#Chapitre 31
Toute courbaturée de mes premières séances de cours particulier avec M.Hartmann et Adam, mes muscles protestent tandis que je commence mon premier tour de piste et la fatigue de ma courte nuit ne me rend pas la chose plus facile. Après la soirée d'Halloween, nous nous sommes tous rejoints dans la chambre de Charline pour un « after ». Nous sommes restés là, à discuter gaiement de tout et de rien avant les départs en vacances de chacun jusqu'à très tard dans la nuit. Seuls Ania, Leander et moi allons passer notre semaine de répit entre les murs des Neuf Muses. Ce que je n'avais pas calculé, c'est que M.Hartmann me priverait de ma grasse mat' en m'ordonnant de le rejoindre au gymnase pour m'entraîner. Me souvenant de son avertissement, je n'ai même pas cherché à protester alors qu'à peine arrivée, il me lançait déjà pour un petit footing d'une demi-heure.
Adam partant en vacances, il ne pourra plus m'aider à descendre dans les souterrains. M.Hartmann a alors décrété qu'il était trop dangereux que je descende, au risque que je fasse une crise d'angoisse, seule, à l'angle d'un couloir. Ainsi, nous avons convenu que le temps de son absence, je m'entraînerai dans le gymnase extérieur, bien qu'en contre-parti, le professeur de voile attende de moi que je fournisse le double d'efforts. Par conséquent, je dois me retrouver ici chaque matin avant le petit déjeuner et deux heures encore le soir avant le repas.
- Mon petit doigt me dit que tu n'as pas beaucoup dormi Santiago... commente M.Hartmann avec moquerie.
Je passe devant lui en l'ignorant. Fatiguée, oui, je le suis, mais cela ne m'empêchera pas de réussir mes exercices. J'engraine les tours, mes muscles se réchauffent doucement me rendant l'effort plus facile. Au bout des trente minutes, je reviens vers mon sac pour m'essuyer le visage dégoulinant de sueur. Une main apparaît dans mon champ de vision pour me tendre ma bouteille d'eau. Je relève la tête pour rencontrer le sourire goguenard d'Adam.
- Tu penses survivre sans moi ? se moque-t-il. Ou M.Hartmann te crève déjà ?
- T'as vraiment cru que tu m'étais indispensable ? répliqué-je sur le même temps.
Sans méchanceté, je lui arrache ma bouteille avant d'avaler quelques gorgées. Le sourire d'Adam ne réduit pas.
- Tu vas me faire regretter d'être venu te souhaiter bon courage avant de partir...
- Mohhhh... c'est trop mignon ! le charrié-je ouvertement.
Il me donne un gentil coup de poing dans l'épaule.
- Pourquoi j'essaie encore d'être gentil ? s'étonne-t-il lui-même.
- Parce que je suis cool ? affirmé-je avec espièglerie.
- Toi ? Cool ? Tu plaisantes ? T'es la fille la plus chiante que j'ai jamais connu !
- Pourtant tu es là...
Il lève les yeux au ciel, n'ayant rien de plus à ajouter. Dans mon dos, le prof de voile m'appelle, m'exhortant à ce que je me remette au boulot plutôt que de perdre mon temps à discuter. Avec un sourire contrit, je me détourne d'Adam en lui souhaitant de bonnes vacances. Néanmoins, une dernière fois, je me retourne vers lui en marchant à reculons.
- Merci d'être passé ! Je tâcherai d'être encore entière à ton retour !
Il m'adresse un semblant de salut militaire avant de s'éloigner vers la piste d'aviation. Quant à moi, sans que M.Hartmann n'ait besoin de dire un mot, son seul regard vers mes pieds suffit, je m'allonge au sol pour commencer mes cinquante pompes. Il s'agite à côté de moi, s'étirant souplement. Au bout d'un moment, il finit par m'interroger :
- Vous avez fini par vous entendre finalement ?
- Semblerait, oui, soufflé-je sous l'effort.
- Tant mieux, approuve-t-il. Vous ferez une bonne équipe.
Interloquée, je m'abstiens toutefois de poser des questions. L'expérience m'a appris qu'avec lui, mieux vaut ne pas trop parler. Alors sans un mot en dépit de ma curiosité, je termine mes pompes avant de lancer ma série d'abdominaux. Décidément, Eos va avoir raison de moi...
A la fin, M.Hartmann me tend la main pour m'aider à me relever. Je lis dans son regard sadique que la suite de la leçon ne va pas me plaire.
- J'ai cru comprendre que tu ne te défendais pas trop mal... me teste-t-il.
- Vis-à-vis de ?
A peine ces mots ont-ils franchi mes lèvres que M.Hartmann me tire brusquement vers lui en tendant son pied. Surprise, je me laisse emporter par l'élan avant de trébucher sur sa jambe tendue. Avec violence, je m'écrase sur le gravier, les mains en avant. Autant choquée qu'en colère à l'égard de mon professeur, je me frotte les paumes égratignées.
- Je me serais attendu à mieux, critique-t-il pour lui-même comme s'il était vraiment déçu de ma performance.
- C'était pour quoi, ça ?! m'emporté-je.
Indifférent à mon humeur, il tente de me saisir par l'épaule, mais j'esquive de justesse. Il enchaîne par une balayette, toutefois, je me mets hors de sa portée. Il se redresse, satisfait alors que je ne comprends toujours pas ce qu'il lui prend.
- C'est mieux, déjà... Mais j'aimerais que tu frappes plutôt que d'éviter. Oui, en situation réelle, si tu peux échapper à la confrontation, tu le fais, mais là, je ne peux pas t'évaluer.
- Quoi ?
Il lève les yeux au ciel comme si j'étais la pire des idiotes. Soudain, la lumière se fait dans ma tête, l'explication de son comportement s'éclairant. OK... Ni une ni deux, il passe à l'action. Par pure réflexe, je me défile au dernier moment, étonnée de sa vitesse. Au vu de sa masse, j'aurais pensé que M.Hartmann aurait été plus lent... Enervé que j'ai encore esquivé son attaque, ce dernier revient déjà à la charge, en m'attrapant de nouveau le poignet pour me tordre le bras dans le dos. Dans un même mouvement de sa jambe, il m'oblige à mettre genou à terre. Je grogne sous la douleur, les gravillons s'enfonçant dans ma peau à travers mon survêtement.
- Tu es vraiment décevante... Bon, en même temps, tu es et resteras une fille donc je ne m'attendais pas à grand-chose de toute façon.
Hors de moi, j'oublie la douleur dans mon bras pour lancer brutalement ma tête en arrière. Il relâche la pression alors que l'arrière de mon crâne percute son bas-ventre. Je profite pour me relever en vitesse. Je m'attendais à un rictus de souffrance sur son visage, mais à voir son grand sourire, c'est à peine si j'ai dû le chatouiller... Et il se jette de nouveau sur moi.
Au bout d'une heure dans cette danse douloureuse, je ne sens presque plus mon corps. Sur toute la durée de son petit manège, j'ai peut-être réussi à l'atteindre quatre ou cinq fois. En revanche, lui s'est avéré un monstre de sadisme. Une ultime fois, M.Hartmann m'envoie valser contre le gravier avec encore plus de violence que toutes les fois précédentes. Mon poignet irradie alors que je me rattrape comme je peux, roulant sur moi-même. Le souffle coupé, je reste un moment allongée telle quel sur le gravier froid. Des yeux profonds apparaissent dans champ de vision ainsi qu'une barbe de trois jours naissant sur les joues de mon père. Son regard condescendant achève de me faire me sentir nulle. Sans un mot pour lui, je me relève sans tenir compte des points d'élancement qui parsèment la totalité de mon corps. J'utilise une partie de ma bouteille d'eau pour déloger les cailloux que j'ai d'incrusté dans mes paumes, me provoquant un léger picotement.
- Ça fait longtemps que tu es là ? apostrophé-je finalement mon père sans aucune amabilité.
- Depuis assez longtemps pour t'avoir vu mordre la poussières un certain nombre de fois. Je vois que M.Hartmann prend le rôle que je lui ai donné très à cœur...
- C'est toi qui es derrière ma séance d'Eos fort agréable ?
- En effet. J'ai appris que c'était Clovis qui te faisait tes cours particuliers alors je lui ai demandé de te faire un entraînement plus poussé encore. La situation est telle qu'on ne peut pas se permettre de te laisser à ta médiocrité. Il faut que tu sois en mesure de te défendre vraiment, il n'y aura pas toujours quelqu'un pour te secourir.
- Tu as l'art et la manière de dire les choses, papa...
Il pose sa grosse paluche sur mon épaule pour m'obliger à le regarder.
- Tu voulais quoi Willow ? Que je te rassure comme quand t'avais huit ans ?
- Ah bon ? Tu le faisais ? Je n'en ai pas souvenir...
- Willow, gronde-t-il, n'appréciant guère mon insolence. Tu es grande maintenant. J'ai déjà enterré tes grands-parents et ta mère, j'aimerais bien ne pas avoir le faire avec ma fille. Tu as besoin de savoir te défendre, il en va de ta sécurité. Tu t'en es peut-être sortie jusqu'à présent, mais ta chance ne sera pas infinie.
J'en reste sciée. Il ne comprend vraiment rien. Mon entraînement n'est pas le problème, au contraire même, je me rends bien compte qu'on m'offre sur un plateau le bagage pour que je me débrouille seule face à la situation. On me fait cadeau de l'indépendance que je souhaitais. Le soucis... c'est la vision que mon père a de moi, celle d'une incapable qui ne survit qu'au dépend des autres. Néanmoins, je ne lui avoue rien de ce que je ressens.
- Tu es en danger, Willow. Chaque jour. Même aux Neuf Muses. Je n'aime pas ça, autant que toi, mais les faits sont là. Tant qu'Octavius n'est pas éliminé... tu ne seras pas tranquille. Je te pensais un peu plus en sécurité ici, mais vraisemblablement, je me suis trompé. Toutefois, je préfère te savoir ici qu'isolée ailleurs.
Il s'arrête un instant, comme à la recherche de ses mots.
- Au cours du dernier mois, tu nous as prouvés à tous que tu avais un énorme potentiel. Je n'ai aucun doute que tu seras bientôt capable de faire de très grandes choses, mais pour le moment, tu as besoin d'apprendre. Ta survie a été plutôt... hasardeuse. Mais plus tu apprendras et plus tu augmenteras tes chances face à Octavius et ses sbires. Ce que je veux, c'est que tu sois à même de te tirer d'affaires toute seule, que tu n'es à compter sur personne pour t'en sortir.
Cela me ramène à la conversation que j'ai échangé avec le reste du groupe la nuit dernière. Après que je leur ai raconté ma brève rencontre avec Octavius Di Prospero et son interruption subite, nous nous sommes mis d'accord que nos parents, qu'il s'agisse de mon père, de celui de Liam ou peut-être des autres, devaient probablement détenir des informations que nous ignorons. Ainsi, nous avons décidé de les sonder plus ou moins directement afin d'obtenir ces renseignements, avec en priorité mon père et M.Collins, certainement les plus au courant.
- Parlant de ça, j'ai trois ou quatre questions à te poser, changé-je de sujet. On pourrait discuter avant que tu ne partes ?
Ses yeux s'agrandissent pour devenir ronds comme des soucoupes, aussi choqué que si je lui avais fait un câlin. Sa mine effarée m'arrache un éclat de rire enfantin. Peu à peu, un sourire timide apparaît sur ses lèvres tandis qu'il reprend contenance.
- Allons boire un café, m'invite-t-il.
Je récupère mon sac de sport, lui promets de le rejoindre au réfectoire après avoir pris ma douche. Il accepte ma proposition, arquant qu'il va en profiter pour parler avec Karen. Je me dépêche donc de rejoindre ma chambre pour rapidement me glisser sous l'eau. Au sortir de la douche, face au miroir accroché contre ma porte de chambre, je remarque que mon corps arbore déjà par endroit d'importantes tâches bleuâtres. Je désinfecte mes écorchures sur les genoux, les mains et mes coudes. J'enfile un pull en laine et un bonnet pour couvrir mes cheveux humides avant de descendre rejoindre mon père.
L'avion bus est parti ce matin même alors l'Ecole paraît bien vide. Je ne croise que très peu d'autres élèves sur ma route jusqu'au Patio. Déjà attablé, mon père s'est servi un café fumant. J'attrape au passage un tasse de chocolat chaud et un croissant avant de m'installer face à lui.
- De quoi voulais-tu parler ? me lance-t-il sans attendre.
- De toute cette histoire avec Octavius. J'aimerais que tu me dises tout ce que tu sais, sur lui, sur son objectif et sur son plan.
Ses lèvres se crispent l'espace d'une seconde, ce qui me laisse deviner que le sujet de notre conversation ne lui plaît pas outre-mesure. Malgré tout, il fait un effort pour garder bonne mesure.
- J'ai bien peur de n'avoir que peu d'éléments à t'apporter. Oui, Octavius et moi nous nous connaissons. Pendant mes dernières années ici, j'ai été son parrain. C'était un fonctionnement mis en place par l'Ecole qui demandait aux meilleurs éléments de prendre sur leur aile les petits nouveaux les plus prometteurs. Ils m'ont confié Octavius. C'était un garçon très intelligent, déjà à dix ans. Il avait un certain talent pour gagner le cœur des foules, un charme naturel qui faisait que tout le monde buvait déjà ses paroles. A cette époque-là, évidemment, ce n'était que sur des petites choses, mais cela suffisait déjà à provoquer une certaine controverse à son sujet. Néanmoins, il était un excellent élément au très bon potentiel alors l'Ecole lui a donné toutes les cartes pour en faire un atout majeur pour l'Organisation. Et Octavius a réussi au-delà de leurs espérances. Jusqu'à ce qu'il retourne sa veste. Quand le père de ton ami a gagné l'élection, ce n'est pas simplement parce que les autres le préféraient. C'est aussi parce que beaucoup se méfiaient déjà du petit prodige.
Il s'interrompt un instant, comme pour instaurer un suspens. Il sirote une gorgée de son café avant de reprendre le fil de ses révélations :
- Il faut savoir qu'Octavius n'a pas l'habitude qu'on lui résiste et encore moins qu'on lui dise non. C'est certes un gamin intelligent, il n'en reste pas moins très capricieux et colérique. Et c'est ce qui le rend dangereux. Il s'obstine jusqu'à obtenir ce qu'il veut. Cela fait des années qu'il veut l'Organisation sans y parvenir. On a atteint la limite de sa patience. Il est maintenant bien décidé à l'acquérir par la force et il redouble d'efforts dans ce sens, ne lésine pas sur les moyens et les méthodes qu'il emploie dans ce but.
- Et son plan ?
Je bois une gorgée de ma tasse fumante, comme pour palier au froid qui me sert les entrailles aux aveux de mon père.
- Nous n'en connaissons que les très grandes lignes, m'avoue-t-il. Il joue sur deux fronts actuellement. Il veut à la fois évincer les plus gros piliers actuels de l'Organisation. Dans ses cibles immédiates que tu connais... M.Collins, Karen, peut-être le père de la petite Elinore et moi.
- Pourquoi ?
Ma question lui arrache un soupire.
- M.Collins, je pense que tu t'en doutes. Il est le directeur de l'Organisation... tant qu'il occupera son poste, Octavius ne pourra pas le remplacer. M.McQuellen est le trésorier. Tout ce qui concerne le budget de l'Organisation, c'est lui qui s'en occupe et en assure la pérennité. Ruiner l'Organisation, c'est l'affaiblir. Quant à Karen... Elle est le principal rempart entre lui et cette école. M. De Clermont est certes le directeur, mais ce type est totalement passif, un bon à rien trouillard... Sans Karen, il aurait déjà cédé l'Ecole à Octavius à mon avis. Et moi parce que je suis la défense de l'Organisation, son « armée » en quelque sorte. Or sans protection... on serait à sa merci.
Face à ses explications, les desseins de Di Prospero m'apparaissent plus clairement. J'ignore en quoi cette Organisation est si importante, mais elle l'est suffisamment pour être à l'origine d'une guerre silencieuse. La stratégie d'Octavius n'est pas mauvaise. Porter atteinte à ces personnes, c'est porter un coup majeur à l'Organisation. Les remplacer ne doit pas être si difficile, mais le temps de le faire, elle sera affaiblie, plus fragile. Juste ce qu'il lui faudrait pour en reprendre les reines...
- Et le deuxième front ? relancé-je mon père.
- C'est l'Ecole elle-même. C'est un symbole, un élément majeur de l'Organisation. Les élèves qui vivent entre ses murs sont notre avenir, vous êtes ceux qui reprendront le flambeau après nous afin de poursuivre nos actions pour l'Europe. Si ce gamin prend la main sur l'Ecole, s'il vous endoctrine... ce serait une catastrophe pour nous, une arme de choix pour lui. Sans compter que les enfants de presque tous les membres de l'Organisation étudient ici. Autant de moyens de pression sous la main pour nous faire abdiquer. C'est pour cela que nous déployons autant de moyens pour préserver les Neuf Muses.
En silence, j'intègre cette masse d'informations.
- Et quel est votre plan ?
Il secoue la tête, m'expliquant qu'il ne peut pas divulguer cela. Je cache mon trouble derrière un hochement de tête maitrisé. Mon père sourit avant de poser sa main sur la mienne pour m'obliger à plonger mes yeux dans les siens.
- Tu es très courageuse, ma fille, me complimente-t-il. Mais les temps qui s'annoncent vont être très difficiles. Surtout pour vous, les élèves. Octavius a tué ces enfants dans le seul but de nous intimider, mais à mon avis, ce n'est que le commencement. Liam, Elinore, toi et quelques autres êtes en danger, encore plus que les autres. Soyez prudents. Surtout toi, Willow.
- Surtout moi ? Ce n'est pas Liam la première cible ?
Il soupire une nouvelle fois.
- C'est difficile de savoir. Oui, Liam est largement menacé aussi, mais contrairement à toi, il n'a pas attisé l'intérêt d'Octavius. Toi... tu lui résistes. Tu as par trois fois mis son chien de garde en déroute. Or, il ne connaît presque rien de toi donc forcément, il est curieux à ton sujet. Trop à mon goût. Et si tu veux mon avis, s'il est venu au concert hier, c'était essentiellement pour toi, pour te rencontrer, pour te jauger.
Un vent glacé caresse ma peau, ce qui me fait frissonner. Lorsqu'on en avait discuté avec les autres hier, Valentin avait bien deviné qu'il ne s'agissait que d'une petite stratégie de repérage et d'intimidation qu'avait élaboré l'ennemi public numéro de un de l'Ecole. Mais l'entendre dire par mon père a quelque chose d'encore plus angoissant.
Ce dernier jette un bref coup d'œil à sa montre avant de rassembler ses affaires. Son jet privé doit être prêt à décoller m'apprend-il. Alors qu'il quitte la table après m'avoir salué, il s'arrête une dernière fois. Il lâche alors d'un ton inquiétant :
- Je doute qu'il te laisse tranquille, Willow. Il retentera quelque chose à ton sujet tôt ou tard. Alors s'il te plaît, donne-toi à fond dans ton entraînement pour Eos. C'est le seul moyen que tu auras pour pouvoir te défendre, quoi qu'il advienne. M.Hartmann est au courant de ta situation, je lui en ai parlé. Il est d'accord pour adapter ton apprentissage alors ne gâche pas ta chance.
J'acquiesce de la tête. En vérité, je n'avais pas besoin de sa mise en garde pour m'investir pleinement dans ces cours particuliers, tout à fait consciente de la nécessité que j'ai à apprendre tout cela. Rassuré, il me tourne le dos, me plantant là, seule à ma table. Indifférente à ma solitude, je finis mon croissant avant d'aller en chercher un nouveau, pour accompagner la fin de mon chocolat chaud.
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