Chapitre 45
https://youtu.be/0zcDP9oba7Q
25 décembre 2018
– Je ne suis pas jaloux, je suis effrayé. Tu mérites tellement mieux que moi. Je sais que c'est stupide mais Sun Oh...
– Sun Oh, c'est de l'histoire ancienne.
– Il reste ton premier amour, tu ne pourras jamais l'oublier.
– Jungkook, ce n'est pas...
– J'ai peur que tu te lasses de moi. Un jour, tu finiras par en avoir marre de m'attendre, de vivre loin de moi. On doit toujours faire attention, être discrets. Je sais que c'est pesant et j'ai peur que ça finisse pas t'éloigner de moi.
Ha-Neul resta bouche bée face à cette révélation. Elle était surprise, elle pensait que le garçon était plutôt sûr de lui, dans la vie mais aussi dans leur relation. Après tout, c'est lui qui avait bougé les choses pour qu'ils se mettent ensemble. Il était réputé pour n'avoir peur de rien et Ha-Neul était encore plus touchée qu'il l'avoua lui-même.
Jungkook tenta de cacher son embarras en regardant à travers la vitre du magasin, les rues désertes enneigées. Dans la boutique, tout était calme, on entendait simplement la musique d'ambiance. Ha-Neul voulut dire quelque chose pour le rassurer. Elle cherchait le bon mot à dire et ce fût seulement à ce moment qu'elle reconnut la chanson qui passait dans le magasin.
– Nous sommes tellement différents, bébé, fit Ha-Neul soudainement, suivant les paroles de la chanson, parce que nous avons tous deux trouvé notre destinée.
Jungkook releva la tête et regarda Ha-Neul qui semblait lui parler puis réalisa qu'il connaissait cette phrase. Il fût surpris de voir sa petite amie se mettre à chantonner de plus en plus fort. Avait-elle conscience qu'ils étaient dans un lieu public ? Mais visiblement, elle n'en avait que faire, elle chantait avec assurance et sourire.
– Depuis le jour de la création de l'Univers. À travers l'infini des siècles, continua Ha-Neul avant de lui faire signe de la main qu'il devait continuer.
– Dans notre vie précédente et peut-être aussi dans la suivante. Nous serons éternellement ensemble.
Jungkook s'exécuta d'abord timidement avant de chanter la seconde strophe avec le sourire.
– DNA, firent-ils en choeur.
Ils éclatèrent de rire sans se préoccuper du regard de l'employée qui avait levé le nez de son comptoir en voyant sa boutique se transformer en salle de karaoké. La voir ainsi les firent partir en fou rire. Ils réussirent finalement à retrouver leur calme et Ha-Neul fût rassuré de ne plus voir la mine triste de Jungkook.
(Note : Chanson DNA, traduction https://btsarmyfrance.fr )
Nathan rassemblait ses affaires et balança le tout dans sa valise, bien décidé à partir de cette maison. Alex le regardait faire, tentant de le faire changer d'avis mais il resta sourd à ses supplications. Il lança en boule ses chemises fraichement repassés par la femme de ménage avant de violemment refermé sa valise. Maintenant que son père savait, ce n'était qu'une question de temps pour qu'il lui demanda de partir. Il préférait le faire de lui-même, ne voulant pas s'infliger la honte d'être chassé de chez soi.
Encore rempli de colère contre son père, Nathan tapait du pied dans le hall d'entrée, s'impatientant. Son petit ami était encore dans sa chambre, à faire sa valise. Il entendit soudain des pas résonner. Il sortit rapidement dehors, ne voulant surtout pas tomber nez à nez sur sa mère. Elle allait chercher à le retenir et il n'avait pas envie de lui faire mal à en critiquant son mari.
Il posa sa valise sur le perron et s'assied sur les marches de l'escalier en pierre. Il regarda tout autour de lui, un pincement au coeur. Comment ce lieu pouvait-il être si cruel et si doux en même temps ? Il avait tellement de bons souvenirs ici. Il avait grandi ici, il aimait profiter de ses grands espaces, il se sentait tellement libre lorsqu'il était enfant. Aujourd'hui, ce sentiment de liberté lui semblait bien loin.
Savoir qu'il devait abandonner ce qu'il avait toujours considéré comme chez lui le rendait triste. Même s'il y avait beaucoup de choses qu'il détestait au Texas, il était attaché à cette maison. Maintenant que son père connaissait la vérité, il ne pourrait plus jamais remettre les pieds ici. Nathan décida donc d'aller dire au revoir aux seuls êtres qui ne l'avaient jamais jugé ici : ces chevaux. Il se rendit à l'écurie familiale située à deux cent mètres. Ce fût seulement lorsqu'il se retrouva face à ce bâtiment qu'il aperçut son père. Nathan ne s'attendait pas à le voir là et encore moins en train de fumer.
– Je croyais que tu avais arrêté ! Fit remarquer Nathan.
– J'avais besoin de me calmer les nerfs.
– Tu ne devrais pas fumer ici, un incendie est vite arrivé.
Monsieur Taylor écrasa son mégot, prenant soin de s'assurer qu'il soit éteint. Nathan ne voulut pas s'attarder davantage. Le plus vieux regarda son fils entrer dans le bâtiment sans lui accorder la moindre attention. Il leva la main pour l'arrêter mais se ravisa immédiatement.
Quelques minutes plus tard, Nathan s'était un peu calmé. Il brossait Tempête, son cheval préféré, sachant que ce serait sûrement la dernière fois qu'il pouvait le faire. Il entendit soudain des bruits de sabots derrière lui. Il tourna la tête vers l'entrée du box. Il vit alors une selle être posée sur le rebord du box.
– Prépare Tempête, je t'attends dehors.
Il fixa son père qui venait de lui donner cet ordre. Il voulut lui répondre de façon cinglante mais n'en eut pas le temps, son paternel s'éloigna vers la sortie, tenant par les rênes, son propre cheval. Après avoir hésité quelques minutes, il finit par installer la selle sur son cheval et rejoindre son père. Il n'était pas très motivé à faire une balade avec son père mais c'était la dernière fois qu'il pouvait monter Tempête, il n'allait pas laisser passer l'occasion.
Père et fils traversèrent les terres familiales. Après avoir galopé pendant un moment, Monsieur Taylor décida de s'arrêter dans un coin que Nathan n'avait jamais visité. Pourtant, il avait passé des journées à explorer les environs. Il était souvent passé devant cette barrière mais il n'avait jamais osé la traverser, persuadé qu'il s'agissait des terres du voisin. Son père attacha son cheval et Nathan fit de même. Il voulut demander où il était mais se retenu, suivant son père qui ouvrit la barrière. Ils continuèrent à pied, dans les hautes herbes durant au moins cinq minutes, sans échanger une seule parole.
Nathan commença à prendre peur. Où son père le conduisait-il ? Pourquoi cet endroit isolé ? Allait-il lui faire quelque chose ? L'étudiant avait le sentiment étrange d'être dans un décor de film d'horreur. Il était de moins en moins rassuré au fur et à mesure qu'ils avançaient. Le garçon était d'ailleurs tellement stressé qu'il commença à ne pas être attentif. Il se prit les pieds dans une racine d'arbre et trébucha.
– Tu es blessé ? Demanda Monsieur Taylor en s'accroupissant devant son fils.
– Non, ça va.
Nathan se releva, refusant la main que lui tendait son père. Depuis quand ce dernier se préoccupait-il de lui ? Nathan se demandait encore pourquoi il avait accepté de le suivre. Et si Nathan avait raison ? Et si son père l'emmenait dans un lieu désert pour l'éliminer ?
– C'est encore loin ? Demanda Nathan remarquant qu'il n'arrivait plus à voir son cheval au loin, signe qu'ils s'étaient beaucoup éloignés du chemin principal.
Monsieur Taylor s'arrêta soudain. Nathan vit alors qu'ils étaient arrivés près d'un lac. L'endroit était magnifique, bien que sauvage. Son père suivit alors un petit chemin sur la droite qui menait à une petite maison délabrée, une partie du toit était manquante. Nathan avait l'impression de connaître cet endroit mais il n'était jamais venu, il en était certain. Il observa les lieux lorsque soudain, ce fût comme une évidence.
– Et mais cette porte rouge, s'exclama Nathan en avançant vers la maison, non, ce n'est pas possible...
– Tu connais cette maison ? Demanda Monsieur Taylor surpris.
– Non, c'est juste... Ce lac, cette maison... J'ai l'impression d'être dans l'histoire que me racontait Grand Père quand j'étais gamin. J'adorais quand il me racontait le conte de Peter et Lucy
– Ce n'est pas un conte. Peter et Lucy ont vraiment existé. Peter était le frère de ton grand-père.
Lorsqu'il était enfant, Nathan demandait toujours à son grand-père de lui raconter l'histoire de Peter et Lucy, deux gamins de 17 ans amoureux qui avaient combattu les préjugés pour vivre leur amour. Dans cette histoire, Peter était un prince riche tombant amoureux d'une servante du même âge mais sa famille s'opposait à leur union. Il décidait alors de quitter son confort pour aller vivre dans une petite maison avec une porte rouge. Mais l'histoire se finissait mal, Nathan demandait toujours à son grand-père de s'arrêter avant la fin.
– Lucy est-elle vraiment morte ici ? Brûler par les villageois ?
– On a dit que c'était un simple accident mais oncle Peter a toujours su qu'on avait cherché à assassiner Lucy. La porte était verrouillée de l'extérieur.
Dans l'histoire de grand-père, les villageois n'approuvaient pas leur relation et faisaient tout pour les séparer. Une femme jalouse finissait pas mettre le feu à cette maison alors que Lucy y était enfermée. Elle mourrait dans d'atroces souffrances et Peter, dévasté, décidait de suicider dans le lac pour rester auprès de sa bien-aimée pour toujours.
Monsieur Taylor redescendit vers le lac, des poteaux dépassaient de l'eau, marquant la présence d'un ancien ponton. La gorge de Nathan se serra, reconnaissant les lieux, comprenant que ce n'était pas l'imagination, mais les souvenirs de son grand-père qui lui permettaient d'être si précis lorsqu'il racontait cette histoire.
– Je n'ai jamais entendu parler de Peter. Il ne figure pas sur l'arbre généalogique, fit remarquer Nathan en repensant au tableau figurant dans l'entrée qui retraçait la lignée des Taylor depuis la guerre de Sécession.
– Il a été renié de la famille parce qu'il avait choisi Lucy.
– Pourquoi ? Parce qu'elle n'était pas du même statut social ?
Nathan n'était même pas surpris. Après tout, dans sa famille, le maintien de sa réputation était ce qui comptait le plus. Il fallait toujours faire attention aux apparences. Apprendre que ce genre de problèmes existait depuis près d'un siècle confirma à Nathan sa décision de partir d'ici le plus vite possible. Il allait d'ailleurs mettre ce projet à exécution tout de suite. Il se tourna et s'apprêtait à revenir auprès de son cheval lorsque la voix de son père interrompit son plan.
– Parce qu'elle était noire, expliqua Monsieur Taylor.
– Quoi ? On l'a brûlé pour sa couleur de peau ? Se révolta le jeune homme.
– C'était une autre époque, il y avait encore la ségrégation.
– Les gens sont stupides.
– Ils sont stupides mais dangereux. Cela vaut aussi pour toi.
– Moi ? Répéta Nathan étonné.
Monsieur Taylor expira bruyamment. Il marcha quelques pas et s'assied sur le tronc d'un arbre, observant la vue dégagée sur le lac. Nathan attendit qu'il donna plus d'explications mais il resta silencieux. Au bout d'une minute, il finit par faire comme son père. Il prit place à ses côtés et fixa l'horizon.
Le lieu était apaisant mais Nathan se demanda pourquoi il avait été conduit jusqu'ici. Et que voulait dire son père en disant que cela était dangereux pour lui ? Il se retourna vers son géniteur, voulant lui poser la question mais s'arrêta. Il lui semblait différent de d'habitude. Il arborait toujours cet air froid et dur avec lui mais aujourd'hui, il lui sembla lire de l'inquiétude. Il n'avait jamais vu son père aussi préoccupé.
– Pourquoi on est là ? Finit par demander Nathan.
– Je ne veux pas qu'il arrive la même chose à Alex et toi, dit-il sans quitter des yeux le ponton.
Jungkook et Ha-Neul se sont réconciliés mais Sun Oh n'a pas fini de mettre le bazar dans leur couple. Il est bien possible qu'il refasse son apparition bientôt.
Un chapitre un peu plus court que d'habitude mais je n'allais pas remplir histoire d'atteindre les 2000 mots (c'est mon objectif pour un chapitre). La semaine prochaine, on continuera de developper l'histoire de Nathan et on reviendra un peu sur Namjoon et Ji-Kyung.
RENDEZ-VOUS LA LA SEMAINE PROCHAINE
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