Les porcs d'Amsterdam
Bien le bonjour à tous! Il y a eu un petit couac, le chapitre que j'ai posté vendredi n'était pas le bon. C'était bien le suivant. Donc, pour me faire pardonner, voici un chapitre posté un peu plus tôt, pour remettre tout en ordre. Le chapitre "Toc-toc" se situe bien après celui-ci. Je vais les remettre dans l'ordre et j'espère que ça ne vous causera pas trop de désagréments. Merci à gabrielllla225 de me l'avoir fait remarqué!
La bande nous entoure de toute part. Trois types nous bloque de chaque côté. Impossible d'avancer ni de reculer. Ils n'ont pas l'air commode pour un sous : habillés de couleurs sombres, la capuche de leurs pulls kangourou masque une grande partie de leurs visages. Le genre de type que l'on voit dans des films de gangs de rue américains.
« Mais que vois-je là ? Deux touristes qui se sont perdus ? » dit l'un d'eux en anglais.
Frida essaie de tempérer, pour que ces gars nous laissent tranquilles.
« Écoutez, mon ami n'est vraiment pas bien. Il faut absolument qu'il se repose. S'il vous plaît, laissez-nous passer. »
Les types rigolent. Visiblement, mon pauvre être complètement allumé les font se bidonner comme des baleines. Le type en anglais reprend.
« Ha ça oui, il est totalement HS. Voilà ce qui arrive quand les petits français font les fanfarons et viennent goûter l'herbe de chez nous. Rien à voir avec la merde qu'on refourgue dans vos cités. »
Nouvelle salve de rires.
« S'il vous plaît, soyez sympas. Laissez-nous passer. Nous venons de traverser une mauvaise passe. »
Elle tente d'élever la voix, mais ça n'a pas l'effet escompté. Bien au contraire. Deux des gars sortent des couteaux à cran d'arrêt.
« Oui, on va vous laisser passer. Mais après que vous ayez gentiment donné fric et téléphones. »
Toujours dans les vapes, j'essaie d'inceptionner le type au couteau qui se dirige vers moi. Ça ne marche pas. L'autre gars, par contre se rapproche de Frida et fait glisser la lame sur son chemisier. Il dit une phrase en néerlandais que je n'ai pas trop de mal à comprendre.
« Je prendrai bien plus que le fric et leurs portables. »
La lame poursuit sa descente, se dirigeant vers son bas-ventre, tout en faisant sauter un à un les boutons de sa chemise.
« Oh oui, t'es vachement canon, ma chérie. Je suis sûr qu'on ne doit pas s'ennuyer avec toi au pieu. », dit-il en faisant sauter un second bouton.
Le torse de Frida se dévoile, deux autres se mettent à siffler et se rapprochent d'elle avec un sourire satisfait. Mon sang ne fait qu'un tour, et je bondis sur le gars qui la malmène. Je ne touche pas ma cible. En plein vol, je sens un gros choc sur le haut du crâne. La violence du coup trouble ma vision, la douleur m'étreint. Je retombe au sol sans pouvoir me rattraper, heurte les pavés au niveau du front, puis je sombre dans l'inconscience.
Il n'y a pas un bruit, pas le moindre mouvement autour de moi lorsque j'ouvre les yeux, Frida est affalée contre un mur de la ruelle, quelques mètres plus loin. Elle s'était pris plusieurs coups au visage. Sa chemise avait été totalement arrachée. Sa culotte déchirée en deux, avait volé deux mètres plus loin. Mais ce qui est le plus étonnant, deux de nos agresseurs gisent, inconscients, dans la ruelle. Les autres avaient disparu.
Je tente de me mettre debout. Ma tête me fait un mal de chien. J'ai l'impression que des tambours frappent à l'intérieur de mon crâne en continu. Je rampe vers le gars le plus proche. Mort. J'imagine que le deuxième doit être dans un état similaire. Puis, je rampe tant bien que mal vers Frida. Son regard est absent scrutant le vide intersidéral devant elle, mais elle est bien vivante. Lorsque je la touche, elle sursaute et lève un poing vers moi, comme pour me défier. Elle baisse le bras dès qu'elle me reconnaît.
« Aide-moi à me relever s'il te plaît »
On s'aide mutuellement à se relever, se soutenant l'un l'autre pour avancer. Je me rends compte que ces gros porcs n'avaient même pas touché à nos affaires. À mon avis, quelqu'un - ou quelque chose - ne leur en a pas laissé le temps.
Lorsqu'elle arrive à hauteur des deux types, elle ne peut s'empêcher de leur décocher plusieurs coups de pieds consécutifs. Je sens la rage bouillir en elle. Je le vois d'ailleurs retenir ses larmes. Je la laisse faire. Elle a besoin d'évacuer. Cependant, commençant à recouvrer mes esprits, je me demande bien ce qui avait pu se passer.
Une fois que sa rage commence à s'estomper, je l'invite à rentrer à l'hôtel. Il n'était plus très loin, Frida avait vu juste pour le raccourci. Je lui mets ma veste sur ses épaules, non sans qu'elle éprouve un certain frisson lorsque nos peaux se rencontrent. Elle s'appuie sur moi tout le long du trajet qu'on fait en silence.
Aucun de nos deux n'arrive à fermer l'œil. Je suis toujours sonné, et inquiet de ce qui s'était passé. Mais je ne veux pas la perturber, et je préfère attendre qu'elle se livre, quand elle en aura besoin. Mais elle garde le silence toute la nuit. Je la sens grelotter par moment, dans la chambre. Par moment, j'essaie de la réconforter, mais chaque fois que je me rapproche d'elle, Frida me repousse. Elle ne pose pas les yeux une seule fois sur moi de toute la nuit.
Elle passe plus de deux heures sous la douche au matin. J'essaie pendant ce temps, de revivre le fil des événements dans ma tête. Impossible de me rappeler de quoi que ce soit après ce coup sur la tête. Il devait être extrêmement violent pour m'avoir rendu inconscient. En me regardant dans le miroir, je vois que je me suis ouvert l'arcade. La blessure n'était pas très profonde, ni large, une fois que j'eus nettoyé le sang sur mon visage, on la remarquait à peine.
Je pense qu'on prendra la journée pour se remettre, en parler. Lorsque Frida sort de la douche, je vais vers elle pour lui soumettre mon idée. Mais elle pose un doigt sur mes lèvres.
« Je vais mieux », me dit-elle.
« Tu sais, je ne te demanderai pas d'en parler, seulement si tu le souhaites. Mais je dois dire que j'aimerais quand même savoir comment ces deux types sont morts. »
« Je ne peux pas te le dire. Lorsque le deuxième type me pénétra, je me suis fermée comme une huître. Un voile blanc obscurcit ma vision. J'étais là, sans être là. Lorsque je repris conscience, les deux types étaient au sol, les autres avaient fui. Je ne sais pas combien de temps ce blanc a duré. »
« Tu sais, je serai là pour toi si tu as besoin de parler. Si tu as besoin de quoi que ce soit... »
Elle sourit, puis m'embrasse.
« Je sais. Tu es un amour. Maintenant que je me sens un peu mieux, et si tu le veux bien, je mangerai bien un morceau. Si tu veux, on en parlera après. »
Tel un soldat, je me mets en ordre de marche. J'enfourne ma veste et me dirige vers la porte. Mais alors que je saisis la poignée, quelqu'un toque à la porte.
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