les vers de terre rouge et la dame en orange.
le boss va encore une fois passer un savon à la dame orange, puis il se rappellera que son café quotidien n'existe que grâce à elle, et, non pas qu'il en soit reconnaissant, il préférera cracher un bon coup dans la poubelle du bureau numéro quatre que de s'attarder sur un cas comme le sien. habituellement, s'il lui reste de l'énergie, il préfère l'utiliser pour cracher cette fois ci sur la planète en augmentant sa consommation de connerie. "je hais les vers de terre rouge. éradiquez les !" oui, monsieur, très bien, tout de suite. mettez des sacs en plastique dans l'océan : ça fait un peu plus de nourriture pour les animaux ! ouah ! quelle générosité ! applaudissements de la foule. tant qu'il y était, il aurait quand même pu cracher un bon coup sur l'épaule de son ordinateur portable. sacré ordinateur ! comment l'a-t-il surnommé, déjà ? "mon petit toutou d'amour", c'est bien ça. il s'est rendu dans l'usine le fabriquant au bangladesh, et il a craché dans l'œil d'un garçon tentant d'assembler deux pièces. tu pourrais faire un effort, jamie, ne vois-tu pas que tu inverses tous les câbles ? bam. crachat ! le boss s'adonnait ensuite à une de ses activités favorites — juste derrière la propagation de sa bave —, la chasse au pigeon. il les laissait s'envoler dans les bureaux, l'incroyable-mais-pas-tant-que-ça open space se transformant en champ de mine, prêtes à exploser à la gueule de ces saletés oiseaux. mais il se reprenait en main, et se rappelait qu'il n'y avait rien de pire que les vers de terre rouge : les pigeons pourront attendre.
alors, lorsque le boss rentre chez lui, sur son scooter flambant neuf lâchant autant de gaz dans l'atmosphère que sa femme au lit, il s'arrête toujours devant la même plaque d'égout. souvent, il y croise un ou deux escargots — mais pas de vers de terre rouge ! ainsi, persuadé d'avoir accompli sa mission de sauvetage de l'espèce humaine, il rentre chez lui en sifflant, et s'affale sur son lit en attendant que sa femme vienne lui procurer son seul plaisir. et pourtant, pourtant ! il n'a pas bien regardé ! entre la plaque d'égout et le trottoir, se trouvait le ver de terre rouge hantant ses nuits ! alors, poussé par son instinct primitif, il reprend sa moto, retourne à la plaque d'égout. lorsqu'il le voit, c'est une rage folle qui prend possession de lui. tout est flou. il se sent grandir, grandir, mais en réalité, il se rapproche dangereusement du ver de terre rouge. une fois si près qu'il pourrait le gifler, il se rend compte que sa main vient de disparaître, il lève les yeux, et le reste du monde semble bien trop immense. lorsque qu'il redescend le regard, il se demande s'il ne vient pas d'avoir ses règles, après quarante ans d'existence sous forme d'individu du sexe mâle. tout, tout est rouge. oh ! le ver de terre rouge est donc... lui-même. et ce, depuis le début. s'entraînant dans son nouveau corps, il voit la dame orange qui lui apporte le café tout les matins. il se concentre, et lui crache sur l'épaule. la bave retombe mollement sur la plaque d'égout, sans atteindre la cible. "oh ! un ver de terre rouge ! le boss serait content s'il apprenait ce que je vais faire." et splash, elle l'écrase, comme ça, sans hésitation !
ainsi se termine l'histoire du dictateur-boss n'aimant pas les vers de terre rouge mais appréciant grandement laisser sa bave partout. on fait moins le malin maintenant, n'est-ce pas ?
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