Et le vieux, à chaque fois, il crève


Bien le bonjour à tous! Désolé de ne pas avoir posté la semaine dernière, mais comme expliqué dans mon livre à Diatribes, il y a eu quelques petits changements dans ma vie ces derniers jours. Et puis, "L'aube d'un monde meilleur" a gagné un Watty! Je dois dire que j'étais plus à danser sur sa ma chaise qu'à poster la suite de l'histoire, tout content que j'étais! Bref, voici donc la suite des aventures de Chris, et la fin de l'histoire d'Alésia. Je dédicace ce segment à FerdinandBarda , qui nous a rejoint il y a quelques jours dans l'aventure rocambolesque de Chris de Meesmaeker. Je vous souhaite une bonne lecture et un excellent weekend!


« Il n'avait pas changé d'un iota. Il n'avait pas pris une ride malgré toutes ces années, ses cheveux n'avaient pas plus blanchis. Hormis ses fringues, il était exactement pareil.

Tout comme moi bien des années plus tôt, il aida mon arrière petite-fille à accepter son don et à le maîtriser. Il resta également une semaine. Mais avant de partir, il nous convoqua tous dans le salon de ma petite-fille.

« Je n'ai plus rien à t'apprendre, ma jeune apprentie. Tout ce que tu as besoin de savoir, maintenant, tu le sais. Cependant, tu devras garder pour toi tout ce que ton don exprimera. »

Nous étions tous perplexes. Son père, avec un air grave, lui demanda pourquoi.

« Ta capacité est un réel don, Camille. Elle est très rare, plus rare que celle de ta grand-mère. Beaucoup de personnes, s'ils l'apprennent, vont vouloir se l'accaparer. C'est pourquoi, hormis toutes les membres de ta famille qui sont présents ici, tu ne dois en parler à personne. »

Lorsqu'elle fut couchée, il nous mit en garde.

« Je n'ai pas voulu l'effrayer, j'ai essayé de lui en dire le moins possible. Mais des gens très mauvais convoitent ce genre de pouvoirs. Des gens dangereux, une sorte de confrérie qui perdure depuis presque un siècle. Il ne faut en aucun cas qu'ils apprennent que Camille a hérité de ce pouvoir. Car ils vous surveillent. »

Ma petite-fille était paniquée, son mari, lui affichait un air inquiet.

« Comment nous surveillent-ils ? »

Gusfand se retourna vers moi et me prit la main.

« J'aurais dû venir te voir plus tôt, me dit-il. Mais je ne suis pas marionnettiste, Alésia. Je suis là pour aider, conseiller et non influencer le destin. Tu te rappelles de ce beau blond, dans le maquis ? Il faisait partie de cette confrérie. Tu ne le savais pas, il était là uniquement pour toi. Je ne vais pas tourner autour du pot, je vais dire les choses telles qu'elles sont. Il était là pour une manipulation génétique. Manipuler le sang aryen avec celui d'une personne qui était doté de capacités. »

Je serrai la main de Gusfand et lui sourit.

« Tu confirmes des pensées qui m'ont effleurée tant d'années. Je ne t'en veux pas de ne pas m'avoir prévenue. Tu serais venu pendant que j'étais enceinte, tu m'aurais mis dans un sacré dilemme. J'aurais hésité à m'en débarrasser. Au lieu de cela, tu m'as permis d'élever ma fille, de la voir grandir et fonder une famille. Je chéris ces moments. Si tu étais venu plus tôt, je n'en aurais certainement pas profité. Mais cette pensée, le fait que la personne ne soit venue que pour cela, oui, m'a traversé maintes fois l'esprit. »

Lorsqu'il eut fini son avertissement, Gusfand s'en alla. Une semaine plus tard, Camille et ses parents furent tués. Il était venu trop tard, elle avait déjà été repérée.

Je n'ai jamais pu réellement m'en remettre. J'appris plus tard, que d'autres enfants avaient subi le même sort dans toute l'Europe. Edgard me contacta, me posa pas mal de questions. J'ai essayé de contacter la presse, de parler de tout cela. Mais à chaque fois, on me prenait pour folle. Mes paroles étaient minimisées, si on en parlait purement et simplement. Les flics m'ignorèrent aussi. Seul Edgard me croyait. Il m'expliqua d'ailleurs ce que Derek Vigneron lui avait dit. Le projet Commando machin-chouette des nazis.

Depuis, j'attends. Edgard m'avait promis de me tenir au courant de ses enquêtes. Maintenant, il n'est plus là. Il y a quelques jours, son esprit est venu me voir. Il m'a dit que vous viendriez, que vous seriez accompagné, mais qu'il fallait que je me méfie de la femme qui vous accompagne. Il m'a dit que vous seriez celui qui prendrait le relais. Mais qu'une fois que je vous aurai raconté mon histoire, je ne serai enfin plus de ce monde. J'ai vécu bien trop longtemps, je suis soulagée de savoir que je vais partir. »

Elle s'arrête de parler. Elle semble submergée par une multitude d'émotions.

« Qu'a-t-il voulu dire par là ? Vous allez mourir maintenant ? Et ce Gusfand ? Vous savez qui où ce qu'il est ? Il faut que je le rencontre ! »

Elle semble lasse, fatiguée et soupire avant de reprendre la parole.

« Je ne sais pas ce qu'il est. Un esprit, un fantôme, un visiteur du futur, je ne saurais le dire. Sinon oui, le rencontrer est votre prochaine étape. Il y a juste un poids que vous devez ôter pour le rencontrer. »

Elle devine qu'il me tarde de lui poser une question, mais m'interrompt d'un geste.

« Non, je ne peux vous dire ce que c'est. C'est à vous de le trouver. Maintenant, j'aimerais que vous me laissiez seule quelques minutes. Que je me prépare à ce qui doit arriver. Allez chercher votre amie. Prenez votre temps, puis venez me dire au revoir en partant. »

Je tente encore de lui posèr plusieurs questions, mais elle refuse de répondre. Elle ferme les yeux et semble se fermer du monde qui l'entoure.

Elle m'indique une salle de bain, ou je peux me rafraichir et reprendre mes esprits. Toutes ces questions inondent ma tête, et j'essaie de les chasser, tant bien que mal. Dès que j'arrive à reprendre une attitude un peu plus sereine, je rejoins Frida.

Le jardin de la vieille est immense, mais bien entretenu. Visiblement, elle aime beaucoup les fleurs, elle en faisait pousser de toute sorte. Bon, je n'y connais rien en botanique, je ne vais pas vous faire perdre votre temps en vous racontant qu'on y trouve des fleurs mauves, jaunes et vertes et en spéculant sur leur nom. Mais je m'y promène quelques minutes, perdu dans toute cette profusion de mélanges de couleurs et fragrance. C'est Frida qui m'interrompt dans ma rêverie en me prenant doucement la main.

« Tu es là, ça a été ? »

-Oui. Je dois encore réfléchir à ce qui m'a été dit. Beaucoup d'informations en même temps, à digérer. Elle m'a dit d'aller lui dire au revoir lorsque je t'aurais retrouvée. Je propose qu'on aille la saluer et qu'on rentre à l'hôtel. Je n'ai pas envie de traîner ici plus que de raison. »

Nous nous rendons dans le petit salon et nous ne sommes même pas encore rentrés que nous sentons une odeur métallique émanant de la pièce. L'odeur du sang. Alésia gît, le crâne ouvert, le cerveau entièrement à l'air. On venait de lui retirer le dessus de la boîte crânienne. Une cervelle d'humain en sorbet à peine entamée. Frida semble avoir du mal à se retenir de vomir. Moi, je dois me retenir, j'ai l'impression que je vais tourner de l'œil. Bien que ce ne soit pas la première personne que je vois avec le crâne explosé, je n'arrive pas à m'habituer à ces visions immondes.

Je suis en rage, je n'étais parti que quelques minutes ! Comment cela pouvait-il être possible ? Je cours dans toute la maison. La porte d'entrée est fermée à clé, impossible de rentrer par là. Je fais le tour de toute la maison, personne. Toutes les fenêtres sont fermées. Il n'y av que Frida et moi. Soudain, les paroles d'Alésia me reviennent en tête : je ne raconterai rien tant que cette personne restera près de nous...

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