Chapitre 48

https://youtu.be/gqnf85PuVIQ

1er janvier 2019

Le soleil était levé depuis longtemps mais Lalisa dormait encore profondément. Le silence fût soudain brisé par une sonnerie de portable. La jeune fille se retourna dans son lit et attrapa son téléphone. Elle ouvrit un oeil pour savoir qui la tirait de son sommeil. Elle esquissa un sourire en lisant le nom sur l'écran. Elle accepta l'appel mais sa voix éraillée la trahit immédiatement.

– Je te réveille ? Demanda Jimin.
– Oui mais c'est pas grave. Je suis contente de t'entendre.
– Bonne année ! S'exclama le garçon.
– Bonne année à toi aussi.

Lalisa se redressa dans son lit. Elle jeta un oeil sur le réveil posé sur la table de chevet et réalisa qu'on était déjà l'après-midi. Elle ne pensait pas avoir dormi si longtemps mais vu à l'heure à laquelle elle était rentrée, ce n'était pas étonnant. Ils discutèrent un moment tous les deux. Jimin avait été pas mal occupé avec son travail ses derniers jours, ils avaient échangé uniquement par messages. Lalisa était heureuse de lui parler de vive voix. Elle lui raconta en détail sa soirée avec ses amis. Elle aurait pu rester au téléphone encore des heures avec Jimin mais quelqu'un sonna à la porte. Elle l'ignora mais la personne appuya sur la sonnette une nouvelle fois. Elle grogna, mécontente qu'on la dérangea ainsi.

– Tu devrais aller voir, c'est peut-être important, fit Jimin.
– D'accord, j'y vais.

A contre coeur, Lalisa abandonna son lit douillet et prit la direction de la porte d'entrée. Elle continua cependant sa conversation avec Jimin. Cet intrus n'allait pas l'empêcher de profiter de son petit ami. Elle quitta l'appartement situé à l'étage et descendit au rez-de-chaussée.

Lalisa était chez ses parents. Ces derniers avaient acheté il y a quelques mois un restaurant avec un appartement au-dessus. L'endroit n'était pas très grand mais plutôt bien agencé et propre. La salle de restaurant était encore en rénovation, il y avait encore des bâches ici et là dans la pièce. Lalisa avait d'ailleurs profité de sa venue surprise en Thaïlande pour les aider.

Elle aurait aimé que ses parents soient présents, cela ne l'aurait pas obligé à descendre en quatrième vitesse. Son père aurait vite réglé son compte à cette personne s' il avait été présent. Malheureusement, ou heureusement pour l'inconnu qui attendait à la porte, son père était dans le sud du pays.

Les parents de Lalisa étaient rentrés dans leur village natal, au sud de la Thaïlande, non loin de Phuket. La grand-mère maternelle de Lalisa y vivait encore et elle avait fait une mauvaise chute. L'hôpital les avait contactés. Ils s'étaient rendus à son chevet en urgence. Finalement, plus de peur que de mal. Sa grand-mère s'était seulement cassé le bras. Le couple avait donc décidé de rester là-bas quelques jours, pour l'aider. Ils avaient promis de rentrer à Bangkok avant le départ de Lalisa.

– C'est bon j'arrive ! S'écria Lalisa alors qu'on sonna une nouvelle fois à la porte.

Elle pressa le pas pour traverser le restaurant. Elle déverrouilla la porte en maugréant. Elle allait dire sa façon de penser à cet idiot qui jouait avec la sonnette. Si c'était un livreur, il allait se souvenir d'elle. Elle ouvrit à la volée la porte, prête à se plaindre mais se figea soudain.

– Comment ? Qu'est ce que...

La colère de Lalisa s'effaça instantanément pour laisser place à la surprise. Elle bredouilla ses mots, se demandant soudainement si elle ne rêvait pas. Il ne pouvait pas être sur son pas de porte, il était au téléphone avec elle.

– Surprise ! s'exclama Jimin le téléphone à son oreille.

Lalisa entendit la voix du garçon dans son téléphone alors qu'il les prononçait devant elle. Elle lâcha son smartphone qui atterrit avec fracas au sol. Elle ne s'en préoccupa pas, trop occupée à fixer Jimin qui était sur le paillasson, tout sourire. Elle finit par retrouver ses esprits. Elle se jeta dans ses bras et resserra son étreinte, manquant d'étouffer le garçon. Jimin se mit à rire, ne s'attendant pas à ce qu'elle soit si tactile. Il savait qu'il l'a surprendrait en débarquant à l'improviste mais ne pensait pas qu'elle serait si choquée.

– C'est vraiment toi ? Demanda Lalisa toujours blotti sur Jimin, ne réalisant toujours pas les choses.
– Je ne m'attendais pas à être si bien accueilli.
– Tu m'as manqué.
– Pas autant qu'à moi, lui répondit Jimin en déposant un baiser sur la tête de sa petite amie.

Appuyée sur le comptoir, Lalisa attendait que son téléphone soit réparé. Elle regarda derrière son épaule, apercevant Jimin assis sur une chaise. Il ne semblait pas trop rassuré de se retrouver là. La jeune femme l'avait conduit dans cette boutique de téléphone portables d'occasion dont la devanture était peu aguicheuse, dans un centre commercial peu fréquenté. Pourtant, il ne fallait pas se fier à la décoration, le gérant était un vrai magicien avec l'électronique. Lorsqu'elle était encore à Bangkok, il lui avait sauvé son téléphone plus d'une fois, en remplaçant une pièce défectueuse ou en refaisant une simple soudure, et tout cela, à un prix dérisoire.

Quand Lalisa réalisa que l'écran de son portable était brisé et que l'appareil refusait de s'allumer, elle savait qu'elle devait venir ici. Elle espérait que la boutique exista encore, sa dernière visite remontant juste avant son départ pour les Etats-Unis. Jimin avait bien proposé de lui en racheter un autre mais elle refusa avant même qu'il puisse terminer sa phrase. Elle trouvait qu'il dépensait déjà trop son argent pour elle, elle refusa de profiter une nouvelle fois de sa gentillesse. Et puis, cette venue dans cette boutique, c'était l'occasion pour eux de traverser une partie de la ville.

Lalisa en profita pour lui faire découvrir la ville où elle avait grandi. Ils passèrent notamment dans le quartier où se trouvait la maison de Monsieur Vihokratana. Sa mère ne travaillait plus pour lui car il passait la majorité de son temps à l'étranger pour ses affaires. La maison étant désormais le plus souvent vide, il n'avait plus besoin d'elle. Lalisa était reconnaissante de tout ce que cet homme avait fait pour sa famille. Il avait offert un travail stable à sa mère, avait payé son école privée et durant des années, sa famille avait pu vivre dans cette maison. Lalisa savait qu'il avait même financé une partie du restaurant de ses parents. Il était plus qu'un employeur, il était presque devenu un membre de la famille.

Lalisa et Jimin s'étaient arrêtés chez lui pour le saluer mais la porte resta close. Il devait encore une fois être en voyage d'affaires. En revanche, une autre porte s'ouvrit. Et celle-ci, Lalisa aurait préféré qu'elle resta fermée, la porte de la maison d'à côté. Elle reconnut l'une des filles de la voisine, celle-là même qui lui faisait vivre un enfer quand elle était enfant. Elle lui adressa un sourire courtois mais intérieurement, elle aurait voulu l'étrangler, surtout lorsqu'elle s'approcha d'elle et chercha à faire la conversation. Elle voulait simplement faire sa curieuse mais Lalisa avait mieux à faire que de perdre son temps avec elle. Jimin ne comprit pas un strict mot de la conversation entre Lalisa et cette femme puisqu'elles parlaient en thaï mais il connaissait assez bien sa petite amie pour voir qu'elle était mal à l'aise. Il n'aimait pas beaucoup le regard condescendant que cette voisine se permettait d'avoir sur Lalisa.

– Tout va bien ? Demanda le garçon. On ferait mieux peut-être mieux d'y aller, le magasin risque de fermer.

Lalisa hocha la tête, ravie qu'il trouve un prétexte quelconque pour la sortir de là. Elle entendit alors soudainement des mots qui la firent sortir de ses gonds. Elle se retourna brusquement vers la jeune femme. Cette dernière ne semblait pas voir mal dans ses propos. Elle avait même l'air fière d'elle. Le visage de Lalisa se durcit soudainement, elle fixa sa voisine dans les yeux, pleine de colère.

Par respect pour Monsieur Vihokratana, et pour protéger l'emploi de sa mère, elle n'avait jamais fait de vague durant des années. Il y a encore quelques minutes, elle se faisait encore marcher sur les pieds par cette fille, fuyant son regard. Sa tolérance et son self-contrôle avaient atteint leurs limites depuis longtemps mais cette fois-ci, ils explosèrent.

La petite fille silencieuse et peu sûre d'elle avait quitté Lalisa. Maintenant elle la défiait presque, se rapprochant brusquement. La voisine recula d'un pas, visiblement apeurée, elle n'avait pas l'habitude de la voir ainsi. Elle ferma les yeux et se protégea son visage en les couvrant de ses mains, s'attendant probablement à recevoir un coup. Elle ne reçut aucun sévice physique mais Lalisa se mit à lui déverser un torrent de mots, sur un ton tout sauf chaleureux.

Jimin suivit la scène, dans l'incompréhension la plus complète. Encore une fois, il ne savait pas ce que disait sa petite amie mais il aurait donné sa main à couper qu'il y avait quelques insultes dans son discours. Une chose était certaine, la voisine avait perdu son air suffisant, elle était sur le point de fondre en larmes. Au bout d'un moment, le silence revint, Lalisa avait fini son discours. La voisine ne répliqua pas et se contenta de partir, vexée. Jimin la regarda s'éloigner dans la rue tandis que Lalisa souffla, visiblement ravie d'avoir pu lui dire tout ce qu'elle se retenait de dire depuis plus de dix ans.

– Je prends note, il ne faut pas t'énerver, fit Jimin en souriant.
– Je... Je ne voulais pas crier mais elle a dépassé les bornes.
– C'est elle, la gamine dont tu m'as parlé ? Celle qui se moquait de toi, lors de ton arrivée à Bangkok ?
– Oui. Avec sa soeur jumelle, elles ont toujours pris un malin plaisir à me ridiculiser, durant des années. Je suis désolée que tu aies assisté à ça.
– Elle n'avait pas l'air franchement sympathique de toute façon. Qu'a-t-elle dit de si terrible ?

Jimin se retourna vers Lalisa, véritablement curieux. Elle avait dû dire quelque chose de vraiment méchant pour qu'elle vrilla ainsi. La jeune Thaïlandaise croisa son regard, gênée de répondre. La curiosité de Jimin fût d'autant plus piqué au vif.

– Allez, dis-moi. J'ai bien vu que tu prenais sur toi au début. Et puis soudainement, tu as explosé.
– Elle... commença Lalisa sans oser continuer.
– Lalisa, si cette fille t'a blessé, dis le moi ! Je vais lui régler son compte !
– Jimin !
– Lalisa ! Imita le garçon.

Lalisa laissa échapper un rire. Elle regarda Jimin, elle ne pouvait pas répéter les mots de sa voisine. Cependant, elle devait bien une explication au jeune homme. Après tout, si elle avait réagi ainsi, c'était à cause de lui. Elle prit la main du garçon et l'entraîna vers la rue principale. C'est seulement à ce moment qu'elle accepta de lui donner la véritable raison de son pétage de plomb.

– Elle s'est moqué de toi, du fait que tu sois étranger.
– Qu'est ce qu'elle a dit ? Demanda le chanteur.
– Je ne vais pas traduire ses mots, rien que de repenser à ce qu'elle a dit, ça me répugne. C'était juste méchant et raciste.
– Ce n'est malheureusement pas la première fois qu'on dit ce genre de choses à mon sujet.
– Elle n'avait pas le droit ! S'écria Lalisa. D'une part parce que je déteste ce racisme et d'autre part, parce qu'elle n'avait pas à s'en prendre à toi ! Elle peut bien me critiquer autant qu'elle veut, je sais bien qu'elle est simplement jalouse. Mais là, elle a dépassé les limites.
– En se montrant grossière ?
– En s'en prenant à la personne que j'aime !

– C'est bon, tout fonctionne ! Cela fera 500 baths !

Lalisa paya la réparation et récupéra son téléphone, la vitre venait d'être changée, il semblait comme neuf. Elle avait eu raison de venir dans cette boutique. Elle rejoignit Jimin et ils quittèrent les lieux. Elle s'empressa de rallumer son téléphone. Quelques notifications sonnèrent mais elle n'y prêta pas plus d'attention. En revanche, l'indication d'un message vocal attira son attention. En voyant qu'il s'agissait de son père, elle le consulta immédiatement. Jimin la regardait et comprit qu'une mauvaise nouvelle était arrivée.

– Un problème avec ta grand-mère ? Fut la première supposition du garçon.
– C'est mon père, il sera là demain à la première heure.
– Et c'est une mauvaise nouvelle ?
– Et bien ça dépend. Tu sais peindre un mur ?

Jimin était perdu. Lalisa parlait bien de faire des travaux ? Et pourquoi cela était-il lié à son père ? Il n'eut pas le temps de demander plus d'explications qu'elle l'attrapa par le bras et l'entraîna à l'extérieur du centre commercial.

 Je l'avais promis, le couple Lalisa-Jimin est de retour. Le prochain chapitre devrait également se concentrer sur ce couple. 

A partir d'aujourd'hui, j'ai pris la décision d'espacer le rythme des publications.  Je sortirais un chapitre tout les 15 jours (toujours le dimanche). Plusieurs raisons à cela : je n'ai plus d'avance, j'ai eu beaucoup de travail en janvier et puis, à cette période de l'année, la grisaille, le froid, tout ça, j'ai souvent un coup de mou. Tout cela est passager, avec le beau temps, mon moral et ma motivation vont monter en flèche, j'en suis sûre. En attendant, merci de votre compréhension. Je vous donne rendez-vous le 6 mars.

Et si vous ne savez pas quoi lire en attendant, je vous recommande ma fanfiction "Le secret", je publie en ce moment, des chapitres bonus.  https://www.wattpad.com/story/219633336-le-secret-fanfiction-bts-jin

https://youtu.be/NEkYyVDQZ1E

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