L'Aube des Pensées Noires

Clara ouvrit les yeux à l'aube, la lumière pâle du matin se glissant à travers les rideaux mal fermés. Une nouvelle journée commençait, mais elle ne ressentait rien d'autre que le poids accablant de l'angoisse et du désespoir. Chaque matin, le même rituel : une lutte incessante contre les pensées sombres qui envahissaient son esprit avant même qu'elle ne quitte son lit.

Elle se sentait épuisée, non pas par le manque de sommeil, mais par la bataille constante contre ses propres démons intérieurs. "Tu es inutile," murmurait une voix dans sa tête. "Personne ne se soucie de toi. Pourquoi continuer?" Les souvenirs des événements tragiques qui avaient marqué sa vie tournaient en boucle dans sa tête. Les visages de ses proches perdus semblaient la hanter, chaque souvenir ravivant une douleur qui ne semblait jamais s'atténuer.

Clara savait qu'elle ne pouvait pas continuer ainsi, mais elle se sentait piégée dans un cycle sans fin de désespoir et de solitude. Ses amis et sa famille s'étaient éloignés au fil du temps, incapables de comprendre ou d'aider. Seule, elle n'avait plus personne à qui se confier, personne pour alléger le fardeau de ses pensées suicidaires.

Pourtant, malgré tout, il y avait une part d'elle qui refusait de céder. Une petite étincelle d'espoir, si ténue soit-elle, persistait quelque part dans les recoins de son âme. Ce matin-là, comme tous les autres, Clara décida de se lever. Elle enfila un vieux pull confortable et se dirigea vers la cuisine. Chaque geste, chaque mouvement lui demandait un effort colossal.

Assise à la table de la cuisine, une tasse de thé chaud entre les mains, Clara fixa un point invisible devant elle. "Tu es un fardeau," continuait la voix. "Tu ne seras jamais heureuse." Elle savait qu'elle devait trouver un moyen de survivre à cette journée. Son regard se posa sur son téléphone, abandonné sur la table la veille. Elle l'attrapa et ouvrit l'application de musique.

En parcourant ses playlists, une chanson attira son attention : "You Don't Know" de Katelyn Tarver. Elle l'avait entendue des dizaines de fois, mais ce matin-là, les paroles semblaient parler directement à son cœur. Elle appuya sur "lecture" et ferma les yeux, laissant la musique l'envelopper. Les premières notes résonnèrent dans la pièce, et pour la première fois depuis longtemps, Clara ressentit quelque chose d'autre que de la douleur. Les paroles de la chanson, empreintes de mélancolie mais aussi d'espoir, pénétrèrent son esprit comme une bouffée d'air frais.

"You don't know what it's like You don't know what it's like To be shattered and hold the pieces in the palm of your hand."

Elle écouta la chanson en boucle, s'accrochant à chaque mot comme à une bouée de sauvetage. Peu à peu, une sorte de calme s'installa en elle. Ce n'était pas une solution magique, mais c'était un début. La musique devint son alliée, un premier pas vers la lumière dans l'obscurité.

Clara se leva de la table, la chanson toujours en train de jouer, et se dirigea vers la salle de bain. Elle se regarda dans le miroir, ses yeux fatigués reflétant la douleur de ses nuits sans sommeil. Mais ce matin-là, elle vit aussi quelque chose d'autre : une lueur de détermination.

Clara se leva de la table, la chanson toujours en train de jouer, et se dirigea vers la salle de bain. Elle se regarda dans le miroir, ses yeux fatigués reflétant la douleur de ses nuits sans sommeil. Mais ce matin-là, elle vit aussi quelque chose d'autre : une lueur de détermination.

Sur les murs de sa salle de bain étaient collées des dizaines de citations de motivation qu'elle avait accumulées au fil du temps. "La force ne vient pas de la capacité physique, mais d'une volonté indomptable" de Mahatma Gandhi. "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts" de Friedrich Nietzsche. "Crois en toi et tout est possible" de Audrey Hepburn. Ces phrases étaient devenues des mantras qu'elle espérait pouvoir internaliser. Pourtant, ce matin-là, ces mots semblaient vides. Ils n'évoquaient rien en elle, comme s'ils étaient devenus des échos lointains, incapables de percer le voile de son esprit tourmenté.

Avec une lenteur mécanique, Clara se prépara pour aller au travail. Elle peigna ses cheveux, se lava le visage et appliqua un peu de maquillage pour masquer les traces de ses nuits agitées. À chaque geste, elle évitait de croiser son propre regard dans le miroir. Le reflet de ses propres yeux lui renvoyait une image qu'elle ne supportait plus de voir. "Tu es pathétique," soufflait la voix. "Tu fais semblant, mais tu es brisée à l'intérieur."

Clara enfila ses vêtements de travail, ajustant distraitement son uniforme. La routine quotidienne était à la fois un fardeau et une bénédiction, lui permettant de se concentrer sur autre chose que ses propres pensées, même si cela ne durait qu'un instant. Avant de quitter la salle de bain, elle jeta un dernier coup d'œil aux citations. Un jour, espérait-elle, elles retrouveraient leur pouvoir.

En sortant de son appartement, la chanson "You Don't Know" résonnait encore dans ses oreilles. La journée serait longue et difficile, mais Clara était prête à se battre, une note à la fois.

Ainsi commença le voyage de Clara, un voyage où la musique, les paroles et la recherche d'un espoir perdu allaient devenir ses armes contre l'ombre qui menaçait de l'engloutir.

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