An 3012 après J-C

Les poules ont pris le contrôle de la terre suite à l'éradication des humains grâce au virus appelé communément coronavirus . Les rares survivants étant utilisés pour récolter les champs de maïs, la principale activité économique de la société des poules.

- Passe une bonne journée mon poulet ! me crie ma mère par-dessus la fenêtre baissée de la poule-mobile en me déposant chez mon meilleur ami.

Je ronchonne, je déteste quand elle m'appelle comme ça !

Je la salue d'un signe de tête et me dirige à grandes pattes vers mon ami Popey. Il me fait un grand signe d'aile en me criant :

- Watson ! Viens voir !

Je me mets à trottiner plus rapidement dans sa direction.

- Regarde ce que ma mère m'a offert en revenant de son voyage d'affaires en Chine!

J'écarquille les yeux, ébahis ! Un attrape rêve ! Je n'en reviens pas !

- C'est un vrai ? Je lui demande la voix chargée d'excitation.

- Bien sur ! me dit-il en plissant ses yeux de fierté.

- Je peux le prendre dans mes ailes ?

-Ouais ! Mais fais gaffe ! Si tu le casses, je te fais bouffer ton bec avec du sel et une feuille de salade !

Je déglutis, un peu moins sûr de moi. Il me tend l'attrape rêve. Je le saisis avec précaution. C'est une sorte de boîtier bleu avec deux antennes sur le dessus, un petit écran tactile et le fameux logo du maïs à moitié mangé.

- On pourrait l'essayer ? lui demandais-je.

- D'accord !

Mon ami sort tapote sur l'écran qui s'allume immédiatement. Il me sourit et me demande :

- Prêt ?

- Et comment ! lui répondis-je !

Il tapote encore sur l'écran de la machine et les deux antennes commencent à tourner sur elles-même, d'abord lentement, puis de plus en plus rapidement si bien que c'est à peine si on peut les apercevoir. Soudain, les antennes s'immobilisent et un éclair bleu sort de l'attrape rêve et je sombre dans le noir.

Je me secoue la tête et cligne des yeux en réalisant que je me trouve dans une immense clairière. Popey se redresse, tout autant étourdi que moi.

- On est dans un rêve là ? lui demandais-je incrédule

- À moitié, on est dans l'interface ! Tu vois ces machines disposées un peu partout dans la clairière?

Je n'avais pas remarqué ce détail...

- Ouais et ? répondis-je après mon temps d'observation.

- Eh bien elles ont différentes fonctions, on peut aller sur des planètes différentes, on peut changer d'apparence, on peut remonter le temps et plein d'autres choses encore !

- Mais tout ça c'est dans notre tête .

- Oui bien-sûr !

Je suis abasourdi ! On dirait vraiment que tout est réel !

- Alors on prend laquelle ? me demande Popey

- La machine à remonter le temps ! dis-je sans hésitation.

La machine en question est un grand carré gris sur roulette surmonté d'un nombre incalculable d'antennes.

Nous courrons vers elle et y entrons tous les deux. Popey sort un manuel de sa poche et commence à le feuilleter pour comprendre le fonctionnement de la machine. Je m'émerveille devant le tableau de bord et y découvre des boutons de toutes les couleurs ! Un voyant attire particulièrement mon attention. Il est rouge et il clignote. Une incontrôlable envie d'appuyer dessus me prend et je ne sais pas y résister. À peine ai-je poser l'aile sur ce dernier, que la machine se met à rouler très, trop rapidement. Mon ami se met à crier :

-Mais tu as touché à quoi ?!

Je lui montre de l'aile le responsable de ce soudain mouvement.

Il se frappe la tête et la secoue.

- Tu l'as mise en route ! Mais où est ce que tu nous as envoyés ?

Après un long moment, la machine s'arrête brutalement. Nous sommes tous deux projetés à l'avant. Après un instant, nous nous dirigeons vers la porte. Popey l'ouvre d'un coup de patte. Nous ouvrons des yeux plus grand que nous : nous sommes au temps des humains !

Nous sommes juste devant ce qui ressemble à un restaurant orné d'un grand « M » jaune. Popey me chuchote :

- On va y jeter un coup d'œil et après je nous ramène dans le monde réel.

- D'accord..., dis-je peu rassuré.

Nous entrons dans le bâtiment en même temps qu'un bipède enfant qui manque de m'écraser, et là, un véritable film d'horreur se déroule sous nos yeux. Des humains font la queue pour donner des bouts de papier a une dame derrière un comptoir. Puis ils attendent qu'un plateau remplie de poussin, de vache, et d'autres animaux mort arrive et le pire dans tout ça, c'est qu'ils les mangent ! Je me retiens de vomir;

- On s'en va ! suppliais-je.

Il acquiesça et nous retournons en courant à la machine à remonter le temps.

Popey appuie sur un bouton de l'attrape rêve et nous nous y trouvons expulsés violemment juste à temps ! Le vrombissement de la poule-mobile de ma mère retenti.

- À demain ! dis-je à mon ami. Il me salue gentiment en souriant de tout son bec.

Une chose est sûre, je ne commanderais jamais un attrape rêve aux coqs-Noëls !

FIN