Chapitre 9_Jeu & Déclaration
On arriva finalement devant la demeure en même temps que nos invités de Sicile, et je descendis de voiture l'air de rien alors que Diego était en train de parler avec Luciano, Vincent se tenant un peu en retrait. Je me décalais de trois pas, calculant ma trajectoire avant de m'élancer, passant derrière Luciano sous le regard ahuri de Diego avant de m'élancer sur un Vincent qui se crispa intégralement alors que je venais de lui sauter dessus en mode koala.
— Depuis le temps que je voulais ce câlin ! Comment allez-vous Vincent ? Lançais-je avec joie.
— Madame Naëlle... Euh... C'est un plaisir de voir revoir. Me répondit Vincent, visiblement bien gêné, les bras écartés.
— T'es tout stressé Vincent, ça va ?
— Je n'ai pas l'habitude Madame, mais j'apprécie ce câlin sans la chemise de monsieur. Sourit Vincent amusé.
— Je vois pas la différence mais je vais te croire sur parole. Ricanais-je. Mais pour que je te lâche Vincent, vas falloir me rendre ce câlin, sinon je reste accrochée ainsi toute la journée.
— Je..... Très bien Madame.
Je sentis finalement ses bras venir m'entourer la taille et je posais ma tête dans son cou en souriant.
— Tu vois que c'est pas si dur. Murmurais-je à son oreille. Tu es là comme invité, pas pour le boulot. Alors profites un peu, tu verras ça fait du bien. Carla sera heureuse de te revoir en plus.
— Je vais essayer Madame mais ce n'est pas dans mes habitudes de ne rien faire... Mais je suis heureux de pouvoir revoir Mademoiselle Carla, elle a la capacité d'une vraie tempête mais quand on la connaît, c'est une femme adorable... Votre voyage à l'air d'avoir était mouvementé Madame ?
— Trois fois rien, un détail à régler.
Je redescendis finalement, attrapant le poignet de Vincent avant de me tourner vers Luciano.
— Monsieur Napoli, c'est un plaisir de vous recevoir. Je vous emprunte Vincent un peu.
J'entrainais Vincent aussi vite, le trainant avec moi alors que je m'allumais une cigarette, traversant les bâtiments avant de m'arrêter devant celui qui se trouvait le plus à l'écart de la demeure principale. J'ouvris finalement la porte avant de siffler un coup, les voyant tous tourner la tête vers moi.
— Carla Napoli, j'ai un cadeau pour toi.
Je fis avancer Vincent de quelques pas avant de me reculer aussi vite. Craignant de me prendre la tornade sicilienne dans son enthousiasme.
— Vous allez vous reposer aujourd'hui. Expliquais-je aux faucons. Profitez de votre journée de repos. Carla, je te laisse profiter de Vincent, il est de repos forcé. Apprends donc lui ce que c'est de se reposer.
— Ça va être la pire formation de sa vie. Éclata de rire Carla.
— Pas si cela lui permet de profiter de vous comme avant. Lui murmurais-je avant de m'éloigner.
Je repartis vers la demeure, voyant arriver vers moi une troupe d'enfants suivit par une bande de chien surexcités. Je lâchais un soupir avant de siffler, voyant les chiens se figer avant de s'asseoir alors que je m'approchais d'eux. Je lançais un regard désapprobateur aux enfants avant d'ordonner à tout ce beau monde de me suivre en silence.
« Chiens féroces dévorant des humains » ... Ils sont beaux tiens les chiens féroces !
J'arrivais devant la demeure, ordonnant aux chiens d'aller ailleurs avant de reporter mon attention sur les enfants.
— Bon, puisque vous débordez d'énergie.... Entrainement les gnomes !
Bon clairement ce n'était pas exactement la phrase à dire pour espérer les calmer mais bon.
— Les entrainements ça se passe où ? Leurs demandais-je en croisant les bras.
Ils partirent aussi vite dans la demeure et je les suivis sous le rire d'Aaron et Nino. Je les rejoignis dans la salle d'entrainement d'Arno, voyant que mes hommes leurs avaient fait de la place.
— Avant de commencer, on s'échauffe. Rappelais-je
Je fis l'échauffement avec eux avant de commencer l'entrainement, adaptant le niveau en fonction de l'âge ou du savoir de l'enfant. Je pris Uta en combat alors qu'Arno en profitait pour entrainer Aldino, les autres enfants combattant par deux sous la surveillance de Aaron et Nino.
J'appliquais une résistance adulte face à Uta, lui expliquant en japonais ses failles tout en le combattant, le faisant changer certains gestes quand il risquait de se blesser. Réprimant sévèrement ses tentatives quand il se hâtait trop, lui rappelant qu'il devait toujours réfléchir, ne pas se hâter inutilement. Au bout d'un moment je stoppais son entrainement afin de le laisser combattre Arno, retournant vers mes deux aliens afin de les stopper.
— Mes aliens, deux contre un ? Proposais-je
Ils hochèrent la tête aussi vite et on alla se mettre sur un tatami un peu à l'écart. J'ôtais mon haut, restant en débardeur tout en m'étirant, observant attentivement les déplacements de mes deux aliens.
— On oublie pas ce que maman vous a appris. On prend le temps de réfléchir. Même quand la proie vous semble plus forte que vous, elle a toujours une faille. À vous de la trouver.
Je me mis en position, suivant avec attention l'attitude des deux. Les voyants sans surprise se séparer pour tenter de m'attaquer en même temps de chaque côté. Je fis chuter Mila avant même qu'elle n'arrive sur moi, gardant mon pied juste au-dessus de son torse alors que ma main droite avait attrapé Aylan.
— Tu viens de sacrifier ta sœur pour une attaque qui rate dans la majorité des cas. En deux coups je peux tuer ta sœur, et toi dans la foulée. Réessayez. Moins flagrant. C'est une erreur de débutant ça. Ne sacrifie jamais la vie de l'autre pour gagner un combat. Tu dois gagner en gardant ceux qui te sont important en vie. C'est ta jumelle, deux contre un. Vous gagnez à coup sûr. Réfléchissez bordel !
Je relâchais mes prises, me reculant alors qu'ils se regardaient. Ils choisirent finalement un autre angle d'attaque, alternant chacun sans me laisser le temps de souffler, ne retenant pas leurs coups alors que je me contentais de les faire voler. Je me contentais de rire avec eux, les voyants revenir à la charge à chaque fois que je les envoyais valser. Mon sourire fière ne quittant pas mes lèvres.
— Ça c'est mes amours ! Montrez donc à maman c'est quoi des dragons ! Riais-je
Je finis par attraper les deux, utilisant ma méthode de combat la plus lâche les concernant : Les chatouilles. Me retrouvant avec deux asticots complétement morts de rire qui déclaraient forfaits. Je me laissais tomber sur le tatami en ricanant, et ils vinrent aussi vite s'allonger sur moi alors que je refermais mes bras sur eux. Les serrant alors que je leurs murmurais des mots d'amour en russes. Je les laissais retourner à l'entrainement avec Arno alors que j'en profitais pour aller me verser un café dans la cuisine, saluant Salomon au passage.
Je me dirigeais vers la salle au piano, ouvrant la fenêtre avant de prendre place. Fermant les yeux avant de me mettre à jouer, laissant mes doigts s'envoler alors que j'entamais une version rapide de Moonlight Sonata, mon sourire s'étirant alors que je m'amusais clairement. Relâchant le reste de pression qu'il me restait de cette nuit.
Hurlant le reste de mes peurs à travers mes notes, de ma soif de sang sans fin provoquée en une vision qui m'avait bien plus retournée que je ne l'aurais jamais cru. La simple vision de le voir partir seul au combat dans une zone où il pouvait se faire tuer sans que je ne puisse rien y faire avait suffi à me faire perdre un contrôle que je ne perdais que rarement.
Terrifiant de se dire que cela pouvait encore m'arriver. Cette obsession me rendant folle, où j'aurais pu verser le sang sans m'arrêter. Comme avant. Incapable de me stopper par moi-même, juste régie par cet instinct animal. Comment ferais-je si cela arrivait de nouveau ? Si c'était un de mes enfants dans cette situation ?
Même pour lui je pourrais brûler ce putain de monde, perdre le contrôle en une fraction de seconde. Incapable de revoir ces morts se reproduire. Je pensais m'être assagie avec les années, être devenue plus raisonnable. Mais c'est bien pire avec le temps qui passe. Plus ce temps passe, et pire je deviens, plus le monstre est grand. Et plus je deviens capable de tout pour protéger ceux que j'aime.
Je finis par ouvrir les yeux, tournant la tête pour apercevoir mon samurai accroupi contre le mur, la tête appuyée sur ses bras alors que ses genoux était remonté et je ne pus m'empêcher de sourire alors que mes doigts revenaient caresser les touches avant de se remettre à danser dessus. Entamant le début de Danse Macabre tout en le fixant. Il me rendit mon sourire puis vint s'installer à mes côtés. Il posa ses lèvres sur le haut de mon épaule avant de fermer les yeux, posant à son tour ses doigts sur le clavier.
(Morceaux d'inspiration pour la partie qui suit : « Danse Macabre - D&B Duo, piano four-hands »)
Je commençais à jouer, un sourire ne quittant pas mes lèvres, ses doigts venant se joindre aux miens alors que nos notes se mêlaient avec facilité. Sentant une énergie dingue venir électriser mon corps, laissant mon âme venir danser avec la sienne sur les notes. Mon souffle se coupant alors que nos corps semblaient se parler alors même que nous n'avions plus conscience de rien.
Laissant ce tourbillon d'émotion que nous avions ressenti ces derniers jours se déverser sur nos notes. Passant de la douceur de certains instants à celui de nos terreurs, de nos colères. À cette violence de nos émotions que l'autre nous faisait ressentir. Opposant nos incompréhensions face à ce tourbillon que l'autre déclenchait.
Cette danse infernale de nos âmes me donnant un tournis incroyable, sentant mon corps trembler, oscillant dangereusement alors que je n'avais plus l'impression de n'être que ces notes qui résonnaient tout autour de nous. Pouvant sentir l'électricité dingue de l'instant alors que nous continuions de nous parler sur cette musique.
Cette danse macabre qui représentait tant pour nous, cristallisant à chaque fois un peu plus nos âmes. Et cette sensation d'exploser de vie soudain, de monter toujours plus haut, de pouvoir crever le ciel alors même qu'il me donnait l'impression de voler toujours plus haut accompagnée de son âme.
Nos doigts dansant sur ces notes comme si nous l'avions toujours fait, ce cri de bonheur au bord des lèvres alors que je souhaitais que ce moment ne s'arrête jamais, pouvant écouter nos âmes converser des journées entières. Luttant contre cette impression me dévorant que je voulais encore plus, toujours plus. Toujours plus de quoi ? Je ne le savais même pas. Toujours plus de lui ? De ce qu'il pouvait m'apporter ? De ce qu'il représentait ? De sa folie ? De sa rigueur ? De sa fougue ? De sa facilité à m'emmener dans tous les stades de mes émotions avec une facilité déconcertante.
Je voulais plus. Toujours plus de lui. Effrayant appétit que je me découvrais là, et que je ne savais pas comment gérer.
J'ouvris lentement les yeux alors que le morceau s'était terminé, prenant le temps de revenir à la réalité. Mon samurai vint m'embrasser tendrement et je lui rendis avec douceur avant de me pencher, entendant arriver en courant pour voir finalement débouler Luc comme un dingue.
Heu ?
Il s'empara de son violon pour seule réponse et je contentais de ricaner avant d'embrasser de nouveau mon samurai, me levant à mon tour pour m'emparer de mon violon, me posant de l'autre côté du piano alors que Luc venait se mettre à son opposé.
Je redressais le menton en me mettant en position, un sourire narquois sur les lèvres alors que mon archer se suspendait dans les airs.
— Puisque que Monsieur veut jouer. Jouons ! Le provoquais-je
Je me mis à jouer aussi vite « Palladio », mon sourire ne me quittant pas alors que mon frère se joignait à moi en ricanant. Nous défiant tout en jouant, ne nous lâchant pas du regard alors que mon samurai se joignait à nous avec le piano. Nos deux rires s'élevant alors nous nous provoquions sur la musique comme deux sales gosses que nous étions. Venant sautiller sur place alors que l'on continuait de jouer en s'affrontant, mon regard venant croiser celui de mon samurai qui avait l'air de prendre son pied tout autant que nous.
Nos violons venant se répondre alors que mon regard se reposait dans celui de mon frère, nos sourires carnassiers ne partant à aucun moment alors que l'on se laissait entrainer dans la musique avec plaisir. Lorsque le morceau se termina, mon frère sautilla de plus belle, me désignant avec son archer.
— Oh ! Pulp Fiction !
Je me mis à ricaner avant de me reculer de quelques pas, me mettant à jouer l'intro aussi vite mon frère venant se joindre à moi avant que je n'entame le morceau. Me mettant à rire, dansant tout en jouant alors que mon samurai venait se joindre à la musique avec naturel.
Lui laissant une place naturellement dans le morceau alors que Luc venait faire danser son archer en même temps que moi, prenant visiblement un pied tout aussi dingue que moi dans l'instant. Ne tenant plus en place tout comme moi alors que nos instruments prouvaient le plaisir que l'on prenait, relâchant toutes les pressions des derniers jours.
Sentant mon âme crépiter de plaisir alors que j'entendais ses doigts danser sur le piano, se calquant sur nos âmes. Ne pouvant m'empêcher de le dévorer du regard alors que nos instruments s'emballaient.
Lorsque le morceau se termina on mit quelques minutes à capter que Salomon se trouvait à l'entrée de la pièce, attendant patiemment. Luc alla ranger son violon, remerciant mon samurai pour l'instant avant de sortir de la pièce et j'indiquais à Salomon qu'on arrivait, allant ranger mon violon à mon tour avant de fermer la fenêtre. Me sortant une cigarette avant de l'allumer afin de faire redescendre à un niveau « raisonnable » mes pensées.
Mon samurai s'approcha de moi, et je l'observais avec attention aussi vite.
— Izanami, je pourrais te parler après le repas ? Me demanda t-il dans un sourire tendre
— Bien sûr, un souci ?
— À part le repas. Non aucun.
Alors clairement si je m'écoute on ne mange pas et je te saute dessus donc...
Cigarette on disait. C'est bien la cigarette.
Je tirais nerveusement sur ma cigarette avant détourner mon regard.
— Il va être long ce repas c'est clair. Soupirais-je
— Un peu trop à mon goût. Soupira mon samurai, perdant son sourire
Je fronçais les sourcils aussi vite, m'approchant de lui afin de poser ma main sur sa joue. Venant effleurer ses lèvres avec les miennes.
— Courage mon samurai, je suis là. Si c'est la présence de ton père le souci, Diego se charge de cela. Pensez à profiter de Vincent, il est de repos forcé le pauvre.
—Vincent comprend très bien. Mais oui, je ferais ce qu'il faut, comme d'habitude. Me répondit-il en me caressant la joue du dos de la main.
Je penchais la tête alors que la porte se rouvrait, je rejoignis Salomon aussi vite et il se pencha à mon oreille.
— Monsieur m'a demandé de vous prévenir qu'il emmenait Monsieur Napoli manger à l'extérieur. Ils avaient envie de se promener. Je pense surtout que Monsieur voulait éviter un éventuel souci avec les deux enfants Napoli vu l'arrivée.
— Que dieu bénisse le père Gomora. Soupirais-je. Ce que j'aime ce mec. Merci Salomon, on arrive.
Il hocha la tête avec un sourire sur les lèvres et repartit aussi vite. Je me rallumais une cigarette en soupirant, tournant la tête vers mon samurai.
— Respire chéri. Papa Gomora a emmené Papa Napoli manger à l'extérieur. Les deux darons sont partis faire la fête ensemble à priori donc ça ira. Un verre de vodka ?
Le sourire de mon samurai réapparut et il accepta le verre de vodka avec plaisir. On fit un détour par la cuisine et je lui servis un verre de vodka avant de m'en servir un, lui tendant son verre en lui faisant un clin d'œil. On but notre verre cul sec et il me fit un baiser dans le cou, un sourire ne quittant pas ses lèvres alors qu'on rejoignait la salle à manger pour le repas. Il se retrouva à côté de Vincent et j'en profitais pour présenter à Vincent mes deux aliens qui venaient de débarquer.
— Bonjour jeunes Dragons. Leurs sourit Vincent en leurs tendant la main.
Les deux observèrent la main avant de me regarder, et je me contentais de hausser les épaules doucement pour les laisser décider de la réaction qu'ils voulaient avoir.
À priori chez eux, monsieur de l'âge de papy dans la maison... Ça n'évoque qu'une réaction logique. Inattendue, mais logique.
Ils se sont avancés pour lui faire un bisou sur la joue en même temps. Je crois qu'il s'y attendait pas Vincent vu sa tête.
J'allais m'asseoir à ma place, laissant les deux aliens prendre place entre Angelo et moi. Salomon lança le service aussi vite, et je laissais les conversations se dérouler alors que je découpais la viande d'Aylan, ricanant en l'empêchant d'attraper mon couteau. Il l'observa tourner autour de mes doigts et mon autre main vint aussi vite saisir la sienne quand il essaya d'attraper la lame. Mes sourcils se fronçant aussi vite. Il s'excusa, et je caressais sa main doucement avec mon pouce tout en continuant de distraire les deux sous les marmonnements d'Angelo.
— Ma déesse, le bureau est prêt. M'informa Peter.
Je posais aussi vite mon attention sur Peter, un grand sourire s'étirant sur mes lèvres.
— Salomon a eu de l'aide très précieuse pour cela, et je reconnais que le travail est excellent. J'espère que ça conviendra. Continua t-il
— Merci beaucoup à vous alors. Les remerciais-je
— C'est vraiment très gentil de votre part. Merci beaucoup. Remercia mon samurai
Le repas prit rapidement fin et Aylan profita du café pour venir sur mes genoux, posant sa tête dans mon cou alors que je lui caressais doucement le dos. Je me mis à lui chantonner doucement la berceuse que j'avais l'habitude de lui chanter, voyant rapidement Mila sombrer dans les bras d'Angelo qu'il l'observait avec un sourire tendre.
Luc vint prendre Aylan dans ses bras afin de le monter dans sa chambre, suivant Angelo alors que tout le monde sortait de table et je montais à mon tour avec mon samurai afin de découvrir son bureau.
Je le laissais entrer en premier, refermant la porte derrière moi. Je découvris avec étonnement un bureau entièrement décoré au goût du japon avec une ambiance très zen, un bar sur le côté avec des canapés alors qu'un bureau trônait un peu plus loin dans la pièce, un ordinateur dessus. Tout était visiblement prêt à l'emploi et je ne pouvais qu'admirer le travail de mes hommes en si peu de temps.
Ils parvenaient toujours à m'épater après autant de temps, c'était dingue.
— C'est magnifique Izanami... Je ne m'attendais pas à ça... C'est incroyable le travail qu'ils ont pu réaliser en si peu de temps. Je ne sais pas quoi dire, sinon encore merci.
— Je reconnais qu'ils ont vraiment fait un boulot de dingue. Ils arrivent toujours à m'épater.
— Ils sont impressionnant et plein de surprises.
— Pas pour rien que ce sont les plus hauts gradés. Ricanais-je malgré moi
Je parcouru la pièce, ouvrant le bar avant de ricaner.
— Il t'a même mis du saké. Remarquais-je
Il vint alors s'asseoir au bar, me demandant de nous servir un verre et je m'exécutais avant de poser mon regard sur lui.
— Tu voulais me parler mon samurai ?
— Oui. Répondit mon samurai avant de boire son verre cul sec. Tu te rappelles m'avoir fait une demande en Sicile... Un caprice d'adolescente avant ton départ ?
— Oui... Répondis-je incertaine de voir où il voulait en venir.
— J'en ai un aussi et je ne veux pas attendre mon départ pour te le demander.
— Je t'écoute...
Il se leva, me prenant la main, avant de quitter son bureau et de descendre vers les garages de la demeure. S'arrêtant finalement devant en se tournant vers moi.
— Peux-tu m'emmener quelque part, où tu veux... Prendre ta moto et nous éloigner un peu.
Je me contentais de hocher la tête, l'entraînant vers le garage à moto afin de l'équiper avant de m'équiper moi-même, attrapant les clés de ma moto afin de la sortir du garage. Je la démarrais une fois à l'extérieur, donnant les consignes à mon samurai avant de démarrer, prenant la route afin de nous éloigner de tout ça. Je roulais un moment, profitant de la ballade de totale liberté avant de finalement m'arrêter sur la falaise de la pointe de Concepcion, me garant pas loin du bord avant de descendre de la moto. Ôtant mon casque avant de m'allumer une cigarette tout en admirant la vue sur l'océan pacifique.
Il vint se placer à côté de moi, admirant la vue en silence et je finis par l'observer en coin tout en fumant. Il se tourna finalement vers moi, plongeant son regard dans le mien. Ne faisant que renforcer mon incompréhension face à ce qu'il se passait.
— Il y a des mots que même les plus belles notes ne peuvent exprimer et j'ai vraiment besoin de te les dire aujourd'hui... Quelque chose a changé en moi, quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas. Je t'aime comme un fou, mais ces derniers jours passés avec toi m'ont fait réaliser que je voulais plus. Plus de quoi, je ne sais pas du tout. Tu combles déjà tellement ma vie Izanami...
Il reprit une grande inspiration avant de reprendre.
— Je réfléchis depuis un moment au fait qu'il me faut avoir mon propre chez moi, mon antre, mon refuge et je voulais savoir si cela t'embêtait si je m'installais ici, dans ta ville. Je ne sais pas si je pourrais encore vivre trop loin de toi. Si tu penses que je vais trop loin ou que j'en demande trop, dis-le-moi. Je ne veux rien t'imposer, juste savoir si le fait d'être plus prêt de toi suffirai. Savoir si c'est ce plus qu'il me manque. J'ai beau tourner ça sans cesse dans ma tête, je ne trouve pas de réponse à part cette phrase, en vouloir plus.
Je pris le temps d'assimiler ses mots, respirant doucement tout en posant mon casque.
— Je mentirais si je te disais que ce n'est pas réciproque, que je crève pas d'envie de toujours plus dès que je découvre chaque chose en toi. C'est effrayant et abyssal, une envie dingue de toujours plus. Toujours plus de toi à un point que ça me submerge. Et je sais même pas si je serais capable de gérer correctement de pas pouvoir te protéger de tout. C'est effrayant de découvrir à quel point la simple pensée qu'il puisse t'arriver quelque chose peut me faire perdre le contrôle. Alors est-ce que te voir emménager dans ma ville me dérangerait ?
Je passe une main dans mes cheveux, un petit rire s'échappant de mes lèvres.
— Est-ce que pouvoir m'assurer quand je le veux que tu sois en sécurité me dérangerait ? D'être certaine que tu disposes d'un endroit où tu peux te poser sans qu'aucun ennemi ne puisse t'atteindre me dérangerait ? Je m'en fous d'être raisonnable, de ce qu'il faudrait faire ou pas. Je ne parviens à voir dans mes données que l'un des derniers hommes que j'aimes me demande s'il peut venir sur mon territoire pour s'installer. L'endroit même où tout mes hommes se trouvent, où je sais qu'il sera en sécurité. N'importe quelle partie de mon être ne peut refuser ça... Tu demandes à la femme la plus égoïste de ce monde si elle veut t'emprisonner un peu plus ? Je refuse de te laisser partir et tu me demande si tu peux rester...
Il plaça une main sur mes reins et l'autre derrière ma tête puis m'attira contre lui avant de m'embrasser passionnément. Laissant mon cœur et ma respiration s'emballer alors que mes mains venaient agripper ses cheveux pendant que je lui rendais avec la même passion son baiser.
Je le fis chuter sur le sol, venant me placer sur lui aussi vite.
— Si tu le permets, ça fait depuis la salle au piano que je résiste à l'envie de te sauter dessus afin de te baiser sauvagement donc... Je pense que je vais céder à mon envie. Le prévins-je.
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