Chapitre 20_ Mariage arrangé
Nous étions fin Mars, les opérations visant à régler l'affaire de Carla avaient pus avancer, et même si bien des choses n'étaient toujours pas réglé, nous étions tout de même sur la bonne voie. Angelina, la cousine de Carla et de John, qui avait été envoyé en mission d'infiltration à Washington était de retour ce matin, et nous avions attendu la fin du repas afin de faire le point sur la situation.
— Carla m'a dit qu'on avait tenté d'attaquer les entreprises Napoli... Vous en êtes où ? Lança Angélina en nous regardant.
— On a nettoyé les problèmes. Le reste était propre. John va juste devoir patienter avant de s'occuper de ses partenaires lui-même mais bon...Soupirais-je
— J'avais pensé à un truc qui pourrait stopper toutes autres tentatives du même genre, mais il me faut vos accords à tous et préparer ça au mieux avec toi Naëlle, si tu es d'accord. Répondit Angélina.
— Expliques.
— De mon métier... Afin mon ancien métier, beaucoup ont eu recours à cette stratégie, surtout quand cela concerne de gros poissons et des hommes dangereux... Faire éclater l'affaire au grand jour... voilà mon idée. En travaillant intelligemment sur les questions et sans révéler les choses qui empêcheraient les poursuites, j'avais pensé à un interview de Carla. La caméra serait placée derrière moi, on ne verrait pas mon visage et on pourrait même modifier un peu ma voix. Si les gens prennent connaissance de l'affaire, ils ne pourront plus attaquer les Napoli sans que ça les pointe du doigt.
— On en est où pour les recherches ? Lançais-je à Peter et Cole
— On a recoupé les derniers trajets des victimes retrouvés avec la dérive des corps en fonction des courants. On soupçonne le départ du port de Newport. C'est un port très prisé par la haute, ils passeraient incognito pour leurs saloperies. Expliqua Cole.
— J'ai lancé les piratages pour David Sampson, ordinateur, téléphone et ce genre de chose. La fouille est en cours, on attend que tes bêbêtes aient finis de se propager. Termina Peter.
Je pris le temps de m'allumer un mélange, le fumant tout en réfléchissant.
— Luc, t'en dis quoi ? Demandais-je finalement.
— Risqué mais ça permettrait d'avancer les pions en premier et de les griller. Faut juste pas se louper sur les questions, les conditions de tournages, les réponses... Sur l'ensemble de la scène qu'on va tourner. Faudrait choisir des réseaux de télévision sérieux... John, vous avez bossé dedans non ? On pourrait regarder ça ?
— Oui, j'ai toujours mes contacts là-bas. J'en connais pas mal qui pourraient être intéressé par ce genre de scoop. On peut voir ça tout à l'heure. Répondit John à Luc.
— Ça nous permettrait de pas lâcher ça n'importe où. Si on se plante sur un seul détail, ils s'en empareront. En soit, Carla reste capable de jouer une parfaite comédie s'il le faut... Je te laisse voir avec Carla, chaton, pour ce que vous pouvez dire ou non.
— Hakane doit avoir sa toile de fond vert encore, je lui demande de le ramener. Rajouta Jo en s'étirant.
— Bien on passe un peu à l'offensive et on arrête de recevoir les coups sans en rendre un peu. Lança John en fronçant les sourcils.
Je passais ma main sur la nuque de John, le gratouillant tout en fumant.
— Faut toujours se préparer avant de passer à l'attaque mon samurai. Tu devrais le savoir.
— Oui... Me sourit John. J'ai juste hâte de les avoir entre les mains...
— Je sais. Mais on va devoir accumuler les preuves de façon à priori légales pour que ta sœur puisse les porter devant les tribunaux et le FBI. Tiens d'ailleurs Carla, j'ai deux noms d'agents qui n'auront pas peur de ton affaire quand tu auras tout ce qu'il faut.
— Pas ceux que je pense quand même ? Ricana Nino.
— Hé, tu peux pas nier que même des dragons ils ont pas eu peur. Rétorquais-je avec un sourire narquois. C'est de très bons agents, intègre. Calvin Benett et Attkins Wilsons. Bureaux de New-York. Certains corps ont été retrouvés là-bas donc ça va les intéresser. Bon évites juste de dire que tu viens de ma part.
— Ils avaient une drôle de tête quand je les ai vu. Ricana Carla. Mais ok, je note leur nom. L'affaire ne sera que plus remarquée si le F.B.I s'en mêle... Ça me va.
— Parce qu'ils l'avaient convoqués sous son identité de New-York. Ricana Aaron. Crois-moi que la tête de ce Calvin ce jour-là déjà, ça valait son prix. Ils ont pas dû comprendre ce qu'elle foutait dans cette prison là... Oh, y'a eu le gala en plus ! Et la presse... Oh putain il doit tellement te détester ce mec ! Ria-t-il finalement.
— En prison ? S'étonna John.
— Elle est entrée et sortie... Ricana Carla. Rien de bien méchant... Bon, éviter de mentionner Naëlle... C'est noté. Ria Carla.
— Madame s'est fait arrêter ouais. D'abord la prison de Rikers, puis elle s'est fait transférer dans une autre prison, haute sécurité, introuvable, tout ça tout ça... Pas non plus comme si tous les ordres de transferts et compagnie venait d'elle. Expliqua Peter. Ça a dû être un sacré bordel quand ils ont compris.
— C'était ça le travail que devais faire Carla ? Qu'est ce que... Non... J'veux pas savoir. Se reprit John.
Je me mis à siffloter, me concentrant sur mon mélange alors que John me regardait le sourcil levé.
—- Bien. Je crois que tout le monde à du travail. Je vais aller m'occuper à la salle de tir. Lança Vincent en se levant de table.
— Un vrai accro Vincent. Ricana Carla.
— Je viens jouer aussi ! Ça fait un moment que j'ai pas fait d'entrainement au tir. Tiens... Sniper ?
Je sortis aussi vite de la salle à manger, esquivant toutes questions embarrassantes, me dirigeant avec Vincent jusqu'à la salle de Noz où Vincent attrapa aussitôt son fusil afin de le préparer alors que je choisissais le mien.
— Vous avez décidément énormément de cordes à votre arc. Sourit Vincent. Sniper... Je ne m'y attendais pas.
— Noz m'a forcée à toute les apprendre et à les maitriser. Ça m'a déjà servi en mission.
— Oh oui... C'est certain... Ça sert un jour ou l'autre, même si j'en connais un qui n'est pas d'accord avec ça. Ricana Vincent.
— Non, mais il apprend quand même. Répondis-je tout en choisissant mon arme. Va pour celui-là. Vu le poids, et sa conception... Je dirais qu'il est à Nino. Allons sur le toit, je demande à Noz de faire préparer les cibles.
On arriva sur le toit, prenant place puis on prit le temps de charger nos armes. Je pus sentir le regard de Vincent m'observant charger mon arme mais j'attendais de voir ce qu'il avait à me dire.
— De ce que j'ai pu voir. Il progresse bien... Je suis heureux que vous ayez pu le convaincre. Sourit Vincent en commençant à s'allonger. Il pourrait être un très bon sniper... Vous saviez qu'il avait l'œil parfait ? C'est ce qui lui donne l'avantage sur ses adversaires. 20/10 d'acuité visuelle... Son ophtalmologue avait conseillé à son père de l'orienter dans un métier où il pourrait le mettre en pratique, mais bon... Il se fait plaisir sur la conduite de sa voiture. Ricana Vincent avant de tirer sa première balle.
Je me mis en positions, observant mon environnement avant de tirer sur mes cibles.
— Il est encore jeune dans le métier, il finira par en venir à devoir les utiliser. Pour l'instant, il commence juste à les apprivoiser. Il prend ses marques et veut grandir. Il ressemble à un chien fou à qui on a appris qu'une méthode pour se battre. Mais il a vite compris qu'il doit avoir de multiples cartes pour être un parfait chef de famille. Il écoute et entends les conseils qu'on lui donne. Noz trouve que c'est un très bon élève, il apprend très vite alors qu'il n'aime pas ça. Il déteste les armes mais il sera un parfait tireur quand Noz en aura fini avec lui. Ensuite je passerais à la chimie.
Je me mis à tirer, me relevant finalement pour changer de point de tir, un sourire s'étirant sur mes lèvres alors que je découvrais dans mon viseur que j'avais eu raison.
— Petit enfoiré, je te reconnais bien là. Ricanais-je avant de me remettre à tirer. Attention Vinvin, il a planqué des cibles.
— Il me fait souvent le coup. Ria Vincent. Je dois trouver le moment idéal pour lui parler et ce n'est malheureusement pas le cas en ce moment avec cette affaire... A droite ! Lança Vincent avant de tirer. Son père m'a appelé ce matin... Il est tombé sur son... nouveau statut civique... John va être fou de rage... Sud-Est ! Touché ! Lança Vincent.
— Alors parler de Luciano... On va éviter ouais. Par contre lui parler... Commençais-je avant de me mettre à tirer. Il m'a posé des questions sur votre réaction vis à vis d'Angélina. J'ai dit que Sofia était une amie à vous, mais la véritable histoire... C'est à vous de leurs dire. Carla aussi se pose des questions, son regard ne trompe pas Vinvin.
Je continuais de tirer, ricanant entre chaque tir sur les cibles trouvées.
— Oh... Très joli tir. Sourit Vincent. Je ne sais vraiment pas comment il réagirait si je lui racontais toute l'histoire. Je ne pourrais pas supporter de les perdre.
— Alors j'ai fourni cette excuse de votre part en avant-première et devinez quoi ? Rien de ce que vous pourrez leurs dire ne changera la place que vous avez pour eux. Vous les avez élevés Vincent, et ils vous voient comme un père. Moi je trouve ça important, parce qu'ils n'ont pas conscience de ce que vous avez traversés vous.
— Je vais devoir prendre mon courage à deux mains hein. Ricana Vincent avant de tirer. Loupé ! Je crois qu'il nous a mis des cibles mouvantes le vicieux. Ria Vincent.
Je tirais, ricanant ensuite en ayant abattu une des cibles mouvantes
— Oui il aime bien faire ça. Sinon c'est trop facile et ça m'ennuie vite. Et donc, le souci avec Luciano ? Vu votre tête, ça a l'air d'être une bonne merde qui va m'énerver. Demandais-je avec calme.
— Luciano... C'est la première fois que j'hausse le ton avec lui... Notre échange n'a pas été de plus cordial... De toutes les réactions que John peut avoir concernant son père... Mon dieu... Celle-ci va toutes les dépasser.
Je le vis du coin de l'œil se redresser, s'asseyant, et je pris la mesure d'à quel point ce qu'il allait m'expliquer aller m'énerver. Je choisissais alors de rester dans mon exercice afin de garantir un minimum de calme, indispensable pour ne pas paniquer ce pauvre Vincent qui n'était ici que le messager malheureux.
— Luciano est de l'ancienne école... Vous vous souvenez de ce que son père a fait pour Sofia... Les intérêts de la famille avant tout. Ricana nerveusement Vincent. John n'est pas au courant, mais son père a eu la mauvaise idée de le promettre à l'une des filles d'une des cinq familles. Consolider les liens avec la Cosa a-t-il dit. Il a attendu que l'histoire avec les Ganterha se finisse mais aujourd'hui la famille le relance et il se trouve coincé maintenant qu'il a vu le statut de John... Je n'ai aucune idée de la réaction qu'il va avoir...
Il a... Oh bordel de putain de merde... Ce sale putain de fils de...
J'inspirais profondément, tirant avant de grimacer en m'apercevant de mon erreur. Je me redressais, posant mon fusil pour m'éviter toute nouvelle tentation, gardant un calme apparent.
— Merde j'ai tiré sur un de mes gardes du coup. Donc. Si je résume bien. Histoire d'être sûre de bien saisir. Luciano Napoli, qui est venu chez moi donc. Qui a régulièrement Diego Gomora au téléphone. Ce même Luciano, s'est permis de décider de l'avenir marital de son fils sans même lui demander son avis ? Et là, il appelle pour... Demander des comptes. J'ai bien saisi ? Demandais-je dans un sourire en me redressant.
— La famille en question lui a demandé « la data del matrimonio » et il se trouve coincé avec le statut de son fils.
— Bien, bien, bien. On va régler ça alors. Pardon. Je vais régler ça. Vous, vous parlez à John. Mais pas de ça.
Je sortis mon téléphone, lançant un appel avant de plaquer le téléphone contre mon oreille, attrapant mon arme.
— Bonjour ! Tu peux faire le plein, et tout préparer pour un vol en urgence ? .... Destination ? Sicile.... À tout à l'heure.
Je raccrochais, souriant à Vincent.
— Ne pas le tuer et ne pas trahir votre secret. Gérable. Promis-je avant de descendre du toit.
Je passais par la salle à manger, embrassant mon samurai dans le cou avant de ressortir de la salle, sentant un regard me suivre avec attention. Je montais voir Diego, faisant le point avec lui pour m'assurer d'avoir bien tout saisi avant de ressortir du bureau.
— Naëlle ! Tu peux pas... M'interpella Diego en sortant du bureau pour me suivre
— Tu crois ça ? Ricanais-je froidement dans le couloir. Putain c'est ce qu'on va voir.
— Je viens avec toi ! Laisse-moi venir avec toi. J'interviens pas pour la première partie mais le reste, je préfère venir.
— Alors prépare toi parce qu'on part dans une heure.
Je passais embrasser mes enfants, allant finalement voir dans le bureau de Peterafin d'informer Peter et Cole que j'avais un voyage urgent à faire et que je serais de retour dès que possible. Je passais me faire un sac de changes, redescendant pour passer par la salle de Suri et de Noz, prenant mes armes avant d'aller prendre des mélanges.
Clairement ce n'était vraiment pas de trop de m'en prendre une bonne réserve.
Je demandais à Salomon de me préparer une voiture tout en lui tendant mon sac avant de le remercier et de retourner vers la salle à manger. Je me penchais pour embrasser le cou de John, l'enlaçant tout en contenant ma rage froide du mieux que je le pouvais.
Je refusais de lui ajouter une merde de ce genre là vu tout ce qu'il se passait déjà pour eux en ce moment. Cette connerie de mariage arrangé était une insulte, que ce soit John ou Carla ou encore Marco, c'étaient à eux de décider qui ils épouseraient. Pas à leurs géniteurs.
— J'ai un souci qui vient de surgir mon samurai, je dois aller le régler. Je serais de retour dans la nuit.
— Tu as tes armes... Un souci mon amour ? Tu veux que je vienne ? S'inquiéta John en posant tendrement sa main sur ma joue
Ton père. Et la Cosa Nostra. Au pire je fais cramer la Sicile. C'est bien ça aussi.
— Rien de bien grave qui ne sera pas arrangée. C'est juste une précaution. Le rassurais-je avant de l'embrasser sur le front. Occupe-toi donc de cette interview, je te laisse gérer, tu as bien plus l'habitude que moi dans ce domaine-là.
— Bon... Ok. Fait attention s'il te plait. Me répondit John
— Promis. Souriais-je avant de l'embrasser.
Je me redressais puis sortis de la salle à manger, sortant directement de la Demeure. Diego me rejoignis aussi vite avec son sac, le lançant sur le siège arrière en prenant place, et je lui laissais juste le temps de s'attacher que je démarrais en trombe, pestant tout ce que je pouvais contre Luciano Napoli.
Forcément dans mon énervement j'avais complétement merdé mon estimation de mon temps de retour, et un peu après minuit sur Los Angeles, je reçus un appel de mon samurai. Je grimaçais avant de décrocher, me rallumant un mélange.
— Izanami ? Tu es sur le retour ?
— J'ai peut-être merdé sur le temps de vol. Je suis encore dans l'avion, on ne va pas tarder à arriver à destination en vérité. Je reviens au plus vite, désolé mon samurai.
— Ok. Pas de soucis... Tu vas me manquer ce soir. Tu rentres demain du coup ?
— Le temps de régler les soucis sur place, je devrais repartir de là début d'après-midi, avec le décalage horaire, je pense que j'arriverais dans la nuit de dimanche à Lundi. Tu vas me manquer aussi, je me rattraperais.
— Je me raccroche à cette idée. Sourit John. Je t'aime. Fais attention à toi.
—Je t'aime aussi. T'en fait pas, c'est plus ceux que je vais voir qui risquent des choses...
Je raccrochais puis rangeais mon téléphone alors que l'avion amorçait son atterrissage. En sicile il était un peu plus de neuf heures lorsqu'on descendit de l'avion avec Diego. Le temps de décharger la voiture et nous nous mîmes en route aussi vite pour la maison « familiale » des Napoli. Forcément j'avais eu tout le temps du vol pour bien monter en pression encore plus, m'énnumérant tous les éléments qui n'allaient pas, toutes ces choses qui me choquaient profondément vis-à-vis des « parents » Napoli.
On arriva à Castelvetrano bien plus vite que le temps normalement mis, et je laissais Diego nous annoncer aux gardes à l'entrée de la demeure Napoli. Quelques minutes plus tard j'avançais la voiture le long de l'allée, et le nouveau majordome vint nous accueillir, nous invitant à entrer.
Luciano Napoli arriva dans la foulée, sortant de son bureau pour nous accueillir, un grand sourire sur les lèvres alors qu'il semblait ravi de nous voir débarquer.
— Mon ami ! S'exclama Luciano. Je ne savais pas que tu venais...
Je laissais Diego saluer Luciano, attendant de voir si la femme Napoli se trouvait aussi dans les parages, le visage complétement neutre. Je vis «la fameuse femme Napoli » débarquer, sentant mes nerfs se tendre de plus belle alors que j'avais juste l'impression d'assister à la pire mascarade de toute ma vie. Je ne rêvais pas, maintenant que ses enfants se trouvaient aux Etats-Unis, Madame était revenue à la demeure en Sicile. Bordel mais comment on pouvait garder la tête haute quand on avait passé sa vie à juste faire la belle aux soirées mondaines, reniant ses propres enfants.
— Oh chérie... Tu te souviens de Diego. Lança Luciano en voyant son épouse arriver. Voici sa fille, elle nous a aidé avec les Ganterha.
La femme s'avança et tendit la main à Diego avant de me la tendre. Je sentis le regard de Diego qui compris à mon attitude que là, c'était l'insulte de trop. Elle venait me saluer, la tête haute, comme si de rien était. Luciano souriait et me présentait comme s'il n'avait pas tapé un scandale plus tôt à Vincent. Un magnifique couple à gerber d'hypocrisie. J'inspirais avant de me mettre à rire nerveusement, fixant la main de cette femme.
Qu'ils aillent bien se faire foutre tiens. Rien à foutre des conséquences. Rien à foutre de dépasser les bornes pour cette fois. Je vais leur dire moi ma façon de penser, en face à face. On ne joue pas avec les gens que j'aime sans en payer le prix.
— La grande absente. Ricanais-je. Je connais un bon nombre de pourriture, mais vous êtes la pire de toute Madame Napoli. Je me demande comment prendre le fait de vous voir enfin là maintenant que Carla et John sont aux Etats-Unis. C'est pire qu'un abandon en fait, vous faites seulement comme si ça n'existait pas c'est ça ? Incroyable. Parce que même moi, qui suis quand même la reine des salopes, je serais incapable de me comporter avec mes enfants comme vous l'avez fait. Oh mais vous faites la paire avec votre mari, je le reconnais. En termes de pire père possible... Ils ont vraiment été gâtés hein putain. Du coup, nan, j'ai pas envie de vous saluer. J'ai plein d'envies qui me passent en tête là oui... Mais pas celle de vous serrer la main. Finis-je dans un sourire.
— Je ne comprends pas ? Diego ? S'étonna alors Luciano.
Oh bah bouges pas pépères, je m'occupes de ton cas, tu vas voir tu vas piger vite.
Je me tournais vers Luciano, étirant mon cou.
— Luciano Napoli. Par où commencer... En tant qu'homme d'affaire, vous aviez déjà des défauts à mes yeux. Mais l'homme derrière ça... C'est un florilège qui ne cesse de m'étonner par sa splendide connerie. Déjà, en tant que frère, vous êtes la pire des pourritures à mes yeux. Vous vous êtes contentés de courber le dos alors que votre sœur s'était faite assassinée, vous avez confié Angelina, votre propre nièce, à une famille inconnue, le plus loin possible de vous en vous cachant derrière un grand plan de prétendue vengeance que vous n'auriez jamais monté si on vous ne l'avez pas soufflé. Vous avez passé votre vie à ignorer vos enfants, à ne vous occuper d'eux que pour en faire de parfaits petits pions qui suivrait vos plans, des investissements à longs termes, voilà ce que ce sont à vos yeux. Tous. Pas un seul n'échappe à cela non ? Marco, John, Carla à la limite parce qu'elle vous a envoyé chier mais vous gardez ça sous la main aussi non ? La seule chose qui compte pour vous, c'est votre entreprise, vos affaires, vos relations. Vous êtes là, à avoir le culot de venir pleurer sur l'épaule de Diego, à avoir ce putain de manque de respect de venir sous mon toit alors que vous vous permettez de vendre vos enfants pour une relation d'affaire ? Vous êtes pitoyable. Putain mais c'est tellement gerbant que la seule chose qui m'empêche de ne pas vous fracasser le crâne à cet instant précis, c'est l'idée que vous allez pourrir seul tous les deux. Vous ne savez rien de vos enfants, strictement rien. Vous ne les connaissez pas, vous n'avez aucune idée de ce qu'ils ont vécus, de comment ils l'ont vécu, de ce qu'ils peuvent vivre en ce moment même. Vous n'êtes pas des parents, juste des géniteurs égoïstes et pitoyables. Vous êtes une putain de trouillarde pour venger votre sœur mais profiter du voyage au japon de votre fils pour le vendre à la Cosa Nostra ne vous a posé aucun souci hein ? Merde vous êtes tellement à gerber... Vendre son gosse parce que son cher papa avait sacrifié ses enfants avant lui. Je ne vous laisserais jamais vous immiscer dans la vie de John. Jamais. Je préfère vous égorger moi-même que de vous laisser une fois de plus le blesser. Je suis sa femme. Je suis celle avec qui il est depuis qu'il a vingt ans. Et jamais vous m'entendez, jamais aucun Napoli ne viendra imposer ses décisions à MON mari. Ne vous approchez plus jamais de mon territoire, de ma demeure. N'osez même plus penser à nous joindre. Vous êtes à daté de ce jour, sur la liste noire des Dragons.
— Je ne comprends rien... Votre mari ? Vingt ans ? c'est quoi cette histoire... ? Je n'ai pas vendu John... Il est l'héritier des Napoli et ce n'est que pour son avenir que nous avons arrangé tout ça... Je... C'est avec vous qu'il... Et puis c'est quoi cette histoire de vingt ans ? John était au Japon mademoiselle... Je...
— Juste... Nan vraiment fermes ta gueule en fait. Tout ça, il est trop tard pour se renseigner. T'as trente ans de retard pour jouer au père. Pour te justifier avec ton... C'est l'héritier des Napoli. Non. C'est John Napoli. Frère de Carla Napoli. Et les deux, ce n'est aucun de vous deux qui les avaient élevés. Ne venez pas vous cacher derrière la mafia, derrière votre boulot devant moi. Je gère les deux, je suis la Patronne de la plus grande famille criminelle au monde, d'un empire surpuissant dans les affaires, et vous savez quoi ? Mes enfants connaissent leur mère. Elle joue avec eux. Elle s'occupe d'eux parce qu'elle prend du temps pour eux. Je ne décide rien pour eux, j'anticipe au cas où mais jamais je ne les forcerais à s'engager dans quoi que ce soit si ce n'est pas leurs décisions. Jamais je ne penserais à arranger de mariage à mes propres enfants. Je connais mes enfants, je connais leurs goûts, je connais chaque chose de mes enfants. Vous, vous ne savez rien d'eux. Rien. Maintenant si vous permettez, je vais voir la Cosa Nostra et régler les conneries que vous avez faites. Mais gardez bien mon avertissement en mémoire Monsieur Napoli, ne vous permettez plus jamais d'interférer dans la vie de Carla ou John, sinon je vous réglerais votre cas. C'est une promesse de Dragon.
Je tournais les talons, Diego me suivant pour remonter en voiture. Il prit le volant alors que je m'allumais une mélange en prenant place du côté passager. On ressortit de la demeure Napoli et je me mis à fixer la route.
— Sans tuer personne. J'aurais pas cru. Ria nerveusement Diego.
Je me contentais de hausser les épaules, fumant en regardant la route.
—J'ai été trop loin ?
— Peut-être. Mais tu m'as fait penser à ton père. Ricana Diego. Puis en soit... Rien de ce que tu n'as dit n'était faux.... Tu as déjà tenu un moment avant de lui dire ses quatre vérités. Surtout que tu as l'air d'avoir bien plus d'affection pour Vincent que pour ces deux-là donc bon... Je m'y attendais. Même si je n'aurais jamais pensé qu'il arrangerait un mariage à son fils dans son dos.
On arriva peu de temps après à la Cosa Nostra, et je déposais mes armes à l'entrée avec mes lames avant de demander à parler au Chef de la Cosa Nostra. Je m'excusais de venir sans avoir prévenu. Un homme d'une cinquantaine d'année aux cheveux poivres et sels vint nous accueillir, le sourire aux lèvres et je soupirais intérieurement de soulagement.
Dino Castello, parrain de la Cosa Nostra. Grand chef des cinq familles composant la mafia sicilienne. C'est avec lui que nous avions traité pour les Ganterha mais nos rapports avaient toujours été plus professionnels qu'autre chose, contrairement à Mogi où je savais où je mettais les pieds, là j'étais en terrain inconnus. Cela pouvait très bien se passer comme complétement déraper. Mais ce n'était pas comme si je n'étais pas déjà prête à faire la guerre donc bon.
— Madame Gomora ! Entrez, je vous en prie. Lança Dino Castello en Sicilien. Ne vous en faites pas, c'est un plaisir de vous accueillir chez nous. Continua-t-il en nous invitant d'un geste de la main à le suivre.
On arriva devant un grand bureau et il ouvrit la porte.
— Entrez. Je vous en prie. Vous désirez boire quelque chose ?
— Quelque chose de fort je vous prie. La nuit fut longue. Comment vont les affaires ? Répondis-je en sicilien.
— Paulo... Vodka pour nos invités. Demanda l'homme à son employé.
Il s'assit à son bureau, nous invitant à en faire de même puis me répondit.
— J'apprécie énormément que vous vous donniez l'effort de parler dans ma langue... C'est une marque de respect que j'affectionne. Pour les affaires, je dois dire que les choses vont à merveille, surtout depuis votre intervention contre cette pourriture de famille de Ganterha... Mais dites-moi, que me vaut le plaisir de vous recevoir ? J'espère que nous n'avons pas de problème avec vous.
— En fait, j'ai appris hier que John Napoli avait été promis à l'une des familles de la Cosa Nostra. Arrangement conclus par Luciano Napoli il y a de nombreuses années. Le souci étant que John Napoli est en relation avec moi depuis ses vingt-ans, que nous sommes mariés depuis peu, et que nous n'étions absolument pas au courant de cette promesse insultante de la part de Luciano Napoli. Nous n'avons rien ébruité pour éviter les soucis, mais je ne m'attendais pas à découvrir ça je vous l'avoue. Je ne connais pas bien les traditions et le code vis-à-vis de tel engagement, mais il est évident que je ne céderais mon mari à personne. Je comprends cependant que la famille en question est lésée alors qu'elle était de bonne foi. Pensez-vous qu'un arrangement financier soit réalisable pour réparer l'affront ?
Dino Castello fronça les sourcils et prit immédiatement son téléphone, ordonnant la venue d'un homme.
— Presto ! Hurla l'homme avant de raccrocher. Je crois que le problème va se régler très vite. Beaucoup aime les traditions chez nous et certaines sont importantes. En revanche... mon dieu si je faisais ça à ma fille, je crois qu'elle me tuerait de ses propres mains. Il n'y aura aucun accord financier, la vie d'une personne ne s'achète pas mon dieu...
Je regardais en coin Diego qui haussa les épaules. Bon je devais avouer que commencer par ça avant de « je vais brûler votre putain d'île vous allez voir si John va épouser votre pouffiasse » ... C'est plus... Diplomatique.
On frappa aussi vite à la porte du bureau et je posais mon attention dessus.
— Entre abruti ! Râla Dino Castello. Madame Napoli, je vous présente, André Basini l'abruti qui a dû faire cet arrangement. Il faut savoir que c'est encore le seul ici qui pense encore comme ça... Alors André ? Luciano Napoli ?
— Dino ! Il était d'accord... Ma fille attend depuis des années pour...
Je vais l'égorger ta fille ouais espèce de sous-merde tu vas voir si elle attends.
— Pour quoi ? Hein... Elle est pas capable de ce trouver un mari ? Tu vois cette femme ? C'est Madame Gomora de l'empire Gomora et ce qui va t'intéresser plus que tout... C'est la femme de John Napoli. Elle est tellement respectueuse qu'elle vient de se déplacer pour réparer un... préjudice. Y a-t-il un préjudice André ?
— Je... Non, non. Bien sûr que non Dino.
— Faut-il te dédommager financièrement pour ta fille ou elle va s'en sortir toute seule ?
— Je... Non. Aucun problème... Je... Toutes mes excuses madame Gomora... Luciano m'avait dit...
— On s'en bat tes putains de couilles ! Hurla Dino. Fou le camp maintenant.
L'homme partit aussi vite et le chef de famille revint vers moi.
— Je suis vraiment désolé de toute cette histoire, et croyez-moi, la Cosa ne s'occupera plus de Napoli. Nous garderons contacte avec John, c'est un homme d'honneur mais à partir d'aujourd'hui la Cosa n'aura plus rien avoir avec Luciano. Je passerai un appel tout à l'heure pour retirer nos hommes de là-bas.
Je soufflais de soulagement, passant une main dans mes cheveux.
— Merci infiniment. Je suis contente que cela ait pus s'arranger ainsi. Je vais prendre congé, je suis parti assez vite de chez moi hier, ils vont se demander ce qu'il se passe. Merci encore pour votre aide, c'était un plaisir de vous voir.
— Le plaisir a été pour moi et c'est à moi de vous remercier de vous être déplacée et d'avoir eu cette démarche. Répondit Dino Castello en me tendant la main. Entre nous... J'aurais certainement tout brûler si on m'avait fait le même coup. Ricana l'homme. J'apprécie que vous ayez laissé nos maisons intactes... Je vous raccompagne.
— Oh c'est juste la Sicile qu'elle voulait bruler ouais. Marmonna Diego. Bon courage avec votre fille, j'espère qu'elle est pas comme elle. Dit-il en lui serrant la main.
— C'est une amie de Carla, si vous voyez ce que je veux dire. Ria Dino Castello en serrant la main à Diego.
— Outch. Ricanais-je. Vous avez du courage alors.
— Mon fils est justement en couple avec elle. Sacré phénomène mais très attachante.
— Séparées c'est encore gérable quand les connait. Elles sont adorables. Mais ensemble... Mama mia ! Votre fils doit avoir des sacrés atouts pour avoir eu Carla. La mienne les fait fuir.
— C'est elle qui a fait les premiers pas sinon on y serait encore. Ria Diego. Vous en faites pas, elle finira par en trouver un à sa hauteur. S'ils fuient, c'est qu'il ne la mérite pas.
— C'est ce que je lui dis. Ria Dino. Je vais vous faire ouvrir la route jusqu'à l'aéroport, vous avez été suffisamment loin des votre. La route sera déserte, ça sera toujours ça de gagner... N'hésitez pas si vous avez besoin d'autre chose. Finit Dino en nous accompagnant à la porte de la demeure.
— Merci beaucoup, je saluerais John et Carla de votre part. Bonne journée.
Putain de bordel de merde. Bon bah me reste plus qu'à parler de tout ça maintenant hein...
Le temps de vol et le décalage me firent arriver le lundi matin à la Demeure, après la découverte d'un Vincent qui avait finalement pris son courage à deux mains pour parler aux enfants Napoli de son véritable passé, je lui avais expliqué rapidement que la situation était réglée. J'expliquais ensuite à mes frères la situation m'ayant conduit à partir de cette façon avec Diego, Luc et John finissant par comprendre mon point de vue. John se chargea donc d'expliquer lui-même à Carla la dernière idée de génie de leurs géniteurs. Et moi, je dû aller expliquer les choses à mon samurai. Craignant clairement d'avoir dépassé les bornes et qu'il prenne mal mon intervention dans sa vie.
J'avais eu tout le temps du retour pour tourner ça dans tout les sens, me rongeant clairement les ongles en me disant qu'en soit je n'avais pas réellement la légitimité d'intervenir, et que je l'avais fait vraiment sur un coup de nerfs. Je ne regrettais pas d'être intervenue, mais je pouvais comprendre facilement que ça ne plairait pas à mon samurai.
Forcément quand je lui racontais les derniers événements, ça ne lui plu pas du tout. Mais alors pas du tout. Mais ce n'était pas que je sois intervenu le problème, c'était l'aberration qu'avais commis son père qui le rendait fou de rage.
La descente de toute ces émotions finirent par avoir raison de moi très rapidement, et je m'endormis apparemment dans ses bras. Me réveillant quelques heures plus tard dans mon lit, avec deux aliens accrochés à moi, ne comprenant pas du tout ce que je foutais dans mon lit.
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