morgan ouvre violemment une porte en métal et la verrouille tellement vite que ma robe reste coincée et se déchire de moitié. Je tire sur le morceau qui traîne par terre pour éviter que je ne tombe et replace le reste du tissu pour me recouvrir le plus possible, il m'arrive à mi-cuisse.
- C'est une alerte de niveau sept ! Sept ! crie Morgan, comme s'il se parlait à lui-même.
- Calmez vous ! Que se passe-t-il ? Bon sang !
- Nous sommes en danger, la base est compromise ! Je savais qu'il y allait avoir quelque chose de ce genre, je savais que la taupe allait agir...
- Soyez plus clair, je ne comprends rien.
- Quelqu'un nous a dénoncé au Dirigeant et cette personne est dans nos rangs. Nous devons fuir. Mais sortir maintenant serait du suicide, la Garde est sûrement dehors prête à nous tuer.
- Je croyais que l'on était en sécurité, ici.
- Personne n'est jamais à l'abri...
Il se frotte nerveusement la nuque et se tord les doigts dans ses cheveux.
- Respirez, je lui conseille.
Il éclate :
- Ça m'est impossible, je brûle de l'intérieur en temps qu'Élémentaire de feu. Je ne peux plus me contrôler, non je ne peux plus. Nous sommes déjà mort. Ils nous retrouveront et nous tueront.
J'angoisse mais prends sur moi pour m'occuper de lui. Je m'approche pour essayer de l'apaiser mais il me hurle de m'éloigner.
- Laissez-moi vous aider...
Il s'effondre par terre et continue son hyperventilation :
- Non, je vais vous faire mal.
Je ne renonce pas et prends le taureau par les cornes :
- Arrêtez ! Non, mais vous vous êtes vu ?! Ressaisissez-vous et acceptez l'aide des autres. Vous êtes pire qu'énervant ! Et je me contre-fiche si vous me brûler de toute façon à vous entendre nous sommes déjà mort. Levez-vous ! Nous devons rejoindre les autres.
Il se lève et me fixe :
- Je déteste la façon dont vous me parlez même si vous n'avez pas tout à fait tord. Mais c'est impossible dans ce genre de cas, le mieux c'est d'attendre.
- Alors, attendons en restant lucide !
Il change de ton et s'adoucit :
- Vous êtes stupéfiante. Comme ça vous n'avez l'air de rien mais vous avez une forte personnalité et en temps de guerre c'est un atout précieux.
Je suis à deux doigts de lui coller mon poing droit dans la mâchoire. Mais résiste et rétorque :
- Et vous vous êtes invivable !
Il rit à gorge déployée.
- C'est ce que je disais, une force de caractère. Aucune fille ne m'a jamais parler comme vous le faites. Enfin, parler est un euphémisme !
- Pauvre petit, on doit vous plaindre pour votre petit ego anéanti ?!!
Je me lâche et ne garde rien.
- Quelle mauvaise image vous avez de moi.
- Désolée, mais ce n'est pas moi qui devrait dire ça. Ce ne sont pas les hommes qui nous trouvent inférieures ?!!
- Vous êtes vraiment touchée par ça. Mais nous ne sommes plus à respecter les conventions du monde, maintenant.
- Excusez-moi, mais j'ai tout le temps été traitée ainsi et je n'oublie pas du jour au lendemain.
- Je comprends.
- Impossible !! Quand on n'a quelque chose pour remplir sa culotte on n'a pas de problèmes alors vous ne pouvez pas savoir !
- Cette fois c'est à vous de vous calmez.
- Peut-être...
- Asseyons nous, nous sommes tous deux à bout de nerf.
- Quand cela va-t-il se finir ?
- Aucune idée.
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