Hallucinations
Il y a bien une chose dont nous sommes sûrs, les morts ne reviennent malheureusement pas. Vous pourriez espérez en revoir un de toute votre âme, rien ne se passerait. Mais quoiqu'il en soit, même s'ils sont dans l'autre monde, ils restent dans nos cœurs, la place la plus importante qu'il puisse exister.
***
Dallas venait de ramener Candice à son père. Elle s'était endormie dans la voiture, ce qu'aurait voulu faire Dallas qui était rentrée chez elle, épuisée. Elle avait lutté pour ne pas fermer les yeux au volant. Heureusement, son bras ne lui faisait plus aussi mal grâce au soin de Claire mais une douleur persistait tout de même.
La jeune fille se déshabilla dans sa chambre pour aller prendre une douche. Elle avait envie d'enlever l'odeur nauséabonde de l'hôpital qui était, d'après elle, imbibée dans sa peau. En enlevant son T-shirt, elle crut entendre un bruit dans la pièce de séjour. Elle ouvrit le tiroir de sa commode où au milieu des vêtements se trouvait un revolver que son père lui avait donné pour se défendre. Détestant la violence, Dallas était contre le port d'arme à feu par les civiles. Mais s'il fallait qu'elle se protège, elle-même ou ses proches, elle n'hésiterait pas une seconde. Son père lui avait appris à bien tenir l'arme entre ses doigts qui tremblait en ce moment même. Elle ne savait pas viser mais qu'importe. Pensant que le bruit de tir effraierait l'ennemi, elle comptait tirer n'importe où sauf sur la personne en question.
Dallas avait peur à l'idée de toucher la détente. Dire qu'elle n'aurait jamais pensé faire usage d'un revolver réellement dans sa vie. Quand les personnes dans les séries télévisées en utilisaient, ça semblait tellement plus facile. Avant de sortir de sa chambre, Dallas prit son portable sur son lit et envoya rapidement un message à Katy, la personne sur laquelle elle comptait le plus en cas de problème : Je suis à la maison. Surement quelqu'un chez moi. Je ne sais pas quoi faire.
Puis elle ouvrit la porte, ses doigts fixés comme par de la colle au pistolet. Elle le tenait devant elle comme s'il la protégeait quoiqu'il puisse arriver, ce qui n'était bien sûr pas le cas. Sa main gauche cherchait l'interrupteur dans le noir presque complet. Seule une fenêtre laissait passer la douce lumière blanche de la lune. L'atmosphère qui régnait dans la pièce n'était en aucun cas rassurante. En s'avançant, Dallas finit par arriver à allumer. Sa peur était incontrôlable, mais elle parvint à avancer.
- Je suis armée ! s'écria-t-elle avec assurance.
Un bruit se fit alors entendre. Un objet était tombé. Dallas entra maintenant dans la salle de séjour en se collant aux murs. Son pied frôla un livre qu'elle ramassa et serra contre elle. Il n'y avait personne dans sa maison, elle en était quasiment sûre. Une vue d'ensemble s'imposait à elle, du four de la cuisine américaine jusqu'à la lampe disposée dans le coin du salon. Personne. Aucun bruit de respiration ni de mouvement. Rien.
Elle posa le revolver sur le meuble où était la télévision, à quelques centimètres d'elle et remit le livre sur son étagère qui retomba presque immédiatement. En le posant, elle entendit quelqu'un frapper à sa porte.
- Qui-est-ce ? demanda-t-elle en s'approchant de celle-ci.
- Ouvre-moi, Dallas ! Dépêche-toi !
C'était Katy. La jeune fille fut tellement soulagée qu'elle se jeta dans ses bras après lui avoir ouvert.
- Tout va bien ? Tu es blessée ? demanda Katy en lui tenant la tête pour mieux la regarder.
Katy avait l'air d'avoir couru, sa respiration était rapide. Peut-être était-ce aussi dû au stress. Dallas s'en voulait d'avoir fait une telle frayeur à sa sœur pour ce finalement aucune raison. Elle posa la tête sur son épaule pour ne pas croiser encore une fois son regard inquiet et doux que Dallas n'avait vu qu'une fois dans sa vie.
- Je suis désolée ! lui marmonna-t-elle.
- Que s'est-il passé ?
Dallas se remit droite et jeta un œil derrière elle.
- Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai eu peur. D'abord des bruits de pas inquiétants puis un livre qui tombe. J'ai cru que mon cœur allait lâcher.
- Je ne peux pas te laisser dormir ici. Viens à la maison.
- Il n'y a personne ...
- Si quelque chose se passait à nouveau, je ne me le pardonnerai jamais ! lança Katy en serrant Dallas par les épaules.
Celle-ci put remarquer que des larmes perlaient dans les yeux de sa sœur qui s'efforça de sourire en étouffant un soupir. Puis elle la lâcha et les essuya délicatement.
- Je vais préparer mon sac, marmonna Dallas en se dirigeant vers sa chambre.
En ouvrant des tiroirs pour prendre le nécessaire, elle entendit Katy crier d'un air consterné :
- Dallas !
La jeune fille se précipita dans le salon et vit sa sœur qui tenait son revolver en la regardant, choquée.
- Qu'est-ce que cela fait ici ? demanda-t-elle comme si elle parlait à sa propre fille.
- Ce n'est rien. Je vais le ranger dans mon tiroir. Donne le moi.
Dallas se reprocha immédiatement le ton qu'elle avait employé pour répondre à Katy. Elle ne voulait pas être blessante mais sa culpabilité était impossible à ne pas exprimer.
- Ce n'est rien ? Tu as une arme à feu chez toi et tu dis que ce n'est rien ! Dallas, ces objets la sont dangereux !
- Je sais. Je n'aime pas le toucher ni même savoir qu'il m'appartient mais papa tenait à ce que j'en ai un. Il voulait que ça me protège même s'il n'était pas avec moi !
La colère de Katy devint alors plus douce. Elle regarda Dallas puis le revolver. L'inspiration profonde qu'elle prit montra qu'elle voulait canaliser du stress. Le sujet que Katy détestait aborder était leur père. Ils entretenaient une relation compliquée et cela la dérangeait fortement d'en parler. Dallas avait eu vent d'une dispute entre Katy et Mike par leur fille qu'elle avait gardée il y a environ un mois.
- Va le ranger. Je t'attends dans la voiture.
Dallas le prit et en enleva les balles qu'elle remit dans leur boîte à côté du revolver. En rangeant vêtements et maquillage, elle repensa à ce qu'avait du endurer Katy, il y a maintenant six ans. Dallas se sentait tellement coupable, mais elle ne pouvait pas refaire le passé tout comme elle ne pouvait prédire le futur. Mais son vœu le plus cher, celui auquel elle pensait tous les jours, toutes les nuits, était de revenir le jour où toute sa vie avait changé. Mais à quoi bon rêver de l'impossible ? Mieux vaut profiter du moment présent, tant qu'elle était encore en vie.
Elle boucla son sac, le mit à l'épaule en sortant de sa chambre et se précipita dans la salle de bain pour prendre son portable qu'elle y avait oublié. Elle refit rapidement sa coiffure et se regarda dans le miroir. Quelque chose la choqua. Elle n'en crut pas ses yeux. Elle bougea, les mouvements correspondaient. Mais le reflet ... le reflet était étrange. Ses cheveux châtains étaient devenus blonds et ses yeux marrons avait viré à un vert doux. Ce reflet ... ce n'était pas elle !
***
Non, les morts ne reviennent pas. Nous le savons. Peut-être est-ce pour cela que nous avons tellement peur de perdre notre vie. Ne plus voir le monde qui nous entoure, les personnes que nous aimons. Malheureusement, certaines personnes ne connaissent pas la chance qu'elles ont de pouvoir encore être parmi nous, elles sont trop préoccupée par ce qu'il y a au bout.
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