forêt

pov: Y/N

La clochette tinta doucement derrière moi lorsque je poussai la porte. L'air glacé s'infiltra sur mon visage, mordant, presque hostile. La pluie avait cessé, mais le sol restait désespérément trempé. Relevant un morceau de ma robe pour éviter de marcher dessus, je me retournai, cherchant un visage familier ou, du moins, de confiance.

Mon regard balaya les lieux et s'arrêta sur une scène troublante : un couple d'hommes se disputait violemment, la lueur métallique d'un couteau scintillant entre eux. Plus loin, des silhouettes allongées, immobiles, fixaient la lune rouge, comme fascinées par sa lumière sinistre. Mon attention fut ensuite captée par une jeune fille sautillante, vêtue de vert, discutant gaiement avec un homme.

M'approchant, je leur adressai un sourire forcé et murmurai :
— Bonjour, excusez-moi de vous déranger, mais je cherche un hôtel, pas trop loin d'ici. Auriez-vous une idée de sa localisation s'il vous plaît?

La jeune fille en vert me fixa intensément, ses yeux plissés comme pour sonder mon âme. Son regard m'inquiétait, presque paralysant. Elle reçut alors une tape sur l'épaule de son compagnon.
— Rina, c'est la troisième personne que tu essaies de pétrifier aujourd'hui. Tu vas finir par t'affaiblir, dit-il d'un ton mi-inquiet, mi-agacé.

Rina fit la moue, puis sembla reprendre ses esprits. Elle leva un poing vers moi, me fixant avec insistance. Déconcertée, je demandai doucement :
— Excusez-moi... ?

Le jeune homme, imitant son geste, forma un poing et le frappa doucement contre celui de Rina. Elle éclata d'un rire cristallin, dévoilant des dents étrangement pointues, avant d'enlacer l'homme.
— Alors, pour l'hôtel, reprit-elle avec un sourire sinistre, suivez la route à gauche. Vous verrez une pancarte. Dessus, des idioties gravés, elle pointera vers une vaste forêt. Si vous réussissez à traverser cette foret avec la chair sur vos os, vous tomberez sur l'hôtel. Enfin... si tout se passe bien pour vous. Passez une mauvaise journée.

Ils éclatèrent de rire avant de s'éloigner, bras dessus, bras dessous, avant de disparaître dans l'obscurité.

Je fis ce qu'ils avaient dit, longeant la rue, mais mes pas devinrent précipités lorsqu'un homme vêtu d'un chapeau s'approcha. Il posa un doigt glacé sur ma joue, me faisant frissonner.
— Vous cherchez du travail, mademoiselle ? demanda-t-il d'une voix légèrement granuleuse accompagnée de son sourire débordant de malice.

Je retira sa main avec un mouvement brusque, fronçant les sourcils.
— Non, je ne cherche rien. Laissez-moi.

Sans attendre, j'accélérai le pas pour lui échapper. Mon cœur battait à tout rompre lorsque j'atteignis un immense rond-point, où d'élégantes calèches tournoyaient. Au centre se dressait un panneau déglingué, couvert de pancartes en bois :
"Bar Pivoine", "Club Tonique", "Happy Hôtel".

Je repérai la direction indiquée pour l'hôtel et m'engageai à gauche. Là, une forêt sombre et imposante se dressait devant moi, ses arbres dénudés semblant tendre leurs branches comme des griffes vers le ciel. Une étrange sensation de déjà-vu m'envahit. Après un instant de réflexion, l'évidence me frappa : c'était là, dans cette forêt, que je m'étais réveillée, sans aucun souvenir...



{Bonjour comment allez-vous?}

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