mort

                                                                                           POV: Y/N

Charlie esquissa un sourire énigmatique, presque malicieux, et toussa doucement comme pour détendre l'atmosphère étouffante.

— Bon, bon, maintenant qu'on s'est tous présentés, je suppose qu'on te doit quelques explications, non ? dit-elle en plongeant lourdement ses iris vides dans les miennes. Son demi-sourire révélait à peine ses dents en pointes, presque irréelles, et elle attendit que je réponde.

Je gloussai nerveusement, triturant mes doigts comme un enfant pris en faute. Un bruit soudain à mes côtés me fit sursauter : un étouffement brutal, suivi d'un claquement sonore. Husk recracha la liqueur qu'il buvait, la substance sombre dégoulinant sur la nappe immaculée et formant une mare inquiétante autour des verres. Le liquide glissa aussi jusqu'au coin de ses lèvres tremblantes.

Il fronça les sourcils et tourna lentement la tête vers Charlie, son regard lourd de reproches. Un étrange duel silencieux s'installa entre eux, leurs yeux semblant échanger des secrets que je ne pouvais percevoir. Finalement, Charlie brisa le silence, sa voix empreinte d'une innocence troublante :

— Husk, désires-tu quelque chose ?

Sa question résonna comme une provocation déguisée. Husk posa brutalement ses mains sur la table, le bruit sec faisant trembler la vaisselle. Il inspira profondément, luttant visiblement contre une colère sourde, puis se rassit avec une lenteur contrôlée.

— Tu comptes vraiment tout lui dire ?

Charlie pencha légèrement la tête, un sourire paisible sur les lèvres.

— As-tu une objection ? demanda-t-elle, l'ombre d'une inquiétude glissant sur son visage.

Le visage de Husk se crispa comme sous l'effet d'une douleur intérieure. Il laissa échapper un rire amer, croisant les bras et les jambes dans un geste défensif.

— Non mais c'est la meilleure !, grogna-t-il avant de secouer la tête, un rire nerveux teignant l'air d'un malaise encore plus pesant.

Le silence qui suivit fut ponctué par les bruits métalliques d'une fourchette raclant la table. Je décidai finalement de rompre cette tension :

— Je pense que vous pourriez m'en dire un minimum, après tout ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Vous ne pensez pas ?

La petite fille à l'autre bout de la table leva ses grands yeux vers moi, toujours accompagnée de ce sourire figé, presque déchirant.

— Tout à l'heure ? répéta-t-elle, la voix empreinte d'un étonnement sincère.

— Mon ange, cela fait quatre jours que tu t'es endormie, intervint Anthony d'une voix douce mais tranchante.

Quatre jours ? Impossible.

— Soit. Peu importe le temps écoulé, repris-je, tâchant de masquer ma panique. Ce que je veux, c'est une réponse. Après tout, je ne sais toujours pas où je suis.

Un nouveau silence s'étira, lourd, presque suffocant. Enfin, Charlie prit une grande inspiration et murmura :

— D'accord. Je vais tout te dire. Tu mérites des explications, et nous sommes désolés pour toute cette confusion. Mais avant ça, sais-tu où nous sommes ?

Je secouai la tête, frustrée.

— Je n'en sais rien. Je comptais justement sur vous pour m'éclairer. Je ne me rappelle pas avoir pris un avion ou même une voiture pour me retrouver ici. Tout ce dont je me souviens, c'est de m'être réveillée dans une forêt sombre, à moitié couverte, le corps sale... et seule.

Ma voix trembla légèrement, un goût amer de révolte me montant aux lèvres. Charlie se mordilla les lèvres, comme si elle cherchait désespérément les mots.

— Comment dire ça sans lui faire peur... comment lui dire... comment lui dire..., murmura-t-elle, les mains tremblantes et la respiration saccadée.

Vaggie posa une main réconfortante sur la sienne.

— Calme-toi, mi amor. Dis-lui simplement.

Charlie releva les yeux vers moi, son sourire devenu presque sinistre dans l'éclat froid des bougies.

— Nous ne sommes pas sur Terre. Tu es morte... et bienvenue en Enfer !


{J'ai enfin fini mes examens, j'espère que tout se passe bien pour vous ! }





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