Chapitre 1 : Cérémonie d'entrée

Chapitre 1 : Cérémonie d'entrée

La jeune fille descendit de la voiture noire. Ses cheveux roux reflétaient la lumière du soleil tandis que ses yeux bleus en souffraient. Elle regarda droit devant elle. Elle était devant un immense complexe composé d'une dizaine de bâtiments visibles d'ici et d'une grande cour. Le portail grand ouvert devant lequel se trouvait la jeune fille donnait sur cette cour. Une jeune homme sortit de la voiture après elle. Il avait les mêmes cheveux roux et des lunettes de soleil noire cachaient ses yeux.

- Tu ne regrettes pas ? Lança-t-il.

- Pas le moins du monde, enfin, je crois. Tu crois qu'il sera possible de ne pas être reconnue ?

- Je ne veux pas être méchant mon cœur, mais tu es la vingt-deuxième Princesse après le Prince, je ne suis pas sûr qu'on t'ai beaucoup vu aux infos. On y va ? Le professeur Aclafe nous attend.

Les deux jeunes gens avancèrent dans la grande cour pour arriver devant un des piliers soutenant le morceau de toit dépassant au-dessus de la cour. Une femme aux longs cheveux blonds et aux yeux bleus y était adossé. Ses oreilles pointues bougèrent légèrement lorsque les deux roux arrivèrent vers elle.

- Bonjour Layla, comment s'est passé votre voyage ?

- Très bien merci, c'était un peu long mais j'imagine que c'est le prix à payer quand on est une créature de la forêt.

- Effectivement, sourit la femme. Et vous ? Prince Lagan, le voyage vous a plu ?

- Oui, merci, grimaça Lagan, je pensais pouvoir passer inaperçu.

- Pas avec moi, sourit la femme. Je m'appelle Héliade Aclafe, je suis une louve alpha et la conseillère d'orientation de cette école. C'est à moi que tu auras à faire si quelque chose te gène, que tu as des questions pour ton avenir ou si tu as des problèmes en fait. Je suis comme une psy.

- Ah oui, je me souviens, vous avez officié au Palais quand j'étais plus jeune, souffla Lagan. Vous éduquiez les conseillers sur les autres espèces.

- En fait j'ai travaillé chez tes parents à partir du moment où je suis sorti d'ici, jusqu'à ce qu'on me propose d'y travailler. Mon savoir peut atteindre plus de personnes ici que chez vos parents. Vous ne restez pas, n'est-ce pas Lagan ? Vous n'êtes pas inscrit ?

- Non non, sourit Lagan, j'accompagne juste ma sœur, je vais juste rester pour la cérémonie d'entrée, ensuite elle se débrouillera toute seule.

- Je vais vous indiquer sa chambre dans ce cas, vous pourrez poser ses affaires, mais ne soyez pas en retard, la cérémonie commence dans une demie-heure et pas plus.

Après que la conseillère d'orientation leur ai indiqué le dortoir des filles, les deux jeunes gens allèrent dans le bâtiment à l'arrière de celui d'entrée. Dans ce grand bâtiment en pierre, la gauche était réservée aux femmes. Le rez-de-chaussée comprenait les toilettes et la chambre des surveillantes. Le premier, le deuxième et le troisième étage étaient ceux des chambres et le quatrième et cinquième ceux des douches. Lorsqu'ils arrivèrent au deuxième étage, les adolescents entrèrent dans la chambre 113. Ils retrouvèrent une jeune fille avec des cheveux blonds très frisés et aux yeux rouges. Elle était sur l'un des trois lits.

- Salut, je suis Faustine, ta camarade de chambre. Tu peux choisir un lit, désolée si je suis un peu pressée.

- Merci, je m'appelle Layla, sourit la jeune fille. Tu es en première année ?

- Oui, je suis un vampire noble, et toi ?

- Une fée, une fée des fleurs, sourit Layla en prenant un lit.

La chambre était assez grande. En face de la porte, un mur avec une fenêtre devant lequel deux lits aux draps propres avec des tables de chevets à côtés. Faustine se trouvait sur celui de droite et Layla choisit celui de gauche. Le troisième lit était posé contre le mur de la porte, perpendiculairement aux autres lits.

- Désolée mais je dois y aller, ma mère m'attend, elle stresse pas mal vis à vis de la cérémonie, à tout à l'heure ! Lança Faustine en quittant la pièce.

- Elle a l'air sympa, sourit Lagan. Ça va toi ? C'est plus petit que chez nous.

- C'est très bien, sourit Layla. De toute façon je ne passais pas vraiment de temps dans ma chambre du château.

- Effectivement, rit Lagan. Donc t'as un coffre sous le lit, c'est ça ?

- Ouais, et on a des casiers dans le bâtiment central, on a pas le droit d'aller dans les chambres la journée je crois, c'était marqué sur la brochure.

- Bon aller, range et on y va, c'est dans moins de quinze minutes la cérémonie.

Dix minutes plus tard, Layla et Lagan se retrouvèrent dans le bâtiment central en compagnie de centaines de personnes. Ils se trouvaient dans le hall d'entrée du bâtiment, où se trouvait un grand escalier dans un style d'amphithéâtre. Lorsque tout le monde y fut installé, un grand homme aux courts cheveux noirs et aux yeux vert clair avança pour se retrouver devant l'assemblée. Il était habillé d'un costume trois pièces gris avec une cravate bleue. Il attendit le silence et commença.

- Bonjour à tous, nouveaux élèves et familles de nos nouvelles recrues. Je suis Carrit Clamex, directeur de cette fantastique école et professeur d'un cours de troisième année. Vous êtes ici car votre vie va changer, et vous avez fait le choix de la faire changer. Dans cette école, vous apprendrez tout ce que vous avez besoin de savoir pour être vous-mêmes lorsque vous sortirez d'ici. Je ne vais pas vous faire un discours sur nos formidables bâtiments ou sur nos professeurs géniaux, vous découvrirez qu'ils sont géniaux en temps et en heure. Je tenais simplement à rappeler quelques règles. Il est interdit d'aller dans les dortoirs la journée, le bâtiment est fermé à partir de 9h et ne rouvriront qu'à partir de 15h30. Il est également interdit aux élèves de première et deuxième année d'aller dans le bâtiment des cours des troisième année. Tout élève qui sera prit en train de désobéir à cette règle passera en conseil de discipline et, à moins d'un miracle, sera renvoyé.

- Wow, mais y a quoi dans ce bâtiment ? Chuchota Layla.

- Évite de te poser la question, sourit Lagan. T'as pas envie de te faire virer, non ?

- Pas vraiment, grommela Layla.

- Maintenant, j'aimerais vous présenter le plus grand sponsor de notre école, il s'agit de Lastar Efflam, le Marchand de Sable !

Des applaudissements résonnèrent dans tout le hall. Le Marchand de Sable était un homme, toujours, dont les pouvoirs se transmettent de génération en génération. Il apparut dans la lumière devant l'assemblée. C'était un homme de taille moyenne avec de longs cheveux noirs lisses et des yeux bleu marine, très foncé. Il était habillé d'une tunique marron avec une ceinture plus foncé, et d'un long manteau bleu avec des points blancs.

- Bonjour à tous nouvelles recrues de l'École des Créatures, je suis ravi de vous accueillir parmi nous ! Comme votre directeur, je n'ai pas l'intention de vous faire un discours, en revanche, je sais que tous, vous irez loin dans la vie. Sachez qu'en plus d'être le sponsor de l'école, je suis professeur de Bestiaire pour les premières années, de Littérature Magique pour les deuxièmes années, et des options de Dragonologie, Astrologie et de Manipulation mentale. Vous pourrez donc m'y retrouver. A présent, j'aimerais vous présenter un de vos autres professeurs, mon fils, qui vous enseignera l'option de Magicologie, voici Edwin Efflam !

Un jeune homme avec les cheveux bordeaux foncé et des yeux vairons, le droit rouge et le gauche bleu, les deux foncé. Habillé d'une chemise bleu et d'une veste sans manche rouge. Il portait un petit chapeau sur le côté droit de sa tête rouge foncé avec une bande bleue.

- Je ne vais pas vous dire grand-chose d'autre, sourit Edwin, simplement que je suis honoré d'être ici pour passer cette année avec vous.

- Il est mignon, sourit Lagan. Tu trouves pas ?

- Si, sourit Layla, mais ça m'étonnerait qu'il soit de mon bord.

- Tu dis ça à cause de quoi ? Souffla son frère. On voit pas qu'un mec est gay.

- Le fait est qu'il te regarde, Lagan, sourit Layla. Depuis que le directeur à reprit la parole.

Lagan se tourna pour regarder le jeune homme aux côtés de son père et du directeur. Celui-ci le regardait en se mordant la lèvre inférieure. Lagan lui sourit timidement. Edwin se craqua les doigts et posa sa main sur sa poche arrière où se trouvait la brochure de l'école.

- Y a le nom des profs dans la brochure ? Demanda Lagan à sa sœur.

- Oui, avec le numéro de leur bureau pour les élèves quand ils veulent aller les voir, tu la veux ?

- Ouais je veux bien, s'il te plaît, sourit Lagan. Et vous avez cours après ?

- Non, les élèves vont rencontrer les deuxièmes et troisièmes années, et les profs vont juste travailler leurs cours je crois.

- Tu m'en veux pas si je te laisse toute seule pour cette partie ? J'ai un petit truc à faire ?

- Comme tu veux, je suis grande, rit Layla.

Lorsque la cérémonie fut terminée, les élèves quittèrent leur familles et retrouvèrent les élèves des deux autres années dans le self. C'était une immense salle avec des tables à plusieurs, deux, quatre, six, huit ou même douze. Lorsque les élèves de première année arrivèrent tous ensembles, ils furent accueilli par un garçon au courts cheveux châtains et avec des yeux jaunes habillé d'une chemise bleue et d'un pantalon noir.

- Bonjour à vous, sourit-il. Je suis Arges Mauffat, le président du bureau des élèves. Je suis ravi de vous accueillir parmi nous cette année. Dans quelques minutes, vous pourrez faire connaissance entre-vous ou avec nous tout en mangeant et buvant les bonnes choses que nous avons préparer pour vous. Mais avant, je tenais à rappeler que vous pouvez faire partie du BDE si vous le souhaitez, cinq d'entre-vous seront élus, chacun peut faire une campagne à base d'affiches, de badges, et cetera. Voilà, bienvenues !

Les élèves applaudirent et commencèrent à se disperser dans la salle. La plupart se dirigèrent vers des élèves plus âgés. Layla s'approcha d'une des tables pour prendre à boire et fut rejoint par Arges, qui prit un verre avec un jus rouge à l'intérieur.

- Layla, c'est ça ? Sourit le jeune homme.

- Oui, sourit celle-ci. Tu connais les prénoms de tous les nouveaux élèves ?

- Presque, sourit Arges, ça fait un moment que vous êtes inscrits et la rentrée du BDE était la semaine dernière déjà, mais on m'a parlé de toi, et de ta raison d'être ici. Je voulais simplement te dire que si tu veux te confier à quelqu'un à se propos, ou juste poser des questions, je suis là, d'accord ?

- C'est gentil, merci, sourit Layla. Je ne pensais pas qu'un élève serait au courant.

- Il fallait que quelqu'un le soit, la conseillère d'orientation m'a juste dit que t'était une princesse et que t'avais été déshéritée par tes parents, juste ça, j'en conclus donc qu'ils ne voulaient pas que tu viennes, j'ai raison ?

- Oui, mais si ça ne te dérange pas, j'aimerais éviter d'en parler, ça me mets mal à l'aise, souffla la jeune fille.

- Oui bien sûr, désolé, sourit Arges. Je vais te laisser faire connaissance avec les autres. Mais n'oublies pas que si tu as besoin, je suis là.

- Merci, sourit Layla.

La jeune fille laissa Arges s'éloigner et attrapa un verre avec un jus orange. Elle fut rejoint par un garçon avec des cheveux roux en pointes avec des yeux violets. Il avait des oreilles longues et pointues et étaient habillé d'une tunique brun et vert. Il mangeait un morceaux de gâteaux aux fruits.

- Salut, t'es en première année ?

- Oui, sourit Layla, toi aussi ?

- Oui, je m'appelle Arold, je suis un démon, et toi ?

- Une fée, des fleurs, je m'appelle Layla.

- Une fée ? C'est marrant ça, mon meilleur pote l'avait parier que je rencontrerais une fée en premier, il me fait flipper ce mec.

- C'est qui ton meilleur pote ? S'étonna Layla. Je connais personne ici.

- Viens, je vais te le présenter, il s'appelle Daniel.

Arold prit la main de la jeune fille et déambula à travers les autres gens pour arriver jusqu'à une table remplie de gâteaux et d'apéritifs dans des bols. Ils arrivèrent devant un garçon avec des cheveux bleu clair et des yeux fuchsias. Il portait une boule violette autour du coup, une dizaine de bracelets à chaque poignet et des bagues à tous les doigts.

- Daniel, je te dois dix Kinces, je te déteste.

- Tu as rencontré une fée ? Sourit Daniel en se retournant, faisant sonner tous les bijoux qu'il portait. Je t'avais prévenu non ? Bonjour jeune fille.

- Bonjour, je suis Layla, prévenu de quoi ?

- Daniel prétend pouvoir voir l'avenir ou le passé d'une personne, mais c'est un elfe des villes alors j'ai un peu de mal à le croire.

- Tu vois mon avenir là ? S'étonna Layla.

- Non, sourit Daniel. C'est bien plus difficile que ça. Il y a plusieurs manières de lire l'avenir. La plus fiable dépendant bien évidemment des personnes. Mais je peux prévenir un évènement de ton avenir si tu veux.

- C'est vrai ? Et comment on fait ?

- Il faudra attendre qu'il y est moins de gens, rit Arold, là y a trop de bruit pour notre ami commun.

- Pour moi aussi, fit Layla. Et si on allait ailleurs ?

- Ailleurs genre, où ? Continua Arold. On a pas le droit d'aller dans les dortoirs.

- Vous avez pas lu la brochure ? À côté du self, il y a la salle d'étude, elle doit être vide à l'heure qu'il est. On ne commence les cours que demain.

Les trois camarades sortirent du self et se dirigèrent dans le couloir derrière la salle. Ils arrivèrent devant une double-porte en bois grande ouverte et entrèrent. C'était une salle au moins aussi grande que le self, avec des tables pour deux élèves ou des tables individuelles en bois et en fer avec des chaises assortis, le tout tourné vers le mur de droite. Sur ce mur se trouvait un grand tableau blanc, avec une estrade devant et, encore plus loin, un bureau plus grand avec un fauteuil. Le mur en face de la porte était remplacé par une immense baie vitrée, et le mur de gauche était recouvert de peintures aux thèmes divers. Arold retourna une table face à une autre et laissa son ami s'asseoir.

- Layla, si tu veux bien prendre place, sourit Arold en lui tirant la chaise en face de Daniel.

- Pour lire ton avenir, je vais utiliser le jeu de l'Arbre, tu le connais ? Commença Daniel.

- D'accord, sourit Layla en s'asseyant, merci Arold. Oui je connais, c'est le jeu de carte principal dans les casinos.

- Exact, sourit Daniel. Mais c'est aussi le jeu de cartes utilisés par les sages pour voir dans une personne, et c'est ce que je vais faire avec toi. Voici le jeu, tu veux le mélanger ?

Daniel tendait un paquet de cartes à Layla. Celle-ci le prit dans ses mains. Les cartes faisaient environ 30cm de hauteur et il devait y en avoir une cinquantaine. Elle mélangea les cartes et rendit le paquet à l'elfe. Celui-ci souffla sur le paquet et prit la première carte sur le dessus. Il la posa, retournée, devant lui. Il fit de même avec la deuxième, qu'il posa un peu plus loin. La troisième et la quatrième furent posées au-dessus, l'un en face de l'autre, en perpendiculaire des deux premières. La cinquième fut posée au-dessus des deux d'avant et les deux dernière, au-dessus, eurent la même position que la troisième et la quatrième. Daniel posa le reste du paquet à côté de lui et regarda Layla.

- Le Jeu de l'Arbre, bien qu'utilisé dans les casinos pour les jeux de cartes banals, a une origine bien plus ancienne. Il servait aux voyants des anciens temps pour prédire l'avenir. Pour cela, il faisait mélanger le paquet à une personne innocente et tirait les sept premières cartes du paquet. Avec les sept cartes, dans l'ordre du tirage, il formait un arbre. Et avec, il déduisait l'avenir de la personne ou de sa famille. Les voyants les plus aguerris pouvaient prédire l'avenir de leur tribu.

- Et mon avenir à l'air comment ?

- En ce qui te concerne, c'est un mélange de ton présent et ton avenir, car c'est de ton présent que découlera ton avenir. On commence ?

- Je te suis, sourit la jeune rousse.

Daniel désigna la première carte devant lui. Elle représentait une lune argentée et brillante sur un fond bleu marine avec des points blancs brillants eux-aussi. En bas de la carte, un bandeau blanc avec écrit « La Lune » en lettres noires calligraphiées.

- Tu as la Lune en place du Corps, cela signifie qu'il y a quelque chose que tu caches, plus avec ton corps qu'avec ton esprit. Mais la lune est brillante et énorme dans le ciel noir, ça signifie que ton secret ne restera pas caché bien longtemps et que tu domineras ce qu'il implique.

Daniel posa sa main sur la deuxième carte. Elle représentait une épée en diagonale. Sa lame parfaitement droite brillait sur le fond rouge feu de la carte. Son manche était doré formant une croix avec une pierre précieuse violette au bout. Cette fois, il était écrit « L'Épée ».

- Tu as l'Épée à la place du Travail. Cela veut dire que tu sais qu'il y a des obstacles sur ta route, que tu y es préparée et que tu y feras face avec attention et détermination. On peut rapprocher le travail de l'école à notre âge, cela veut dire que tu réussiras à te faire entendre et à te démarquer ici, alors que les gens ne t'y attendent pas forcément.

Layla suivit le doigt de Daniel sur la carte d'après. C'était la troisième et Daniel l'avait positionné à sa droite. Sur la carte, on voyait une femme à la tête baissée, regardant et caressant son ventre rond. Elle était peinte entièrement en noir et contrastait avec le fond blanc brillant de la carte. Il était écrit « La Femme Enceinte ».

- La Femme Enceinte en Famille peut vouloir dire que tu auras un enfant, mais ici ce n'est pas le cas, commença Daniel. Ici, cela veut dire que tu as des problèmes avec ta famille, mais que la personne qui t'a permis de faire ce que tu voulais est ta mère. Les cartes de ce jeux changent par magie lorsqu'on les utilise pour la voyance. Ici, la femme enceinte est peinte en noir, ça veut dire que ta mère t'a aidée en se cachant, que personne ne le sait et que personne ne doit le savoir.

Layla déglutit. Daniel passa à la carte en face de celle-ci. Elle représentait un homme peint en noir lui aussi, avec une épée dans la main et le fond de la carte était vert et rouge. Sur celle-ci, « Le Soldat » était écrit.

- Tu as le Soldat en Amour, continua Daniel. Ça pourrait dire que quelqu'un t'a fait du mal, mais ici il est peint en noir, ce qui veut dire que tu n'as pas encore rencontré la personne dont tu tomberas amoureuse. Je dirais même que tu as toujours repoussé les prétendants que tu avais ou que tes parents te choisissaient, tu t'es battu contre l'amour. L'épée du soldat est baissée sur cette carte, ce qui veut dire que ton combat arrive à sa fin. Je peux te faire une révélation ? J'ai besoin de ton autorisation pour une révélation forte.

- Vas-y, assura Layla.

- Je peux te certifier que tu tomberas amoureuse cette année.

Layla regarda plus attentivement la carte mais ne dit rien. Daniel posa son doigt sur la carte suivante. Dessus, il y avait un enfant de petite taille, avec une fleur dans une main et une épée en bois dans l'autre. La carte était séparée en deux par une ligne noire verticale. Du côté de la fleur, l'enfant souriait, du côté de l'épée, il pleurait.

- Tu as l'Enfant en Créativité. Il faut savoir que cette carte est toujours séparée en deux, l'enfant peut être une fille ou un garçon, peut être en colère ou avoir peur, et les objets changent également. Ici, je pense que tu vas avoir énormément de facilité à l'école et dans tout ce qu'on te demandera d'imaginer, tu est très ouverte d'esprit et tu aimes te donner à fond. En revanche, l'épée et la tristesse montre que tu vas devoir te battre pour t'affirmer, car les gens ne te feront pas de cadeaux en ce qui concerne la créativité.

- C'est à dire la créativité ? S'étonna Arold, je trouve ça très vague.

- En gros, quand on va te demander d'inventer quelque chose ou d'avoir une idée pour protéger autre chose, je te donne un exemple. Layla, je peux dire quelque chose qui pourrait être une révélation ?

- Je t'en prie.

- Tu veux avoir un bon dossier à la fin de ta scolarité ici. Tu vas essayer de devenir délégué, c'est ce que tu veux. Pour devenir délégué de classe en première année, il faut proposer un projet créatif, tu me suis ? Et bien ton idée sera très bonne, mais il faudra que tu te battes, pas forcément seule, mais que tu te battes, pour que les personnes qui ne croient pas en toi finissent par aimer ton projet.

- Je vois, souffla Layla. C'est intéressant.

Daniel posa son doigt sur l'avant-dernière carte, à droite. Elle représentait un soleil doré très brillant, semblable à celui qu'aurait pu faire un enfant. Avec des rayons longs et d'autres plus courts entre les longs. Le fond de la carte était bleu clair. Il était écrit « Le Soleil » sur le bandeau blanc.

- Tu as le Soleil en Idéal. Ça veut dire que tout ce que tu imagines et souhaites pour la suite pourrait être couronné de succès si tu ne changes pas ta manière de penser et que tu continues dans cette voie.

Daniel termina par la dernière carte. Elle représentait une petite lyre argentée sertie de pierres précieuses. Le fond de la carte représentait des nuages en mouvement.

- La Lyre pour la Réalité, souffla-t-il. En temps normal, il est difficile d'interpréter cette carte, mais pas avec toi. La Lyre représente l'harmonie de la musique ou l'harmonie tout court. Tu as eu le Soleil et la Lune dans ton tirage. La Lyre symbolise l'harmonie et l'équilibre qu'il y a entre ton secret caché et l'idéal que tu cherches à atteindre.

Lagan venait de rentrer dans le bâtiment de l'administration, ou se trouvait le self sur sa droite. I suivit le plan de la brochure pour arriver à des escaliers sur sa gauche. Il les monta et se retrouva dans un couloir aux murs bleu et gris. Il y avait une vingtaine de portes en tout. Il chercha celle portant le numéro 14. Lorsqu'il arriva devant, il inspira à fond et toqua à la porte.

- Entrez !

Lagan entra et se retrouva face à Edwin qui posa son chapeau bleu à ruban rouge sur son bureau.

- Ferme la porte derrière toi, sourit Edwin. Je n'était pas sûr que tu viendrais.

- Pourtant vous êtes là, alors que les autres profs et votre père font la fête dans le bâtiment de l'administration. Je les ai vu en passant, souffla Lagan.

- Arrête de me vouvoyer, ton rang est plus élevé que le mien, Prince des Fées des Fleurs.

- Tu es responsable des rêves de tout le monde sur cette planète, je suis responsable...

- De la survie de toute la faune et la flore et donc de notre survie à tous, l'interrompit Edwin. Je t'ai vu directement quand je suis arrivé dans le hall. Je saurai pas expliquer pourquoi je t'ai fait venir, ni ce que je compte faire maintenant.

- Eh bien... on pourrait faire connaissance ? Je ne sais pas. Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis venu non plus, j'ai laissé ma sœur se débrouiller seule. Alors autant que ce soit utile.

Edwin sourit en regardant le Prince et sortit deux petites bouteilles de son frigo personnel.

- C'est de la bière d'Ergranger, tu en veux une ? Tu verras, c'est plus facile de faire connaissance avec ça. Je m'en sers quand je veux sortir des sermons de mon père.

- Avec plaisir, sourit Lagan en s'asseyant en face d'Edwin. On a pas ça nous au Royaume des Fleurs.

- Je m'en doute, sourit Edwin en s'asseyant sur le bureau à côté de Lagan. C'est pas très bien vu de boire chez vous. Tu as dit que ta sœur allait étudier ici ? Comment elle s'appelle ?

- Layla, c'est la 22ème princesse et la 23ème née, sourit Lagan.

- La 23ème ? Mais tu as quel âge ?

- J'ai 24 ans, pourquoi ? Je te signal que nos périodes de gestation durent à peine un mois par rapport à vous hein, rit Lagan. Et toi, t'as quel âge ? De la famille ?

- J'ai 26 ans, sourit Edwin, et je n'ai que mon père, je ne connais pas ma mère, apparemment elle ne voulait pas de moi.

- Ah, désolé d'avoir demandé, se reprit Lagan.

- Ne t'excuse pas, ce n'est pas douloureux d'en parler, elle ne voulait pas de moi et le fait que mon père soit le Marchand de Sable n'a rien changé à sa vision des choses. Je suis assez fier qu'elle ne soit pas resté pour la gloire ou l'argent. Elle n'a pas profité de moi quoi. Mais mon père, même si je le trouve chiant depuis quelque temps, c'est toute ma vie. Je m'entends très bien avec lui. Et toi ?

- Nous ne parlons que très peu avec notre père, moi plus que les autres parce que je suis l'héritier, et il n'a rien contre le fait que je suis gay, il veut juste que j'ai un enfant de fée pour perpétuer la lignée.

- Et ta mère ? S'étonna Edwin.

- Ma mère est... étrange, sourit Lagan. Après tout, c'est une mi-sorcière de sa lignée. Aucun de ses pouvoirs n'a été retransmis dans ma fratrie, pourtant ils ont eu plein de filles, mais ça n'a rien donné.

- Tes parents ont eu des filles pour que l'une d'elle récupère les pouvoirs de la lignée de ta mère ?

- J'imagine que pour les dernière c'était le cas, Layla a provoqué quelque chose à sa naissance qui a fait que mes parents ont arrêtés d'avoir des enfants. Enfin jusqu'à aujourd'hui. Personne n'est au courant mais ma mère attend des jumeaux, apparemment c'était accidentel.

- La royauté c'est pas mon truc mais je savais pas qu'on pouvait avoir des enfants par intérêt, ça craint, lâcha Edwin. Sans vouloir te froisser.

- En fait c'est surtout mon père, assura Lagan. Ma mère a prit soin de chacun d'entre nous de notre naissance à maintenant. Elle est très compréhensive et douce, elle est la voix de la raison en cas de problème.

- Je vois, sourit Edwin. T'avais remarqué que t'as déjà fini ta bière ?

Lagan regarda la petite bouteille. Effectivement, elle était vide. Edwin rigola et en sortit deux autres du frigo.

- Je t'avais dit que c'était bien pour faire connaissance. Alors, prêt pour parler d'autre chose ?

- Pas sûr, mais on va dire que je te fais confiance.

Layla, Arold et Daniel sortirent dans la cour entre les bâtiments. Plusieurs dizaines d'élèves étaient dehors, en train de discuter ou de fumer. Les trois premières années avancèrent dans la cour pour arriver jusqu'au bâtiment des dortoirs. Arges quitta le groupe avec lequel il était pour rejoindre les trois plus jeunes.

- Vous allez bien ? Je vous ai vu partir et pas revenir, je me disais que vous étiez peut-être perdus, sourit-il. Tu t'es fait des potes Layla ?

- Oui, on a juste été dans la salle d'études pour éviter le bruit, on avait un peu mal à la tête, et oui, je te présente Daniel et Arold, ils sont en première année aussi.

- Génial, j'espère que vous vous en sortirez bien pour vos premiers cours demain. Vous allez retourner dans les dortoirs ?

- C'est ce qu'on voulait faire oui, lança Arold. On peut pas y aller ?

- Bien sûr que si, sourit Arges, ne te sens pas agressé Arold, je suis le responsable de votre intégration, je ne vous suis pas.

- Excuse-le, sourit Daniel. Il se méfie avant de faire confiance.

- Aucun problème, sourit Arges. À plus tard Layla.

Les trois plus jeunes continuèrent à avancer vers les dortoirs. Daniel s'arrêta avant de rentrer dans le bâtiment lorsqu'il croisa le regard d'un élève qui discutait avec d'autres personnes. C'était un jeune homme aux courts cheveux noirs et aux yeux rouges. Les deux adolescents se regardèrent quelques secondes, avant que Arold ne tape sur l'épaule de Daniel. Ils finirent par entrer dans le bâtiment des dortoirs. Évidemment, les filles et les garçons ne partageaient pas leur chambre, mais en dehors des heures de couvre-feu, les pensionnaires pouvaient se promener de chambre en chambre, avec l'autorisation des résidents. Layla fut donc invitée à entrer dans la chambre que partageaient Daniel et Arold. C'était un peu le bordel étant donné qu'ils n'avaient pas encore eu le temps de ranger, mais Arold s'assit sur le lit en face de la porte d'entrée, tandis que Daniel se posait sur le lit contre le mur de la porte d'entrée. Layla s'assit à côté de Arold sur le lit.

- Je sens que ça va être une année géniale ! Sourit Layla.

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