Chapitre 12_ Tsaile


Je poussais un soupir avant de me redresser, rentrant dans la demeure. Je passais voir Antone avant de monter à l'étage, passant dans la chambre de mon samurai avant de passer dans mon appartement. J'en profitais pour aller embrasser mes enfants avant de passer voir Peter, passant finalement un appel tout en redescendant avec ce que j'avais pris. Les posant à l'entrée tout en demandant à Salomon de les charger. Je me dirigeais vers la salle au piano, m'excusant en entrant. J'attrapais un étui avant d'y placer le violon de mon père, refermant l'étuis avec soin avant de ressortir de la pièce.


Je me posais finalement dans la cuisine, buvant un verre avec Salomon. Cole entra dans la cuisine quelques minutes plus tard, posant son regard sur mon étui avant de s'approcher. Il glissa sa main sur ma nuque, m'embrassant le front.


— Fais attention à toi. Murmura-t-il

— Promis.


Je sentis ses lèvres s'étirer sur mon front et il se redressa l'air de rien.


— Allez, je vais consoler Pete' du coup.


Je ricanais en le regardant partir, trinquant avec Salomon avant de poser ma tête contre son épaule, discutant avec lui alors qu'il avait laissé tomber les « Madame ».


J'aperçus finalement mon samurai qui venait de passer la tête par l'une des entrées, et je l'invitais à entrer en lui montrant le verre, empêchant Salomon de se relever.


— Fais pas chier et reste assis. T'es de repos là en plus.
— De repos ? Dans tes rêves ouais. J'ai juste pris ma pause avec toi, arrêtes de vouloir me mettre au repos. Ricana Salomon.


Mon samurai prit place et je lui versais un verre, prenant le temps de savourer le mien alors que Salomon en profitait pour s'emparer doucement de mon étui avant de sortir de la cuisine. Je me contentais de ricaner, secouant la tête avant de poser mon attention sur mon samurai.


— Ça a été ?

— De mon point de vue, oui. Il est ressorti du bureau après m'avoir remercié de l'avoir informé. Il n'a pas posé de question, juste acquiescé.


Ouais, Diego va devoir le consoler quoi... Violente prise de conscience qu'il pourra pas se rattraper de ses erreurs...

Je me contentais de hocher la tête en souriant avant de finir mon verre, me levant afin de l'embrasser.


— Je reviens.


Je disparu de la cuisine, passant par le petit coin avant de descendre chercher un stock de mélange, les rangeant dans mon sac. Je repassais par la cuisine, attrapant la main de mon samurai afin de l'entrainer avec moi dehors. J'attrapais les clés que me lança Antone, le remerciant avant de saluer Salomon et je fis signe à mon samurai de monter dans le tout-terrain.



Je pris place au volant, sortant mon paquet et mon briquet avant de virer mon sac derrière, démarrant finalement et prenant la route.

Je m'installais confortablement, contournant L.A avant de traverser plusieurs villes sans même les regarder. Je m'allumais finalement une cigarette en ouvrant la vitre, savourant le silence de la nuit alors que je pouvais sentir la perplexité de mon samurai.

Je suivis la Blue Star Memorial Highway, finissant par faire une halte au bout de six heures de route afin de m'étirer un peu. Je m'allumais une cigarette, fouillant dans un sac à l'arrière en ricanant avant de tendre une bière à mon samurai, en ouvrant une en m'asseyant sur le capot.

Il prit place à côté de moi, buvant sa bière et je m'appuyais contre lui, observant les voitures passer tout en buvant ma bière, me disant que bordel ça faisait un moment que j'avais pas pris vraiment le temps comme ça. À juste être posée sur le capot de ma voiture, observant les autres passer en ayant le temps devant moi. Mettre tout en pause véritablement et s'en foutre.


Et ça faisait du bien en fait. Cette impression de souffler véritablement, se disant que la course reprendra bien assez vite.



Après un moment, j'attrapais mon téléphone en descendant du capot, prenant en photo la plaque d'immatriculation du véhicule avant de compléter le message par le modèle et le type de véhicule, envoyant finalement le message avant de ranger mon téléphone.


— Si tu veux aller au ptit coin c'est maintenant, il reste encore un peu de route. Le prévins-je


Il descendit du capot avec un sourire aux lèvres, s'éloignant pour soulager son besoin avant de revenir vers moi, un sourire toujours sur les lèvres.


— J'imagine que tu ne me diras pas où tu m'emmènes. Ria t-il en arrivant près de moi.

— Tu imagines super bien. Répondis-je avant de l'embrasser.


Je repris place au volant, reprenant la route après avoir vérifié mon téléphone. Je me rallumais une cigarette, avalant les kilomètres pendant plusieurs heures avant de ralentir. Nous venions de faire dix heures de route et le soleil se levait, et mon cœur se mettait à marteler alors que je m'engageais sur une route. Serrant et desserrant nerveusement le volant avant de m'arrêter à l'entrée d'une ville.


— Attends moi là s'il te plait. Demandais-je avant de descendre de voiture.



J'inspirais avant de marcher quelques mètres, saluant l'homme et le remerciant en prenant les clés. Je lui souhaitais une bonne journée avant de remonter en voiture, redémarrant afin de parcourir les derniers mètres. Je me garais finalement, arrêtant le véhicule en reposant mes mains sur le volant, ne pouvant lâcher du regard l'endroit devant moi. J'inspirais profondément en fermant les yeux, secouant doucement la tête avant de me décider.


— Viens. On fait une halte là.


Je descendis du véhicule, m'allumant un mélange aussi vite avant de m'avancer, ouvrant le petit portail afin de traverser le petit jardin, soulevant une plaque afin d'en sortir les clés. J'ouvris la porte, avant de me reculer, faisant signe à mon samurai d'y entrer. Le laissant observer l'intérieur de la maison sans comprendre.


Il finit par poser le regard sur les photos accrochés aux murs, fronçant les sourcils avant de me regarder.



— C'est la maison où je suis née. Répondis-je à sa question silencieuse.


Il leva alors les sourcils puis ramena son regard vers les photos, posant délicatement sa main sur une des photos alors que son doigt redessinait le contour d'un visage, un sourire tendre sur les lèvres alors qu'il ne quittait pas la photo des yeux.


— Cette maison est emplit de souvenir Izanami et ils ne sont pas tous bon. Lança t-il d'une voix douce et posée tout en continuant de fixer la photo.


Je me rallumais mon mélange, prenant une grande bouffée avant de m'avancer, posant mon regard sur la photo.


— J'avais huit ans sur la photo, c'est la mère d'Arno qui a pris la photo. On dirait pas mais quelques minutes avant notre mère nous engueulait encore parce qu'elle avait essayé de nous trainer à l'église et j'avais fait que couper le curé. On a fini par devoir partir de la messe, elle a fait la gueule à mon père toute la journée après parce qu'il était mort de rire et incapable de m'engueuler. Et moi je boudais parce que cet abruti de curé il n'avait pas répondu à mes questions. Du coup les parents d'Arno et Alex nous avait rejoint, et on avait mangé avec eux. C'est Arno qui a les photos je crois. Ou Alex peut-être...


Je m'éloignais de quelques pas afin de retourner dans la voiture, sortant l'étui avant d'entrer de nouveau, me dirigeant vers la grande pièce traversant la maison. Avant c'était notre salon salle à manger, à présent seul son piano y trône sous un drap.

Je posais l'étui sur le banc avant d'ôter le drap, découvrant le piano en laissant tomber le drap, caressant le piano.



— Une seule journée a suffit à gâcher toute ma vision de cet endroit oui. Moi je l'ai vécu, Luc l'a subi en se retrouvant sans rien. Alex, le grand frère d'Arno lui a retrouvé la maison le lendemain. Sale journée... Ricanais-je amèrement.


Je repris plusieurs bouffées tout en caressant le piano.


— J'ai mis longtemps à remettre un pied ici. Et ce n'est que la troisième fois en fait. La première fois avec Luc, la deuxième avec mes enfants... Et puis là... Avec toi. Je ne dirais pas que je suis à l'aise réellement, et il y a bien des pièces que je refuse d'approcher mais ici... C'est mon enfance. Et puis tant que son piano sera là.... Ça restera toujours la maison où nos parents nous ont donnés la vie.

— Tu es bien plus forte que moi concernant ton passé. Je n'arrive pas à exprimer ce que je ressens. Heureux que tu partages cela avec moi et triste de découvrir l'endroit où tout a basculé. Répondit-il en se rapprochant du piano avant de le parcourir délicatement de sa main.


Je secouais la tête, me reculant du piano afin d'ouvrir une fenêtre, me retournant vers lui tout en fumant pour l'observer. J'écrasais finalement mon mégot avant de le poser au sol, me rapprochant du tabouret afin d'attraper l'étui, le posant sur le piano avant de l'ouvrir, en sortant le violon que je posais sur le piano avec son archer, reposant l'étui au sol

Je pris finalement place sur le tabouret, caressant les touches avant de me mettre à jouer l'Ode que ma mère avait composé, ne lâchant pas du regard mon samurai alors que les notes s'élevaient. Finissant par fermer les yeux en souriant alors que je sentais les notes prendre vie, ressentant le tourbillon telle qu'elle l'avait écrit, telle qu'elle me l'avait décrit. Écoutant la mélodie pleine d'amour qui inondait à présent la pièce, laissant danser mes doigts sur les touches en sentant son regard qui ne me quittait pas.

Inspirant finalement à la fin de la mélodie en rouvrant les yeux, les posant sur lui.


— C'est magnifique. Veux-tu me l'apprendre ? Me demande-t-il en se rapprochant de moi.


Je clignais des yeux avant de me lever, fouillant dans l'étui avant d'en ressortir quelques feuilles de partition vierge.


— Je reviens.


Je passais par la voiture afin de récupérer mon sac, revenant avec afin d'en sortir un crayon, attrapant les feuilles pour les étaler au sol, prenant place en fronçant les sourcils. Je fermais les yeux quelques minutes, inspirant lentement en me forçant à chercher la partition dans mon esprit tout en jouant avec mon crayon. Je rouvris les yeux, posant mon regard sur la partition, venant y inscrire la partition complète en sifflant les notes, complétant de temps à autre par des détails que j'oubliais, finissant par suspendre mon crayon avant de me relever pour attraper le violon et l'archer. Je me rassis puis me mis à jouer ce que j'avais écrit, posant l'archer à la fin afin de compléter ce que j'avais écrits. Rejouant le morceau avant de sourire et de poser le violon, m'emparant de nouveau du crayon afin de noter « Ode de Julia Tchirkoya ».


Je mis les feuilles dans l'ordre, me relevant afin de les tendre à mon samurai.


— Nous ne serons que trois au monde à pouvoir la jouer en entier. Mon frère l'a écrite pour deux enfants d'ici mais il a modifié l'une des parties sans pouvoir s'en empêcher. Ricanais-je à la fin de ma phrase.

— Cette composition est de ta mère ? S'étonna t-il en les lisant.

— Oui bien sûr. Elle était connue il parait, et beaucoup de monde connaissait ce morceau à l'époque parce qu'elle la jouait en partie lors de ses représentations. Avec le temps on a nommé ça « L'ode impossible » et Caleb a finit par m'expliquer que les gens la nommaient ainsi parce que ma mère refusait toujours de la jouer en entier, disant haut et fort que c'est sa fille qui la jouerait. Et comme ce n'est jamais arrivé, le public n'a jamais connu la totalité de cette ode. C'est à New-York que je l'ai joué en entier devant un public pour la première fois. Une pétasse de merde m'avait provoquée en me la réclamant pour attirer l'attention... Sans savoir qu'elle venait de le demander à l'une des seules personnes la connaissant. C'était vraiment drôle. Alors je l'ai joué, pour mon frère en fait. Parce qu'il était à côté de moi ce jour là alors... Je lui ai joué, vu que je lui avais promis la veille de mes dix ans... J'en ai vraiment chié pour l'apprendre, ma mère avait l'oreille absolu et était une putain de perfectionniste, alors je jouais encore et encore jusqu'à la maitriser parfaitement. Elle était complétement passionnée par la musique, ne vivait que pour ça. Et mon père a pus la séduire avec son violon. Niais hein ?

— Non. Ria t-il. Je trouve que c'est une belle histoire.



Il alla rapidement s'asseoir sur le banc du piano et tout en fronçant les sourcils, se concentra dans sa lecture. Il prit le temps de mémoriser les partitions puis au bout de quelques minutes, il plaça les feuilles sur le pupitre du piano et me regarda tendrement.


— Je suis prêt à essayer. Pour contre, n'hésites pas à m'arrêter si je me trompe. Je ne voudrais pas abimer la mélodie.


Je ricanais en m'emparant du violon, venant m'appuyer contre son dos.


— Sinon je la joue avec toi et on voit si tu parviens à suivre. Riais doucement en me mettant en position.


J'entendis les premières notes raisonner et je mis à jouer aussi vite, joignant le son du violon à celui du piano tout en fermant les yeux. Ne pouvant empêcher les larmes de couler alors que la mélodie se déroulait, sentant bien toutes les variations, toute cette vie enflant en une mélodie.

L'entendant pour la première fois joué par une autre personne que nous, une autre vie qui insufflait à cette ode ses sentiments, cette ode que l'on avait fui pendant si longtemps était maintenant joué par un homme important à mes yeux, sur le piano même sur lequel l'avait composé ma mère, dans la maison même où elle l'avait créée... Et ça me semblait surréaliste, vraiment surréaliste. J'écoutais le son de nos deux instruments qui emplissaient l'air, ne l'ayant jamais entendu de cette façon. Peut-être parce qu'avec Luc on y insufflait autre chose, que notre vécu était différent avec elle... Mais cette fois elle me semblait tout autre, c'était bien les mêmes notes, les mêmes accords, les mêmes variations, pourtant là c'était comme découvrir quelque chose que je connaissais depuis toujours.


J'y avais joins les rires de mes enfants, l'amour des gens qui m'avaient soutenu, pourtant elle n'était pas ainsi. Pleine de vie oui, mais pas ainsi. C'était quoi ça ? C'était beau, oui incroyablement beau. Cela me rappelait quelque chose mais je ne parvenais pas à mettre la main dessus. Et je rouvris les yeux frustrés de n'avoir pus me rappeler, mais heureuse de l'instant pourtant.


Je sentis ses bras s'enrouler autour de moi alors qu'il plaçait sa tête dans mon dos et je fermais les yeux, inspirant profondément avant de m'essuyer les yeux d'un revers de manche, posant ma main sur son bras afin de le caresser.


— Du premier coup bravo. Murmurais-je

— Je n'ai eu qu'à te suivre. Cette partition est beaucoup plus qu'une musique et j'ai ressenti tellement de chose en la jouant. Merci pour ce partage.


Je hochais la tête avant de me tourner, posant le violon et l'archer sur le piano avant de m'asseoir contre lui, l'enlaçant en posant ma tête dans son cou.


— C'était la première fois... Que je la jouais avec quelqu'un d'autre que Luc...

— Je ne serais jouer comme ton frère, mais j'y ai mis mes propres sentiments. C'est un magnifique cadeau que tu viens de me faire. Merci Izanami.

— Non Non... C'était très bien. Tu ne peux pas la jouer comme Luc, c'est normal.


Je l'embrassais dans le cou, restant quelques minutes ainsi avant de me redresser et de lui sourire.


— Bien, allons-y.


Je l'entrainais dehors, ayant pris soin de reprendre mon sac et de refermer la fenêtre avant de refermer la porte, m'allumant une cigarette tout en l'emmenant à la voiture. On roula peu de temps avant de nous garer devant une petite maison et je descendis avec les clés qu'on m'avait donné.


— C'est une maison à Maikan qu'il loue parfois. Il nous la prête.


Je le laissais entrer avant de me diriger vers la voiture, ouvrant le coffre pour en ressortir les deux sacs que je posais à l'entrée afin de finir ma cigarette.


— Qui est Maikan ?

— Le chef d'ici. Enfin des terres sur lesquelles nous nous trouvons.

— Un ami de la famille ?

— À Diego.


Il se pencha pour attraper les sacs, se redressant en me demandant où je voulais qu'il les poses. Je haussais les épaules en m'avançant, mon regard scrutant autour de moi.


— Bah faut trouver la chambre en fait. C'est nos affaires. Répondis-je en cherchant

— Nos affaires ? Nous restons ici cette nuit ? Lança t-il en se accélérant le pas


Je me stoppais pour l'observer courir partout, me penchant pour le suivre du regard en ricanant.


— J'en déduis que l'idée est bonne du coup ? Criais-je alors qu'il était entré dans une pièce

— Excellente ! Cria mon samurai en retour.


Je ricanais en m'avançant, parcourant la maison avant de passer par la cuisine, ouvrant le frigo avant d'ouvrir les placards.


— Ils ont mis la réserve de nourriture ces abrutis. Marmonnais-je


Je refermais le tout avant d'aller ouvrir la porte vitrée, observant le paysage.


— Si y a ce qu'il faut, je nous prépare à manger si tu veux. A moins que tu ais prévu aussi cette partie. Ria mon samurai


Je me retournais vers lui, me frottant le crâne en ricanant.


— Non je reconnais que mes prévisions se sont arrêtées à cette maison. Mais ils ont rempli le frigo et les placards donc si tu sais cuisiner, je veux bien !

— Parfait ! Je vais me mettre au travail dans ce cas. Me sourit-il avant de m'embrasser et de partir se mettre au fourneau.


Je me penchais, l'observant s'affairer avant de me remettre droite, me pinçant le bras avant de hausser les épaules.


— Tu vas voir que je vais me réveiller. Ce week-end est trop étrange pour pas que je me réveille. Ou je suis droguée... Ou dans le coma. Ouais... Possible.


Je m'avançais finalement, allant clairement le mater pendant qu'il cuisinait.


— Putain de fessier... Marmonnais-je pour moi-même.


Je m'avançais pour tâter, enlevant la main quand je le sentis sursauter.


— Pardon, j'ai cru l'entendre m'appeler.

— C'est assez fourbe. Répondit-il. C'est bientôt prêt, sauf si tu veux passer directement au dessert.

— Je suis pour le sucré avant le salé perso. Sinon on appelle ça l'apéro et...


Il éteignit aussitôt les plaques de cuisson puis me souleva pour me poser sur le plan de travail, jetant passionnément ses lèvres sur les miennes.


— Je n'ai pas de préférence d'ordre, mais commençons par l'apéro. Lança-t-il tout en me retirant ma robe pull.


Quand « l'apéro » fut consommé, je profitais qu'il finisse de préparer le repas pour aller me doucher avant de revenir mettre la table, et de préparer le café. Le laissant sagement finir cette fois.


C'est prêt ! Lança t-il en sicilien en amenant les plats à tables, le sourire aux lèvres.

— Oh ça sent super bon en tout cas ! Goûtons ça !


Je me levais pour servir les assiettes avant de l'embrasser, reprenant place pour manger. Je le félicitais sur ses talents culinaires, appréciant le plat sans y trouver à redire.


— Quand on vit seul pendant sept ans, on est bien obligé de s'y mettre. Ria t-il. Et puis j'ai eu un bon professeur.

— Alors les pompiers de New-York peuvent attester que mes essais leurs fournissaient du boulot donc... Clairement je me suis contenté du minimum vital niveau cuisine. C'est les voisins qui me filaient des plats ! Riais-je.


En plus c'est dur de se passer des plats de Salomon.


Le repas se déroula sous nos rires et notre conversation, et je débarrassais avant de ramener les cafés, le remerciant pour le repas.

Je fus étonné d'entendre frapper alors que nous buvions nos cafés et j'allais ouvrir, découvrant avec étonnement Maikan. Je le laissais entrer, étonné de sa visite même si je ne devrais pas.


— Maikan, je vous présente John Napoli. John, voici Maikan, le chef de ces terres. Voulez-vous un café ?


Je laissais mon samurai saluer Maikan pour aller chercher un café, revenant lui poser la tasse alors qu'il avait pris place à table.


— Merci beaucoup d'avoir préparé autant de choses, ce n'était pas nécessaires. Je vous ai prévenu tard en plus... Remerciais-je


Il fit un signe de la main pour dire que ce n'était rien, un sourire tendre sur le visage.


— Je suis toujours heureux d'accueillir à nouveau l'un de mes enfants voyons. Tu as prévu de te promener cette après-midi ? Neko peut te préparer des chevaux si Monsieur sait monter. Rien ne vaut les chevaux ici.

— Ce serait avec un grand plaisir. Sourit John avec des yeux d'enfants.

— Bien alors faisons cela ! Souriais-je.


Je laissais mon samurai aller se doucher et se changer, discutant un peu avec Maikan du problème survenu la dernière fois. Je sortis me fumer une cigarette devant avec lui, en profitant pour saluer son cheval.


— Tu es magnifique. Lui soufflais-je en le caressant.

— Te souviens tu où est le ranch ? Me sourit Maikan

— Hm... À quelques kilomètres d'ici je dirais, au sud non ?

— Oui, au pire il te guidera, il connait le chemin de la maison.


Je m'éloignais le temps de finir ma cigarette, allant chercher mon sac pour le mettre dans la voiture. Je croisais mon samurai changé, l'embrassant avant de l'emmener dehors. Forcément il tomba sur le cheval de Maikan, s'en approchant aussi vite.


Je flattais encore un peu le cheval avant de grimper sur la selle en tissu, caressant son cou avant de me pencher vers mon samurai pour l'embrasser.


— Maikan va te conduire au Ranch, tu pourras y choisir un cheval avec qui cela collera.


Je ricanais en le voyant se précipiter vers la voiture, Maikan se retenant de rire.


— On se rejoins chez toi alors Maikan ?

— Oui, en plus mon garçon a l'air impatient de se dépenser un peu plus qu'avec moi. Ria doucement Maikan en venant caresser son cheval. Soit gentil garçon, rentre à la maison.


Je donnais le top à son cheval, faisant un signe de main avant de m'élancer aussi vite au galop, me redressant pour sentir le vent dans mes cheveux alors qu'un grand sourire s'étirait sur mes lèvres. Je me forçais à ne pas faire de détour, laissant le cheval se dépenser comme pas possible tout en savourant au maximum et nous arrivâmes bien vite au ranch. Comme des sauvages, forcément.


Je riais tout en descendant, caressant le cheval après lui avoir ôté la couverture. L'amenant enfin dans la pâture. Je restais finalement en plein milieu, saluant et caressant ceux s'approchant. Je fus rejointe par mon samurai, qui semblait être en train de nager dans le bonheur vu le visage qu'il avait, ses yeux ne cessant de parcourir les chevaux allant et venant autour de nous.

On dirait un jeune poulain qui veut sautiller partout....



Je m'avançais de quelques pas, tendant les bras tout en faisant un bruit de bouche. Je vis le cheval de Maikan revenir vers moi, venant frotter son museau contre ma joue alors que je refermais mes bras en riant sur lui.


— Oui Ashkii, ce sera avec plaisir. Merci. Murmurais-je au cheval.


Je tournais la tête vers mon samurai.


— Fais la même chose, le cheval décidera pour toi. Expliquais-je. Ici c'est eux qui nous permettent de les monter, ils décident sans que nous ne les forcions. S'il t'aime bien, il viendra vers toi.


Je l'observais faire, voyant s'approcher un mustang bai-brun après quelques secondes, pouvant reconnaitre d'ici un cheval de nature nerveuse. Une bonne version animale du samurai dis donc.

Je pris le chemin pour sortir du pâturage, le cheval de Maikan me suivant sans problème. Je fis signe à mon samurai de me suivre, et nous sortîmes du pâturage avec les deux chevaux.

Neko se contenta de nous saluer, et j'allais chercher un sac à dos dans la voiture, y mettant de quoi boire et mes cigarettes avant de le mettre pour revenir vers mon samurai.


— Comment veux-tu le monter ? Lui demandais-je. Il faut que ce soit confortable pour toi pour une longue ballade.

— Si c'est pour une longue ballade, je préfère une selle western.


J'allais demander cela à Neko, et il revint avec le nécessaire quelques minutes après alors que je reprenais la couverture en laine dont se servait Maikan. Je la mis sur son cheval, le caressant avant de m'éloigner pour fumer une cigarette.

Mon samurai en profita pour s'approcher, m'embrassant avant que son regard ne revienne sur le paysage autour de nous.


— C'est un endroit incroyable. Tout est magnifique ici.

— Oui, c'est apaisant d'être ici.

— Oui, il y a comme un air de liberté qui flotte. Ça fait un bien fou.


Je lui souris, l'embrassant longuement avant d'écraser mon mégot, le plaçant dans le cendrier portatif dans mon sac afin de l'entrainer vers les chevaux qui nous attendaient.


— Angeli... Naëlle pardon. S'excusa Neko. Tu vas dans les canyons ?

— Oui, je ferais attention.


Neko hocha la tête, s'éloignant finalement alors que je montais sur le cheval.


— Angélina ? Il a l'air de bien te connaitre.


Je tournais la tête vers mon samurai, un sourire en coin s'étirant sur mes lèvres.


— C'est l'un des fils de Maikan. Il a grandi avec nous. Éludais-je

— Hm... Et il a l'air d'avoir apprécié. Sourit-il en levant un sourcil tout en regardant Neko s'éloigner.



On va dire ça ouais.


— Et si nous y allions ? Ils s'impatientent.



Je tapotais le cou de mon cheval, puis je le fis démarrer alors que mon samurai ne se faisait pas prier. On lança assez vite le galop, le temps d'atteindre l'entrée du Canyon. Je fis ralentir le cheval avant d'entrer dans le canyon, restant au trot les premiers kilomètres alors qu'on s'enfonçait à l'intérieur.


Au bout de quelques kilomètres on arriva à un croisement offrant un terrain dégagé sur quelques kilomètres et je m'allumais une cigarette, laissant le cheval marcher tranquillement où bon lui semblait pour manger ici et là. J'observais mon samurai, un sourire s'étirant sur mes lèvres.


— Ça te plait ? Lui demandais-je

— Mieux que ça. Un lieu magnifique, une promenade à cheval et toi. C'est juste parfait.


Je terminais ma cigarette, l'écrasant dans le cendrier avant de le ranger dans mon sac. Je m'étirais sur mon cheval, un grand sourire sur les lèvres.


— Alors je vais te faire goûter à ce qu'est la liberté à mes yeux.


Je donnais un coup de talon, faisant se redresser mon cheval aussi vite avant qu'il ne parte au galop. Le cheval de mon samurai ne se fit pas prier, nous suivant tout aussi rapidement. On lança nos chevaux à pleine vitesse, et je me laissais emporter par la sensation grisante de l'animal courant à pleine vitesse sous moi, le vent venant me caresser.


— Là putain je me sens libre ! Criais-je.


Le cri de joie de mon samurai vint me répondre et on savoura la course pendant un moment avant de nous arrêter près d'un lac, laissant nos chevaux boire alors que l'on descendait d'eux. Je donnais une bouteille d'eau à mon samurai, m'allumant une cigarette en prenant place sur le sol. Il vint s'allonger à côté de moi et je me mis à caresser son torse tout en fumant. Je finis ma cigarette puis enleva mes chaussures, ôtant mes chaussettes avant d'ôter ce que j'avais dans mes poches, rangeant le tout dans le sac. Je me redressais finalement en ôtant mon débardeur, m'approchant du cheval de Maikan afin de lui ôter la couverture, la posant sur le sol. Je montais sur le cheval, caressant son cou tout en m'allongeant sur lui.


— Au bain Ashkii... Soufflais-je.


Je donnais un léger coup de talon, laissant le cheval s'avancer dans l'eau à son rythme. Je finis par me laisser glisser dans l'eau, revenant frotter le cheval de la main. Je le frottais, le massant pendant plusieurs minutes avant de remonter dessus, lui faisant regagner le sol avant de descendre à mon tour. Je m'avançais vers mon samurai, un sourire sur les lèvres, grimpant sur lui en ricanant.


— Depuis quand fumes-tu toi ?

— Euh... 2... 3 minutes. Sourit John. Une envie soudaine.

— De fumer ? Ricanais-je

— De toi. Répondit-il en souriant tout en enroulant ses bras autour de ma taille.


Je ricanais doucement avant de l'embrasser, laissant mes lèvres glisser dans son cou.


— Il va falloir attendre qu'on soit de retour pourtant. Susurrais-je

— J'ai été sage pendant sept ans, je peux encore attendre quelques heures. Ricana t-il


Je l'embrassais dans le cou avant de me redresser, attrapant mon débardeur pour l'enfiler avant de remettre mes chaussettes et mes chaussures, revenant vers le cheval pour lui remettre la couverture. Je mis mon sac dans mon dos avant d'embrasser mon samurai, lui proposant de reprendre la route.


On remonta à cheval, savourant le reste de la ballade en retournant vers le ranch. L'air de rien on arriva en fin d'après-midi et on laissa les chevaux repartir dans le pâturage tout en remerciant Maikan. Je déclinais poliment l'invitation à rester manger, promettant de venir une autre fois pour cela avant de parvenir à remonter en voiture avec mon samurai pour rentrer là où nous logions.

J'attrapais mon sac en descendant de voiture, rentrant dans la maison avec mon samurai avant de poser mon sac et de fermer la porte à clé. En profitant au passage pour me débarrasser de mes vêtements l'air de rien. Repassant nue devant mon samurai pour me diriger vers la salle de bain.


Je me retournais avant de ricaner, le voyant se déshabiller à son tour.


— Tu as l'air motivé pour la douche dis donc...

— C'est toujours un peu salissant les promenades à cheval.

— Je peux te laisser y aller avant si tu veux... Ou tu as besoin d'aide pour que je te frotte le dos ? Demandais-je en m'arrêtant devant la salle de bain.


Il s'arrêta devant moi, un large sourire sur les lèvres tout en approchant lentement son visage du mien.


— Je suis plutôt intéressé par la deuxième option.

— Je peux pas garantir que je me contenterais du dos.

— Je ne compte pas me contenter du tien.


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