paradise

                                                                                          POV:Y/N


Je fixai la blonde devant moi, cherchant un sens à ses paroles. "L'enfer", disait-elle. Était-ce un un nom code pour un de leurs jeux ? Je ris d'un ton forcé, essayant de dissimuler mon malaise.

— Oh oui, je suis en enfer, ahaha, je comprend mieux ! dis-je, feignant une assurance que je ne ressentais pas. Peut-être parlait-elle d'un pays en guerre, ou d'un endroit accablé de chaleur et de souffrance, peu importe, elle ne semblait pas prête à m'en dire davantage.

Charlie haussa les sourcils, puis un sourire étrange illumina son visage, comme si mes mots avaient dissipé un poids immense. Elle bondit vers moi, attrapa mes mains d'une poigne glaciale.

— Je suis tellement rassurée que tu le prennes bien ! J'avais peur que tu deviennes folle ou... autre chose ! Ça arrive souvent ici. Les gens font parfois des choses... très étranges, à l'entente de cette nouvelle. Mais toi, je savais que tu étais différente !

Mon cœur battait à tout rompre. Son enthousiasme débordant ne parvenait pas à dissiper l'aura oppressante qui émanait de sa présence. Forçant un sourire crispé, je retirai une main de son emprise pour la poser sur son épaule.

— Hahaha..., mais non chérie, pas du tout !, murmurai-je en haussant les pommettes pour accentuer mon faux sourire.

En jetant un coup d'œil à la table, je remarquai que tous les regards étaient braqués sur moi. Leurs yeux... fixes, brillants, et terriblement immobiles. Je déglutis difficilement, m'efforçant de garder mon calme.

— Donc, disais-je, votre accueil à était très original, je l'avoue. Une tradition locale, peut-être ? En tout cas, c'était mémorable ,dis-je en me mordant les joues tout en sentant la menace de mon coeur qui voulait  sortir de ma poitrine.

À ces mots, le silence s'épaissit. Charlie recula légèrement, puis croisa les bras, inclinant la tête avec un sourire presque innocent.

— Une tradition, oui. On pourrait dire ça.

Elle tourna les talons et, d'un geste fluide, désigna la pièce d'un mouvement théâtral.

— Ici, nous aimons accueillir nos invités comme s'ils étaient... spéciaux. Très spéciaux. Après tout, l'enfer est bien plus agréable quand on s'y sent comme chez soi, tu ne trouves pas ?

Son rire cristallin fendit l'air, résonnant comme une cloche funèbre. Un frisson remonta le long de ma colonne vertébrale.

— Vous plaisantez, n'est-ce pas ? dis-je, une nervosité croissante dans la voix.

Charlie posa sur moi un regard chargé de malice, ses pupilles s'étirant presque imperceptiblement.

— Bien sûr, dit-elle enfin. Une plaisanterie.

Un silence suivi d'applaudissements précéda la réponse de Charlie.

— Parfait alors ! Quelle chambre te plairait ? Grand lit ? Balcon ? Salle de bain spacieuse ?

Elle s'interrompit brusquement lorsque je levai une main.

— Ce que vous avez fera l'affaire. Merci pour votre hospitalité...

Ses sourcils se froncèrent un instant avant qu'un large sourire ne réapparaisse, étirant ses lèvres jusqu'à ce que je distingue presque ses gencives.

— Chambre 44, alors, dit-elle, en détachant une clé d'un trousseau rouillé. J'espère que tu t'y plairas !

Je pris la clé, son métal glacial brûlant presque ma peau.

— Alastor, pourrais-tu escorter notre chère invitée ? Nous préparons le dîner. Désires-tu quelque chose en particulier ?

Je ne me retournai pas, mais une tension électrique traversa l'air. Je sentis un regard perçant me transpercer.

— Oh, je crois que j'ai déjà une idée de ce que je vais déguster, murmura une voix grave derrière moi, suivie d'un rire dénué de joie.

Un frisson me parcourut l'échine. Mes doigts tremblèrent légèrement, mais je serrai la clé pour masquer mon trouble.

— Très bien, répondit Charlie, son sourire vacillant légèrement.

Des pas résonnèrent dans mon dos, lents, calculés. Puis, une voix douce et presque chantante :

— Ma chère, accepteriez-vous que je sois votre guide ?

Je me retournai lentement pour faire face à Alastor. Il s'était penché si près de moi que son souffle effleura mon visage. Ses yeux écarlates, d'une profondeur inquiétante, capturèrent les miens. À mesure que je scrutais ses pupilles, je vis d'étranges teintes danser dans le noir : pourpre, violet, turquoise. Comme un gouffre coloré qui aspirait mon regard. Mon souffle s'arrêta lorsqu'un léger souffle, moqueur, effleura mon nez.

— Vous avez de beaux yeux, lâchai-je dans un murmure honnête.

Son sourire s'élargit, mais une ombre traversa son visage. Il se redressa lentement, presque mécaniquement.

— Par ici, très chère, dit-il en se tournant, un éclat sinistre dans le regard.

Je n'étais pas à l'aise à ses côtés. En vérité, je n'étais à l'aise nulle part ici. Pourtant, je me levai et emboîtai le pas, mes pas résonnant en écho derrière lui. L'air semblait s'épaissir autour de moi, comme si chaque mouvement me rapprochait un peu plus d'un piège invisible.


{Bonjour j'espère que ce chapitre vous a plus !}

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