Chapitre VIIILa maison de Shirou
Anaïs
Je rentre dans la classe calmement. J'ai comme un mauvais pressentiment. Je le sens. Beaucoup trop. Beaucoup trop. Beaucoup trop. Je cache mon malaise pendant une grosse partie de la journée mais dans l'après-midi, ce que je craignais est arrivé.
Je suis en train de travailler et j'entends des bruits de pas se rapprocher. Pourtant, à part le prof, tout le monde est assis. Je lève discrètement la tête et vois un homme habillé tout en rouge se rapprocher de moi. En temps normal, tout le monde l'aurait vu. Pourtant, personne n'est capable de le voir. La raison ? Tout simple : je ne suis pas censée pouvoir le voir, normalement. Vous avez compris... ? Et oui... cet homme... n'est autre qu'un Servant. Pour être plus précis... C'est Archer. Le Servant de Rin. Je tremble. Je tente d'éviter son regard à tout prix.
- Je le savais. Tu me vois, n'est-ce pas ? , me fait-il.
Je ne réponds rien. Un tremblement me parcourt mon corps. Il faut que je fasse comme s'il n'existait pas...
- Ne fais pas l'innocente. Je sais très bien que tu me vois et m'entends. Je n'ai pas beaucoup de temps, alors tu vas gentiment répondre à mes questions...
Il se rapproche dangereusement de moi.
- Qui es-tu ? Tu as intérêt à bien me répondre, sinon, je n'hésiterai pas à te tuer. Maintenant.
Un gros frisson parcourt encore mon corps. Je tremble. Énormément. J'ai peur.
- Anaïs... ? Qu'est-ce qu'il y a ? Quelque chose ne va pas ? , me fait Shirou d'un seul coup, me sortant de mon effroi.
Je me tourne vers lui et tente de sourire mais il comprend tout de suite que je fais la comédie.
- Attends, je vais t'accompagner de...
- Non. C'est bon. Je... Je vais y aller... toute seule... , le coupe-je.
Je demande au prof si je peux sortir et tout le monde me regarde sortir le cœur serré. Ils pensent tous que j'ai du mal à me réhabituer à la vie de tout les jours et que par moment, des souvenirs juste avant que je ne tombe dans le coma refont surface. C'est vrai. C'est vrai, mais... C'est pas ça. Pas cette fois.
Une fois sortie calmement de la salle, je ferme la porte calmement et marche doucement vers les toilettes. Après avoir fait un bon dix pas, sentant qu'Archer me suivait toujours, je me mets à courir. Il le sait très bien que je le vois, et il sait très bien aussi que je suis sortie à cause de lui. J'arrive très rapidement dans les toilettes. J'ai envi de dégueuler. Pile au moment où je me retrouve devant un des miroirs, Archer met sa dague contre ma gorge, m'obligeant à m'arrêter.
- Tu ne m'échapperas pas. Dommage pour toi. Tu me sembles assez faible, aujourd'hui... Peut-être parce que tu t'es couchée tard plusieurs jours à la suite, non ? Ou bien... parce que tu dois fournir en mana ton Servant ? , me demande-t-il, avec une froideur incroyable.
Qu.. Quoi ?! Comment il sait que j'ai un Servant ?! Non... Calme-toi... C'est vrai qu'il pense que je suis la Master d'un des sept Servants... C'est tout à fait normal qu'il pense ça. Mais d'ailleurs, il a raison... Comment Gilgamesh fait pour survivre ? Peut être qu'il peut vivre seul, mais... Il doit sans doute utiliser un peu de ma magie... Mais attends, j'en ai, moi, de la magie ?! J'ai du mana dans mon corps ?! Mais oui, évidemment... Même les cadavres en ont... Mais est-ce que Gilgamesh en a assez, au moins... ?
- Alors ? Vas-tu répondre à ma question de tout à l'heure ?!
Il sert encore plus sa dague vers moi. Pour éviter de me retrouver avec ma tête tranchée, je recule le plus que je peux avant de me retrouver contre le torse d'Archer. Je vois sa tête énervée dans le miroir. Je souris, à son étonnement.
- Tu ne me tueras pas. Je le sais très bien. , fais-je, tentant de rester calme. Ton Master ne sera pas content d'apprendre ça, non ? Et puis... la Guerre ne peut se dérouler que le soir, pour éviter que des gens ne le voient. Déjà, si quelqu'un t'aperçois maintenant... Tu es mal, non ?
Il ne dit rien.
- Je vois... Tu es donc bien au courant pour cette Guerre...
Merde ! J'ai gaffé ! Voyant mon malaise, il sourit et me relâche.
- C'est tout ce que je souhaitais savoir. Mon Master sera content d'apprendre cette nouvelle. Ça fait donc un nouveau Master de repérer. C'est vrai que tu as raison. Je ne peux pas te tuer maintenant, mais... Crois-moi, je te tuerai de mes propres mains le plus rapidement possible. À moins, bien sûr, que les évènements ne changent la donne...
Il range ses deux dagues qu'il avait sorti et s'en va juste après m'avoir saluer. Je reste quelques minutes, là, sans bouger. Je me suis fais repérer. C'est foutu. On est mal. Très mal. Je dois voir Kotomine. Vite. Vite. Très vite. J'arrive avec difficulté à bouger. Mon envi de vomir est parti, mais je me sens si faible... Pour... Pourquoi... ? Ça serait aussi un effet secondaire de mon coma pendant dix ans... ? Je ne sais pas...
Après quelques difficultés, j'ai en fin de compte réussi à retourner dans la salle de classe. Jusqu'à la fin de la journée, je me suis sentie mal mais ai réussi à le cacher.
À la fin des cours, Shirou vient me voir.
- Tu te sens mieux, Anaïs ?
- Oui, oui, très bien ! Je vais mieux, ne t'en fais pas !
Il ne faut pas que je l'oublie... Normalement, s'il n'y a pas eu de changement... Shirou et Rin sont alliés. Dans ce cas... il est l'allié d'Archer. Non. Je pense qu'Archer m'en veut spécialement, pour une raison inconnue. Shirou ne s'en prendrait pas à moi. Je dois profiter de cette occasion pour rester avec lui et après, il faudra que je fonce à l'église, expliquer la situation à Kirei.
Shirou et moi sortons de l'établissement et nous dirigeons chez lui. À ma grande surprise, je me rends compte qu'on habite pas très loin. On parle tout les deux de cette surprise. Mais il y a un truc qui me surprend. Il semble mentir. Peut-être qu'il était déjà au courant...
Une fois arrivée chez lui, je pose mes chaussures et rentre calmement. Une fille nous accueille. Elle a les cheveux violets. C'est... Sakura. Sakura Matou. Elle me regarde, surprise de me voir puis semble se rappeler de quelque chose.
- Oh ! Je vois ! C'est donc toi, la fameuse nouvelle élève ? Ravie de faire ta connaissance. Je m'appelle Sakura Matou. , s'incline-t-elle devant moi.
- Je m'appelle Anaïs Suma. Enchantée.
Shirou me fait alors visiter sa maison rapidement puis m'invite à m'asseoir à sa table pour manger un coup avant de travailler. À ma grande surprise, je n'ai pas vu Saber. On a commencé, après avoir mangé, à travailler l'anglais comme prévu. Sakura nous aidait par moment et quand Fujimura-sensei est arrivée, on a continué de travailler, même si c'est plus partie en délire.
Au bout d'un moment, quand il a commencé à se faire un peu tard, Fujimura-sensei et Sakura sont parties mais moi, je suis restée, étant donné qu'on avait pas encore fini les devoirs. On a continué mais d'un seul coup, une femme est rentrée dans la piève. Elle a les cheveux blonds. C'est elle... C'est Saber.
- Ah ! Tu es réveillée ? , fait Shirou, content de la revoir. J'espère qu'on a pas trop fais de bruit... ? , fait-il, gêné.
- Non, c'est bon, Shirou. Ne vous en faîtes pas.
Shirou ne sait pas mentir. J'ai très bien compris. Ils attendaient simplement que tout le monde parte pour rentrer dans le vif du sujet. J'ai un mauvais pressentiment. Saber s'installe devant nous silencieuse et boit calmement un thé. On continue pendant une ou deux minutes l'anglais pour le finir.
- Fini ! , fait Shirou, heureux.
- Hum. , fais-je, calmement, tentant de cacher mon malaise. Il se fait tard... , constate-je.
- Oui, c'est vrai.
- Il va peut-être falloir que...
- Anaïs. , me coupe Shirou, sérieux.
Je ne dis rien. Je le sens mal.
- Dis... Je vais être direct. Tu connais Saber ?
- Hein ?
- Depuis tout à l'heure, tu sembles éviter son regard, chose que tu n'as pas fais avec les autres. Pourquoi ? Tu l'as connais ? Tu sais pourquoi elle est là ?
Je ne dis rien. Merde. Je suis clairement en train de me faire avoir. C'était clairement un piège.
- Dans d'autre termes... Tu connais la Guerre Sainte ? , me demande-t-il, me regardant droit dans les yeux.
Je suis mal. Très mal. Si je reste ici, je suis morte. Il faut... Que je me sauve. Vite. Vite !
- La Guerre Sainte... ? , fais-je, reculant légèrement.
- Ne fais pas l'innocente. Je t'apprécie énormément, mais je ne serais pas aussi gentil si tu restes silencieuse. Tu connais beaucoup de chose, non ? Par exemple... Tu nous a vu, Lancer, Saber et moi nous battre... Tu as vu Archer... Et tu vas même voir Kirei Kotomine. Qui es-tu ? Sois honnête avec moi. Est-ce que tu es une Master ? Quel est ton Servant ?
Ça craint beaucoup trop. Beaucoup trop ! Dans un mouvement d'instinct de survie je me lève en quatrième vitesse et fonce dehors, un peu effrayée. Il faut que j'appelle Gilgamesh... Il faut que je l'appelle !
- Anaïs ! , me crie Shirou.
J'entends les deux personnes présents dans la maison se lever et se diriger vers moi. J'arrive à la porte d'entrée et alors que j'ouvre la prote, une personne juste en face de moi se trouve derrière celle-ci, le sourire aux lèvres, avec quelqu'un d'autre.
- Tiens ! Anaïs ! Comme on se retrouve ! Alors, comme ça, on tente de s'enfuir ? Dommage. Maintenant, tu as deux Masters et deux Servants contre toi. Tu ne vas pas pouvoir t'échapper, surtout que tu es encerclée...
Rin Tohsaka sourit en disant ces mots et Archer, à côté d'elle, sourit, content peut-être de pouvoir se débarrasser de moi aujourd'hui. Je suis morte.
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