7. Lapsus révélateur

Léopold

Huit heures deux du matin. Beaucoup trop tôt si on considérait la méchante insomnie que je venais de subir. D'habitude, j'étais quelqu'un de plutôt matinal, mais la veille même, je n'avais pas pu fermer l'œil avant cinq heures du matin. C'était à la fois un miracle et un crime que je sois ici.

Thomas s'approcha de moi et posa ses mains sur mes épaules. J'étais assis devant un grand miroir aux lumières agressives, prêt à me faire coiffer et maquiller. Aujourd'hui, j'avais un important shooting pour un magazine, suivi d'une interview pour accompagner les photos. Mon emploi du temps était plein jusqu'à vingt-deux heures. Rien que d'y penser me donnait mal à la tête.

— Bonjour, Léo, me fit Thomas.

Je grognai quelque chose en retour. Il rit et m'ébouriffa les cheveux, comme si je n'étais qu'un gosse capricieux qui allait finir par se raisonner.

— Mauvaise nuit ?

— Complètement pourrie. Je tuerais pour retrouver mon lit.

— Et pourtant, tu as quand même les pupilles dilatées...

Il avait murmuré afin que seul moi puisse l'entendre. Je me frottai le visage. En réalité, contrairement à ce qu'il croyait, je n'avais pas fumé avant de partir : j'avais juste vraiment abusé sur les joints à partir de trois heures du matin, dans l'espoir que la défonce me ferait dormir. Tout ce que j'avais récolté, c'était la chiasse. Et comme j'étais malchanceux, j'avais le visage et le ventre gonflés. Je ressemblais à une épave.

Mais tu es une épave, Léo. Regarde-toi.

— Heureusement que tu as les yeux noirs, ça ne devrait pas trop se voir.

— Il me faut un américano, bougonnai-je alors qu'il inspectait l'état de mes cheveux.

— Je peux te faire apporter ça. Quelle taille ?

— Le plus grand possible.

Thomas interpella une employée et lui confia sa précieuse mission. Je remarquai qu'il prit soin de préciser de ne pas rajouter de sucre, et de ne pas avoir peur d'y aller sur la dose de glaçons. Ce n'étaient que des détails, mais ça faisait plaisir de voir qu'il y avait fait attention. Je ne prenais pas souvent d'américano, seulement quand j'avais besoin de faire dégonfler mes joues bouffies par la fume. Thomas revint vers moi et fit un commentaire sur mon teint affreusement gris.

— Je sais que j'ai une sale gueule, Thomas, l'interrompis-je. Le miroir est en face de moi.

— Oui, mais c'est à moi de cacher la misère, et j'avoue que tu me donnes souvent du fil à retordre. Non, mais, regarde-toi. Tu es censé être présentable d'ici une demi-heure. Tu te rends compte des challenges que tu me fais relever ?

— Va te faire foutre, marmonnai-je, sortant mon téléphone pour fuir son regard. Arrête de me laminer le moral et fais ton taf, je te prie.

— Comme tu voudras.

Je profitai de ce petit instant de répit pour consulter mes notifications. J'avais, avec trois jours de retard, enfin réussi à poster la story tant attendue. Les réponses étaient mitigées. Les commentaires compatissants avaient augmenté, mais, et je m'y étais attendu, une partie des utilisateurs s'était servie de cette affaire pour se convaincre eux-mêmes que j'étais la pire des sous-merdes. Ils avaient raison, mais ce n'était pas ce que l'opinion publique était censée penser de moi. Des vidéos avec de fausses images de caméras de surveillance circulaient sur Twitter, Instagram et YouTube, dans lesquelles, selon la rumeur, on pouvait me voir entrer dans le bar à putes. Je décidai de ne pas y réagir. La vérité finirait par éclater d'elle-même.

Comme toujours, Thomas fit un travail irréprochable, et me rendit toute ma gloire à temps. Je me présentai auprès du photographe, qui m'expliqua brièvement ses idées, et je pris place, un peu à l'étroit dans ma tenue extravagante. J'inspirai un grand coup, fermai les yeux. Quand je les rouvris, ce fut le regard froid et l'âme indifférente. Le shooting put commencer.

— Bonsoir, Monsieur Han. Ravie de vous rencontrer.

— Bonsoir.

Je serrai la main de la journaliste et me retins de corriger sa prononciation de mon nom – « Han », avec le H qui s'entendait, et non pas « Anne ». Je m'assis sur le fauteuil qu'elle me désigna et jetai un rapide coup d'œil à la caméra pointée sur moi. Elle tournait déjà.

— L'entretien sera filmé. Nous utiliserons les images pour le teaser du magazine. Êtes-vous prêt ?

— Oui.

Qu'on en finisse au plus vite...

Il était pratiquement vingt-trois heures. Le shooting avait pris du retard, et j'étais épuisé. Tous les cafés du monde n'auraient pas suffi à me redonner de l'énergie. Je n'avais qu'une envie : rentrer, fumer un joint et dormir dans les bras de Juste. J'avais passé la journée à me changer, me refaire maquiller, poser, attendre. Ce foutu photographe avait dû prendre plus de photos de moi qu'il n'en existait déjà.

— Bien. Déjà, comment allez-vous ? me demanda-t-elle avec un grand sourire.

Cette greluche blonde m'avait dit son prénom, quelques minutes auparavant, mais je l'avais déjà oublié. C'était un truc bien français, du style Marie ou Emma, qui était donné à la pelle à toutes les petites filles qui voyaient le jour. Je ravalai mon agacement et mimai ma plus belle expression décontractée.

— Je me porte à merveille. La journée a été longue, mais je remercie le magazine... (J'hésitai une seconde. Lequel était-ce, déjà ?) Euh, Vogue, de m'avoir invité. C'est un honneur.

— Tout le plaisir est pour nous. Il est vrai que votre emploi du temps doit être très chargé, en ce moment, surtout depuis le lancement de votre parfum, Absolution. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?

Je répétai la même litanie que j'avais sortie lors de toutes les autres interviews : absolution, du verbe absoudre, qui signifie « pardonner ». J'ai d'ailleurs ce tatouage sur les phalanges. Le parfum a une couleur sombre, mystérieuse, avec des notes plus claires qui lui donnent son caractère androgyne. Je voulais une fragrance qui me reflète. Le genre de parfum qui intrigue, suffisamment discret pour donner envie de s'approcher, mais aussi puissant, comme une seconde peau. La greluche nota précieusement mes mots sur son calepin, et je dus m'empêcher de rouler des yeux, conscient que j'étais filmé. Elle aurait pu trouver cette réponse mot pour mot sur Internet.

— Cela fait longtemps que nous ne vous avons pas vu au cinéma, remarqua-t-elle. Vos fans trépignent d'impatience à l'idée de vous revoir à l'écran. Quelque chose à annoncer sur le sujet ? Un prochain film de prévu ?

— Non, rien, pour le moment. Je me concentre sur ma vie privée et mes travaux personnels.

— Une vie privée très mouvementée, d'ailleurs. Vous avez fait le buzz cette semaine après que l'information ait fuité que vous vous soyez rendu dans un quartier de Paris connu pour sa prostitution. Vous avez expliqué la situation sur Instagram il y a deux jours. Comment vous sentez-vous vis-à-vis de ce scandale ?

— Comme je l'ai dit, je rendais simplement visite à un proche. Oui, cette personne travaille dans l'industrie du sexe, c'est vrai. Mais je m'en fiche. Elle aurait pu être comptable, jardinière ou star du porno, elle reste quelqu'un en qui j'ai confiance. J'espère que le public se montrera plus compréhensif sur le sujet à l'avenir. Et je tiens aussi à ce que cette personne reste entièrement anonyme, afin de ne pas atteindre à sa sécurité et à sa vie privée. Je retournais auprès de mon chauffeur lorsque mon agresseur m'a pris en chasse. J'ai utilisé une bombe lacrymogène pour me défendre. C'est tout.

— Vous avez décidé de ne pas porter plainte contre cet homme. Pourquoi ?

— Raisons personnelles.

— Vous êtes quelqu'un de très secret, Léopold Han, gloussa-t-elle en vérifiant la liste de ses questions, toujours en charcutant mon nom. C'est assez paradoxal, pour une superstar mondiale.

Quelle idiote. Je serrai les poings. C'était facile, pour elle, de me reprocher de garder mes distances. Elle ne marchait pas sur des œufs chaque seconde. Elle n'avait pas à craindre que des secrets qui pourraient ruiner sa vie soient révélés au grand jour. Elle pouvait sortir dans la rue, tête haute, sans qu'une horde de fans s'agglutine autour d'elle et la supplie de prendre une photo ou de lui tenir la main. Elle pouvait vivre comme monsieur et madame tout le monde, se marier avec un bon petit époux, pondre quelques gosses et adopter un labrador. Elle pouvait être normale. Son sort ne dépendait pas des sautes d'humeur de toute une planète.

— J'ai mes raisons, sifflai-je, contenant à peine mon amertume. Je n'ai jamais demandé à être célèbre.

— Regrettez-vous votre succès ?

— Non. Je regrette de ne pas y avoir été préparé.

— C'est un monde difficile, il est vrai. (Qu'est-ce qu'elle en savait, cette connasse ?) Surtout quand on a des choses à cacher.

Mais pour qui elle se prenait, cette espèce de poupée Barbie insensible ? Pensait-elle vraiment que c'était comme ça qu'elle allait m'extorquer la moindre information ? Croyait-elle que me reprocher de protéger ma vie privée allait me donner envie de vider mon sac ? Quelle naïveté. Quelle stupidité. Et j'étais bien trop fatigué pour prendre sur moi. Qu'elle aille se faire foutre. Qu'ils aillent se faire foutre, tous autant qu'ils étaient, pour avoir fait de ma vie un enfer.

— OK, ça me gave. Je ne suis pas venu ici pour qu'on me crache à la gueule. Envoyez-moi le reste de vos questions par e-mail, et pensez à rayer toutes celles qui ne sont pas intéressantes. Bonne soirée.

— Quoi ? Attendez, Monsieur Han, nous avons besoin de la vidéo pour...

— J'ai dit « bonne soirée », articulai-je en me levant.

Je me dirigeai vers la sortie sans un regard en arrière. Elle eut l'intelligence de ne pas me courir après. Je claquai la porte derrière moi de toutes mes forces. Les quelques personnes qui attendaient à l'extérieur de la pièce se tournèrent vers moi, curieuses. Je ne leur accordai pas la moindre attention et sortis du bâtiment, seul.

Thomas était dehors, en compagnie de mon manager qui fumait une clope. Je tendis la main pour lui en demander une. Il mit quelques secondes à comprendre, et je tâchai d'ignorer son regard inquiet lorsqu'il me passa le briquet.

— Déjà ? fit Thomas. On ne t'attendait pas avant la demie.

— Cette dinde a cru bon de me demander si j'avais des choses à cacher. Bien sûr, que j'en ai. Comme tout le monde. Qu'elle se mêle de son cul.

— C'est son travail de poser des questions, hésita mon manager.

— Ce n'est pas son travail de me manquer de respect. Je lui ai dit d'envoyer ses questions par e-mail.

Thomas et mon manager échangèrent un regard. Je tirai sur ma cigarette, laissant la nicotine apaiser mes tensions.

— Léo, tu m'as dit que tu avais arrêté la cigarette... commença mon patron.

— C'est bon, c'est juste pour cette fois. Elle m'a saoulé, j'ai bien le droit de décompresser, non ?

Je regrettai immédiatement mes paroles. Encore une occasion ratée de fermer ma gueule. Je vis à son regard que je l'avais blessé, mais je n'eus pas le cran de m'excuser. Après tout, mon comportement exécrable était devenu monnaie courante. Demander pardon serait carrément ridicule.

Je finis ma clope en silence, faisant semblant de ne pas remarquer l'ambiance tendue que j'avais créée. Thomas proposa de me ramener en voiture, ce que j'acceptai. Mon manager me fit promettre de lui envoyer un message lors de mon arrivée. Je me retins de lui balancer qu'il n'était pas ma mère – après tout, c'était son job, de s'assurer de ma sécurité. Thomas et moi nous dirigeâmes vers la voiture de Clémentine, garée non loin, et je pris place sur le siège passager, toujours sans dire un mot. Il démarra sans attendre, et nous filâmes dans les rues de Paris, direction mon appartement.

Thomas mit de la musique durant le trajet, une radio débile qui diffusait les chansons à la mode, et je ne pus m'empêcher de taper du pied en rythme. Je me surpris même à fredonner quelques airs que j'avais retenus à force de les entendre. De ce fait, les vingt minutes qui furent nécessaires pour se garer devant mon immeuble me parurent en durer beaucoup moins. Thomas coupa le moteur, prit ses clés, et j'étais sur le point de le remercier quand il ouvrit sa portière et sortit pour faire de même avec la mienne.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je me montre poli. C'est si surprenant que ça ?

— Venant de ta part, oui... Mais ce n'est pas que je voulais dire. Tu ne rentres pas chez toi ?

— J'aimerais parler avec toi. Au calme. Tu viens ?

Je compris immédiatement ce qu'il insinuait. Je pris mes affaires, m'extirpai hors de la voiture et passai les portes en verre de l'entrée avec un signe à l'attention des gardiens, suivi de Thomas.

Je pris directement le chemin vers la cour intérieure, et menai Thomas jusqu'au local à poubelles. Je le vis au passage zieuter le jardin parfaitement entretenu, et me rendis compte que je n'avais jamais pris le temps d'apprécier la beauté de ce petit coin de verdure. Il fallait croire que l'argent m'était effectivement monté à la tête, et que j'avais tendance à prendre certaines choses pour acquises. Les fontaines et les gazons bien tondus ne m'émerveillaient plus. Quand je venais ici, c'était soit pour jeter les ordures, soit pour fumer.

— C'est mignon, ici, commenta-t-il.

Je humai pour seule réponse.

Dès que la porte de fer eut claqué derrière nous, Thomas fit glisser son sac de ses épaules, fouilla dans une petite poche et en sortit de quoi rouler un joint. Je m'assis sur un rebord et le regardai faire, profitant au passage pour envoyer ledit message à mon manager et lui assurer que j'étais encore en vie.

— Et voilà, fit Thomas une fois qu'il eut fini. T'as un briquet ?

— Toujours.

Je lui tendis celui que je gardais dans ma poche, et il vint s'installer à côté de moi. Dès que l'odeur familière du cannabis se répandit autour de nous en une agréable fumée grise, je me détendis. Ça y est, j'étais en sécurité. Dans mon élément. Caché des yeux du monde, enfin libre de me détruire en silence.

Nous fumâmes sans dire un mot pendant quelques minutes. Nous fîmes même un petit jeu de fume, qui fit tousser Thomas de manière impressionnante, à ma plus grande hilarité.

— Bon, dis-moi, commença-t-il une fois qu'il put respirer normalement. Qu'est-ce qu'elle t'a demandé pour que ça te mette dans cet état ?

— Je ne me souviens pas des mots exacts, mais c'était quelque chose de l'ordre de « vous êtes bien secret pour une célébrité », ou une merde du style. Comme si je pouvais me permettre de déballer ma vie alors que la Terre entière a les yeux rivés sur moi. Elle s'attendait à quoi ?

— Et tu l'as envoyée bouler juste pour ça ?

— Eh, c'était super déplacé de sa part ! Je peux pas laisser les journalistes me manquer de respect juste parce que « c'est leur job ». Je suis un humain, pas une bête de foire.

— Mais elle a raison, tu sais ?

Je lui pris le joint des mains en râlant. Bien sûr qu'elle avait raison. C'était précisément pour cela que j'étais aussi vexé. Rien ne blesse plus que la vérité.

— Je sais, Thomas. Je sais. Mais je ne peux pas me permettre d'être moi-même dans cette société de merde. Je n'ai pas le droit à l'erreur.

— Il y a plein de célébrités gays qui le vivent très bien. Pourquoi pas toi ?

— Parce que... Parce que... J'ai peur, merde ! Avouer mon homosexualité, ce serait comme dessiner une cible sur mon front ! Ce maudit monde est homophobe jusqu'à l'os. Je ne veux pas condamner ma liberté !

— Parce qu'elle n'est pas déjà condamnée, peut-être ?

Ouch. Thomas avait le don d'appuyer là où ça faisait mal.

Il avait raison. J'étais condamné. Condamné à la notoriété, condamné à dépendre du succès que le public voulait bien me donner. Rien ne pourrait jamais me permettre d'échapper à ce quotidien. Qu'importe à quel point j'essayais, les efforts que je fournirais pour disparaître, le monde ne m'oublierait jamais, il serait toujours à ma recherche. Merde, même si j'arrivais à m'exiler sur une autre planète, il réussirait à me retrouver. La seule façon de me libérer de ces chaînes serait la mort. Mais je n'étais pas suicidaire – pas encore.

J'ignorai la petite voix qui me souffla que ce n'était qu'une question de temps.

— C'est juste... qu'ils ont déjà tellement de choses à me reprocher. J'ai tant de défauts. Je suis pourri jusqu'à l'os, Thomas, et c'est un miracle qu'ils ne l'aient pas encore découvert. Dire que j'aime les hommes, ce serait la fin pour moi. La cerise sur le gâteau. « Regardez, ce fils de pute de Léopold Han, en plus de traiter son entourage comme de la merde, est une saleté de tafiole ! Une grosse tarlouze qui aime les bites ! » Un asiat' tatoué homosexuel, tu te rends compte du scandale que ça ferait ? De l'impact que ça aurait sur ma carrière ? Merde, elle est déjà en train de s'écrouler par ma faute. Je suis en train de creuser ma propre tombe. Faire mon coming out, ce serait comme leur demander de me pousser dans le trou et de fermer le cercueil. Tu ne réalises pas à quel point cette célébrité est fragile. Un rien, et mon petit paradis pourrait se transformer en enfer. Je reçois déjà des menaces de mort tous les jours. Tous les putains de jours, merde ! Comment tu crois que le monde va réagir ? J'ai beau aimer Tic plus que tout, je ne suis pas encore prêt à prendre ce risque, et...

— Tic ?

— Quoi ?

— Tu as dit « J'ai beau aimer Tic plus que tout ».

— Non, je... je n'ai pas dit...

Je m'interrompis.

Le joint faillit tomber d'entre mes doigts. Un frisson d'horreur me parcourut l'échine. Je n'avais quand même pas fait ça ? Non, non, impossible. Je ne pouvais pas avoir fait une si grossière erreur. Je ne pouvais pas... J'aimais Juste. C'est... C'était juste un lapsus. Les émotions avaient pris le dessus, et je n'avais pas réfléchi, j'avais...

J'avais merdé. Encore une fois.

— Oublions ça, murmurai-je. Tiens, finis le joint. Je vais rejoindre Juste, il doit m'attendre. Merci de m'avoir ramené.

Il tenta de me retenir, mais j'entendis à peine ce qu'il me dit. Je ramassai mes affaires et partis le plus vite possible. Il fallait que je voie Juste, que je me perde dans ses yeux, dans ses bras, dans son étreinte. Parce que je l'aimais. Je l'aimais plus que tout. Pas vrai ? Ce n'était qu'une erreur, une erreur qui ne devait jamais se reproduire. Une erreur qui n'aurait jamais dû arriver. J'aimais Juste. Je l'aimais. Sincèrement. Je voulais me marier avec lui, passer le reste de ma vie avec lui, fonder une famille, partager mon futur à ses côtés...

N'est-ce pas ?

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