Chapitre 27_ Expéditions & Sangs
Après une sieste surprise sur Angelo, la soirée avait été prise par mon entrainement pour les doubles lames aux poings que j'emportais pour l'opération. La nuit m'avait surtout servi à l'étude des plans, à vérifier les listings des stocks qui allaient servir pour les différentes opérations, à vérifier le nombre d'hommes qu'on enverrait en support pour les trois autres opérations. Notre opération au Mexique se ferait avec le support des hommes de Alke et Brown, les snipers avaient l'air d'avoir repéré les points sur lesquels ils iraient, Jarod et Santana s'étant apparemment rajoutés aux participants. J'avais lu avec attention le plan qu'ils avaient dressés, vérifiant ensuite le listing reçu par HOPE avant de le renvoyer signer à Tourmoura.
Au milieu de la nuit j'avais fini par décider d'embarquer mon violon et mon samurai pour le temple, devinant qu'il aurait de s'isoler pour méditer et se concentrer. Nous étions revenus un peu avant le repas du midi, les navettes jusqu'à l'aéroport ayant déjà commencé depuis le début de matinée afin d'y amener le matériel.
J'avais profité de l'après repas pour profiter un peu de mes enfants avant de me préparer, prenant le temps d'enfiler un système de bandage pour protéger mon ventre avant de préparer mes affaires dans un sac. Redescendant pour poser mon sac dans le hall, attrapant un mélange des mains d'Aaron afin de lui en prendre quelques bouffées. On se mit finalement en route pour l'aéroport, observant la fin des chargements dans les avions alors que les médecins de HOPE se répartissaient en fonction de leurs pays de destination.
Suri me tendit ma malle contenant mes armes, et mes protections, me laissant la vérifier avant de la charger directement dans l'avion. Ritchi ne put s'empêcher de relever mon haut, observant les bandages afin de vérifier qu'ils n'allaient pas bouger.
— Ça reste confortable ? Ça ne gêne pas tes mouvements ?
— Je ne le sens pas honnêtement, j'ai fait mon entrainement avec le même type de bandage hier soir. Au final ça me couvre comme un haut, donc en plus du gilet et du reste de l'équipement, on est bon.
Je l'attrapais, le serrant dans mes bras avant de l'embrasser sur la joue.
— Ça va aller. On te reviens tous entier. Soufflais-je
— Vous avez intérêt bordel. Marmonna t-il.
On lança le départ à 15h30, embarquant, attendant que chaque avion puisse décoller tour à tour avant que nous ne décollions. J'entrainais mon samurai à l'écart dans une petite salle, ouvrant ma malle avant de me tourner vers lui.
— Enlève ton haut, je vais te mettre un bandage pour te rajouter une couche de protection. Tu me dis surtout si tu la sens ou si elle te gêne, tu ne dois pas penser que tu l'as. C'est juste au cas où.
— Comme une deuxième peau ? Répondit John en retirant son haut.
J'ôtais mon haut pour lui montrer.
— C'est un tissu spécial, beaucoup plus résistant qu'il n'y parait. Ça ne rendra pas invincible, mais ça évite les blessures graves si le gilet ne fonctionne pas. Indiquais-je. On s'en sert pour nos tenues de combat déjà, c'est juste une précaution nous connaissant quand on sera sur le terrain.
— Je serais juste derrière toi. Je ne te quitterai pas une seule seconde.
Je l'embrassais doucement avant de commencer à envelopper son torse, veillant à ne pas trop serrer la bande tout en la déroulant, finissant d'envelopper son torse, son cou et ses bras avant de me reculer.
— Vérifie que tu as bien toute ta liberté de mouvement à présent. Demandais-je
Il exécuta quelques mouvements rotatifs du bassin et des bras.
— C'est bon pour moi.
— Parfait alors. Souriais-je avant de l'embrasser.
J'attrapais ma tenue avant de me déshabiller, enfilant ma tenue pour le terrain avant d'y ranger mes lames et de prendre mes armes, enfilant les deux étuis pour mes lames dans mon dos. Je changeais de chaussures, vérifiant le système de lame avant de les rentrer, finissant par poser mon regard sur mon samurai qui avait finis de se préparer. Je m'avançais vers lui pour l'enlacer, posant ma tête contre son torse afin de profiter de son étreinte avant de retourner m'asseoir, enfilant mon casque sur mes oreilles pour me couper du monde avec de la musique. Je passais le reste du vol avec les yeux fermés, repassant chaque détail de l'opération dans mon esprit, replaçant chaque homme dans les rues, visualisant les visages de ceux qui allaient m'accompagner.
L'avion se posa en début de soirée à notre destination, et la majorité profita du temps de déchargement pour s'équiper. J'en profitais quant à moi pour m'éloigner un peu, échauffant mes muscles tout en utilisant mes doubles lames à poings, gardant à l'esprit que mes arrières seront occupés par mon samurai. Les oreillettes se mirent en route, et je devinais que nos systèmes de caméra avaient dû s'enclencher aussi.
— Bonsoir les enfants, ici votre voix favorite. La température au sol est de 17 degrés même si on s'en fout. Le temps de trajet jusqu'à votre destination finale est de trente minutes si c'est pas la Patronne qui conduit. Si c'est elle... Bah priez. Vous connaissez la musique et le programme, aucun cadeau sauf les femmes et les enfants. La peinture murale est fortement appréciée mais évitez de l'essayer avec votre sang. Des questions ?
— T'as fumé ou quoi ? Riais-je
— Non je suis privé de ça tant que vous n'êtes pas tous sur le sol Américains ma très chère déesse.
Je laissais les autres poser leurs questions, les laissant finir de peaufiner les détails du plan alors que je reprenais l'échauffement de mes muscles. Aaron se rapprocha finalement de moi et je relevais mes cheveux, le laissant me mettre le filet avant d'enfiler une perruque venant modifier ma coupe et ma couleur de cheveux. Il l'attacha avec soins, vérifiant qu'elle était bien mise, gardant ses mains sur mon visage après avoir débranché nos micros. Il plongea son regard dans le mien, l'air sérieux.
— On veille sur vos arrières, je sais que tu as du monde aussi qui va veiller sur tes arrières. Mais n'oublie surtout pas de garder pieds ma beauté.
— Je vais tout faire pour. Soufflais-je.
Il se contenta de cogner doucement son front contre le mien en soupirant avant de se reculer, allant rejoindre les autres alors que je posais mon regard sur mes mains.
Garder le contrôle et ne pas laisser sortir ma bestialité dans les conditions que nous allions « découvrir ».
En serais-je même capable dès l'instant où j'aurais du sang sur mes mains ? Je ressentais déjà ce fourmillement caractéristique dans tout mon corps, cette impatience grandissante et cette faim démesurée de sang. Si j'étais réaliste, j'estimais à 95% les chances que je perde le contrôle pendant l'opération. Et j'allais devoir faire une confiance aveugle en ceux qui m'accompagneront parce que je ne serais focalisée que sur le fait de tuer tous les hommes dont je croiserais le chemin et qui ne seront pas les visages que j'ai enregistrés mentalement.
Je relevais finalement le regard, faisant craquer ma nuque avant de rejoindre les voitures, montant à bord alors que tous le monde en faisait de même. Le groupe de voiture se scinda en trois, et je ne lâchais pas la route du regard, écoutant dans l'oreillette le rappel de la première voiture ayant démarré qui allait nous servir à entrer. Nale, Jarod et Santana allaient jouer les touristes sexuels venus sur les « bon conseils » d'un ami, donnant le nom d'un contact donné par Hakane. Une fois qu'ils seraient entrés, ils se chargeaient de nous ouvrir en grand pour qu'on puisse lancer le nettoyage.
Encore trop d'attentes à mon goût alors que nous venions de nous stationner dans les parkings des entreprises environnantes. Je n'avais qu'une idée en tête, le bâtiment se trouvant quelques mètres devant nous et ce fourmillement qui ne faisait que grimper, mon attention focalisée en attente du simple son « c'est bon » lancé par un des trois.
Je dépliais lentement mon corps, sortant du véhicule le plus discrètement possible, laissant mes hommes dégager les caméras nous environnants alors que je longeais le mur du bâtiment, guettant de loin les mouvements environnants.
Le signal me parvint enfin et je m'élançais en m'emparant de mes armes, tirant sur tout ceux qui rencontraient mon chemin, entrant en courant dans le bâtiment. Je croisais les trois qui me suivirent aussi vite, Nale m'indiquant un chemin alors qu'ils s'occupaient de cette aile du bâtiment. Je rangeais mes armes, sortant mes deux lames à poings dans le mouvement, les laissant dégager ce chemin là avant que l'on ne se sépare à l'entrée de l'aile nous intéressant.
J'inspirais un coup, m'arrêtant pour observer la disposition des hommes, des entrées des « chambres ».
Je fis rouler mes muscles, raffermissant ma prise sur mes lames avant d'entrer en poussant la double porte, ne m'arrêtant à aucun moment alors que je tranchais tout ce que je trouvais sur mon passage, faisant demi-tour pour aller ouvrir toutes les pièces. J'attrapais les hommes se trouvant dans la première pièce où j'entrais, laissant mes lames leurs faire passer ma façon de penser. Je tournais finalement le regard vers la personne qui subissait ça, croisant le regard vide d'une adolescente. Je pus sentir ma propre cage exploser en milliers de morceau alors que je me redressais, la bouche close, me rapprochant d'elle lentement alors que les autres combats me parvenaient en sourdine. Je me penchais pour caresser son visage, une couverture se posant sur elle alors que je m'approchais de son oreille.
— Je vais tous leurs faire payer de nous faire ça.
Je me redressais, me retournant en me forçant de garder en mémoire certains visages alors que je repartais de la pièce, allant dépecer chaque homme que je croisais, nettoyant chaque pièce sans en laisser aucun en vie. Écumant chaque étage, chaque pièce, chaque recoin le plus reculé de ce bâtiment maudit pour y répandre le sang. N'entendant que les hurlements d'un passé lointain dans mes oreilles, mes sens ouverts à leurs maximums alors que l'ensemble de mon être hurlait son besoin de tout détruire.
Je me stoppais finalement au dernier embranchement du dernier étage, modifiant ma position alors que je pouvais sentir d'avance le lieu où j'étais. Sentant ma haine et ma rage enfler alors que les balles fusaient pour dégager le passage. Je rangeais mes deux lames dans mon dos, préférant m'équiper de lames simples alors que je m'avançais d'un pas lent, ouvrant la première porte, mon regard venant balayer la pièce pour y trouver le premier porc à égorger alors que les pleurs d'une enfant venaient balayer mon esprit.
Je m'élançais aussi vite sur lui, mes poings venant le frapper de toute ma force alors que je hurlais de rage. Ne parvenant à me reculer que quand son visage ne fut qu'une bouillie infâme et je me tournais aussi vite, me levant pour m'approcher de l'enfant. Me baissant pour l'enlacer, la serrant contre moi.
— Fini moi tous ces fils de putes ! Tuez-moi tous ces sales chiens ! Hurlais-je. Je veux leurs têtes !
Je fixais Oliver qui se tenait devant moi, raffermissant ma prise sur l'enfant sans pouvoir m'en empêcher. Il se contenta d'enlever sa veste, s'accroupissant devant moi lentement pour me la tendre et je l'attrapais aussi vite afin d'en couvrir l'enfant, scrutant autour de moi avant de voir réapparaitre John qui vint s'accroupir devant moi, tendant les bras pour attraper l'enfant.
— On la sort de là. Ils sont tous morts.
Je raffermissais ma prise, me levant doucement en portant l'enfant, scrutant autour de moi tout en me mettant à marcher, Oliver sortant d'une pièce plus loin en portant deux enfants alors que les autres aidaient les femmes à marcher. Je me mis finalement en marchant, redescendant les étages avant de rejoindre la sortie. Croisant finalement le regard de Tourmoura qui m'indiqua le chemin pour le véhicule où l'enfant allait être prise en charge. Une médecin s'avança finalement vers moi, me souriant doucement en me tendant les bras et je fermais les yeux, inspirant profondément.
— La femme est médecin. Elle va te soigner. Tu comprends ce que je dis ? Soufflais-je
L'enfant hocha la tête et je desserrais doucement mon étreinte, laissant la médecin la prendre. Mon regard erra quelques secondes avant que je ne me retourne, attrapant le bras de John pour me blottir dans ses bras. Fermant les yeux quelques secondes.
— Ça va aller pour Juarez ? Tu tiens le coup ? Me demanda John en me serrant contre lui.
Je hochais la tête contre son torse. Débranchant mon micro.
— J'ai besoin d'un mélange je crois. Tout le monde va bien ? Comment tu vas toi ? Tu es pas blessé ?
— Aucun blessé de notre côté. Ne t'en fais pas, je n'ai rien non plus.
Il tendit une main devant lui, puis me présenta un mélange que je pris en le remerciant, reculant légèrement pour l'allumer, prenant de longues bouffées tout en gardant mon front contre son torse, rebranchant mon micro.
— Madame ?
Je me redressais, tournant la tête vers Franck Tourmoura en me reculant.
— Oui Franck ?
— On a pas mal de patientes qui vont devoir faire des longs séjours chez nous, surtout les plus jeunes... À premières vues, je n'ai pas beaucoup de femme qui ont peu de séquelles. J'ai prévenu nos différentes structures à travers le pays pour qu'ils se tiennent prêt à recevoir les patientes...
— Tu crains de manquer de place ?
— Oui sincèrement. On va devoir faire des structures d'urgences, faire appel surtout à du personnel adapté pour les patientes parce que nous allons en manquer si nous voulons faire les choses correctement.
— Je vois. Fais ce que tu dois faire, on regarde à notre retour pour le problème d'effectifs. Je fais le nécessaire pour que mes sociétés te montent une structure d'urgence à côté de HOPE. Tu as entendu Peter ?
— Affirmatif, on est dessus Docteur.
— Merci. Souffla t-il avant de repartir vers ses équipes.
Je pris de longues bouffées, tendant mon mélange à mon samurai.
— Tu veux boire quelque chose ? Il faut que tu t'hydrates aussi mon amour. Souffla John en récupérant le mélange.
— Dans l'avion. Je boirais dans l'avion. Soufflais-je en observant les véhicules de HOPE partir escorté par des véhicules à nous. Alke, Brown, c'est bon chez vous ?
— Oui, nos hommes sont en train de se répartir pour accompagner les véhicules médicaux. Répondit Alke dans l'oreillette. On gardes des snipers en place au cas où mais nos hommes ont décimés le quartier.
— Il reste trois véhicules médicalisés à faire partir, on pourra décoller ensuite. Informa Nale dans l'oreillette.
— Parfait, merci.
Une petite heure plus tard nous remontions en voiture, reprenant la route vers l'aéroport. L'avion contenant l'équipe de HOPE avec les victimes fut le premier à partir, et on prit le temps de fumer une cigarette en attendant que le matériel soit rechargé à bord de notre avion, montant ensuite à bord où l'on se relaya pour se doucher afin de se changer pour la deuxième ville nous attendant. Juarez. Franck Tourmoura resta à bord avec nous, une autre équipe avec un autre avion nous rejoignant à l'aéroport de Juarez.
L'attaque sur Juarez fut plus rapide, le bâtiment en question étant plus petit, même si l'horreur y régnait tout autant. Expliquant sans aucun doute le carnage que l'on fit sans se retenir, ramenant avec nous les victimes.
À notre arrivée à Los Angeles les victimes furent amenées directement à HOPE, et je fis le tour des autres opérations, m'informant pour savoir où ils en étaient. Recevant en même temps une estimation du nombre de victimes que nous ramenions. Je m'excusais aussi vite auprès de Peter en coupant mon micro, courant pour aller vomir derrière une voiture.
Il y avait vraiment des choses auxquelles je ne me ferais jamais.
John me rejoignit derrière la voiture, s'agenouillant à côté de moi avant de me tendre une serviette.
— Il est temps de rentrer à la demeure. Me souffla t-il tendrement.
Je pris la serviette, m'essuyant la bouche avant de hocher la tête, me redressant pour poser ma tête contre son torse.
— Oui, rentrons à la maison.
— Je crois qu'un verre ne fera de mal à personne. Souffla John
— Je m'enfilerais bien la bouteille mais je peux plus. Ricanais-je. Comment a géré Vincent ?
— D'après ce que j'ai entendu, notre ancien sniper s'est fait plaisir, revenant avec quelques têtes à son palmarès. Ricana John. Si j'ai bien compris, il a fait un concours avec Nino.
— Qui a gagné ?
— Nino. D'une tête. Ria John.
— Oh c'est con. Ricanais-je. Ça reste un putain de sniper pour jouer à ça avec Nino.
— Je reconnais qu'il a vite repris la main. Le connaissant il va vouloir sa revanche. Grand-père et tireur d'Elite. Sacré mélange. Ria John.
— Clairement pas de quoi s'ennuyer avec les grands-pères c'est clair.
John m'embrassa tendrement Naëlle avant de m'ouvrir la portière de la voiture.
— On y va ?
— Je conduis. Ça me défoulera.
— Je vais adorer ça. Sourit John. Avons-nous des volontaires pour un trajet rapide pour la maison ?
Aaron, Nino et Vincent nous rejoignirent, et je pris le volant, attendant à peine que les portières soient refermées pour démarrer, sortant de l'aéroport à toute vitesse.
— Au fait, votre concours, ça devait être sur les deux expéditions non. Ça a donné quoi les deux matchs ? Demandais-je tout en conduisant.
— On a une égalité. Sourit fièrement Vincent. Avec un doublé de votre serviteur.
Je poussais un sifflement, clairement impressionnée.
— Toujours se méfier des vieux. Ricana Nino. Il a l'air tout mignon comme ça mais bordel il est hargneux avec un fusil.
— Tellement hargneux que j'attend le match pour nous départager. Jeunot ! Lança Vincent en riant.
— Ouii, prochaine tuerie on vous invitera vas. Faut s'organiser ça vite parce que je risque d'avoir le bide qui traine sinon. Commentais-je en prenant un virage de façon un peu serrée.
En arrivant à la demeure, on se dirigea directement au salon, laissant Vincent et Nino en pleine conversation sur le tir au fusil de précision. John servit alors un verre de Vodka puis me le tendit.
— Tu l'as bien mérité. Me sourit John.
— Merci. Souriais-je en prenant le verre avant de l'embrasser.
J'allais m'asseoir, observant mon état avant de boire le verre, laissant mon regard errer dans la pièce.
— Je vais devoir faire un communiqué officiel pour demander de l'aide du personnel soignant pour HOPE. Les fonds ce n'est pas le souci, mais quel moyen de communication utiliser par contre...
— Tu demandes ça au directeur de production du plus célèbre studio média ? Sourit John.
— Oui, mais est-ce qu'on peut en sachant le lien avec l'affaire de Carla ? Soupirais-je. Nous avons déjà la justification officielle pour l'opération mais ça va aussi mettre en lumière que nous avons des disparues, créer des faux-espoirs chez certaines familles, attirer les vautours, et ce genre de choses désagréables...
— L'un des pouvoirs d'un journaliste et qu'il n'est en aucun cas obligé de révéler ses sources. Il suffit de faire passer le communiqué par HOPE. Personne ne sera mis sous les projecteurs et aucun nom ne sera donné. Ce sera comme pour Carla, une exclusivité. Je peux travailler dessus avec toi si tu veux.
Je tournais le regard vers lui, lui souriant doucement.
— Je veux bien oui, pour le coup tu es bien plus expert que moi dans ce domaine. J'ai toujours laissé mon frère gérer les médias, mais HOPE c'est mon bébé et pour le coup, nous aurons vraiment besoin de l'aide de spécialiste pour aider ces personnes. Le FBI pourra gérer pour retrouver les familles des Américaines, mais nous devront gérer pour toutes les autres. Trouver une solution pour elles.
— Je pense qu'Angélina serait parfaite pour ça. Plus nous serons à travailler dessus plus vite nous pourront avancer.
— Oui... Vue le nombre estimé que nous allons accueillir... C'est un boulot démentiel qui nous attends. Même de mon point de vue.
— Que dirais-tu si les entreprises Napoli, touché par cette annonce, décidait de créer un centre qui travaillerait avec HOPE pour gérer les victimes après les soins ? Mon image est maintenant connue et cela permettrait en toute légalité d'embaucher des gens spécialisés dans le domaine. Plus de monde pour un résultat plus rapide. Bon je n'ai pas encore le nom mais que penses-tu de l'idée ?
— Ça pourrait nous permettre d'avancer plus efficacement pour elles oui. Vérifier avant de relâcher ces personnes dans la nature pour éviter qu'elles ne retournent dans le même enfer. Certaines personnes pourraient avoir à cœur de travailler dans ce genre de choses, comme ceux qui travaillent au sein de HOPE.
— C'est mon avis. Un centre comprenant des cellules spécialisées par étape. Recherche d'identité, de famille. Accompagnement au retour dans les familles. Structures de recherches d'emploi... Il faut que l'on liste tout ça. Cela aidera beaucoup de monde.
— Franck Tourmoura pourra nous aider à lister tout ça. C'est avec lui que j'ai créée HOPE déjà, il doit avoir des contacts qui nous seraient utiles.
— C'est parfait. Faisons comme ça. On regarde ça dès demain.
Je me redressais, défaisant mon bandage en relevant mon haut, posant finalement mon regard sur mon samurai.
— Quoi ?
John se leva du fauteuil en secouant la tête, le sourire aux lèvres puis viens vers moi avant de se pencher pour glisser son bras sous mes jambes tout en plaçant l'autre derrière mon dos.
— Je te monte à l'étage. Ria John en me portant.
— Mais... Bain ?
— Ce que tu veux.
— Alors long bain et test de la baignoire pour un câlin. Long câlin.
— Long câlin, long bain...
On alla dans mon appartement, et je laissais couler le bain pendant que John défaisait son bandage. J'en profitais pour finir d'ôter le mien, finissant de me déshabiller avant de m'asseoir sur la baignoire en l'observant.
— Eh bah tu t'en sors ? Ricanais-je
— Tu n'y a pas étais de main morte. Ria John en accélérant le déroulé de la bande.
— J'aurais pus te mettre plusieurs couches. Tu t'y habitueras.
— Habitué à devoir retirer un bandage alors que tu es nue devant moi ? ... Naaa je penses pas. Ricana John.
Je me levais, un sourire en coin sur les lèvres.
— Et si je te motivais ? Proposais-je en laissant courir mes mains sur mon corps.
Le déballage fut étrangement bien plus rapide, et il termina de se déshabiller tout en venant m'embrasser dans le cou.
— Comme quoi avec de la motivation, t'es beaucoup plus rapide. Ricanais-je
— Surtout ce genre de motivation. Ricana t-il avant de me porter pour aller dans la baignoire
Les deux avions venant de Porto Rico et du Venezuela arrivèrent tard dans la soirée, Carla attendant de pied ferme son homme sans qu'on ne puisse rien y faire. Les voitures arrivèrent un peu avant 23h, et on leurs servit un repas, les laissant souffler un peu.
J'observais Carla défaire de temps en temps la chemise de Jo, semblant vérifier qu'il n'avait rien alors qu'il se contentait de grogner en essayant de manger sous nos rires.
— Carla bordel ! Tu peux attendre l'appart' avant de me déshabiller ? Marmonna Jo.
— Je veux être sûr que t'as rien. Répondit Carla en se redressant sur sa chaise tout en croisant les bras. Excuse-moi de m'inquiéter. Grogna-t-elle.
— Ohhh c'est de famille cette moue en fait ! Ricanais-je
— Hey... Moi j'ai pas fais la moue. Ricana John.
— T'as pas eu de raison de la faire surtout. Rétorquais-je avec un sourire en coin
— T'as encore foncé dans le tas. Lança Carla.
— Non. J'ai suivi le plan. Rétorqua John.
— Non c'est moi qui ai foncé dans le tas. Indiquais-je entre deux gorgées de café.
Je reposais ma tasse, un sourire en coin sur les lèvres.
— Par contre on a Vincent et Nino qui ont fait un concours pendant les opérations si ça t'intéresse.
— Un Concours ? Réagit Angélina en souriant.
— Un moyen de voir si je reprenais le niveau. Répondit Vincent en se grattant la nuque.
— Et ça a donné quoi ? Qui a gagné ?
— Égalité. Un point partout. Répondis-je
— C'est surtout un très bon fusil. Répondit Vincent un peu gêné.
— On a des nouvelles de la dernière équipe ? Demanda alors Angélina.
— Ils sont arrivé ce matin, l'opération leurs a pris la journée mais ils sont remontés dans l'avion pour le vol de retour un peu avant 22h. Ils ramènent une cinquantaine de personnes dont des adolescentes.
— J'en reviens toujours pas du nombres de personnes que vous avez tous ramenés. Comment ça va se passer maintenant. Je peux aider ?
— Au plus urgent, on doit trouver du personnel soignant formé pour ce genre de problème, mes équipes ne suffiront pas vue le nombre de patiente. Ensuite on devra trouver les familles de ces personnes, si elles en ont. Les américaines vont être prise en charge par le FBI, il nous restera toutes les autres.
— Nous ferons une réunion demain matin. Naëlle doit faire un communiqué et nous allons mettre en place un centre avec toutes les infrastructures pour les démarches de suivi. L'opération n'est rien à côté du travail qui nous attend maintenant. Continua John.
— De toute façon, elles vont avoir besoin de temps pour se soigner, se sevrer, c'est le plus urgent actuellement.
— Ça nous laisse le temps de monter tout ça. L'urgence est d'abord de trouver du personnel compétent pour que HOPE puisse gérer tout ça.
— Avec un communiqué sur une bonne chaine de média pourrait sensibiliser pas mal de monde.
— Nous commencerons par ça. Tu bosseras avec Naëlle et moi sur ce communiqué. Aucune source, aucun nom.
— John Moore reprend du service. Sourit Angélina.
— John Napoli. Bien meilleure version. Ricana John.
— Ça voudra dire un petit tour sur New-York donc ?
— Juste pour déposer le communiqué et faire l'annonce du nouveau centre. Sourit John. Si ça te va.
— Non non tes groupies seront ravies. Souriais-je
— Un bon moyen de tester la formation Aaron. Ricana John avant d'embrasser Naëlle dans le cou.
— Marie va t'interviewer ? Tu vas passer devant les caméras ?
— Mon visage est connu maintenant et si mon nom peut servir à aider ces gens je le ferais.
Je m'allumais une cigarette, posant mes coudes sur la table en désignant Aaron du doigt.
— Dans la formation groupie. T'as mis repérer les nanas qui frétillent comme de la dinde ou il va encore virer le pauvre mec qui envoie un message sur son portable ?
— Je peux pas faire de miracle non plus. Marmonna Aaron. C'est un tare chez les John j'y peut rien moi.
— Les John ? S'étonna Carla avant de tourner la tête vers Jo. Tu as des groupies ?
— Nooon. Répondit Jo en secouant la tête.
Je me contentais d'éclater de rire avant d'énumérer les noms des nanas qui frétillaient dès qu'elle le voyait passer, énumérant les sociétés.
— Et c'est pire quand il est énervé ! Ria Luc. Mais y'en a elles sont connes aussi, tu les envoies chier elles aiment ça encore plus !
— Toute façon faut pas compter sur un John pour capter qu'il se fait draguer. Marmonnais-je.
— C'est parce qu'on est trop occupé à repérer les hommes qui vous déshabillent du regard. Grogna John en recroisant les bras.
— Personne me déshabille du regard ! M'offusquais-je
— Et c'est moi qu'on accuse de rien voir. Ricana John. Alors attend... Continua John en réfléchissant. 7 dans le hall d'entrée du bâtiment, 4 vers l'ascenseur, 11 à l'accueil du studio et 1 sur le plateau... Non, tu as raison... Personne.
— Ils me déshabillaient pas du regard ! C'est pas parce que toi tu y penses tout le temps que eux aussi !
— C'est peut-être parce que j'y penses tout le temps que je reconnais les regards, madame mauvaise foi. Ria John.
— Hmhm je te crois pas. Rétorquais-je en croisant les bras.
— Il a pas compté ceux dans la rue devant le studio en effet. Ajouta Nino l'air de rien. Pis y'en a qui était plus discret pour te mater le cul faut le reconnaitre.
— Sale traitre ! M'offusquais-je
— Décidément, J'adore nos moments de repas. Eclata de rire Angélina.
Je me reculais dans mon siège, haussant les épaules.
— Bah je vais y aller en bikini au studio. Ça t'occupera tiens. Marmonnais-je
— J'les buterais tous. Marmonna John, croisant les bras tout en fronçant les sourcils. De toute façon, je t'attacherais au lit plutôt que de te laisser sortir en bikini.
— Faut que je trouve mon bikini ! Tiltais-je en me levant d'un bond avant de sortir de la salle à manger.
—Tu... Attend ! Reviens ici toi. Réagit aussi vite John en se levant rapidement de table.
— Si c'est un mini ça fonctionne aussi ? M'écriais-je en montant les marches.
— Un mi... Oh putain... Répondit John en se mettant à courir dans l'escalier.
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