3 - Une étrange vision

Précédemment : Lysbeth découvre son nouvel environnement et commence déjà à faire ressortir son caractère changeant qui menace de faire exploser son professeur de géographie. En sortent de son primeur cours, elle se hâte vers la sortie tant le flot d'élève lui est pénible

III - Une étrange vision

    Me voilà prise dans le mouvement des nombreux élèves sortant de cours, pressés de rejoindre leurs amis à l'extérieur. Ils sont tous agglutinés les uns contre les autres et je commence à suffoquer.Une seule idée me vient en tête, il faut absolument que je sorte d'ici et au plus vite.

    Prenant mon courage à deux mains, je me faufile entre les groupes d'élèves, tâchant de ne bousculer personne. Une fois à l'air libre, je prends quelques instants pour respirer calmement, les yeux tournés vers le ciel et les mains posés sur les hanches.

—Le monde devient dingue ma parole, dis-je dans un énième soupire.

    Je sens alors une légère douleur au niveau de l'abdomen mais, en soulevant mon t-shirt, je ne vois rien que ma beau blanche. Je soupire une nouvelle fois et regarde mon emploi du tout que j'ai réussi à glissé dans la pochette de mon carnet de correspondance.

—Bon, dis-je déjà lassé de cette journée. Après l'histoire j'ai ... CC ?

    Probablement l'abréviation de Cours Complémentaire. Autrement dit, la philosophie. Mais aucune salle n'est indiquée. Je vais devoir me débrouiller toute seule.
    Je marche dans les allées de gravier blanc pour me rendre à la loge, une petite maisonnette de bois située à l'entrée du campus.

    A l'intérieur, l'endroit est rempli de petites étagères, elles-mêmes pleines de prospectus et de petits flyers. Tout semble plutôt calme à l'exception près de la jeune femme blonde à la voix nasillarde qui bavarde au téléphone, tout en faisant tourner une de ses mèches entre ses doigts.

    Lorsque j'entre, elle ne m'adresse pas un regard et continue de débattre gaiement sur ce qui semble être la série Gossip Girl. Je soupire pour, je crois, la dixième fois de la journée, et m'avance vers le comptoir en me raclant la gorge :

-Excusez-moi ?

—Oui Sarah. Désolée, faut que j'te laisse, on a une brebis de perdue, je crois. J'te rappelle, dit-elle en soupirant et en levant enfin la tête vers moi. Bien, que puis-je faire pour toi ? me demande-t-elle.

—Bonjour, dis-je en insistant sur la formule de politesse qu'elle semble avoir oublié tandis qu'elle se tasse légèrement sur sa chaise.

—Je suis censée avoir cours de philosophie, en tant que cours complémentaire. Seulement, aucune salle n'est indiquée. Est-ce que vous pourriez me renseigner s'il-vous-plait ?

    Elle tape rapidement sur son ordinateur et me répond aussitôt.

—Oui, bien-sûr mademoiselle. Vous devez aller au bâtiment B, salle quatre cent treize avec Monsieur Isgard.

—Merci, je lui répond, froide comme la glace. Ça ne semble d'ailleurs pas lui plaire mais si je dois étudier ici, elle devra s'y habituer. Ma bipolarité, non diagnostiquée évidement, me suis depuis ma plus tendre enfance.

—Mais de rien, je vous en prie. Passez une bonne journée, finit-elle, son petit air supérieur ayant complètement disparu.

    Je me retourne pour sortir et claque la porte. Du moins, j'essaie de la claquer puisqu'elle se referme lentement. Quoi de mieux pour me tendre un peu plus si même les portes sont contre moi !
    Je traverse la cour d'un pas pressé pour rejoindre ma salle. Il n'y a plus que quelques élèves tranquillement assis sous les arbres à discuter ou encore quelques autres qui se chamaillent près du skate-park. Je cherche le bâtiment B du regard mais, ne le trouvant pas, je m'arrête, laisse tomber mon carnet au sol après avoir récupéré le plan coincé dans son rabat et m'accroupis. Cette première journée est décidément un véritable fiasco.

—Je jure que je ne demanderai plus rien à cette blondasse ! Dis-je sachant pertinemment que je serais bien obligée de la revoir.

    Je suis tellement concentrée à pester en regardant mon plan que je n'entends même pas le garçon qui s'approche de moi.

—Salut, je peux t'aider ?

    Je relève la tête et le scrute du regard.
Faire confiance ou ne pas faire confiance, telle est la question.

—Shakespeare ? Il me semble que c'est plutôt « être ou ne pas être » je me trompe ? Ajoute-t-il alors que je le regarde, abasourdie.

—J'ai encore parlé tout haut ?

—Il faut croire, dit-il en haussant les épaules. Bon alors, tu es nouvelle, non ? Tu es perdue ?

    Je me redresse et frotte mon jean sali par la poussière des graviers.

—Oui, plus ou moins, je cherche le bâtiment B.

    Il me sourit et de petites fossettes apparaissent. Blond avec de jolis yeux noisettes, il est plutôt mignon, mais quelque chose me dérange dans son regard.

—Suis moi, je vais te montrer.

    Je remet maladroitement une mèche de mes cheveux et me répète mentalement que je dois me méfier des inconnus. Des inconnus et des connus. Toujours.

—Au fait, moi c'est Marc.

—Lysbeth.

    Et la discussion s'arrête la. Tant mieux, je n'ai pas l'intention de parler de moi.
En arrivant devant le fameux bâtiment B, il s'arrête, sort un papier et y note son numéro avant de me le tendre.

—Tiens. Appelle moi si tu as besoin.

    Je le prends et l'enfonce dans ma poche, sachant très bien que je ne m'en servirais pas. Je le remercie tout de même et le laisse pour entrer rapidement dans le bâtiment.
    La salle quatre cent treize se trouve au dernier étage. Soit le quatrième. Je monte et arrive en haut, complètement essoufflée.

-Décidément, il faut que je revois mon cardio, je pense alors tout haut.

    L'étage est lumineux, baigné de la douce lumière du soleil filtrée à travers un dôme vitré couvrant la surface du toit.
C'est vraiment sympa ! Dommage que le reste du bâtiment soit complètement vide.

—Vingt minutes de retard, pas mal pour un premier jour.

    Je toque à la porte de la quatre cent treize et une voix grave me demande d'entrer. J'ouvre et tous les regards sont alors braqués sur moi. Enfin, quand je dis tous, je parle des quatre personnes assises à l'avant de la salle.

—Vous êtes en retard mademoiselle.

    Sans blague ! Quel perspicacité ! Mais je dois absolument rester calme.

—Je sais... je suis désolée mais je ne trouvais pas le bâtiment.

    Le professeur me regarde en soupirant et c'est à ce moment-là que je commence à regretter d'avoir choisi cette option. Le pire dans l'histoire, c'est que ça voudrait dire que je donne raison à monsieur Etienne. Et croyez moi, ce genre de choses ont le don de me mettre hors de moi. Je déteste avoir tord dans mes choix.
    Il me regarde toujours d'un air sévère quand soudain, il éclate de rire :

—Nan sincèrement, il regarde sa feuille avant de continuer. Lysbeth c'est ça ?

J'acquiesce.

—Bien. Donc Lysbeth, je me contrefiche que tu sois en retard. Le principal, c'est que tu sois là, assied-toi.

    Je sens que ce prof va vraiment me plaire finalement. Et, contrairement à Marc, il dégage une sorte d'aura apaisante et pleine de... sagesse peut être bien, bien que je ne sache pas comment il est possible de savoir ce genre de chose. Est-ce que tous le monde peut le ressentir? Probablement.

—Nous allons consacrer ces deux heures à une réflexion sur nous-même. Qui sommes nous ? Qui voulons-nous être ? Qui pensons-nous être ?

Je m'assois à côté d'une jolie blonde et lui demande gentiment de quoi écrire. Elle me tend alors une feuille de classeur ainsi qu'un petit stylo bille surmonté d'une figurine de BB8.

—Désolée, je n'ai que ça, dis elle en me gratifiant d'un sourire.

    Je la remercie et commence à écrire ce qu'il y a de noté au tableau. Mais c'est lorsque je commence à me concentrer sur le cours que je ressens une sorte de frisson parcourir tout mon corps.
Ma vision se trouble, mais j'arrive à discerner les traits de mon professeurs qui sont pour le moins... étranges.
Mais ce qui me choque le plus, c'est sa peau parsemée de petites écailles bleues.
Je ferme les yeux et secoue la tête.
En les ouvrant de nouveau, tout est revenu à la normale.

—Je deviens officiellement dingue, dis-je en secouant la tête, le regard dans le vide.

—Vous disiez, Lysbeth ?

    La prochaine fois que je dis mes pensées à voix haute, frappez-moi.

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Hey ! Je suis désolée pour le retard je n'ai pas eu le temps d'écrire et je préfère ne pas me précipiter.

Alors ? Votre avis sur nos nouveaux personnages et la suite de l'histoire ?
Je l'attend avec impatiente !

Et dites moi, vous aimez mon style d'écriture ou bien est ce qu'il n'est pas encore assez travaillé ?

Bonnes vacances 🎵

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