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Mes mains sont moites et je ne tiens pas en place sur la petite chaise très inconfortable de la salle d'attente.
J'ai une espèce d'aversion pour les médecins que je ne saurais définir. Je ne les aime pas. C'est tout.
J'évite aussi un maximum de prendre des médicaments car ça me donne l'impression de me droguer. Par chance, je suis dotée d'un bon système immunitaire ce qui m'empêche d'être trop souvent malade et d'aller voir le médecin.
Sauf que là, je suis obligée, tout simplement parce que c'est la visite médicale et que j'en ai absolument besoin si je veux continuer à faire de la natation.
Mais j'en ai aussi besoin pour le camp que je vais animer cet été. Des activités sportives sont prévues et elles nécessitent un certificat médical.
Je dois être saine de corps et d'esprit.
- Mademoiselle Auguste ?
Je me lève brusquement sans quelque chose qui ressemble à un sursaut. Je ne prends pas la peine de lever la tête vers le vieux médecin qui me tend sa main flasque. Beurk. Malgré tout, je la lui sers.
Il me conduit jusqu'à son cabinet qui sens la poussière et la solution hydroalcoolique. Ma mère adore ces trucs, sauf qu'avec mes ongles rongés et mes petites peaux arrachées, ça me brûle quand j'en utilise.
- Qu'est-ce qu'il vous amène mademoiselle ... Julie Auguste ?
Je gigote sur ma chaise. Les yeux marrons du vieux bonhomme me mettent mal à l'aise.
Je lui tends mon carnet de santé et mon certificat médical.
- Et bien ... Je viens faire une ... une visite médicale pour ... et bien du sport.
Le médecin me coupe, conscient de mon angoisse.
- Je vois mademoiselle, quel genre de sport ?
Je le vois tous les ans ce vieux schnok ! Il est médecin il est censé avoir de la mémoire non ?
- Euh natation ... répondis-je tremblotante.
- D'accord. Déshabillez-vous s'il vous plaît.
Voilà le moment tant redouté. Je me lève avec un peu de mal et je déchausse mes chaussures. J'ai mis mes converses, pour perdre un maximum de temps. Une fois fait, j'enlève mon jean que je fais glisser le long de mes jambes. Le trou du cul est parti de l'autre côté pour me laisser de l'intimité je suppose. Balivernes. Ça ne le dérange pas de me scruter bien comme il faut par la suite.
Une fois en sous-vêtements, je vais le rejoindre tout en prenant bien soin de croiser mes bras sur ma poitrine. J'ai fait attention aujourd'hui. J'ai mis des vieux sous-vêtements bien moches qui sont sûrs de ne pas attirer l'oeil mais qui cachent aussi un maximum de choses. Pas que je sois pudique, non, je fais de la natation après tout. Mais je ne souhaite vraiment pas me pavaner devant la tronche de cake de mon médecin.
- Allongez-vous je vous prie.
Je m'exécute tout en fulminant intérieurement. Il prend son stéthoscope à la noix et écoute mon coeur. Il prend ensuite ma tension, me mesure et me pèse. Ensuite il me fait faire trente flexions, toujours sous son oeil pervers, et il reprend ma tension.
C'est avec un intense soulagement que je me rhabille. Ça fait du bien de ne plus être exposée au froid poussiéreux du cabinet et de retrouver la douceur de mes vêtements.
Il rempli mon carnet de santé puis mon certificat médical. Je m'apprête à lui tendre ma carte vitale pour régler, mais il en décide autrement et me demande d'une façon très naturelle :
- Avez-vous déjà eu des rapports sexuels mademoiselle ?
Sa question me pétrifie et la façon qu'il a de répéter "mademoiselle" tout le temps me déplaît fortement.
- Euh non, déclaré-je finalement.
- Prenez-vous un moyen de contraception particulier ?
Mais il est con ! Je viens de lui dire que je n'avais jamais eu de rapports sexuels ! Pourquoi est-ce qu'il veut que je prenne un moyen de contraception ?
- Non, je réponds finalement.
- Sachez, mademoiselle, qu'il est très important de se protéger. Surtout à votre âge alors que l'on batifole à droite, à gauche.
Pour qui il se prend ce vieux tronc d'arbre séché ?! Comment ça "batifoler" ?! Je ne suis pas une traînée moi ! Je me respecte !
Et puis s'il redit une seule fois "mademoiselle", je jure que je le frappe !
- D'accord, dis-je assez froidement.
- C'est de mon devoir de vous prévenir contre ce genre de danger, je suis médecin et la prévention fait parti de mon métier.
Il termine son discours, qui est très touchant, soi dit en passant, et me fait un pitoyable sourire révélant ses dents jaunes et mal alignées. Encore heureux qu'il ne soit pas dentiste ! Je pouffe intérieurement et j'arrête mes divagations quand il me tend sa main. Je lui donne alors ma carte vitale et nous finissons les petites procédures restantes. Il se lève, enfin, et m'accompagne jusqu'à la porte de son cabinet.
Il me tend sa main, que je ressers avec dégoût une fois de plus et je sors de la pièce à l'odeur de moisi.
- Au revoir mademoiselle.
J'entends la porte se refermer.
Je le jure, s'il n'était pas parti aussi vite, je l'aurais frappé !
¤¤¤¤¤
- Maman ! Papa ! Je suis là ! Crié-je en arrivant à la maison.
Je referme la porte derrière moi. Ou plutôt, je la claque. Je ne sais pas fermer une porte d'entrée. Pour moi, par principe, ça ce claque.
- Il y a quelqu'un ?!
C'est le silence qui me répond. Je monte à l'étage et je vais voir dans la chambre de Théo. Il est étendu sur son lit, penché sur un de ces fameux magasines d'histoire.
- Salut petit Moustique ! Lui lancé-je. Où sont nos très bien aimés parents ?
Il ne prend pas la peine de se retourner pour me répondre.
- Si tu réfléchis, tu vas trouver la réponse toute seule.
Je l'écoute assidûment et je réfléchis. Nous sommes samedi matin, il est dix heures environ et mes parents ne sont pas là.
C'est vrai que je suis carrément idiote. Ils sont juste au marché.
- Ah oui, c'est vrai. Merci Moustique !
Je m'approche et j'ébouriffe ses cheveux.
- Je t'aime ! Lui dis-je en refermant la porte.
De l'autre côté j'entends qu'il me répond dans une voix un peu ennuyée.
- Mouais mouais, moi aussi.
Je souris contre ma volonté et je vais dans le salon pour regarder la télé. Avant ça je vais furtivement dans ma chambre et je prends mon portable que j'avais oublié pour aller chez le médecin. C'est pas comme si j'avais pas fait exprès. Ce cellulaire est tellement cramoisi que je ne sais pas encore comment lui faire perdre la vie. J'hésite avec une mort lente, du type noyade, ou rapide, du type percutage sur du goudron.
Mais finalement, je crois que je me suis attaché à ce petit tas de merde. Sinon il serait bien évidemment dessimé à l'heure actuelle.
Je remarque en l'allumant que j'ai trois messages non lus. Tous les trois viennent de Thomas. Il sait pertinemment que je n'ai presque jamais mon portable sur moi, mais il s'obstine tout de même à m'envoyer des messages. Ce type m'étonnera toujours !
Thomas : Tu sais que tu as ta visite médicale ce matin hein ?
Thomas : Je sais que tu n'aime pas le vieux monsieur tout mignon qui te sert de docteur, mais il est sûrement possible qu'il te pose des questions très indiscrète. De type intime. Du genre personnel. Qui recèlent du domaine privé. Qui sont susceptibles d'instaurer une gêne passagère. Tu vois ce que je veux dire ?
Il est très très chiant Thomas. Mais ça me fait bien rire. Il me fait bien rire. C'est pas pour rien que c'est mon meilleur ami quand même !
Thomas : N'oublies pas : tes parents sont au marché.
Ce dernier message suffit à me remettre totalement de bonne humeur et c'est avec légèreté que je m'affale sur le canapé du salon. J'allume la télé et je zappe quelques instants avant de porter mon dévolu sur une émission ridicule qui diffuse le même bêtisier tous les samedis mais qui, étrangement, continue à me faire éclater de rire.
Habitué à ce vacarme hebdomadaire, Théo descend pour venir me rejoindre. Il ne l'avouera jamais, mais je sais qu'il adore tout autant que moi ces trucs débiles.
- C'est étonnant que tu quittes tes revues historiques pour venir regarder quelque chose de si peu intelligent Moustique, lui fais-je remarquer.
Il roule ses incroyables yeux verts. Je serai toujours jalouse de leur couleur. Il a écopé des yeux de ma mère alors que j'ai les yeux banalement marrons de mon père. Enfin, pas marron exactement. Ceux qui n'assument pas avoir des yeux de la même couleur que la merde diront qu'il ont des yeux "noisette". Je fais parti de cette catégorie.
- Arrêtes de m'appeler Moustique s'il te plaît !
Il s'arrête car il émet un profond rire sonore. Du haut de ses onze ans, mon petit frère est d'une maturité à couper le souffle. A vrai dire, il a traversé beaucoup de choses.
Quand il était petit, les médecins croyaient qu'il avait une leucémie. Ça aurait été la source de sa fragilité immunitaire. Du coup, je l'avais surnommé "Moustique" car il avait besoin du sang des autres pour vivre.
Comparaison minable en effet. Mais, pour ma défense, à sept ans, je ne savais pas que la leucémie se guérissait d'une greffe de la moelle osseuse. Si je l'avais su, j'aurais trouvé un autre surnom. Sûrement moins drôle, comme "moustique vertébré" ou encore "déjection d'oran-outang".
Finalement, il n'avait pas de leucémie. Tant mieux qu'il n'ait pas ce genre de maladie horrible. En revanche son surnom est resté. Je crois qu'il n'en connaît pas totalement l'origine, mais c'est mieux comme ça.
Le bruit continue que relâche la télé est souvent interrompu par le rire de deux idiots qui se fendent la poire devant des gens qui tombent violemment. Ce n'est pas drôle en vérité, les pauvres ils doivent avoir tellement mal ! Mais finalement, pourquoi voir le mauvais côté des choses tout le temps ? Cette émission est faite pour faire rire et non pour s'appitoyer sur le sort des malheureuses victimes.
Alors rigolons.
Nos fous rires sont interrompus par les clefs qui entrent dans la serrure de la porte d'entrée. Celle-ci s'ouvre ensuite sur mes parents, en sueur, avec de gros sacs remplis en main. Après les avoir déposés, ils viennent au salon avec nous.
- Bonjour les Loustics ! S'exclame ma mère.
Elle n'a jamais compris que j'appelais mon frère "Moustique". Elle croyait que je l'appelait "Loustic". Ce qui est complètement faux. Mais bon, je ne lui ai jamais dit. Depuis ce jour elle nous appelle tous les deux "Loustic". C'est assez mignon je dois le dire.
Notre père, lui, se contente de nous donner des surnoms ridicules. Je pense que c'est de là que vient ma terrible manie de faire comme lui.
- Salut les moucherons morveux, dit-il.
Nous répondons chacun notre tour à une série de questions inutiles qui semblent avoir du sens pour nos geniteurs. Une fois fait, nous retournons tous à nos occupations.
Je décide de monter dans ma chambre. Ce n'est pas que c'est une décision importante mais c'est assez inhabituel que j'y aille pour faire autre chose que dormir.
Avant, j'y passais mes journées, j'adorais ma chambre. Je l'avais décoré et peinte à mon goût et j'étais très fière de moi. Mais cette pièce renferme bien trop de peine. J'y ai appris beaucoup trop de choses douloureuses alors à chaque fois que j'y pénètre, les souvenirs refont surfaces. Et ça fait mal.
Je décide d'envoyer un message à Thomas.
Julie : Tu voudrais pas venir faire mes valises avec moi ? ... :'(
Je pars en camp demain matin. J'ai pris soin de pouvoir animer une colonie sur la côte méditerranéenne, à côté de Perpignan. Habitant à Toulouse, ce n'est pas très loin. Mon portable vibre, ce qui m'annonce que Thomas m'a répondu.
Thomas : Je ne suis pas sûr de pouvoir tenir le coup. Je serais déjà mort quand j'arriverai chez toi. Tu comprends, le trajet est tellement long ...
Ah ah ah. La blague.
Thomas est mon voisin d'en face, il a juste à traverser la route qui sépare nos deux maison.
Julie : Bouge ton cul et viens m'aider !
En fait, je n'ai pas nécessairement besoin de lui pour faire ma valise. J'ai juste envie de le voir.
J'ouvre ma valise et je commence à la remplir des affaires que j'avais préalablement posées sur mon bureau.
Je pars deux mois. Je vais animer deux colonies qui durent chacune un mois.
En vérité, je ne vais pas véritablement "animer". Je n'ai même pas mon BAFA car je n'ai que seize ans pour l'instant. Mais je fais les démarches pour et il faut que je fasse des trucs dans le genre avec un tuteur.
Je ne sais pas qui est mon tuteur, je le saurais demain.
J'entends la porte d'entrée s'ouvrir et je devine que c'est Thomas. C'est sa deuxième maison. Mais il reste extrêmement respectueux. Il va toujours prévenir mes parents qu'il est ici. Les marches grincent et je guette son arrivée devant la porte ouverte de ma chambre.
Je devine son ombre puis il entre dans mon champ de vision. Il arbore un large sourire et ses beaux yeux bleus pétillent. J'ai de la chance d'avoir un meilleur ami canon. Brun aux yeux bleus. Bien des filles se battent pour lui. Il me tend ses bras et je m'y réfugie.
- Je sais très bien que tu n'as pas besoin de moi, dit-il.
- Si ! Répliqué-je. C'est dur d'être ici ...
Je l'entends soupirer et il me serre un peu plus fort. Puis il me lâche et je retourne à mon occupation.
Je crois que j'ai littéralement transféré l'entièreté de mon armoire dans ma valise. Bon, je n'ai pas pris mes gros pulls d'hiver et tout, mais tous mes habits d'été sont dans ma valise. Je me demande vraiment comment je vais réussir à la fermer.
Thomas reste un peu en retrait. Nous nous connaissons depuis la sixième. À cette époque j'avais déjà vécu pas mal de choses pour mon âge. Il n'a pas eu ma confiance tout de suite, loin de là ! En fait, j'étais amoureuse de lui au début. C'est difficile de résister à son charme. Mais il enchaînait les conquêtes ou du moins le genre d'amourette idiotes que l'on a en sixième. Et au bout d'un moment, il ne restait plus que moi. Non j'exagère un peu, mais il a commencé à s'intéresser à moi. Il me trouvait mystérieuse. Étant de nature très craintive, je me méfiait de lui même en étant "amoureuse". Au fond je ne savais même pas ce qu'était l'amour autre que celui de nos parents et de la famille.
Thomas avait vite découvert que je cachais quelque chose et il est devenu très gentil et prévenant envers moi. J'avais cru que c'est parce qu'il m'aimait alors je l'avais embrassé. Sauf que je m'étais complètement trompée ! Il ne m'aimait pas et ce "bisou sur la bouche" avait seulement réussi à me dégoûter. Je lui avais raconté une histoire de pari absolument sans queue ni tête pour expliquer la raison de mon geste. J'étais profondément blessée qu'il me rejette de la sorte. J'avais alors trouvé des copines et j'essayais de m'éloigner le plus possible de lui.
Je me suis finalement rendue compte que je ne l'aimais pas, en amour du moins. Alors j'ai commencé à accepter petit à petit de lui parler. Et au fur et à mesure que notre relation évoluait, je me confiait à lui et il se confiait à moi.
Notre amitié s'est construite sur la réciprocité et l'égalité.
Et nous voilà aujourd'hui.
Mes parents pensent que nous sommes en couple. Je leur ai dit plusieurs fois que c'était faux, mais ils sont obstinés. Je ne prends même plus la peine de les contredire désormais, sauf quand ils sont trop lourds à mon goût.
Thomas brise le silence.
- Comment tu vas faire pour avoir les résultats du bac ? Me demande-t-il.
Ah. C'est vrai. Le bac de français.
J'hausse les épaules.
- Je ne sais pas, peu importe.
Thomas soupire et il se rapproche.
- C'est important Julie. C'est le bac.
- Ça ne fait pas parti de mes priorités pour le moment, dis-je sèchement, je me retourne pour regarder Thomas. On peut changer de sujet ?
Il pince les lèvres puis acquiesce.
Pendant mon épreuve orale, je m'étais effondrée en larme devant le professeur. Il avait eu le malheur de me poser drs questions beaucoup trop éloquentes par rapport à moi sur un texte qui me fait atrocement penser à ma mamie. Je n'avais pas pu contenir les larmes et si on ajoute le stresse, on obtient les sanglots d'une fille qui semble en pleine rupture amoureuse. Ce qui est pathétique et très énervant, je le conçois. Mon inspecteur n'avait sûrement pas apprécié bien que son expression était restée indéchiffrable. Toujours est-il que je ne m'attends aucunement à avoir la moyenne.
Seul Thomas sait ce qu'il s'est passé. Pas même mes parents ou mon frère. De toute façon ils n'auraient pas trouver les mots pour me réconforter alors que Thomas sait toujours quoi dire. Dans n'importes quelles circonstances.
- Tu fais un bac littéraire Julie, ne prends pas ça a la légère !
Il insiste et je n'aime pas ça. Il devrait savoir que c'est un sujet sensible pour moi. Je ne suis pas idiote, bien sûr que je sais que c'est grave !
J'essaie de me calmer.
- Ecoutes Thomas, tu sais pertinemment que je ne veux pas en parler et tu sais très bien aussi que ça fait parti des raisons de mon départ.
- Ce n'est pas en fuyant que les choses vont s'arranger !
Son regard se fait désespéré. Il ne veut pas que je parte, je le sais car il me l'a dit.
Il a énormément besoin de moi en ce moment. Je m'en veux de le laisser ici ,face à ses problèmes alors que je peux fuir facilement les miens.
- Je sais Thomas. Mais j'en ai besoin. Si je n'avais pas autant de merde dans une valise aussi petite, crois-moi que je t'aurais foutu dedans !
Je souris faiblement mais ce n'est pas suffisant pour le faire sourire à son tour. Je déteste le voir dans cet état. Je m'approche et je l'enlace de mes bras. Je respire son odeur et je profite de la chaleur de son corps. Je ne veux vraiment pas le laisser ici.
- Tout va bien se passer ok ? Lui dis-je dans une vaine tentative de le réconforter.
- Mmh.
Je ne suis pas aussi forte que lui pour rassurer les gens, et ça me désole. J'aimerais tellement le refaire sourire, là, maintenant.
J'aimerais tellement le persuader que rien n'est perdu et que tout peut encore basculer.
Mais je n'y arrive pas.
Une boule se forme dans ma gorge quand je le sens se détacher de moi et que je le vois faire demi-tour pour sortir de la maison.
Une larme m'échappe quand j'entends la porte d'entrée se claquer.
Lui aussi claque ces fameuses portes.
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