Chapitre 92 : Déflagration

PDV de Viktor.

Le ciel, teinté de la couleur du sang est aussi sombre qu'une nuit sans lune. Le sol brûle et de la lave en fusion se trouve sur des cratères par terre. Les arbres sont morts et certains ont brûlés. Je ne suis clairement pas au sein d'Atlantis. Mais alors, ou suis-je ? Tout me fait penser à l'image que j'ai des enfers.

Tout ce que je vois actuellement n'est que désolation. Je marche et saute sur des pierres qui flottent dans de la lave afin de ne pas me brûler, mais l'éclaboussure des bulles de magma me blessent quand même certaines parties du corps. J'essaye toujours de savoir ou je suis, mais je suis bien trop occupé à faire attention à ou je marche. Je suis seul, et perdu dans ce qui ressemble au tourbillon de l'enfer. J'ai l'impression que c'est interminable et que je ne pourrais jamais sortir d'ici. La pluie tombe sur moi et chaque lame d'eau me pique de partout comme des aiguilles.

Tout ce que j'observe, j'ai l'impression de le ressentir au fond de mon cœur. Peine, sensation de brûlures, colère, l'absence parfois de bienveillance ou de positif, les piques dans le cœur aussi douloureux que de longues aiguilles pointues... Au final, c'est comme si j'étais à ma place ici. Mais, je me sens tout de même oppressé et lourd, comme si je portais un sac à dos de plusieurs tonnes et qu'il m'était impossible à me débarrasser. Je n'ai plus cet espoir de pouvoir un jour ne plus rien porter comme fardeau sur mes épaules, bien qu'elles soient devenues très robustes avec le temps. J'ai l'intime conviction qu'on ne pourra plus rien faire pour moi.

Quand soudain, une lumière apparaît, au loin. Elle est apaisante et m'attire, je ne saurais l'expliquer. Alors, je tente de marcher vers elle afin de la toucher. D'ailleurs, pourquoi une si douce clarté rayonne dans un endroit aussi noir que celui-ci ? Pourquoi viendrait-elle s'aventurer dans un environnement aussi hostile ?

Et d'un coup, cette étincelle s'avance extrêmement vite vers moi et m'enveloppe complètement, soignant les brûlures de la lave au passage. Je me sens bizarrement aussi léger qu'une feuille transportée par le vent, c'est très agréable.

-  Tout va bien ?

Le Roi Oris ?

- Votre majesté ... Que s'est -il passé ? Demandais-je, encore un peu déboussolé.

- Tu viens de sortir des bas-fonds de ton cœur. Comme je te l'ai dit, je serais là pour toi au moment ou tu en auras besoin. Comment te sens tu ?

- Je suis encore un peu désemparé par ce qu'il vient de se passer. J'avais l'impression d'être perdu à jamais et qu'il n'y avait plus aucun espoir. Mais, une lumière m'est apparu et m'a totalement enveloppé, comme une armure. Au début, je pensais qu'il s'agissait de ma mère. Et puis, j'ai entendu votre voix.

- Tu viens de faire un travail en toi remarquable. Saches le, mon garçon. Ta mère serait fier de toi, je suis sûr qu'elle était également dans ton cœur et qu'elle à du te guider à moi.

- Je l'espère, de tout mon cœur.

- Bien. Es-tu prêt, Viktor ?

- Comment savoir si mon pouvoir s'activera ?

- Tu le sais déjà au fond de toi. ALLEZ !

Quand d'un coup, le bouclier qui nous protégeait se désactive et, simultanément et ensemble, de par nos poings respectifs, nous tapons sur le sol d'une puissance inouïe.

Les habitants ont tous réussis à se sauver avant que l'on s'exécute, laissant la totalité des Zorak en face regroupé devant nous, sentant sûrement le danger. Certains se désagrège par la force de l'onde de choc et d'autres explosent de l'intérieur. Ceux qui sont vivants sont soit projeté sur plusieurs kilomètres et d'autres, tombés dans l'énorme fossé, formé par la terre qui s'est séparé en deux. Le sol tremble tellement que l'océan laisse place a des tsunamis et le ciel, devenu très sombre et nuageux fait tomber de violents éclairs qui foudroie plusieurs bâtiments. Ça ne m'étonnerait pas que le monde des humains aient toutes et tous ressentis des secousses, chez eux. J'ai l'impression que nous avons déclenché une apocalypse accompagnée de plusieurs catastrophes naturelles. C'est tout simplement spectaculaire et tout ceci, simplement avec la force de nos poings.

Les arbres de la cité sont complètement arrachés, comme la plupart des bâtiments. Je crois que même le Roi ne s'attendais pas du tout à quelque chose d'aussi dévastateur. Il ne reste pas grand-chose, mis à part les murailles et ce qu'il y'a derrière nous. Le pont à lui aussi cédé, ce qui veut dire que le portail par lequel nous sommes entrées n'existe plus à l'heure actuelle.

Quand enfin, tout redevient calme. Très calme. Trop, calme. Nous n'entendons plus un son, pas même l'océan. Le ciel redevient bleu et les nuages disparaissent, laissant les rayons du soleil nous chatouiller la peau.

Quand je me retourne, les habitants sont regroupés derrière nous et nous dévisage. Certains et certaines se rongent les ongles et les enfants se cachent dans le dos de leurs parents. Les hommes, eux, ont l'air très méfiants. J'entends plusieurs bébés pleurer à chaudes larmes et plusieurs sont même armés. Quand je fais un pas vers eux, ils reculent. Mais, quand le Roi se retourne également vers eux, toutes et tous lâchent leurs armes et se tiennent droit comme des allumettes.

Soudain, mon corps lâche complètement et je perds l'équilibre. Je tombe ainsi par terre sans pouvoir bouger. Le roi me porte sans dire un mot et se met à marcher en direction du grand palais. L'atmosphère est palpable et particulière, même le bruit des mouches ne sont pas perceptibles. Les vagues recommencent à percuter les murs de l'enceinte et les oiseaux reviennent tout doucement chanter leurs douces mélodies.

Mais, cette fois-ci, je trouve la force de rester éveillé. En passant devant les habitants, je constate à la fois leurs soulagements, mais aussi leur peur. Certains n'osent même pas me regarder. Me prennent-ils pour un monstre ? Est-ce ce que je suis devenu, aux yeux de tous ? Le serais-je aux yeux de Lana ? Quoi qu'il en soit, ça n'a pas d'importance, pour moi. Nous inspirons le respect dans la crainte et la puissance aspire à la royauté. Vous avez raison. Craignez-moi, bandes de faibles.

...

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais pour la deuxième fois, j'ouvre les yeux dans un endroit qui ne m'est pas familier. J'étais dans les bras du Roi, et maintenant, je me retrouve sur un lit. Qui plus est, très confortable. Digne de moi, si je puis dire.

Mais, je me réveille seul. Lana n'est pas là, ni le roi. Quand je regarde à gauche, j'ai moi aussi un grand balcon, m'offrant une vue époustouflante sur la cité et même l'océan qui l'entoure. A ma droite, j'ai une grande bibliothèque et le sol est blanc. Le plafond est de la même couleur, orné de de dessins étranges.

Je me lève donc mais me recouche instantanément. J'ai l'impression d'avoir le corps tout engourdi, surtout mes mains, ainsi que mes bras. Quelle merde, c'est vraiment désagréable comme sensation.

Mais, je me rappelle de tout ce qu'il s'est passé. Même mon passage en enfer. Je remarque aussi qu'il fait nuit noire. Combien de temps j'ai dormi, moi ?

Soudain, un soldat entre dans ma chambre et à l'air paniqué quand il croise mon regard. Puis, sans que je n'aie le temps de lui demander ce qu'il s'est passé pendant mon sommeil, il repart in extremis. Ces atlantes ne sont vraiment pas nets, ma parole.

Je tente de me relever une deuxième fois et mes efforts paient enfin : Je suis maintenant debout. Je peine à rester en équilibre, mais ça va, je peux marcher. Ou plutôt boiter. Je suis aussi habillé de la même toge ridicule que les habitants d'ici. Quel accoutrement à chier, sérieux. Je vais aller vite fait me changer après, moi.

Quand subitement, la porte s'ouvre violemment.

- VIKTOR ?! T'ES OÙ ?! Crie Lana, visiblement inquiète comme pas possible.

- Je suis juste derrière toi, arrête de crier, tu me fais mal aux oreilles, là !

Quand d'un coup, cette dernière bondit sur moi et m'enveloppe de ses bras chaleureux. Je peux également sentir la chaleur de ses larmes sur mon épaule. Tu as raison. Pleure, ma petite. Tu pisseras moins, comme ça.

- Si tu savais comme je suis heureuse, tu m'as tellement fait peur ... ! Me dit-elle avant de coller ses lèvres contre les miennes, sans ma permission.

Un frisson s'empare de moi à ce moment-là. Mon cœur bat à foison et j'ai cette impression étrange d'avoir comme des papillons dans le bide. J'ai des fourmis partout, je suis comme un gamin.

- Mince, je suis désolé Viktor, je ne voulais pas ...

- ... T'en fait pas, y'a pas de problème... Répond-je tête baissée.

On dirait que quelqu'un m'a volé mon cœur et me le serre de toute ses forces. C'est terrible, comme sensation. J'ai envie de recommencer et de l'embrasser toute la journée. Y'a quelque chose qui s'est passé, c'est sûr. Je suis comme un fou dans ma tête et c'est très dur de ne pas lui montrer. Je la vois extrêmement timide, ça se voit qu'elle l'a fait très spontanément. C'est rassurant, ça veut dire qu'elle en avait terriblement envie. Hâte de pouvoir ressentir encore et encore ce sentiment divinement fort et agréable.

Mais, Ayek débarque et vient casser l'ambiance.

- Salut, p'tit gars. T'a une belle mine, dit moi !

J'avais oublié à quel point il pouvait être insupportable, ce vieux bougre.

- Tu veux quoi, encore ?

- Te dire que le Roi réclame ta présence, maintenant.

- C'est bon, j'arrive.

Lana sort immédiatement de la chambre, elle aussi. Je suis soulagé qu'elle soit partie, je n'arrêtais pas de regarder ses lèvres. En l'espace d'un seul bisou, c'est comme si j'étais devenu accro. Elle est comme ma drogue, je n'arrive pas à m'enlever ses lèvres de ma tête.

Je décide quand même de sortir, et d'aller voir le Roi, sûrement sur son trône. Je me demande ce qu'il veut.

- Rejoins-moi et tiens-toi debout ici, une grande surprise t'attend, me dit ce dernier.

Une surprise ? Je n'aime pas, les surprises. Ça tombe très mal.

- Qu'avez-vous préparé ? Demandais-je, méfiant.

- Ne t'en fait pas mon garçon. Ce ne sont que de bonnes choses.

Soudain, je vois une masse d'habitants, ainsi que de soldats débarquer avec de longues tables remplis de plats de fruits, ainsi que de gros gigots de viandes, pesant sûrement plusieurs kilos. Du vin et de l'eau à foison, de la bouffe à en perdre la raison... Bordel, je vais me régaler ! 

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