Chapitre 1: Je pète la mâchoire à quelqu'un
"J'ai entendu dire que Noelle et toi, ça n'a pas trop marché."
"Pute de vierge", me murmurais-je, m'adossant au fauteuil autant qu'il me l'autorisait. Je ne savais pas comment répondre. Kris n'a pas été ici depuis plus d'un an, et ça ne fait même pas 24 heures que Noelle m'a averti. Merde, ça ne fais même pas à peine quelques heures qu'elle m'a averti. Et c'était trop une poule mouillée pour en parler sur internet.
Donc qui a passé la nouvelle?
"Comment tu sais ça?" j'écrivais en retour à Kris, menaçant de casser les touches de mon pauvre clavier en écrivant.
"Ta ville a à peine 20 habitants. Les mots se transmettent. Et encore, vous êtes le seul couple de lesbiennes. Les gens gardent un oeil sur vous." Il y eut une pause, puis il continue d'écrire. "Ou est-elle vraiment lesbienne? J'ai entendu dire qu'elle est tombée enceinte."
Oh, que les dieux bénissent ma patience et le fait que je ne brises pas mon clavier en deux. "On appelle ça la bisexualité, Kris. Tu devrais le savoir mieux que tous." Noelle a pu être une pute malhonnête, mais je n'insulterai pas son orientation. Ce ne serait pas juste.
"Je sais. Mais c'est juste ce que les posts laissaient croire."
"Pourquoi je peux rien voir?"
"Des comptes privés. Tu penses que les gens vont te laisser voir leurs secrets les plus profonds? Ils ont tous toujours peur de toi, même après le bac."
C'était un miracle que j'ai passé le bac, avec tous les zéros et mes convocations presque quotidiennes avec la principale, mais malgré tout je l'ai passé, avec Kris et Noelle. Kris est allé à l'université de son frère, alors que Noelle est restée avec moi pour travailler et économiser de l'argent.
Bien sûr, ça voulait dire avoir une affaire secrète avec un autre monstre qui est juste resté pour Noelle, qui l'a menée à tomber enceinte, et à devoir me le dire.
Une ville remplie de connards jusqu'au bords.
"Tu devrais vraiment venir à l'université," envoya enfin Kris. "Sors de la petite ville pour une fois. Fais toi des amis. Et de toute façon, tu pourra trainer avec moi."
"Nan. J'ai à peine passé le bac. D'autant plus, je sais pas quelle filière prendre. C'est pas comme si Violence et Alcoolisme était une filière."
"Tu peux suivre des cours jusqu'à ce que tu te décides."
Je pouffe de rire. "Nan. Il vaut mieux que je m'occupes de moi avant de m'occuper de ça. De toute façon, je n'en ai pas besoin. Catti est une bonne colocataire. Elle est silencieuse et s'occupe de ses oignons." Je soupire, et me craque les doigts. "Je veux pas rendre ça bizarre, mais tu me manques. Ca serait cool de boire un coup ensemble. J'ai besoin de trainer avec un pote."
Kris était silencieux pendant un moment, il l'était d'habitude, mais là c'était presque étouffant, même si cette conversation était en ligne. Après un moment bref, il répondit "Idem".
"En fait, je vais faire un tour chez QC. J'vais péter mon clavier si je ne me calmes pas."
"Ok."
J'éteins mon ordinateur, prends mon manteau et me dirige dehors.
C'était le début de l'hiver, du givre recouvrait le sol ainsi que des feuilles. Mon odorat remarqua le scent de la neige coincé dans les airs. Je mets mes mains dans mes poches en recherche d'une cigarette, pour essayer de me réchauffer. Une pensée traversa mon esprit l'espace d'une seconde: Je me demandes si je peux invoquer des cigarettes comme ma hache dans le Dark World.
Même s'il faisait noir dehors, les rues débordaient de vie, les gens mettaient des guirlandes et décoraient leurs jardins. Occasionnellement, leurs yeux rencontrèrent les miens, mais ils se retournaient et faisaient semblant de ne pas m'avoir remarqué.
J'avais l'habitude.
Je leur envoie de la fumée.
Seulement une personne, Monster Kid, qui n'avait toujours pas l'âge de passer son bac, cria de son arbre "Tu va avoir le cancer du poumon!"
"Tant mieux," disais-je, balançant ma cigarette dans sa poubelle.
"Hé!"
Je l'ignore et continue vers QC. De la neige se mettait à tomber aussitôt que j'ouvrit la porte.
Catti m'accueillait du mieux qu'elle pouvait de son téléphone. "Susie," disait-elle sans me regarder.
"Quoi, tu reconnais mes pas?"
"Ouai."
je m'assieds au bar et demande un Jack and Coke, sans doute parce que c'était gratuit à cause du fait que je vive avec Catti, mais aussi parce que Jack Daniels était mon seul ami, la seule personne qui pouvait soigner un coeur brisé. Mais là, la porte de QC s'ouvrait de nouveau.
Noelle et son nouveau mec.
Noelle avait sa jaquette de sport.
"Tu peux me resservir un verre?" disais-je au barman, qui arrêta de mesurer la quantité de Jack et à la place me vida la bouteille dans le verre.
"Je suis de ton coté," me murmurai-t-il, "tu ne devras pas payer pour le reste."
Je hochais la tête pour le remercier et vida mon verre, et me racle la gorge quand elle commençait à brûler. Il y avait sans aucun doute plus de Jack que de Coca. Ma tolérance à l'alcool n'était pas la meilleure au monde, donc les effets m'atteignaient vite, et c'est exactement ce dont j'avais besoin.
Le mec s'assied à coté de moi. "Bonsoir."
"Hmm," répondais-je rapidement, "Noelle n'était pas enceinte?"
"Je suis juste là pour les frites," disait-elle rapidement.
"Tu rêves pas d'être la personne à tenir ses cheveux en arrière pendant qu'elle vomit? Être enceinte, c'est dur." me disait-il.
"Je l'ai déjà fait," disais-je. "On vivait ensemble. On vivait ensemble pendant plus de trois ans."
"Je paries que ton cul orphelin adorait ça. Vivre dans une baraque sympa à la place des merdes dans lesquelles tu vivais avant."
"S'il vous plait-" j'entendais Noelle commencer. On aurait dit qu'elle allait pleurer, j'avais vraiment pas envie de voir ça.
"C'était pas par la baraque. Je voulais juste l'aider."
"Mais c'est pas ce que t'as fait, pas vrai?" Je le sentais me toucher avec de la fausse-assurance, et mon sang se mettait à bouillir.
"Ne. Me. Touches. Pas." lui avertissais-je.
Le barman faisait glisser un verre de mon coté, et je vidais le verre. Ma vision devenait floue, ainsi que mon jugement juste (ou manque de).
"Ou quoi, Susie? Tu vas me prouver comment tu la battais?"
"Je ne lui ai jamais touché un cheveu," grognais-je. Je tentais de me souvenir de ce que ma psychologue m'a dit: Prends une grande inspiration et compte jusqu'à 10.
"t'es sûre? Je me souviens d'avoir vu des bleus."
Un.
"C-c'est pas ce que tu crois..." pleura Noelle.
Deux.
"T'es sûre, Ellie?"
Je pouvais la pression de son sang de là où je me tenais. Elle détestait être appelée Ellie.
Trois.
"Elle semblait toujours te faire du mal, t'sais. Quand tu venais me voir après en avoir fini avec elle."
J'emmerde les nombres.
"Ecoute moi, petite sous-merde." aboyais-je vulgairement, balançant mon tabouret en arrière et attrapant le petit ami de Noelle par le col débile de son jersey débile. "Si tu fermes pas ta grande gueule, je vais te la fermer à coups de poing."
J'entendais Noelle pleurer de plus belle. "Susie-"
Je l'observe au dessus de l'épaule du connard. "Ne m'appelles pas 'Susie' espèce de traître!"
Je l'ai dit bien plus fort que je ne le voulais. La musique s'arrêta, et tout le monde m'observa.
Je m'en bats les reins.
Je lui mets une grande patate dans la mâchoire, comme promis.
Il y avait un crac violent, une douleur familière dans mon poing, et le giclement de sang dans le bar et sur sa fourrure.
J'entendais quelqu'un composer un numéro.
Je m'en fichais au plus hait point.
Même avec tous les pleurs de Noelle.
Même avec tous le bruit que fait la foule autour de nous.
Même avec le bruit des sirènes en approche.
"J'croyais que t'étais un putain d'athlète, comme Noelle, hein?" lui crachais-je. "Quoi, tu te défends pas? Tu vas juste piquer des meufs à la place?"
Il tenta de m'adresser la parole, mais tout ce qui sortit était du sang.
Je lui mis un coup de pied dans les côtes, je remercie mes bottes de sécurité et le métal des semelles pour me protéger de l'impacte.
Je n'aimais pas me battre dans des combats injustes.
Mais rien n'est juste dans la guerre de l'amour.
"TU JOUES JE JEU DU CONNARD!" je ne peut m'empêcher de crier, "TU NE FINIS MÊME PAS UNE BAGARRE QUE TU AS COMMENCE!
On aurait dit qu'il allait parler, mais avant que je ne pus voir si c'était le cas, je me fais plaquer au sol, ce qui me vida de mon air. Un genou me tenait en place tandis que j'entends les clics qu'un talkie-walkie tandis qu'une femme énumère des numéros.
Les flics.
A un certain point dans ma carrière de délinquant juvénile (jusqu'à mon bac qui m'a rendu criminelle normale), j'ai essayé de mémoriser les codes pour savoir si j'étais mise dans de salles draps ou pas (et généralement, c'était le cas). Finalement, j'ai décidé qu'ils les disent juste pour avoir l'air importants.
Je haïssait les flics.
Je sentais les menottes que trop familières sur mes poignets, tandis que la femme qui me tenait me redressa.
Je me retourne légèrement.
Je l'ai vu plusieurs fois, et j'ai tout fait pour l'éviter à tout prix.
Undyne, chef de la police.
Je sentais la chaleur me monter aux joues, mais je ne savais pas trop pourquoi. Je détestais les flics, et je détestais encore plus me faire menotter. Mais pour une raison ou une autre, la manière dont Undyne me tenait força mon coeur à faire une chose bien étrange.
Nan, c'est probablement le Jack.
"Allez, punk, j'te tire d'ici," me disait-elle, et m'escorta, me jetant dans l'arrière de la voiture.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top