1. Destruction [Marvell]

Pourquoi n'ai-je encore jamais vu le monde extérieur ? Au-delà du mur Maria ? Tout ceci n'est aucunement humain. Un siècle. Un siècle à être cloîtrés dans une sordide cage en béton.
Je sais bien que cela est arrivé après que ces foutus titans soient arrivés, ont surgis d'on-ne-sait-où.
Mais pourquoi personne ne fait rien ?
Principalement le Bataillon d'exploration - qui, par ailleurs, est supposé revenir, plus tard dans la journée, de leur expédition extra-muros.
N'est-ce pas là leur rôle de nous libérer de ces géants ?
Cela me sidère.
Faîtes quelque chose, bon sang !

- M.G.

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Je dépose mon journal, constitué d'un simple cahier de notes spiralé, sur le banc public où je suis assise. Je m'accoude sur mes genoux, la tête entre mes mains, contemplant l'eau calme d'un cours d'eau du district de Shiganshina, reliant Rose, Maria et Sina ensemble.

Mon journal, c'est tout ce que j'ai pour me confier et extérioriser ma colère, de même pour mes pensées auxquels ma famille ne veut pas entendre, c'est-à-dire presque tout le temps, mis à part ma soeur de trois ans mon ainé, mais étant plus sociable que moi, elle n'est presque jamais là.

Devant moi, il y a deux garçons qui on l'air d'avoir un peu moins que mon âge. Deux adolescents. L'un d'eux est blond et vient juste d'arriver avec un air surexcité, voir son ami. Leurs paroles viennent à moi.

- Eren ! J'ai trouvé un livre dans ceux que mon grand-père garde chez lui !

- Et alors ? répond le dénommé Eren, aux cheveux bruns. Quel est ce livre ?

- Il parle du monde extérieur, il a été rédigé avant les murs.

- Mais tu es fous ! Va cacher ça avant qu'on ne le voit ! Armin, tu n'y penses pas ?

J'arrive devant eux et prend directement le vieux bouquin des mains de ce Armin.

- Eh ! hoquete-t-il.

Je l'ouvre rapidement et défile les pages devant mes yeux déjà écarquillés. Je relève les yeux vers ces deux garçons qui ont une expression apeuré.

- Mais c'est génial ! dis-je. Hum... Armin, c'est ça ? Tu l'as lu ? Qu'est-ce que ça dit.

- Euh... il dit que le monde extérieur contient de gigantesques cours d'eau nommés mers ou océans à perte de vu tout en étant une source inépuisables, des déserts de sables et de grandes montagnes qui se dressent dans notre champ de vision !

Sur ce sujet, je vois bien que Armin et... Eren sont bien curieux et voudraient en savoir plus.

- Mais non, ce n'est pas possible, voyons, pourquoi aurait-il tant d'eau ? dit Eren, dissimulant à peine l'intrigue dans son regard.

- Non, c'est vrai, du moins, je le crois. J'ai aussi lu des livres - avant qu'ils ne se fassent confisquer - qui le disait. Ç'a l'air magnifique, dehors, si ce n'est que les titans qui nous retiennent.

- Oui, c'est vrai, répond le blond. Il est mentionné que plusieurs espèces animales y sont. J'aimerais en voir.

- Voir quoi ? demande une voix derrière moi.

Je ne retourne et vois une adolescente aux cheveux noirs.

- Mikasa ! dit justement ce dernier. Où étais-tu ?

- Pas bien loin, répond évasivement la fille. Eren, le Bataillon d'exploration arrive. Allons-y.

Nous prenons marche vers la place, là où sont la plupart des marchés, près de la porte du mur, et Mikasa me demande qui je suis.

- Je m'appelle Marvell, j'étais seule et puis j'ai entendu Eren et Armin parler. Ce n'est pas grand chose. Je n'étais là qu'au bon moment.

Je serre mon journal dans la petite besace marron que je tiens à l'épaule.

- Vous croyez que l'expédition extra-muros a porté fruit ? dit Armin avec une certaine incrédulité.

- Franchement, commence ma voix sans que je m'en rende vraiment compte, je ne crois pas du tout, c'est toujours comme ça, même si j'ai un énorme respect pour eux.

- Oui, je pense cela aussi, admet Eren. Mais je vais y entrer à mon tour et changer ça, je serai une légende !

Je fais un sourire ironique alors que les deux autres lui disent que c'est trop dangereux.
J'ai aussi songé à le faire.
Découvrir la liberté.
Liberté...
Un mot peu commun, ici, puisqu'il s'agit quasiment d'un sujet tabou.

Nous réussissons à nous faufiler jusqu'à l'avant de l'attroupement pour voir les premiers du Bataillon franchir la porte.

Des cris et des exclamations de frustration fusent dans toutes la rue, en voyant les soldats revenir en moins grand nombres, les charrettes pleines de malheureux cadavres.

- C'est comme ça à chaque fois ! hurle un marchand. Ils partent en une centaine, mais que la moitié y survie ! Quand allez-vous apprendre à limiter les dégâts ?!

La plupart sont dans cet état colérique. D'autres pleurent.
Une vieille dame passe devant le commandant.

- Je suis la maman du soldat Enrik Jjuster, mais je ne le trouve pas. Pouvez-vous me dire où il est ?

Tout le monde connaît déjà la réponse, mais personne n'ose la dire, telle elle est cruelle.

Le commandant dit à deux hommes d'emmener le garçon puis lui tend un poids enveloppé dans un morceau de tissus en lin. Avec stupeur, la dame l'ouvre et découvre une main au poignet ensanglanté. Elle tombe au sol, cris, se lamente et se débat quand un homme de la masse la prend pour l'emmener dans la foule.

Je frissone un instant en pensant à ce que cette femme doit endurer à la perte de son fils.

Quand je tourne la tête, je vois le commandant murmurer un « toutes mes condoléances, madame Jjuster », mais un apothicaire du district crit des insultes à l'instar du Bataillon d'exploration et Eren, furieux de ces propos, avance d'un geste impulsif comme s'il veut l'étrangler. Armin, Mikasa et moi le retenons.

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J'ai passé une partie de l'après-midi avec ces trois adolescents, qui sont plutôt sympathiques.

Je suis sur mon lit, occupé à encore écrire sur ma triple rencontre, jusqu'à ce que ma ma mère m'appelle pour le dîner.

Quand je descend, je vois quatre assiettes de ragoût sur la table. Quand je m'asseois, mes parents et ma soeur me font un grand sourire et nous commençons à manger.

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Alors que j'avale une autre bouché, un bruit sourd se fait entendre, s'en suit un tremblement semblable à celui d'un séisme. Des gens dans la rue crient et hurlent, quelques instants plus tard. Mon père va dehors, mais rentre immédiatement après avoir arrêté un homme apeuré.

- Prenez ce que vous voulez, nous crit-il, mais que ça ne prenne pas trop de place. Les titans arrivent et ont détruits le murs ! Faites vite !

Son annonce a l'effet d'une bombe sur nous quatre, qui montons dans nos chambres respectives. Je reprends ma besace et la fourre de cahiers et quelques crayons. Tout ce que j'aurais besoin.

Nous courons tous jusqu'aux quais d'embarquements de la rive.
Rendus, il n'y a presque plus de place sur le deuxième bateau. Le premier est déjà parti. Mais, avec chance, Armin me voit et nous crit d'aller le rejoindre, suivit d'Eren et Mikasa qui sont derrière nous.

Une fois montés, le bateau démarre. De justesse.

- Merci, Armin, nous te sommes reconnaissants, s'essouffle Mikasa.

Je vois Eren debout, les yeux dans le vide, à respirer fortement, sauf que je sais bien que c'est de colère, à son froncement de sourcils, alors je lui demande :

- Eren ? Ça va ? Qu'est-ce qui c'est passé ?

Il fulmine désormais de rage.

- Ma... ma mère... JE VAIS EXTERMINER TOUS LES TITANS QUE JE CROISERAI !

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