Chapitre 21 : La Théorie du Complot

Coucou Bonjour ;)

Voici le tout nouveau chapitre que je vous ai préparé... Rempli de bouleversement, j'en ai bien peur. Emma ne se sentira plus autant en sécurité dans l'enceinte de son château après les événements qui suivront la Grande Fête... Pour plus de renseignements, lisez vite !

Oh, et la petite vidéo YouTube que je vous invite à visionner n'est qu'un bref échantillon de la soirée d'Emma. Je l'ai piqué à une série, mais CROYEZ-MOI, dans ma tête, le château est plus grand, Emma est plus belle et la danse est beaucoup plus réfléchie et... magnifique, tout simplement.

Bon, bref. Ne nous égarons pas.

On se revoie en fin de chap :D

Oh, IMPORTANT (ou pas) : Ne calculez pas ce qui se passe à partir de 1min37, ni les fois où vous verrez des gamins bondir sur des lits entourés de plumes volantes xD

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- Votre Majesté.

Tandis que je sirote un verre de thé tranquillement dans mon trône, à côté de ma mère qui est dans le sien, un couple de nobles d'environ trente ans se présentent devant nous. Ma mère jette un rapide coup d'œil sur sa droite, là où se tient le trône vide de mon père. Ce-dernier traîne un peu partout, heureux d'avoir retrouvé ses copains les rois. Imaginez la comique de la scène. Rieuse, moqueuse, j'avais bien envie de leur dire que le Roi James a été ces seize dernières années le timide vétérinaire David Nolan incapable de se passer de la petite institutrice soumise du quartier.

Mais... Naaaan, Emma, t'es pas assez diabolique pour les rabaisser comme ça... si ?

Je ricane, avalant mon thé, les yeux rivés sur les deux nobles face à ma mère.

- Nous sommes comblés de pouvoir assister à une pareille réception. Jamais Narnia n'a su célébrer une fête aussi époustouflante, nous félicite l'homme, un gars grand et brun aux grands yeux gris.

Salut, Christian Grey !

- On est ravi de l'entendre, la remercie Blanche-Neige avant de me jeter un regard.

Je souris passablement... Euh, oh ! Ah oui, c'est à moi de parler. Piquant un fard, je me tourne vers eux. Une file d'attente de gens pressés de me parler se tiennent derrière eux... dont Granny ! ET RUBY ! Seigneur, je me mets à suffoquer, emprise d'une joie incommensurable.

Lesyeux gris de Christian Grey me frappent comme des éclairs. Mais son sourire bienveillant m'aide à respirer normalement. Je déglutis.

- Je suis très touchée. Je... Je n'aurais jamais espéré que ma fête rencontre un tel succès.

- Et pourtant !, s'esclaffe la femme pendue à son bras, ses cheveux bruns tressés s'accordant en couleur avec ceux de son compagnon.

Après une révérence appuyée, ils s'écartent et rejoignent la foule qui entoure la piste de danse, laissant un nouveaux couples paraître. C'est le moment que choisi mon père pour revenir s'installer dans son trône, un sourire brillant aux lèvres. Je roule des yeux et me retourne vers les nouveaux arrivants... Oh, merde ! Ceux-là, ils ont des couronnes sur la tête ! Pas le droit à l'erreur, Emma.

Mes parents sautent en avant, synchrones.

- Arthur ! Guenièvre !

- Vous vous rappelez de nous ! Impressionnant, plaisante Arthur, un sourire ravi scotché sur le visage.

Arthur...de la Table Ronde. Arthur de Kaamelott. Le Roi Arthur.

Glups.

A l'instant où il se tourne vers mon père et lui serre la main, ma mère prend Guenièvre dans ses bras. Et moi, ben, haha ! Je me lève discrètement, descends de l'estrade en vitesse et plonge dans un groupe de gens aux vêtements sombres. Avec ma robe noir corbeau, je me camoufle en technique de caméléon. Même si les caméléons doivent avoir plus d'allure.

Bref. Passons.

Je traverse aussi calmement que possible la salle, ne marchant pas sur la piste de danse. Du coin de l'œil, j'essaie de retrouver la localisation de chacun des gars. Pour ne pas nous perdre de vue, on s'est tous attribué une place fixe ; moi sur mon trône ; Damen à gauche de l'estrade, le long du couloir ; Henry au cœur d'un groupe de bonnes femmes qui rient de ses petites blagues ; Clark et Caleb juste devant des tables remplies de nourriture - ô surprise ! Je roule des yeux en remarquant Caleb, la bouche pleine de tarte, observant d'un œil moqueur la grimace que fait Robin en avalant une gelée verdâtre peu ragoutante. Je me surprends carrément à rire.

La musique de l'orchestre se stoppe, les danseurs s'arrêtent et des applaudissements surgissent. Dans tout cela, je doute que beaucoup de gens puissent remarquer mon petit cri - car quelqu'un vient de planter deux index dans mes cottes. Je me retourne et offre un regard de braise au responsable.

- T'as envie de me faire passer pour une cinglée ?!

- T'y arrives très bien toute seule.

Puis il me plante un rapide baiser sur le bout du nez. Rouge, je m'écarte, le fusillant du regard.

- T'es malade, ma parole !

- Chut, moins fort. (Il jette un rapide regard alentour. Hors de danger, Damen revient à moi avec un petit sourire enjôleur.) Pourquoi cette déclaration ?

- Ha ! Ah bah ça, c'est la meilleure ! Dans MES jardins privés, sûrs qu'on ne serait pas vus par qui que ce soit, je me pendais à ton cou en te suppliant de m'embrasser, et tu n'en faisais rien. Et maintenant, au beau milieu de la salle, tu...

- Fais ce que je crève d'envie de faire depuis que je suis parti, termine-t-il en déposant un nouveau baiser brûlant sur ma joue.

Son nez me caresse la pommette... Glups. Mon cœur palpite. Je baisse les cils, gênée, et le repousse doucement.

- Arrête... Tu peux être tué si tu es pris en flag...

- Et je vais mourir si je ne t'embrasse pas.

- T'as des pulsions suicidaires ?

- Romantiques, plutôt.

- T'aurais du te laisser submerger tout à l'heure.

- Mais tout à l'heure, j'étais encore ébloui. Maintenant que je suis certain d'être éveillé... Mmm, ravalez ce petit sourire ému, Emma Swan. Ça vous fait passer pour une fille amoureuse.

Je me mets à rire de ses bêtises en le repoussant une bonne fois pour toute et commence à m'enfuir à travers les capes et les gros manteaux. Je l'entends rire pas très loin, donc il me suit. Mon âme d'enfant ranimée, impossible de me remettre en tête ma place, mon titre, le protocole de bonnes manières... Fuck les cours de diction parfaite et les leçons de bonnes conduites ! Déterminée, je cours comme une malade en bousculant les gens.

I am a Thug Princess, do you know ?

*se sent profondément différente du reste du monde*

Je m'éloigne de lui - et de l'estrade de mes parents, où ma mère vient tout juste de remarquer mon absence - en passant devant les pipelettes de la Cour émerveillées par les yeux gris et les tâches de rousseurs de mon petit frère. Je roule des yeux en passant devant Henry, ce qui le fait grimacer. Puis je m'arrête deux secondes.

Deux secondes de trop.

- Votre Altesse.

Je me tourne sur la gauche. Durant une infime seconde, je regrette de ne pas avoir poursuivis ma route. Encore un invité aux pulsions fougueuses d'en savoir plus sur moi... Mais soudain, je reconnais cette voix. Enfin quelqu'un que je connais mais qui ne vient pas de Storybrooke. Ouf ! Je souris immédiatement en pivotant vers Colin, frère aîné de Primrose et petit-ami de Lola. Il s'approche de moi avec deux coupes de vin rouge.

- Tiens ! Quelle bonne surprise, Colin.

Il sourit passablement, le regard planté sur les quelques danseurs qui se sont lancés sur la piste.

- Quelle belle soirée d'après sacre, commente-t-il alors.

Je le regarde avec de l'étrangeté dans le regard. Il n'a plus l'air d'être le garçon pétillant et fou amoureux que j'ai rencontré il y a une semaine. Ses mâchoires sont contractées, sa voix morte, son regard éteint. Où diable a-t-il rangé son peps naturel ? Inquiète, je le dévisage, réalisant à peine qu'il me tend une coupe de vin. D'après mes souvenirs à l'Irwish, l'alcool en tout genre n'est pas fait pour moi. J'accepte la coupe par politesse.

- Levons nos verres, déclare-t-il en me regardant, une ombre de sourire sur les lèvres. Longue vie à notre future souveraine !

Je lève ma coupe comme promis avec un sourire gentil. Il approche la sienne de ses lèvres, boit quelques gorgées avant de jeter un regard furtif au-dessus de son épaule. J'en profite pour me débarrasser de la boisson maudite. Ouf, ni vue ni connue. Colin m'embrasse la main, me présente une nouvelle fois ses hommages avant de s'éclipser. Une fois parti, je vois ce qu'il regardait.

Mon visage se décompose, je crois.

Prim, Greer et Kenna me regardent avec une expression de réelle intrigue figée sur le visage, mais les grands yeux bleus de Lola trahissent de la déception. L'impression d'être trahie. Et merde ! Ces bêtises d'ados ne sont pas pour moi. Colin ne me draguait pas, il est juste venu...Euh... Faire quoi, au juste ? Une pause vin rouge à peine trois minutes, le visage crispé comme s'il avait un balais planté où on le pense.

Lola me regarde réellement de manière blessée.

Immédiatement, les événements s'imbriquent les uns dans les autres. Je vois d'un côté ces grands yeux tristes et d'un bleu fade à cause de la peine causée, et de l'autre le carrelage de la Salle de Bal se vider de danseurs. Et enfin, l'orchestre entonne un air campagnard, décontracté. Sympathique. Le type de musique sur lequel on a le droit de rire et de faire les folles, pas forcées de valser comme des mamies ravivant leurs souvenirs de premières romances pleines de pétales de roses et de boîtes chocolats.

Une part de moi que je croyais disparus depuis des lustres se ravivent. Avant que le chanteur n'entonnent ses premières paroles, je me rue au travers des corps insouciants et me dirige droit sur Lola.

- Lola, danse avec moi !

Elles semblent toutes décontenancées par cette annonce. Sceptique mais à la fois surprise et un peu calmée, l'intéressée fronce les sourcils.

- Je te demande pardon ?

- Viens danser ! Venez toutes danser !

Pressante, je me tiens sur les épaules de Prim et commence à arracher les sangles de mes escarpins. Elles me dévisagent, ne comprenant pas ce que je fabrique.

Soudain, je ne me reconnais vraiment plus.

Une bouffée de chaleur hautement désagréable me submerge, comme si toutes ces journées passées à suivre les jolies règle de l'étiquette étaient devenues insupportable. Bonjour saturation, enchantée ! Bienvenu à Cure-De-DésintoxeLand ! Fini, les après-midi enfermées dans le Boudoir, à boire du thé et me gaver de tarte ! Y en a marre, du protocole ! Oubliez toute cette mascarade !

Le temps d'un soir, laissez mon statut de Princesse derrière moi.

Laissez la fille de Blanche-Neige redevenir la Emma insouciante qu'elle a toujours été.

- Dépêchez-vous, les filles ! Retirez vos souliers et allons danser !

Me griffant presque les chevilles, je me dépêche de retirer mes chaussures argentées. On me jauge d'un œil qui me laisse croire que tout ne tourne pas très rond là-haut. Mais déjà, ma Kenna en or entre dans le jeu sourire aux lèvres et m'imite. C'est une Thug pur souche, elle aussi. Pas une sous-marque.

A peine quelques secondes après le début de la musique, car toute mon intrusion n'a pas duré bien longtemps, toutes mes amies finissent par comprendre mon besoin de souffler un coup et enlèvent rapidement leurs talons hauts, le même sourire excité sur le visage. Aylee sort de nulle part et se prête au jeu. Génial ! Après mes retrouvailles avec les mecs, l'équipe féminine est elle aussi au grand complet !

Notre troupeau se déverse par grands flots de robes volantes et rires cristallins sur le carrelage vide, sous les regards surpris de l'assemblée. Je vois même du coin de l'œil Damen, qui était encore en train d'acclamer le groupe de danseurs précédent - lâcheur, tu ne me poursuivait même pas ! - et qui stoppe ses applaudissements avec une lenteur prouvant son choc quant à notre entrée bestiale. La situation est d'un comique ! Il nous regarde comme des tarées. Ils nous regardent toutes comme si on était tarée.

Mais Emma Swan n'a pas honte de montrer qu'elle l'est véritablement. (Rires diaboliques).

Dès le premier refrain, mon bras droit s'empare du gauche de Lola, et je me mets à tourner comme une folle, trois fois avant de changer de bras. Elle suit le rythme en riant comme une forcenée, ses cris en écho avec ceux de Kenna et Aylee, qui font une ronde autour d'une Greer qui tourne sur elle-même, sa robe d'un doré ténu s'envolant tout autour de sa silhouette. Malgré mes rires, mes cris, les chorégraphies que j'improvise et que les autres suivent, je remarque que l'humeur générale est celle de l'euphorie. Autour de moi, plusieurs personnes s'incrustent dans notre carré d'amies afin de se joindre à l'ambiance parfaite. Même mes parents nous regardent avec étonnement et fierté. Plusieurs visages que je reconnais -- des amis de Storybrooke comme Ashley (ou Cendrillon), Scarlett, les Sept Nains ou autres -- m'observent d'un oeil amusé et applaudissent en rythme.

Au centre de la salle et sous le regard de toutes les personnes les plus importantes de Narnia, je me mets à tourbillonner sur moi-même en riant. Et au beau milieu de mon délire, de petites choses douces s'abattent sur moi. Je m'arrête de danser et lève la tête. Des plumes ! Des invités tremblants sur les balcons supérieurs se mettent à nous balancer des sauts de plumes blanches et duveteuses,qui s'accrochent à nos cheveux et nos robes. Rieuses et toujours en rythme avec la musique, toutes les femmes présentes dans la salle poursuivent leur danse en tourbillonnant comme moi, tâchant de se débarrasser des intruses blanches qui tombent en cascade. Je les imite un instant avant de rencontrer le regard de Damen.

J'y vois tout ce que j'aime depuis que je le connais. Le sentiment que quelqu'un se sente lié, dépendant et inexorablement dingue de nous.

Sans réfléchir à mes actes, je me tourne vers la table de femmes qui tiennent compagnie à Henry, vers le banquet d'où Caleb et Clark me regardent avec une mine exprimant « C'est Emma, là-bas ? » et leur fait à tous signe de s'incruster. Puis je me précipite vers Damen, le regarde droit dans les yeux.

Je prends sa main dans la mienne et le tire vers moi.

+++

- Passage important pour moi mais facultatif -

En tout, la chanson sur laquelle nous avons dansé, « Back To You », a du tourner à peut près dix fois ce soir. Chaque fois qu'elle se finissait, les invités et moi-même hurlaient à l'orchestre et au certain Twin Forks qui l'entamait de la recommencer en boucle, encore et encore, jusqu'à ce que nous connaissions par cœur les paroles. Si cette musique qui bouge a autant mit le feu ce soir, c'est parce que j'ai appris au peuple de Narnia une chose révolutionnaire que personnes ne connaissaient auparavant, à part les gens qui ont fait un stage de seize ans à Storybrooke. J'ai nommé : la chorégraphie !

Ouais.Ça existait pas encore, ici. Waouw.

Ainsi,j'ai réussis à appliquer une choré merveilleuse et folklorique pour garçons et filles. D'une simplicité surhumaine, qui plus est.Lors des couplets, chacun est libre de faire ce que bon lui semble,mais on préfère tous regarder les gens passer un à un seul sur le carrelage moins de dix secondes, temps durant lequel ils nous montrent ce qu'ils valent. Je suis choquée de voir certains Princes faire des saltos - choquée de voir leurs parents aussi choqués que moi, surtout. Ici, tout le monde cache ses talents, essayant de rentrer dans le moule de la monarchie. Jamais aucune personne de sang royale dans toute l'histoire de Narnia ne s'est lâché comme se sont lâchés mes invités ce soir.

Je répète : c'était une fête révolutionnaire.

Pour en revenir à ma chorégraphie, lors du premier refrain, deux personnes se mettent en position de valse... mais ont obligation de danser n'importe comment. C'est une sorte de challenge : rester collé à notre partenaire tout en se dandinant comme un fou.Imaginez le délire lorsque j'ai fais ça avec Clark !

Au deuxième refrain, on entonne la même danse de maboule que Lola et moi, celle où on tourne en rond, bras-dessus bras-dessous, alternant bras droit et bras gauche au bout de trois tours. J'ai plusieurs fois changé de partenaire, et... à un moment...

Je me suis retrouvée avec Alice.

ALICE !!!!

Alice et toute la famille Cullen sont là ! Ils sont tous venus me voir ! J'en ai pleuré comme une folle, Esmé s'est effondrée dans mes bras, Emmett m'a volé ma couronne... Pas la vraie,évidemment. Celle qu'on m'a remise lors du sacre, je n'ai le droit de la porter que pour les grandes occasions. J'étais si heureuse de les revoir, si éblouie par la beauté des vampires en tenues de Renaissance. Ils ont enfin l'air à leur place, dans un château moyenâgeux bordés de forêts peuplées par des lutins et des elfes,et non pas dans un centre ville pluvieux où règnent chats de gouttières et lampadaires éteints.

Bref,passons encore.

Pour le troisième refrain, les deux binômes devaient se serrer l'un à l'autre comme pour un câlin, mais réussir à sautiller et avancer tout de même. Si vous vous demandé à quoi ressemble la scène -ou seulement où diable ai-je pu pêcher cette idée - regardez donc le Titanic. Le passage ou Rose et Jack se mettent à danser comme des fous dans les compartiments inférieurs.

Eh,je vous entends ! « Elle est timbrée, cette meuf... »

Ce fût une soirée remplie d'émotions et parfaitement parfaite. Je n'ai jamais autant rayonné. Épuisée, j'ai laissé mes domestiques déboutonner ma robe et me faire ma toilette du soir sans en être pleinement consciente. Je me suis immédiatement écroulée sur le lit.

Cette fête était la meilleure que quiconque n'ait pu passer dans cemonde.

Et plus d'une personne me l'ont dit, ce soir.

- Fin du passage -

+++

Quelque chose dans mon sommeil me perturbe.

Je ne sais pas exactement quand, mais au bout de quelques heures de dodo profond, une chose me dérange désagréablement. Ma nuisette remontée jusqu'en haut de mon ventre, laissant mes jambes et mon nombril à découvert. Je déteste cette sensation,inévitable lorsqu'on dort en robe. Mais croyez-le ou non, je suis tellement épuisée que j'ai la flemme de la redescendre.

Sauf que.

Quelque chose d'autre m'alerte. Je sens un truc tiède passer sous l'élastique de ma culotte... et la fait lentement glisser le long de mes cuisses. Putain de merde ! Mon sommeil envolé, je me redresse dans un sursaut.

On me saute dessus.

Je me fige, à peine consciente de ce qui m'arrive. Les événements s'enchaînent, se bousculent à une vitesse hallucinante. Je suis juste spectatrice, car mon émergence est encore loin. Emma, défends-toi ! En moins d'une seconde, la partie basse de mon corps se retrouve complètement nue. Réveille-toi de ce putain de cauchemar ! Quelqu'un est sur moi. Mes yeux, brouillé par mon réveil précipité, n'arrive pas à voir ce qui se passe - mais j'arrive à rencontrer deux grands yeux verts complètement sous le choc. J'essaie de crier, mais on me balance un coussin dans la figure et mon agresseur étouffe mes hurlements d'effroi.

Là, je comprends tout à fait ce qui se passe.

On m'écarte les jambes. Non ! Moncœur bat à tout rompre comme il n'a battu que une seule fois dans ma vie.

Une seule et unique fois.

Je cambre le dos et m'époumone comme une possédée. Les images de la pire nuit de ma vie défile dans ma tête - hors de question de revivre cet Enfer. Je me débats comme une forcenée, griffant le visage de mon agresseur, secouant mon visage en quête d'air, me déchirant les tripes à force de me plier en quatre pour m'en sortir.

- Seigneur... Pardonnez-moi, susurre-t-il - à moi, ou à Dieu ? - avant de se redresser, s'appuyer sur mes poignets en les bloquant, et...

Dans un dernier effort, je lève violemment le genou gauche. Il atterrit exactement où je voulais qu'il atterrisse. Mais la sensation n'est pas hautement dégueulasse, comme je m'y attendais : en réalité, mon genou a heurté la partie sensible chez un homme, mais couverte par le pantalon. Il n'est pas dénudé ?

Mon agresseur étouffe un cri, relâche mes poignets en tombant en arrière. Je ne cherche pas midi à quatorze heure : je retire le coussin qui bloquait ma respiration, remets ma culotte et frappe une nouvelle fois l'intrus - le coup atterrit dans sa mâchoire - jusqu'à temps qu'il tombe de mon lit, tout ceci sans cesser de hurler au secours.

- Emma ..., souffle-t-il dans un juron douloureux.

Lorsqu'il roule sur le sol, les joues rouges et poussant des grognements de douleur, mon cœur cesse de battre encore une fois.

Lui ?!

- Emma, qu'y a-t-il ?!

Kenna et Greer se précipitent dans ma chambre, deux gardes collés à leur basque. Ils remarquent en premier que je suis debout sur mon lit.Leurs yeux passent de mon visage baigné de larmes jusqu'au corps gémissant sur le sol. Leur sang ne fait qu'un tour. Les deux gardes hurlent aux renforts d'accourir tandis qu'ils se saisissent des bras de l'intrus, le traînant hors de la pièce.

« Pardonnez-moi, Votre Altesse. » Voilà ce qu'il rabâche, la voix coupée à cause de la douleur que je lui ai infligé en le frappant. Un psychopathe au grand cœur ? J'y crois pas !

Les filles, elles, se mettent à hurler d'effroi en se précipitant vers moi, en larmes. Elles secouent inutilement leurs bras, elles crient comme des malades mentales, et lorsque Aylee se joint à elles, elle a vite-fait d'assembler les pièces du puzzle.

Elle se plie en deux et fil dans la salle de bain pour y vomir.

Tétanisée, je dresse les paumes face à elles.

- N-Ne m'approchez pas !

- E-m-m-m-m-a...., sanglotent-elles en chœur.

- Ne bouge pas ! Reste où tu es, Kenna !

- Viens dans mes bras !, me supplie-t-elle, une expression indescriptible sur le visage.

- LAISSEZ-MOI !!!

Je prends ma tête entre mes mains et me remets à pleurer.

Je refuse qu'on me touche. Je refuse qu'on s'approche de moi !

Greer s'effondre sur le tapis, le visage entre les mains, tandis que Kenna tombe raide dans un canapé, en larmes. D'un seul coup, je crie, je hurle, je me roule en boule et frictionne mes bras comme pour essayer de me réchauffer, de me calmer, de me rassurer.

On peut dire que le pire n'est pas arrivé.

Mais dans cette histoire, le pire, c'est que j'ai déjà vécu le pire. Alors, ce qui vient de se passer ravive tous mes anciens souvenirs, et c'est exactement comme si mon agresseur était parvenu à ses fins.

Je m'écroule sur mon matelas, les yeux plissés par mes flots de larmes. Dans le couloir, à côté, la tension est à son comble. On entend les gardes qui ne cessent de faire des allers-retours en courant, et des domestiques femmes se succèdent à ma porte pour voir ce qui se passe, le visage décomposé par la terreur.

J'ignore tout le monde. J'enfonce mon visage dans mon oreiller, me serre fort dans mes propres bras et sanglote de honte et de peur tandis que les souvenirs, la douleur, les rires gras, l'odeur de bière, les sensations émergent les unes après les autres.

Je suis tellement submergée par une émotion - mais on n'a pas encore inventé le mot pour la décrire - que je n'en parlerais pas davantage.

J'essaie de comprendre comment moi, la Princesse royale du Quatrième Royaume, aie réussis à me faire agresser dans mon propre château sous les yeux de mes gardes inutiles. Comment l'intrus a-t-il réussi à s'infiltrer dans ma Tour ? Pourquoi n'était-il pas nu comme je m'y attendais ? Pourquoi semblait-il attendre quelque chose ?

Et surtout, pourquoi l'ai-je reconnus ?

Pourquoi suis-je condamnée à me remémorer l'expression de ses grands yeux verts jusqu'à la fin de mes jours ?

Pourquoi m'as-tu fais ça, Colin Everdeen ?

+++

Il était cinq heures du matin lorsque l'incident est survenu.

Je ne me suis pas rendormie. Ça vous étonne ?

Aylee a tellement pleuré et vomis ce soir qu'elle s'est endormie après quelques heures dans les bras de Greer, qui se balance dans le rocking chair au fond de la pièce, les yeux dans le vague, des larmes silencieuses déferlant sur ses joues. Kenna se réveille toutes les demi heures pour m'apporter des serviettes imbibées d'eau fraîches et de savon à la rose. Elle les posait au pied de mon lit et devait s'écarter de plusieurs pas avant que je n'accepte de m'en emparer. Je les appliquais sur mon front, mes bras, mes jambes. Longtemps plus tard, il m'a semblé plus judicieux de prendre une douche, ce que j'ai fais sans l'aide de personne - une première depuis mon arrivée ici.

Des règles se sont établies : ne pas me toucher, ne pas me fixer, éviter de déprimer devant moi. C'est trop insupportable. J'ai l'impression que le monde est une menace, que je ne suis plus ens écurité nulle part. Qu'on me veut du mal où que j'aille. Et je refuse de voir leurs grands yeux baignés de larmes de crocodile s'apitoyer sur mon sort, mais pensant en leur for intérieur : quelle chance qu'elle s'en soit sortie indemne !

C'est faux.

Je ne suis pas indemne. Depuis que j'ai grandis dans un orphelinat en pleurant chaque nuit pour que mes parents biologiques reviennent me chercher, je ne suis plus indemne.

Des coups à ma porte interrompent le fil de mes pensées. Kenna se lève en sursaut, la marque rouge des oreillers sur ses joues. Ce sont mes parents. Ma mère, trempée de larmes, accourent vers moi comme une demeurée, bras tendus. On se fige toutes, moi la première.

- Mon bébé !, couine-t-elle, et je ferme les yeux en plaquant mes mains sur mes oreilles.

Après quelques secondes de choc due à la proximité de la Reine, Kenna se ressaisit, bâcle une révérence et se redresse subitement en se plaçant face à ma génitrice, paumes en l'air.

- Majesté, non ! ... Euh, avec tout le respect que je vous dois...

- Elle refuse qu'on la touche, renchérit Greer, émergeant de son fauteuil, encore sonnée par son sommeil.

Ma mère se dresse sur la pointe des pieds en espérant me voir, pleurant à chaudes larmes. Brûlante de honte, je me cache derrière mes coussins, incapable de supporter son regard. A la surface de mon cerveau, une question s'impose avec un mal-être désarmant : et si elle venait à apprendre un jour que l'horreur d'un viol m'a déjà été infligé ?

Jamais. Je ne peux pas le concevoir. Elle ne s'en remettrait jamais, et je serais incapable de la regarder à nouveau dans les yeux après ça.

- T'a-t-il touché ?, largue mon père, d'un coup, la voix tremblante d'une rage folle.

Ils sont tous plus tendus que mes jointures. Je ferme encore plus fort mes yeux, à m'en blesser les paupières. Des images se bousculent... des images horribles. Ses doigts tièdes qui se sont infiltrés sous l'élastique de ma culotte, me l'ont retiré, m'ont relevé ma nuisette... Ses doigts dégueulasses, traîtres, malhonnêtes, pervers, psychopathes, sans aucune foi. J'ai l'impression que chaque centimètres de ma peau qui a été en contact avec la sienne est contaminée.

Je sanglote. Colin, tu m'as contaminée. Tu es un poison, un cancer. La peste noire. La pire chose qui me sois arrivée depuis mon arrivée ici. Tu es en train de me briser... encore...

- Emma !, me crie ma mère, tentant d'avancer. Emma !

- Laissez-la, je vous en prie !, les supplie Greer en leur montrant la porte.

- Écarte-toi, Greer ! Laisse-moi passer !

Ça y est, elle chiale littéralement. Mon père crie. Je prie pour mourir sur-le-champ.

- Elle a besoin de temps, Majestés, d'être seule ! Elle refuse qu'on s'approche d'elle. On ne peut même pas la regarder sans qu'elle se mette à pleurer.

Aylee, qui vient de se réveiller et qui est celle qui vient de parler, a raison. Même après m'être douchée - et pour la première fois, l'eau brûlante ne m'a aucunement dérangée - je me sens encore souillée, impure. La trahison de Colin m'a rappelée que je ne suis plus vierge depuis longtemps et que je ne le serais plus jamais.

Sanglots sur sanglots, je poursuis ma vie.

Suite à cette révélation concernant mon état moral, mes parents jettent les armes. Ma mère braille, crie, pleure et s'étouffe dans les bras de mon père, dont le regard sur moi est brûlant, rempli d'amour, de soutient mais de chagrin. Un instant, j'ose relever le nez.

Grands yeux tristes et vitreux reflétant tout le malheur du monde.

Je me replonge dans mon bain de larmes presque immédiatement.

Ils finissent cependant par me laisser en paix - vingt minutes plus tard - et Papa ne cesse de répéter qu'il repassera en personne toutes les deux heures. Kenna hoche la tête. Mes amies se remettent à respirer normalement dès qu'ils s'en vont, même si les sanglots de ma mère sont encore perceptible dehors.

Bon. La journée peut commencer. Pour elles, évidemment - là, j'ai juste envie de crever.

Les filles jouent les chiens de faïence en errant dans ma chambre, me demandant à plusieurs reprises si j'ai besoin de quoi que ce soit : eau, nourriture, serviettes humides ou mots rassurants. Elles me soutiennent le moral de loin, mais je fais clairement comprendre que j'ai besoin d'intimité. Une intimité ardente avec ma chère conscience futile et désormais muette. Les filles font appeler des domestiques, qui ramènent plusieurs plateaux garnis de bouffes dans ma chambre - transformée désormais en camping.

- Tenez-vous à ce que nous fassions un brin de ménage ?, demande une jeune servante à Aylee, les yeux remplis d'espoir.

La petite ne se laisse pas démonter par une fille de deux fois son âge.

- Oubliez cette chambre pour le reste de la journée, et faites passer le message.

Aylee a été si dure que la fille n'ose pas lui redemander. C'est Kenna qui balaye, visiblement, et Greer se démène afin d'ouvrir les grands rideaux, les fenêtres, afin d'aérer la pièce. La pièce où il a respiré. Je referme les yeux et tire les couettes jusqu'au dessus de ma tête.

- Comment vous vous sentez ?, glisse Greer tout en poursuivant sa tâche au bout de quelques minutes.

J'entends quelqu'un soupirer.

- Aussi mal que si ça avait été moi..., pépie Kenna.

L'envie de me redresser avec les yeux écarquillés me démange. Est-ce qu'elle pleure ?! Je ne l'ai jamais vu trahir ses émotions. Kenna est aussi forte qu'un chêne.

- Je... Je n'arrive pas à faire le point, à comprendre certaines choses. Il... (Elle reprend sa respiration. C'est clair, des larmes lui échappent.) Comment a-t-il... mais pourquoi...

- Rien n'est logique dans cette affaire, chuchote Greer, emprise elle-même à un chagrin immense.

Les entendre sangloter me donne mal au ventre. Je me roule en boule sur mon matelas et pleure silencieusement, mais écoutant toujours leur conversation.

- Comment est-ce possible ?, commence Aylee d'une voix dénuée de sens, aussi émue que les autres.

On entend quelqu'un émettre un gros sanglot, et quelqu'un d'autre renifler dans un mouchoir.

- Où étaient les gardes chargés de défendre sa chambre ?

- Tu ne les as pas vu, hier soir ? Ils gisaient tous sur le sol, renifle Greer, dégoûtée. Il y avait du sable rose sur leur vêtement, ce qui est responsable de leur évanouissement.

De la poussière de troll. Je le sais car j'en ai déjà vu. Lors de mon premier voyage à Narnia, j'ai atterris dans la cave d'une prison célèbre du Quatrième Royaume : le Mémorial de Blanche-Neige. Je me suis baladée dans les couloirs lugubres de cet ancien château abandonné et suis tombée sur la salle de gardes, où tous les hommes étaient avachis sur les tables, la même poussière rose fushia sur le corps. Caleb m'a plus tard expliqué ce qu'elle était.

- C'est dramatique, geigne Kenna. Épouvantable, scandaleux... Colin Everdeen est une ordure d'avoir fait ça.

- Seigneur ! (L'exclamation de Greer me fait sursauter.) Prim !

- Prim !, s'étranglent les deux autres, choquée.

Moi-même, je me pétrifie de stupeur. Prim, oui, Prim ! La petite Primrose Everdeen aux cheveux dorés et yeux turquoises est belle et bien la sœur cadette de ce traître. Les questions qui se bousculent dans ma tête émergent des lèvres de Kenna :

- Comment réagira-t-elle lorsqu'elle apprendra la nouvelle ? Et si les gardes lui formulaient un interrogatoire ? C'est sa sœur, tout de même !

- Elle ne peut pas être complice d'un tel acte !, siffle Greer, horrifiée.

- Je ne dis pas ça, mais imagine qu'ils lui posent des questions sur le comportement de son frère !

- La Reine lui épargnera cette épreuve. Déjà qu'elle semblait tellement adorer Emma, hier soir... ça lui suffira amplement comme choc. Inutile de lui ajouter que c'est son aîné le responsable.

- Elle ne le reconnaîtrait plus, renchérit Aylee. Comme moi, je ne le reconnais pas. Ce n'est pas le Colin que Lola nous a présenté il y a deux ans.

Deux ans ? Leur histoire tient la route.

Je crois qu'il vient de tout gâcher.

Au bout de longues secondes silencieuses, la tension devient presque palpable. Je commence à me demander ce qui se passe. Personne ne bouge, ne parle... L'une d'entre elle vient de faire un arrêt cardiaque ?

- Kenna ?, s'inquiète Greer, confuse.

Aussitôt, elle reprend vie.

- Aylee, va immédiatement retrouver la Reine ! Personne ne doit savoir ce qui s'est passé !

Nouveau silence, plus court que le premier.

- Pourquoi tu..., commence-t-elle, toujours aussi dépitée et inquiète.

- Réfléchissez une seconde ! Le palais grouille d'invités surexcités par la soirée d'hier qui ont hâte de la revoir... des Princes qui n'ont comme souvenir d'Emma que sa joie de vivre et sa beauté parfaite. S'ils venaient à apprendre l'existence de ce triste incident, ils vont mettre en doute sa vertu !

- Et si elle n'est plus vierge, elle ne pourra jamais épouser qui que ce soit de sang royal, termine Greer à sa place, sombre et glaciale.

Cette aggravation de la situation me fait froid dans le dos. En plus d'être victime d'une tentative de viol qui afflue à ma triste mémoire les souvenirs passés d'une même rencontre, j'ai en plus de ça les petits problèmes qu'impliquent ma position de Princesse. Ça me donne pas envie de sortir de mon lit. Ça me donne... envie de mourir.

- La famille royale du Quatrième Royaume serait détruite, poursuit Kenna, toujours aussi lugubre. Elle est la dernière de sa lignée. Vous imaginez les conséquences ?

- Même nos chances de s'élever à la Cour seraient réduites à néant, s'effondre Aylee.

Elle est complètement bouleversée. Retournée, dépitée, dramatique, paniquée, épouvantée, bref, tout ce que vous voulez. Elles sont toutes emprises à des émotions aussi divergentes que les miennes : angoisse, tristesse, appréhension, désespoir. Au moins, cette prise de conscience laisse à nouveau ma chambre dans un sombre silence, me laissant moi-même le temps de reprendre mes esprits, de faire le tri dans mes idées. Si elles se retrouvent en mauvaise position sociale à cause de cette histoire, ce sera ma faute. Je suis Princesse, nom d'un chien ! Il faut que je me ressaisisse...

Il le faut.

Mais c'est si dur...

Je ferme les yeux et pince mes lèvres, m'incitant au calme. Tu ne dois pas pleurer, ça non ! Je suis forte. J'ai survécu à cette même épreuve à mes douze ans : j'en ai seize et demi. Je suis assez forte. Tout ça, c'est du déjà vu. Rien de bien grave. Rien d'alarmant... Allez, cessons de réfléchir. Ressaisis-toi, Em.

- Cessez de parler.

Alors que nous étions ancrées dans le calme le plus total, une cinquième personne s'infiltre dans la pièce, refermant derrière elle la porte de ma chambre.

- Vous ne savez pas ce qu'il s'est passé, vous avez tout faux.

Cette voix sûre d'elle... Cette persévérance... Cette détermination...

Elle est certaine de connaître plus de détails que moi ? Moi, qui aie vécue la chose ? Moi qui aie vue l'agresseur ? Elle est réellement certaine de savoir ce qui s'est passé il y a quelques heures ?

T'es sûre de ça, Lola ?

- Si t'es si sûre de toi, raconte-moi, ordonne-je, acide, venimeuse, glaciale.

Violée.

C'est ce que je suis. Dans tous les sens du terme.

+++

- Je viens de sortir de la Salle de Réception... Tes parents viennent d'annoncer que tu es tombée malade. Les invités t'attendaient.

- Que sais-tu de l'histoire ?

Me voir ainsi reprendre vie est un choc pour toutes mes dames d'honneur. Même Lola ne sait plus où se mettre, elle a l'air intimidée par mon réveil crépitant. Ou alors elles ne m'ont tout bonnement jamais vu en colère.

Ce que je ne suis absolument pas.

- Seulement ce qu'il m'a dit, renifle-t-elle, le nez bas.

- Tu l'as vu ?

- J'ai pu brièvement lui parler. Ils l'ont mis au cachot il y a deux heures. J'ai payé un garde pour qu'il nous laisse converser en tête-à-tête.

Elle semble chercher ses mots. Puis, aussi futilement qu'un clignement des yeux, elle relève ses prunelles bleus emplies de tristesse vers les miennes.

- Colin est un garçon bien. Il n'est pas dangereux !, essaie-t-elle de me persuader, la voix suppliante.

- Que t'a-t-il dit ? Qu'a-t-il bien pu trouver pour sa défense ?

- Qu'il avait été forcé. Il n'a pas voulut me dire par qui, il avait trop peur... Mais il a dit que c'était une personne très puissante qui avait manigancée cela et qu'il n'avait pas le choix.

- Tu penses qu'il dit la vérité ?, me demande craintivement Aylee.

Je me suis calmée. Je ne suis plus aussi enflammée qu'il y a quelques minutes. Pour la simple raison que... tout est possible. Et que, en mon for intérieur, j'étais garantis d'avance que ça ne pouvait pas être Colin le coupable. Pas de son plein gré. La première fois qu eje l'ai vu, il paraissait si épanouit, heureux... amoureux, aussi. Il aime Lola, et ça se voyait. Bref, un garçon poli et serviable, rien à voir avec la personne réservée et effrayée que j'ai rencontré lors de la fête d'hier soir. J'avais aussitôt remarqué son absence de gaieté. Maintenant, tout semble plus claire.

Je me redresse doucement sur mon matelas. Elles me regardent avec les yeux remplis d'eau et de petits sourires sur les lèvres, rassurantes.

- Il avait l'air surpris que je puisse me défendre, avoue-je dans un chuchotement, les yeux dans le vague. Et même que je me réveille. Alors qu'il s'était jeté sur moi...

Je me rappelle de ses grandes prunelles vertes réellement étonnées de me voir éveillée. Comment... pourquoi ne s'y attendait-il pas ? Je dormais simplement !

Ou... Attendez...

Lors de la fête... Qu'était-il venu faire, au juste ? Lorsqu'il s'est approché de moi ?

- Le vin !, m'exclame-je, frappant une fois dans mes mains. Lorsque tu nous observais hier soir, Lola, il venait de porter un toast en mon honneur ! Il m'avait proposé une coupe de vin... que je n'avais pas bu.

- Il devait y avoir des somnifères dedans, comprend Greer, logique.

- Et je crois en ta version, celle qui suppose qu'il a été forcé. Pendant qu'il me... me...

Je perds mes mots, me mets à balbutier. Quatre paires d'yeux choqués me dévisagent, et des larmes s'agglutinent à mes yeux. Aussitôt, elles se rappellent des règles et détournent leurs regards - c'est psychologique, cherchez pas. Je les en remercie intérieurement en poursuivant mes explications.

- A-avant que je puisse me défendre, il ne cessait de répéter « Pardonnez-moi, Votre Altesse ». Il ne s'en serait pas donné la peine si ça avait été volontaire.

Tout à coup, je me sens submergée par la vérité qui suinte de mes paroles. Il me demandait pardon. Il semblait perturbé, mais m'a tendu un verre de vin. Il avait l'air surpris que je me défende.

Oui, tout est clair, désormais.

Je suis en tout point la cause d'une théorie du complot visant à détruire ma dignité, ma réputation et ma vertu. Fin d'un chapitre, mais début d'une longue enquête, j'en ai peur.

_____________________________________

Alooooors ?? Vous en pensez quoi ??

* se camoufle sous des tonnes de coussins *

Je me demande combien vous serez à me détester à partir de maintenant... Et dire que ce n'est rien comparé à ce qui vous attend dans le Tome 4 --'

Oui, mes chéries, car il y aura un Tome 4 !!!

(Je fais exprès de dire ça pour qu'elles soient trop contentes et qu'elles oublient ce que je viens de faire subir à Emma, tu vois ? xD )

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