Chapitre 91 : Un pouvoir effrayant

Je ne suis même pas surpris que Phokay et Mawhotto soient des atlantes, ou plutôt qu'ils ne viennent pas du monde des mortels. Ils étaient spéciaux, notamment Mawhotto qui paraissait toujours bizarre. Mais bordel ce qu'ils étaient doués ! Ces deux là étaient clairement la crème de la crème, ils acceptaient toutes nos missions et nos ordres sans rechigner un seul instant et menaient ceux-ci à bien. Je comprends mieux également pourquoi ils s'intéressaient à tout, même de choses vraiment banals. Ils nous ont bien eu, en tout cas. Je leur tire mon chapeau.

- Et vous dites qu'ils ne sont toujours pas revenus ? Demandais-je au roi.

- Non, pas depuis un moment. Ceci ne leur ressemble pas du tout. Quand nous en aurons fini avec cette offensive de zorak, je lancerais un avis de recherche. Mais, ce n'est pas pour tout ceci que je souhaitais que tu viennes mais pour parler de ton pouvoir, car tu vas devoir t'en servir très bientôt.

De quoi parle-t-il ?

- Ne vous arrêtez pas ici, continuez à vous expliquer, je suis un peu perdu, là ! Répliquais-je en hochant la tête, les sourcils froncés.

- Te rappelle-tu de l'évènement qui t'a provoqué cette colère ?

- Il me semble que c'était un Zorak qui avait fait valdinguer Lana sur plusieurs mètres, devant mes yeux. Rien que d'y penser, ça m'énerve.

- Nous nous rendons actuellement à l'entrée de la cité. La concentration de ces créatures est à son paroxysme, là-bas. Quand je te le dirais, tu devras puiser dans cette colère et te remémorer cette scène dans ses moindres détails. Je suppose que tu n'as pas l'habitude d'entendre ce que je vais te dire, mais, laisse exploser ta colère, comme tu ne l'as jamais fait auparavant et nourris toi d'elle. Mais, l'étape suivante sera la plus dure.

- Je vous écoute ?

- Il faudra que tu contiennes cette colère et que tu la contrôle afin de garder ta conscience intacte. C'est toute la difficulté de ton pouvoir. Tu es dotée d'une puissance pouvant égaler la mienne, mais la différence entre toi et moi réside dans ton manque d'entrainement. Tu viens de tout découvrir, alors c'est tout naturel.

Laisser éclater ma colère, hein. Mauvaise idée.

- Sans vouloir vous offenser votre majesté, vous ne vous rendez pas compte je pense de la colère que je contiens depuis le décès de ma mère. Si je la déploie entièrement, je ne sais pas ce qu'il adviendrait d'Atlantis et je ne veux blesser personne. Je n'en ai rien à cirer de blesser ou pas. Mais, j'ai le roi en face de moi. Alors, autant le brosser dans le sens du poil.

- Ne t'en fait pas pour ça. Tu ne feras de mal à personne. Je serais là pour empêcher ta colère de nuire et apporter chao et désolation.

C'est étrange mais c'est comme si j'appréhendais ce moment, maintenant. Ma colère est profonde et déborde vraiment trop vite. Je peine à la contenir depuis des années, alors tout lâcher ne sera pas une mince affaire. Je n'aurais pas d'autres choix que de compter sur l'aide et le soutien de ce dernier, hélas. Je dois avouer qu'il y'a des moments où nous avons besoin d'aide, de quelqu'un. Ce sera le cas bientôt, pour moi. Et c'est honteux. Je ne le dirais à personne, ça c'est clair.

- Nous arrivons. Les bâtiments détruits et en feu, des habitants blessés dont certains gravement ... Quelle horreur que de voir Atlantis dans un tel état ! Mais, toi et moi allons réduire les Zorak à l'état de poussière. Ces derniers n'oseront plus jamais revenir sur ces terres. C'est maintenant, Viktor. Profitons du fait que ces créatures ne nous ont toujours pas vus, s'exclame le Roi en agrippant son trident des deux mains, face à lui.

Il est drôle, lui ! Je dois laisser aller ma colère, comme ça, maintenant ? Devant tant de monde ?

Bref, je vais essayer d'écouter ces conseils. Qui sait, sa pourrait marcher, sur un malentendu. Je ferme donc les yeux et tente de visualiser cette scène ou Lana s'est fait bousculer violemment, sur plusieurs mètres. Mais, je n'y arrive pas, mon esprit est bien trop dissipé et c'est surtout ça qui me gonfle.

- Viktor, me coupe ce dernier, ne te concentre pas sur le brouhaha qui nous entoure. Garde tes yeux fermés, même si le risque qu'une de ces créatures marines en profite pour s'occuper de ton cas. J'ai installé, grâce à mon trident un bouclier invisible qui nous protège de tout danger. Mais, il cèdera bientôt. Alors, fait ce qu'il faut, je te prie. L'avenir de la cité en dépend !

Roi ou pas, personne n'a le droit de me mettre une telle pression ! je peux très bien gérer tout seul et sauver ce trou perdu.

Première étape : Fermer les yeux. Ça, c'est facile. Maintenant, je dois tenter d'oublier les bruits alentours et pour ceci, je vais essayer d'utiliser la technique de respiration de ma mère. Je respire quatre secondes, je bloque la respiration sept secondes et j'expire sous huit autres. Je dois réitérer encore trois fois et avec ça, je pense que j'aurais atteint l'objectif.

Après l'avoir effectué, j'ai enfin réussi à n'entendre que mon rythme cardiaque. J'ai même l'impression que mon cœur pourrait sortir de ma poitrine, c'est assez étrange. Vient l'étape du '' lâcher prise ''.

C'est malsain je trouve, de vouloir repenser à quelque chose qui nous as fait beaucoup de mal ou qui nous as violemment mis en rogne. C'est comme si je devais repenser et imaginer comment ma mère est décédé dans les détails. Une horreur. D'ailleurs, je ne vois même pas pourquoi je pense à ça, même pour un exemple.

Elle à du tellement souffrir, elle qui rentrait simplement de son travail seule alors que c'était ce qui me sert encore de père qui devait la chercher. Bordel, juste parce qu'il avait la flemme et qu'il était en train de faire ses recherches sur l'Atlantide ... Quel enfoiré, putain ! S'il s'était bougé le cul, ma mère serait encore de ce monde ! La colère monte très rapidement là, j'ai envie de toute casser ! Il pleuvait et ... Putain de merde !

Ma mâchoire se contracte vraiment très fort et mes pensées vont bon train, je n'arrive même pas à finir mes phrases dans ma tête, la souffrance et le manque prennent bien trop de place. Je ne pense qu'a ma mère et à quel point elle a dû voir sa vie défiler. Même dans son esprit, je suis sûr qu'elle n'a pas eu le temps de me dire adieu. Si seulement tu avais été là, ma vie serait tellement différente. Jamais je n'aurais été en colère comme je le suis. Si jamais tu m'écoute maman, saches que tu me manque et que je t'aime, pour la vie.

PDV du Roi Oris.

Viktor peine à se concentrer, je peux ressentir son esprit dissipé par le brouhaha que génère la foule en pagaille et les habitants qui courent et tente de fuir par tous les moyens. Quelle douleur que de les voir comme ça, j'aimerais pouvoir intervenir au plus vite mais, je dois encore malaxer mon pouvoir afin d'avoir la capacité de le déclencher. Je n'utilise celui-ci que par urgence, alors je n'ai pas l'habitude. Et, même si j'y arrive, j'aurais quand même besoin du pouvoir de mon neveu que j'ai enfin pu rencontrer. Quelle douleur j'ai ressenti quand j'ai appris la mort de ma sœur, j'espère que tu n'as pas trop souffert et que tu bois et mange maintenant autour d'un festin divin aux côtés des dieux, ma belle Mérédith. Je prendrais soin de ton fils, j'en fait le serment.

Mais, quelques secondes après, l'atmosphère change au sein du bouclier qui nous protège. Je sens une colère inéluctable et une profonde tristesse de la part du petit. C'est extrêmement profond et particulier, j'ai la sensation que le mal nuit à son bonheur et sa bienveillance, comme si Hadès en personne habite au sein de ce pauvre enfant. Je me sens même repoussé et ceci me déstabilise grandement. Quelle présence écrasante et puissante, je ne sais moi-même si je pourrais contenir toute sa rage, malgré mon entrainement et mes pouvoirs, qui demeure pourtant les plus puissants de tout l'Atlantide. Son pouvoir égalerait-il ceux des dieux ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top