Chapitre 34 : Arc-en-ciel

J'ouvre la porte brusquement et j'arrive juste à temps dehors pour ne pas rater mon bus. Je m'installe sur un siège à l'arrière et je regarde les maisons passer à la fenêtre. Dorothée et Salomé s'installent quelques sièges en face de moi tandis que Judith se place dans l'autre rangée. Je pensais que Salomé allait me chercher des noises, mais elle se contente finalement d'un regard noir. Depuis que j'ai définitivement rompu le contact avec elles, je passe le trajet à voir défiler le paysage mais mieux vaut être seule que mal accompagnée pas vrai ? De toute façon maintenant, je ne serai plus jamais seule...

-Clémence, je peux te poser une question ?

-Quelle genre de question Kairi ?

Elle se penche et me chuchote à l'oreille.

-Est-ce que... Sora parle de moi ? Enfin je veux dire que...

-Attend, tu en doutes ? Mais c'est clair comme de l'eau de roche ! Vous allez tellement bien tous les deux !

-Ah, tu le pense ?

-Ben évidemment !

Elle jette un rapide coup d'œil à Sora qui lui envoie un sourire et elle rougit. Il s'avance et se pose sur mon épaule.

-Qu'est-ce que vous faites ?

-Tu n'as pas besoin de savoir, petit fouineur !

Je l'éjecte d'un claquement de doigt et il valse en arrière, Kairi rigole et il remonte aussitôt.

-Tu n'avais pas besoin de me pousser !

Soudain, un chat traverse la rue et le bus freine si fort que Sora tombe par terre et il continue sa course vers les sièges avant ! J'entend alors Dorothée paniquer et Salomé crier.

-C'était quoi ça ?!!

-AHHHHH !! Y'A UNE SOURIS DANS LE BUS !!!!

Je ne vois plus Sora, mais en revanche, les secondes commencent à hurler aussi et très vite, je n'entend plus ni Riku ni Kairi : ils sont pourtant littéralement juste à côté de mes oreilles ! Riku tente de sauter mais je le rattrape et le relâche dans la capuche. Il manquerait plus qu'il se fasse repérer aussi ! Le bus s'arrête enfin au lycée et tout le monde sort en courant, le chauffeur n'a pas compris ce qui c'était passé et hausse les épaules. Il me voit en train d'inspecter chaque siège et me demande ce que je fais. Je lui répond que j'ai perdu ma boucle d'oreille et il me dit que je dois faire vite. Bien sûr, Sora a dû descendre jusqu'aux premiers sièges et je le retrouve allongé après avoir été stoppé par la cloison qui sépare les sièges du chauffeur. Il essaie de se relever tant bien que mal et réussi finalement à se mettre debout mais n'a pas l'air d'avoir compris ce qu'il lui est arrivé.

-Une souris ?

Il s'immobilise et retombe par terre, épuisé : cette interminable roulade n'a pas dû être de tout repos. Je le prend et le passe à Riku qui le cache avec lui et Kairi dans mon dos. Je descend rapidement et je constate qu'aucun des trois garçons n'est là : ils m'attendent d'habitude sur le rempart au fond de la cour. Je m'y rend tout de même car il s'agit du seul endroit tranquille du lycée. Je retire avec toute la délicatesse possible mon gilet et le dépose à ma droite. Riku vacille et tombe en avant, amenant au passage Kairi dans sa chute.

-Qu'est-ce que tu fais Clémence ?!

-J'enlève mon gilet parce qu'il fait vraiment chaud.

-Tu ne peux pas faire attention ?

-Qu'est-ce que tu crois que je suis en train de faire Riku ? C'est plus facile à dire qu'à faire... Et Sora ?

-Je vais bien, répond-il en baillant.

-Attend, tu t'es endormi ? demande Kairi. On s'est inquiété pour toi !

Sora passe sa main derrière la tête en souriant bêtement comme à son habitude, ne sait pas quoi répondre et j'éclate de rire. Je monte ensuite en salle 305 avec Sherlock pour le cours de physique-chimie. Aujourd'hui, on fait des manipulations avec des colorants, j'espère que ce sera un minimum amusant ! Je m'installe à ma table et je commence sereinement la première étape, elle n'est pas très passionnante... On dirait que ça commence mal. Je jette un coup d'œil à la suite et je ne trouve aucune raison d'être enthousiaste, je grimace mais continue tout de même. Ce n'est pas comme si j'avais le choix après tout. J'attrape les flacons remplis de colorants de toutes les couleurs et là, je bascule de ma chaise et je me retrouve par terre, les colorants se sont tous ouverts sur le sol et Riku est tombé avec moi puisqu'il était sur mes genoux ! Le professeur s'approche dangereusement et Riku a la tête dans une flaque de couleurs flashy, je l'attrape alors d'un mouvement vif et n'ayant aucun autre endroit où le mettre, je le cache dans ma poche.

-Mademoiselle Clémence, que vous arrive t-il ? Vous semblez distraite. Que faites-vous encore à terre, vos vêtements vont se teindre, rajoute le professeur d'un ton désagréable. C'est du colorant extrêmement fort et concentré, je vous prierai donc de nettoyer et de venir me voir après le cours.

Toute la classe pouffe de rire et Sherlock me dit.

-Alors toi, tu ne t'es pas loupée ! Ta blouse a pris tarif sur ce coup.

Je me relève et constate qu'effectivement, ma blouse de physique est devenu un tablier d'artiste !

-Elle aura servi à quelque chose pour une fois...

Je nettoie donc le carrelage jusqu'à la sonnerie, Sora et Kairi sont restés dans la capuche de mon gilet et Riku n'est pas sorti de la poche. Je remballe mes affaires en quatrième vitesse, le professeur vient me voir et ne passe pas par quatre chemins.

-Qu'avez-vous mis dans votre poche ? Essaieriez-vous de voler du matériel ?

-Je ne vois pas de quoi vous voulez parler monsieur. Je suis désolée.

Je lui tourne le dos violemment, ferme mon sac mais il m'attrape par le bras si fort que j'étouffe un cri et il insiste.

-Si j'apprend que vous volez du matériel, vous serez sévèrement punie, voire renvoyée !

-Si vous continuez de m'accuser à tort et de serrer mon bras, vous serez sévèrement puni, voire renvoyé !

Il se tait et je me dégage de son emprise. Il ne m'a jamais supporté et en plus, il est complétement paranoïaque ! Je descend finalement les escaliers 3 par 3 pour ne pas en plus me prendre un retard en cours de français, ce qui ne serait pas très malin avant les épreuves du bac et Kairi me supplie.

-Clem, ralentis juste un peu !

-Désolée mais là je ne peux vraiment pas !

Je tourne d'un seul coup sur la droite et je sens ma capuche tirer dans la même direction lorsque j'entend Kairi et Sora qui se sont a priori tombé dessus.

-Ah ! -Eh !

-... Euh... Mer-merci Sora...

-Il y pas de quoi, enfin je crois... Ah ah ah...

-Allez les tourtereaux, je rentre dans la salle donc pas un bruit !

-''Tarte aux poireaux'' ? Beurk ! Pourquoi tu nous appelles comme ça ?

-Hi hi hi...

-Qu'est-ce qu'il y a de drôle Kairi ?

-Laisse tomber Sora.

-Ouai voilà laisse tomber !

-Ok, si vous le dites...

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