VII.

« Il est mort ? fit Welshie, incrédule. Notre père est mort ? Ce n'est pas possible ! Qui l'aurait tué ?

-Faites venir un serviteur », ordonna Volfy. 

Un soldat saisit le premier qui l'approchait et le poussa vers le cadet des princes.

« Monsieur, fit le servant, respectueux. Que voulez-vous que je fasse ?

-Goûtez ce plat de brochettes. »

Il prit donc une fourchette et saisit un petit morceau de viande. Dès qu'il avala, son visage prit une teinte verdâtre et il s'écroula.

« Du poison, déclara Volfy. Quelqu'un a empoisonné sa nourriture. Il a été assassiné. Mes amis ! Le roi a été tué ! Nous devons retrouver ce criminel. Soldats ! Je prends temporairement le commandement. Enfin, si tu le veux bien, Welshie. » 

L'intéressé fut pris de court. Il sursauta, et répondit, sans vraiment réfléchir.

« Je te le permets. 

-Très bien. Bon, tous les soldats devront mener l'enquête pour retrouver l'assassin. Déployez absolument toutes les unités. Allez ! cria Volfy. Bougez-vous ! Le tueur de mon père doit être retrouver. »

Tous les militaires partirent aussitôt en courant. Les autres invités, qui n'étaient que des nobles venant des riches quartiers de Reptipolis, ne surent pas vraiment quoi faire. Ils réunirent juste leurs affaires et s'en allèrent sans rien dire.

Pendant ce temps là, les soldats arpentèrent chaque recoin du palais royal. Puis, Volfy organisa un test de dépistage pour fouiller absolument tous les invités. Les nobles furent ramenés de force, et même les militaires eurent droit à une fouille.

Welshie fut étonné lorsqu'un soldat vint le chercher pour lui faire subir le test à son tour.

Le soldat commença par inspecter ses poches, puis détacha une à une les pièces noires de son armure ouvragée.

« Enlevez vos bottes, Commandant Welshie.

-Sérieusement ?! Si j'étais un criminel, je n'irais aucunement cacher du poison dans mes chaussures !

-Je vous demande d'enlever vos bottes. N'essayez pas de me dissuader, cela vous rend encore plus suspect. » 

A contrecoeur, Welshie défit les sangles de ses bottes. Il retira la première, puis la deuxième.

« Voilà ! Vous êtes content, soldat ?

-Vos chaussettes, Commandant. »

Welshie tira, agacé, sur la laine de ses chaussettes. Mais, alors qu'il enlevait la gauche, on entendit un faible bruissement.

« Commandant, ce bruit est suspect, fit le soldat. Extrêmement suspect. Je vais inspecter plus en détail cette chaussette. »

Le soldat s'empara du vêtement, et le retourna. Un sachet en papier kraft y était cousu. Il en versa le contenu sur sa main. C'était une fine poudre verte.

« Du venin en poudre, Commandant. Votre chaussette contenait du venin en poudre. Une hémotoxine, la plus létale de tout le pays d'Osko. Il semblerait que vous soyez le criminel, Commandant Welshie. De plus, votre refus lorsque j'ai voulu fouiller vos bottes est significatif. Vous sembliez avoir quelque chose à cacher, et vous aviez réellement, quelque chose, à cacher.

-Bon, j'avoue, fit Welshie. J'ai bien caché mon jeu, hein ? J'ai joué le rôle du prince faible, j'ai pris mes jambes à mon cou lorsque le danger se présentait à moi pour que vous me preniez pour un lâche. J'ai fait exprès d'avoir des résultats moyens aux entraînements pour mieux agir dans l'ombre. Vous vous êtes trompés. Ce n'est pas du venin en poudre. C'est un mélange bien plus toxique, avec entre autres, du venin, de la digitale, de la belladone, ainsi que certaines moisissures des marais. Spécialement créé pour tuer instantanément. Cependant, j'espérais faire un plus grand massacre, au banquet. Je ne pensais pas qu'il n'y avait que père qui allait en manger.

-Monsieur Volfy ! Venez ! hurla le soldat. Nous avons retrouvé l'assassin ! Il s'agit de votre frère ! »

Pour couper court aux protestations du soldat, Welshie sortit une dague et l'égorgea. Il s'écroula dans des gargouillements sanguinolents.

Volfy arriva, l'arme au poing.

« Volfy ! s'exclama Welshie en tendant les bras, la main droite maculée de sang. Je t'attendais. Si tu voulais bien venir dans ma chambre, j'ai deux trois choses à te dire... »

Il partit vers les appartements de Volfy sans attendre sa réponse. Il savait que son frère allait le suivre. Il en était sûr. Il entendit les claquements des bottes de son cadet, qui lui emboîta le pas. Une fois arrivé, il entra et referma en claquant la porte, comme Volfy l'avait tant de fois fait pour lui exposer un de ses plans géniaux. Mais c'était fini, maintenant. Car aujourd'hui, il allait tuer celui qui l'avait toujours surpassé. Mais avant, il avait quelque chose à dire.

« Volfy. J'ai quelque chose à te dire.

-Quoi ? rétorqua ce dernier. Mis à part le fait que tu aie tué Père, je ne vois pas ce que tu pourrais me révéler.

-L'identité de nos vrais parents.

-Comment ça ? Tu la connais ?

-Bien sûr que oui, répliqua Welshie. Notre mère était la soeur du prince de Callandia. Tu comprends ce que cela signifie ? Nous avons deux héritages. A présent que notre père est mort, nous possédons Reptipolis, mais nous avons aussi le droit de nous emparer du reste d'Osko. Tout Osko. Absolument tout. Nous pouvons devenir les rois du monde ! 

-Notre mère est princesse ? s'étrangla Volfy. Donc la princesse, d'après les récits que j'ai entendus concernant notre mère biologique, est morte dans le Marais des Arbres Morts ?

-Effectivement. Mais personne à Callandia n'a jamais su ce qui lui était arrivé. Ils ont cru qu'elle s'était enfuie, ricana Welshie. Volfy ! Arrête de changer de sujet ! Je sais très bien qu'il n'y a qu'une chose que tu souhaites, et c'est la même que moi. Devenir roi de Reptipolis. Et là, grâce à nos origines, on peut avoir encore plus ! On pourrait devenir rois à deux ! Scellons une alliance.

-J'ai du mal à croire le type qui vient de tuer notre père il y a quelques heures, fit Volfy, dubitatif. Tu as révélé une nature de tueur sanguinaire, Welshie. Je croyais que mon ambition m'aveuglait, mais en fait je me rends compte que tu es pire que moi. Mais une petite voix dans ma tête me dit que peu importe nos griefs, je devrais te faire confiance. J'accepte. »

Le prince tendit la main. Welshie la prit, puis eut un rictus.

« Eh bien, la voix dans ta tête avait tort. »

Il repoussa la main de son frère d'une pichenette, puis dégaina son épée et lui planta dans le coeur.

Et voilà !! Un chapitre riche en rebondissements, j'espère que vous ne vous attendiez pas à une fin comme ça ! Eh bien, j'ai le regret de vous annoncer que ce n'est pas complètement fini. Un épilogue sortira demain, pour montrer un peu comment Welshie va s'organiser pour la suite.

Mettez un petit like si vous avez apprécié, et dites moi dans les commentaires à quelle fin vous vous attendiez : )

Je ne ferai pas de pub pour mon autre livre, pour ne pas gâcher cet instant magique de "presque fin".

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