Prologue
Rapidement le brouhaha d'un quotidien ennuyeux fut troqué contre des cris et des pleurs apeurés. Une dizaine d'hommes entrèrent dans la banque d'un pas déterminé, armés jusqu'aux dents et cagoulés. Et le bruit assourdissant de deux coups de feu retentit, donnant naissance à un chaos instantané.
— Mettez-vous à terre, les mains sur la tête et ne tentez aucun geste héroïque !
Les otages paniqués se jetèrent immédiatement au sol sans n'opposer aucune résistance tandis qu'un des braqueurs passait prendre les téléphones et objets de valeurs des personnes qui tremblaient de peur, priant pour avoir la vie sauve. Une fois que ce fut terminé, les braqueurs quittèrent la pièce principale pour aller vers la raison de leur venue : le coffre fort, seul l'un des leurs restait surveiller les otages. Le regard de l'homme se posa sur les corps vautrés au sol, et ce spectacle si misérable lui arracha un soupir.
— Relevez-vous, ordonna-t'il d'un ton las.
Tous s'exécutèrent à la seconde où il avait prononcé ces mots et personne n'osait affronter le regard du criminel. Un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'il faisait face à la ligne d'otages qui s'était formée devant lui, quelques personnes pleuraient, prête à supplier pour pouvoir s'en sortir. Et le silence était le seul maître de la pièce, ce silence que l'homme vînt briser sur le même.
— Vous êtes tous aussi pitoyables les uns que les autres. Pourtant, la seule différence entre nous, c'est que vous avez de l'argent... Une vie bien rangée. Alors que nous sommes là, obligés de voler pour survivre. Tout ça pour quelques milliers d'euros. On prend tant de risques et on met nos minables existences en jeu pour quelques billets. Mais au final... À combien peut-on estimer une vie ? Combien serais-tu prêt à payer pour que je t'épargne ?
Soudainement, il pointa son arme sur la tempe d'un des otages. La cinquantaine et vêtu d'un élégant costard noir, il empestait l'argent au premier coup d'oeil. L'ambiance était de plus en plus tendue, les souffles coupés, tous les regards fixaient la gâchette. Il lui suffisait d'appuyer pour prendre la vie de sa victime, tous le savaient. La vie était si fragile quand la mort était capricieuse. Parfois on vit, parfois on meurt... Mais on ne sait jamais quand on va s'éteindre. Et pour seule réponse, il eut le droit à un regard suppliant d'un homme apeuré par la situation, alors il baissa son arme avant de reprendre son discours.
— Une vie n'a pas de prix n'est-ce pas ? Pourtant certaines valent tellement moins que d'autres... Et quant au bonheur, peut-on réellement l'acheter ? Tout ce qu'on gagne dans ce braquage va finalement mettre un terme à ce quotidien de chien ? Moi je n'y crois pas. Alors au diable tout cet argent. Au diable cette vie de merde.
L'homme arracha sa cagoule pour la jeter aux pieds des prisonniers qui étaient noyés dans l'incompréhension totale. Il dévoilait son visage à son public. À peine la vingtaine, des mèches blondes tombaient sur son front tandis que ses yeux d'un bleu perçant se fermaient lentement. Le jeune homme esquissa un sourire tout en emmenant son flingue à sa tempe. Il ne suffisait que d'un geste simple pour mettre fin à toutes ces années de souffrance. Et c'est ce geste qu'il exécuta tout en prononçant ses derniers mots.
— Dans l'espoir d'une vie meilleure.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top