extrait du journal de Lina

17 kaptos 2996, calendrier azilien, 21 mai 2014, calendrier terrestre.

Je ne sais pas pourquoi je m'acharne à convertir les dates dans les deux univers où j'ai vécu. Qu'est-ce que ça apporte aux autres de lire des dates qu'ils ne comprendront même pas ? En plus, je suis la seule à tenir ce journal, et donc à le lire. Enfin pour le moment, vu ce que je prépare. J'imagine que lorsque tu tomberas sur ces mots, tu auras d'abord la tentation de refermer ce journal mais écoute moi, d'abord, Baku : Ce n'est pas la peine de te sentir coupable, idiot. Je veux que tu lises cette page. C'est très mélodramatique comme départ mais j'ai peur que Mairù se doute de quelque chose si je change mes habitudes d'écriture, et tu te doutes bien que je ne le veux pas dans mes pattes.

Comme tu le sais sans doute vu que je me plains souvent à ton égard, la vie dans la confrérie de voyageurs Asaris Magitaria n'est pas dénuée de charme, même pour moi. On y a des amis, des souffre-douleur, des anecdotes, des intrigues, quelques frappadingues qui me suivent partout, mais bon, ça, ça ne change pas de d'habitude. C'est juste beaucoup plus joyeux que sur Terre. Ah là là, rien qu'à écrire ces mots je doute déjà... Mais je doute pouvoir vraiment changer d'avis quant à mes prochains actes. Je crois que j'en ai d'ailleurs vraiment besoin.

Alors voilà, pour les explications basiques, même si tu les connais. Aujourd'hui, une gamine d'environ seize ans est arrivée à la confrérie, accompagnée d'une fille de dix-sept. Enfin, selon mon estimation des âges, mais peu importe. Elles se sont présentées sous les noms de Kami et Phoebe Kuronæris. Le même nom de famille que moi. J'étais déjà très choquée, mais le pire, c'est lorsqu'Asura nous a appelés et rassemblés, pour une information qui avait l'air d'être un genre d'histoire de famille.

Évidemment, je me suis posée des questions. J'avais déjà une vague idée de ma famille maternelle, mais la paternelle restait un mystère pour moi. Je croyais mon père mort jusqu'à hier. Mais les autres ont mis leur grain de sel et Asura a décidé de me révéler que mon abruti de père était toujours en vie. Quelque part. Et que vraisemblablement, Makhai, Kami et Phoebe, et même le petit Niall, étaient mes demi-frères et sœurs de par son sang. Je te laisse imaginer le choc.

J'ai essayé de fait semblant de rien pour ne pas choquer nos deux nouvelles arrivantes, qui en plus avaient l'air de s'en douter, mais j'ai bien senti à quel point la nouvelle était hallucinante, y compris pour Makhai et Niall. D'ailleurs, je n'ai pas faire réussi à faire semblant bien longtemps. Lorsque j'ai entendu mes.... Frères et soeurs se parler comme si tout allait bien, je crois que j'ai un peu craqué. Tout n'allait pas bien, nom du Créateur ! Je venais de me découvrir une famille et pire encore que ladite famille était à côté de moi depuis trois ans ! Pourquoi me l'avoir caché ?

Il m'a fallu pas mal réfléchir à la question, d'ailleurs, tu m'y as aidé un peu. Je ne te remercierai jamais assez de ta présence, mais ça, je pense que tu t'en doutes, je te l'ai suffisamment dit. Mais je ne me sens plus bien ici, et je n'ai pas envie de faire des efforts pour deux étrangères et des gens qui les acceptent sans condition. Parce que moi, je n'arrive qu'à penser à ce que je vais poser moi, comme conditions. Bonjour l'air égoïste que je vais me payer, même si tu sais très bien que je m'en fous de mon image. Ce qui me préoccupe plus, c'est de rester à l'écart de vous tous, mes amis, à cause de ma façon de prendre la chose. Du coup, j'ai pris une décision assez importante.

Je ne dois pas rester là. Le fait que ma confrérie en sache plus que moi sur ma propre ascendance est déjà assez rebutant, mais si en plus on ne me prévient que sur le vif que deux de mes meilleurs amis sont en fait mes frères... J'ai besoin de m'éloigner un peu, de faire le point sur ma vie, sur mes relations avec vous, et sur moi. De toute façon, je pense que nouvelle ou pas, ça me fera du bien de me remettre un peu en question, loin de ceux qui diront que je n'en ai pas besoin, ou de ceux qui feront en sorte de me mettre la pression. Voulu ou pas, d'ailleurs.

Tu seras probablement le premier à trouver ces mots, et la fenêtre ouverte. Je ne compte pas partir par la grande porte. (D'ailleurs, si tu pouvais la refermer... Merci chou.) Tout le monde me retiendrait, même si par chance, Mairù sera loin demain lorsque je partirai. Mais je voulais quand même te faire mes adieux de manière correcte et mon journal est la seule manière de le faire. Ne lis pas le reste, tu serais gentil. De toute façon, je le saurai très vite à mon retour. Parce que je compte rentrer. Je te le promets.

Sur le chemin, je croiserai peut-être mon père, et à ce moment là je lui dirai le fond de ma pensée.

D'ici là, prends bien soin de toi, okay ?

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