écarlates
PDV:Y/N
Je longeais les tas pierreux avec mes bottines violettes, espérant ne pas casser mon talon à cause du gravier, chaque pas résonnant dans l'immensité du silence.
L'atmosphère, terne et lourde depuis tout à l'heure, ne semblait pas vouloir changer, et le malaise qui m'envahissait se mêlait étrangement à une étrange sensation de plaisir morbide, comme si l'obscurité m'attirait davantage.
Les arbres, de plus en plus denses, semblaient se resserrer autour de moi. Un frisson parcourut ma nuque, puis, soudainement, j'entendis un bruit sourd : un cerf, courant à toute allure, traversa ma vision dans un mouvement furtif. Et avant même que je puisse réagir, un bruit fracassant éclata, comme un cri déchirant l'air, suivit d'un silence lourd, suspendu.
Mon cœur se serra alors que je regardais, figée, la scène qui se déroulait sous mes yeux. Un poids lourd s'écrasa à mes pieds. Une bouffée de terreur me monta à la gorge alors que je priais en silence pour qu'il ne s'agisse pas du cerf.
D'un mouvement presque imperceptible, je tournais la tête, mon cœur battant à tout rompre, et je vis le cerf à terre, le corps brisé, une mare de sang s'étendant autour de lui. Une panique glacée m'envahit, je voulais bouger, mais mon corps refusait de répondre, comme pétrifié par l'horreur.
La pluie, qui avait disparu un instant plus tôt, revint soudainement, frappant fort, comme des lames de verre sur ma peau, mouillant mes cheveux, me les collant à la tête.
Je me penchai en avant pour observer l'état du cerf, bien que je savais que son sort était scellé, que ses blessures étaient fatales. L'eau ruisselait sur mon visage, alourdissant mes mèches de cheveux, les rendant encore plus éparse et échevelée.
Et alors, je les entendis. Des pas. Un bruit sourd, lourd, comme des pas enfoncés dans la neige. Des pas prudents, silencieux, approchant lentement, comme un prédateur qui sait qu'il n'a pas besoin de se hâter.
Chaque pas faisait monter la tension, et je sentis ma gorge se serrer.
Soudain, les pas s'arrêtèrent. Le silence devint pesant, comme si l'air lui-même retenait son souffle. Je ne pouvais plus bouger. Mon esprit, assiégé par la peur, tentait de se préparer à ce qui allait arriver, mais l'angoisse me paralysait.
Je levai la tête, lentement, chaque mouvement comme un supplice. Et là, dans les ombres, je croisai deux prunelles écarlates, froides et pénétrantes, qui transpercèrent mon âme. Le regard de la créature était glacial, inhumain, comme s'il savait tout de moi, comme s'il pouvait lire jusqu'aux recoins les plus sombres de mon esprit.
{bonjour j'espère que vous allez bien aujourd'hui !}
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top