six
Il fait maintenant totalement noir.
Le ciel est parsemé d'étoiles scintillantes. J'entends les cigales et je crois que mes pieds sont tout fripés.
Mais peu importe, je suis aux anges.
Soudain, un bruit met mes sens en alerte, je me redresse brusquement et je me saisis de ma lampe de poche. La lumière s'allume et je guette l'arrivée de mon agresseur.
Les pas se rapprochent et c'est Adrien qui apparaît.
- Putain ! Éteins cette lumière, je vais devenir aveugle !
J'obéis et nous sommes alors plongés dans le noir.
- Désolée.
- Ce n'est rien.
Il vient s'asseoir à côté de moi, à une distance respectable.
- Comment tu m'as trouvé ? Demandé-je.
Je l'entends ricaner.
- Je ne t'ai pas cherché en fait.
- Ah.
Je me rallonge pour observer le ciel. Je dois penser à autre chose que le fait qu'un futur médecin est assis à côté de moi, ça me rend beaucoup trop nerveuse.
- T'as loupé la réunion pour faire les groupes, dit-il enfin.
Merde.
Merde, merde, merde, merde, merde, merde.
- Je t'entends tu sais ...
Merde.
- Là aussi.
- Ok ok, j'ai compris ! Bref. C'est quoi les groupes ?
- On a mis toutes les filles ensemble dans notre groupe, parce que tu es la seule animatrice fille et que ça allait être sûrement plus simple.
J'acquiesce. Je suis plutôt contente d'avoir mes princesses dans le groupe.
- Et pour les garçons on a Tom, Nathan, Jule, Lucas et Quentin.
- Je connais pas.
- Il va falloir.
Je fronce les sourcils.
Il ne pourrait pas être plus aimable. Est-ce que c'est au moins quelque chose qu'il connaît ?
Il est encore assis alors que je suis allongée, je vois donc constamment son ombre dans le coin de mon oeil. C'est pas très rassurant ...
- Pourquoi tu es venu là si tu me cherchais pas ?
Il hausse les épaules.
- Je sais pas, j'avais envie d'explorer les alentours.
Je ricane et il se retourne.
- Qu'est-ce qu'il y a de si drôle.
- Rien.
Je ne sais pas quelle est son expression mais je devine au ton de sa voix qu'il est un peu excédé.
- Je veux bien faire des efforts pour socialiser mais ce serait bien que tu y mettes du tien.
Je me redresse en soupirant pour être au même niveau que lui.
- Je n'ai peut-être pas envie de socialiser avec toi, dis-je en haussant les épaules.
Il se lève alors et me jette :
- À demain.
Puis il se retourne et s'en va pour me laisser seule.
- Non s'il te plaît revient ! Je suis désolée je le pensais pas.
J'entends des pas dans l'herbe, je crois qu'il s'éloigne mais il refait son apparition au bout du ponton.
- Désolée, répété-je. J'ai appelé mes parents.
Il doit trouver que cela fait une bonne excuse car il se rapproche et reprend sa place près de moi.
Je décide d'engager la conversation :
- Alors comme ça tu veux être médecin ?
Il se tourne vers moi pour me regarder et il sourit légèrement, amusé.
- Effectivement. Je vais commencer ma première année de médecine.
- Ah ... Tu ne devrais pas être en train de travailler là ?
Il rigole franchement.
- Non, répond-il. J'aurai suffisamment de travail toute cette année.
- D'accord.
J'avoue que ce genre de conversations ne sont pas du tout de mon domaine. Je ne sais pas du tout ce que je veux faire plus tard.
- Tu as passé ton bac alors !
- Oui c'est ça.
Je le sens déstabilisé par ma question.
- Et toi, parles moi de toi un peu.
Je rigole.
Il n'y a rien à dire sur moi.
- Qu'est-ce que tu veux savoir ?
Je suis consciente que je ne serai pas capable de répondre à toutes ses questions.
- Tu as un an de moins que moi donc tu as passé ton bac de français aussi ?
J'hoche la tête.
- Et de sciences aussi ...
- Oh, une littéraire.
J'hoche encore la tête. Je sens qu'il me fixe alors je tourne la tête pour le regarder aussi. Je souris face à sa tête assez drôle.
- Épuisante cette journée non ? Demande-t-il alors.
- En effet.
- On rentre ?
- On rentre, dis-je.
Nous nous levons et je prends soin de n'oublier ni mon cellulaire tout-pourri-tout-nul ni ma lampe de poche qui nous sera utile. J'enfile mes chaussures avec mes pieds mouillés et nous partons en chemin pour rentrer.
Nous rentrons en silence. Quand nous arrivons dans la salle commune Adrien se tourne vers moi et me dit :
- À demain Lucie. Sept heures le réveil !
Puis il se retourne sans me laisser le temps de lui répondre.
Rhaaaaaa !
Il m'énerve ! Je suis sûre qu'il le fait exprès en plus !
Je prends plusieurs grandes inspirations et je vais dans ma chambre. Je prépare les affaires pour prendre ma douche et faire ma toilette.
Une fois de retour sans ma chambre, je suis crevée, je mets donc très peu de temps à m'endormir en ayant quand même pris soin de mettre mon réveil.
¤¤¤¤¤
Après m'être habillée, je fais le tour des chambres pour réveiller mes princesses. Elles émettent quelques réticences mais ne contestent pas trop mon autorité.
A sept heures trente elles sont toutes prêtes et nous rejoignons les garçons dans la salle commune. Je me dirige directement vers Adrien mais mon regard est intercepté par quelqu'un d'autre qui me scrute sans vergogne. Il est très grand et trapus, et sa peau foncée fait un fort contraste avec la peau d'Adrien. Je suppose que c'est le fameux Baptiste.
- Bonjour, dis-je lorsqu'il est a portée de voix.
- Bonjour, me repond-il quelque peu froid.
Est-ce que toutes les personnes que je vais rencontrer ici vont se montrer si peu aimables ?!
Adrien me lance un regard contrit et Matthew prend directement la parole.
- Bonjour ! Nous allons manger et nous partirons ensuite pour le lac. Nous vous donnerons vos pique-nique en temps voulu. Pour l'instant, rangez-vous deux par deux !
Quelques protestations se font entendre mais tous les enfant obéissent néanmoins. Une fois le compte fait, nous nous dirigeons vers le réfectoire.
Je m'installe à la même place qu'hier puis je me dirige vers l'endroit où les céréales sont servis. Je me sers des Chocapic et Adrien prends du riz soufflé.
Du riz soufflé.
Il n'a pas fini de m'étonner à ce que je vois.
C'est la seule personne sur terre que je connais qui prends du riz soufflé au petit-déjeuner.
Je retourne à table et quand il s'assoit face à moi, je ne peux me retenir de lui poser la question :
- Tu manges du riz soufflé ?
J'accompagne ma question en désignant son bol avec ma petite cuillère.
- Tu manges des Chocapic ? Demande-t-il sur le même ton.
Je roule des yeux et il fait la même chose.
Je continue de manger en silence sans me préoccuper des conversations entre Adrien, Matthew et Baptiste.
Une fois que tout le monde a terminé de manger, nous retournons dans notre bâtiment pour que les petites fassent leur sac. Je conseille à mes princesses de pendre de la crème solaire et leurs appareils photos.
Quand tour le monde est enfin prêt, Matthew prend la tête de la marche et il nous guide à travers le camp pour nous rendre au lac. Je retrouve Adrien, ou plutôt "riz soufflé", derrière le groupe.
- Pourquoi tu t'obstines à m'appeler Lucie ? Demandé-je soudain.
Il ricane et secoue légèrement la tête.
- Je suis sûre que tu sais que je m'appelle Julie en plus !
- Oui je le sais, mais, vois plutôt ça comme un diminutif de "Lucifer".
- Pardon ?
Je fronce les sourcils. Je n'ai aucune envie d'être comparée à un stupide chat malveillant venu tout droit de Cendrillon.
Comme s'il lisait dans mes pensées il rétorque :
- Non, ce n'est pas le chat auquel tu penses. Tu vérifieras sur Wikipedia, je ne veux pas me perdre dans des explications.
Si seulement j'avais un portable bien je le ferais sans tarder.
Je mets un certain temps avant de comprendre qu'il vient de me donner un surnom.
- Ça te dérange si je t'appelle "riz soufflé" ?
Il rigole en rejetant sa tête en arrière et je me surprends à rougir.
Ça ne m'arrive presque jamais.
- Je ne t'ai pas demandé ta permission pour t'appeler "lucie", dit-il.
Je rougis encore plus. J'ai chaud.
Très chaud.
Nous ne parlons pas du reste du chemin.
Arrivés au lac, Matthew nous emmène dans un endroit aménagé pour recevoir les enfants. C'est un grand espace plat où nous pourrons faire toutes sortes de jeux. Mais il y a aussi des structures plus loin.
Nous décidons d'un commun accord de laisser les enfants jouer seuls ce matin et que nous organiserons des jeux en groupe cet après-midi.
J'écoute discrètement la conversation qui s'est établie entre Adrien et Baptiste.
- Alors, qu'est-ce qui t'a autant retenu ? Demande Adrien.
- Rien de spécial. Je voulais partir en voiture, mais j'ai préféré prendre le TGV parce que ça me permettait de rester plus longtemps à Paris.
Je devine qu'Adrien hoche la tête.
- J'ai cru que t'allais jamais arriver ! Annonce-t-il enthousiaste.
- J'ai eu peur pour moi aussi ! Déclare Baptiste.
Tous deux se mettent à rire. Je feins de surveiller les enfants pour ne pas montrer à quel point je me sens exclue.
Toute la matinée se passe sur le même schéma.
Quand vient l'heure de manger, nous distribuons les plateaux repas aux enfants qui sont visiblement affamés. L'énergie qu'ils déploient à jouer me stupéfait. Je n'ai jamais vu mon frère s'amuser de la sorte, crier, courir, tomber, avec autant d'enthousiasme.
- On fait quoi cet après-midi ? Me demande Ilona.
- On va faire des jeux tous ensemble ! Je réponds.
- Tous ensemble ?! S'étonne Anaïs.
- Oui !
- Ça veut dire qu'il y aura les gars ?!
Son ton naturel me fait rire. C'est comme si c'était une torture.
- Ils sont gentils, dis-je pour les rassurer. Tu verras, plus tard tu seras folle d'eux.
Elle fait une grimace qui me fait encore plus rire et les autres files semblent tout aussi contrariées. Je m'installe avec elles pour manger car ce sera peut-être les seules filles avec qui je vais créer des liens.
Elles sont toutes les cinq adorables avec moi et je suis contente de voir quelles m'aiment bien.
Alors que j'écoute attentivement leur conversation au sujet de leurs Diddls respectifs, quelqu'un me tape l'épaule.
- On doit préparer les activités, me dit Adrien. Tu dois venir.
J'hoche la tête car j'ai la bouche pleine et je me déplace pour rejoindre Matthew et Baptiste en compagnie d'Adrien.
- Tu ne t'ennuies pas trop avec les filles ?
Sa question me surprend car je suis justement allée avec les filles car je m'ennuyais avec lui et Baptiste.
Je me contente de secouer la tête pour répondre à sa question.
Nous décidons tous que nous allons faire une balle aux prisonniers. Généralement, tout le monde aime ça. Puis une balle américaine pour les mêmes raisons.
Deux petits garçons se portent volontaires pour faire les équipes. Les animateurs participent aussi ce sera donc des équipes de douze.
À priori, j'ai moins de succès auprès des garçons qu'auprès des filles car Adrien, Baptiste et Matthew sont choisis en premier. Tout comme moi, les filles restent à l'écart jusqu'au moment où il ne reste plus que nous.
Pourquoi cette discrimination à chaque fois qu'il s'agit de sport ?
Finalement le petit Gauthier me choisit et je rejoins son équipe avec Éloïse et Anaïs. Je me poste à côté de Baptiste qui est dans mon équipe.
- Salut, dis-je à son intention.
- Salut, répond-il. Tu es Julie c'est ça ?
Ses yeux sont plissés, ce qui témoigne du doute dans sa voix. Je souris, heureuse qu'on m'appelle enfin par mon prénom.
- Ouais, c'est ça ! Et toi c'est Baptiste ?
- C'est ça.
Il me sourit chaleureusement.
Moi qui croyais qu'il allait être pire qu'Adrien, je me suis bien trompée !
La partie commence sous un coup de sifflet de la part de Matthew et je me concentre sur les deux ballons qui voltigent dans les airs.
J'esquive avec aisance tous les ballons jetés maladroitement par les enfants et je me retrouve donc à être dans les derniers qui n'ont pas été capturé.
Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusée. Même mettre des pétards dans la boîte aux lettres de monsieur Kipu n'était pas aussi exaltant que de jouer à la balle aux prisonniers.
- Touchée ! Cri Adrien.
Il m'a lancé le ballon sur la cuisse en y laissant une jolie marque rouge. Et au vu de son sourire, cela lui laisse une bonne dose de satisfaction.
Prisonnière, j'attends avec impatience le moment où je pourrais jeter mon ballon sur Adrien, mais je laisse les enfants jouer en priorité.
L'avantage quand on est prisonnier (parce que oui, il y a un avantage) c'est qu'on peut observer chaque joueur et chaque mouvement qu'il fait. On apprend beaucoup de choses de l'observation. Je ne suis pas professionnelle en la matière, loin de la. Mais j'arrive à détecter des comportements, des manies, et des habitudes qui en disent long sur une personne. Je me suis dit plusieurs fois que la psychologie m'intéressait. La sociologie aussi. Enfin, tout ce qui se rapporte plus ou moins dans l'étude du comportement humain et de sa façon de penser.
Mais ce serait un comble pour moi de devenir psychologue pour la bonne et bien simple raison que ça s'apparente plus ou moins à un médecin.
Et je n'aime pas les médecins.
- Psst, Julie ?
Je tourne la tête.
- Oui ?
- Ça te dit de faire un complot pour shooter Adrien ? C'est lui qui tue tous nos coéquipiers et j'aime pas ça.
Baptiste est littéralement plongé dans le jeu. Ses sourcils froncés et son attitudes soucieuse font échos à ses paroles.
J'hoche la tête, déterminée.
- Quand on aura les deux balles avec nous, on tirera sur lui ok ?
- Ok.
Éloïse et Tom se débattent comme ils peuvent, plutôt sur la défensive que sur l'offensive. Or, la meilleure défense, c'est l'attaque.
Quand Éloïse à enfin un ballon, je lui fais de grands signes pour qu'elle me le passe. Une fois que je l'ai entre les mains, Baptiste doit récupérer l'autre ballon.
Après plusieurs minutes intenses et une course folle après le ballon, nous sommes en possession des deux armes du crime.
Notre plan s'arrête à partir de là. On a pas prévu la suite.
Mais il me suffit d'un regard pour comprendre que Baptiste va bluffer et que je devrais m'occuper de shooter dans la cuisse gauche d'Adrien le plus fort possible, comme il l'a fait pour moi.
Trop occupé par Baptiste, qui constitue une bien plus grande menace que moi, Adrien perd un peu de sa coordination.
Baptiste lance le ballon sur un pauvre petit perdu et quand Adrien se tourne vers moi, il n'a pas le temps de réagir que le ballon touche sa cuisse gauche.
- Touché ! Je crie pour l'imiter.
Il me fait un grand sourire qui veut clairement dire que je suis une gamine. Mais je m'en fous, nous sommes au milieu de gamins, je ne vois pas pourquoi je me comporterais autrement.
Je réponds à son sourire par une grimace très peu flatteuse pour mon image. Plusieurs enfants rigolent et j'en suis assez fière.
Je jette ensuite un coup d'oeil à Baptiste qui lève ses deux pouces en l'air, je fais comme lui puis je cours pour me remettre à mon poste.
¤¤¤¤¤
Après le dîner, je décide de faire comme hier soir. Je prends mon portable et je vais sur le ponton près du lac. J'emprunte le même chemin et je m'assois à la même place. Enfin, plus ou moins.
Je sors ensuite mon portable et je l'allume. J'attends quelques minutes qu'il se mette en marche et je décide d'appeler Thomas. Je lui ai promis hier que j'allais le faire.
- Allô ?
C'est une vois féminine qui ne m'est pas inconnue mais je préfère m'en assurer.
- Allô Emma ?
- Oui c'est moi.
- Où est Thomas ?
- Il est à l'hôpital avec maman. Mais je pense qu'il devrait bientôt rentrer, l'heure des visites est passée depuis longtemps.
Pourquoi il a donné son téléphone à Emma ? Qu'est-ce que sa soeur peut en faire ?
- Et toi tu es où ?
- À la maison avec papa.
- D'accord. Dis, pourquoi tu as son portable ?
- Il l'a oublié je suppose. J'ai entendu une sonnerie et j'ai vu que c'était toi alors j'ai décroché.
Hier aussi il n'avait pas son téléphone sur lui.
- D'accord. Tu pourras lui dire de m'appeler quand il rentrera ?
- Oui.
- Super, merci beaucoup Emma. Tu vas bien ?
Elle met un certain temps à répondre.
- Oui.
- Si tu veux parler, je suis là. Il n'y a aucun soucis d'accord ?
- Non je suis fatiguée. Je dois raccrocher.
- Bonne nuit Emma. Oublies pas de prévenir Thomas quand il rentre, ou alors mets un mot sur son oreiller pour lui dire de m'appeler. Fais de beaux rêves.
Elle ne me répond pas, je l'entends juste raccrocher.
J'avais envie d'entendre Thomas, de lui parler. Forcément je suis déçue, mais peut-être qu'il ne veut pas me parler lui.
Peut-être que je suis trop envahissante et qu'il veut simplement profiter de sa famille sans que je mette mon sale nez partout.
Je m'allonge une nouvelle fois sur le ponton.
J'entends des bruits de pas et je ne suis qu'à moitié surprise quand je vois Adrien dans mon champ de vision.
- Salut Lucie.
- Salut riz soufflé.
Il sourit et s'assoit à côté de moi pour ensuite s'allonger.
Je n'ai pas envie de parler, mais savoir qu'il y a quelqu'un a côté de moi est assez réconfortant. Il engage finalement la conversation, chose que je ne croyais pas possible.
- On attaque les vraies activités demain.
Je grogne un truc qui, je l'espère, montre mon approbation.
Je ne suis pas d'humeur à parler mais ma curiosité prend le dessus.
- Où on va pour faire la course d'orientation ?
- Dans les montagnes pas loin d'ici, répond-il. Il y a un site exprès qui est sécurisé. On a juste à poser nos culs là-bas et à regarder courir les gamins.
- C'est ça ton objectif ? Demandé-je rieuse. Tu es peu ambitieux et carrément fainéant.
Il hausse les épaules, je continue sur ma lancée.
- Comment ça se passe ? On va passer toute notre journée là-bas ?
- Non. On fera des activités le matin, des trucs calmes ou des trucs de groupe. Ou peut-être même rien, ça va dépendre de Matthew. On fera la course d'orientation l'après midi, et ça sera comme ça pour les autres semaines.
J'hoche la tête et décide de ne pas pousser la conversation plus loin. Je suis fatiguée de toute manière et cela se manifeste par un bâillement peu discret.
- Qu'est-ce que tu fous là si t'es crevée ?
- Je ne suis pas crevée, contré-je. Je suis juste fatiguée.
- En effet, excuse-moi, il y a une énorme différence.
Je roule des yeux tout en me levant.
- J'avais des coups de fils à passer, dis-je pour lui répondre. Mais tu n'as pas tord, je rentre de ce pas.
À vrai dire, je n'avais qu'un seul appel à passer et il s'est révélé infructueux. Mais je ne vais pas lui raconter tout ça, alors je m'éloigne doucement du ponton pour rejoindre ma chambre, et mon lit adoré.
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