Chapitre 78 : La cité principale

- Vous avez vu j'espère ? Demandais-je à Ayek et Lana.

- Voir quoi ? Répond Lana qui fronce les sourcils.

- Qu'as-tu vu Viktor ? Rétorque le vieux bougre à son tour.

Curieux et intrigué par ce que je viens d'observer, je m'avance au niveau des deux arbres symétriques devant moi et tend le bras dans l'espoir de pouvoir toucher une matière ou quoi que ce soit d'autre.

En approchant, mon bracelet qui m'a été donné par le chef de la cité désertique brille de plus en plus et, sur le bout de mon doigt, je sens enfin comme une matière assez visqueuse. Des petites vagues de vibrations se forment et distordent le temps et l'espace. C'est comme si j'étais entourés de photos et d'images qui devenaient d'un coup... Vivantes. C'est très étrange et je n'avais jamais vu ça avant.

Ce qui est encore plus surprenant, c'est que j'ai la possibilité de m'enfoncer dans cette espèce de substance et même d'y pénétrer l'entièreté de mon corps.

PDV de Lana et Ayek.

- VIKTOR ! Criais-je, affolé, courant vers Ayek. C'est de ta faute, tout ça ! Il avait raison, tu n'es qu'un vieux sénile qui lui cherche simplement des noises !

- Calme-toi, prend le bracelet qui est autour du poignet de ce défunt soldat, mets-le autour du tiens et rejoint moi je te prie.

En larmes, je décide de ne pas bouger d'un poil tant que je n'ai aucune explication.

- Pas tant que tu ne m'auras pas dit ou Viktor se trouve ! Bégayais-je à cause de ma gorge nouée.

- Ton petit homme fier et égocentrique se trouve au sein de la cité principale.

J'hallucine ?

- C'est n'importe quoi. Toi-même, tu ne sais plus où elle se trouve ! Tu nous mens et nous mène en bateau depuis le début : J'aurais dû écouter Viktor, une fois de plus !

- Laisse-moi te le prouver.

- Comment ? Réponds-je en séchant mes larmes.

- Comme je te l'ai dit juste avant, je t'invite à mettre autour de ton poignet le bracelet du défunt soldat, et de me rejoindre ensuite.

Je m'exécute donc et prend le bijou blanc du pauvre homme sûrement mort au combat et rejoins Ayek à reculons. J'ai de la peine pour ce guerrier, je ne sais ce qu'il s'est passé mais cela a de l'être tragique. Il était plutôt mignon, en plus de ça. Je ne suis plus sûr de vouloir trouver cette cité, moi ...

Soudain, en m'approchant, je remarque le bracelet qui brille de mille feux.

- Sais-tu ce que représente ces bijoux ? Me demande Ayek

- J'ai eu la vague occasion d'en parler avec Viktor. Mais, tu as l'air d'en savoir beaucoup plus alors je t'écoute ?

- Ils représentent la seule façon de pouvoir pénétrer au sein de la cité principale.

Ce qui veut dire que ...

- Ce qui veut dire que Viktor est actuellement dans la cité, oui, rétorque-t-il.

Lis-t-il dans les pensées ?!

- Ne fait pas cette tête ! Reprend ce dernier. Tu es intelligente et vive d'esprit, rien qu'a l'expression de ton visage, il était aisé pour moi de comprendre que ton intelligence en avait fait des siennes.

- Peu importe. Aide-moi à rejoindre Viktor, s'il te plait, lui demandais-je, déterminée.

- En es-tu sûre ? Tu pourrais bien le regretter ...

- S'il te plait, insistais-je.

- Soit. Tend ton bras et laisse-toi aller. Viktor t'attend sûrement derrière.

Je ne sais pas de quoi il parle, c'est du chinois, pour moi. Mais, que nenni. Être auprès de Viktor est maintenant la seule chose qui m'importe.

PDV de Viktor.

Je balaye mon regard un peu partout et tente de chercher des réponses aux questions que je me pose actuellement. Etrangement, je ne sens étrangement plus l'herbe qui me chatouille les chevilles et quand je lève la tête, j'ai devant moi le pont en pierre le plus long que j'ai vu de ma vie, orné de piliers antiques sûrement fait de la même matière.

Une cité magnifique et gargantuesque se trouve au bout avec une multitudes de logements aux toits rouges, de hautes églises, une acropole au sein de la montagne qui arbore la ville et un gros port à gauche de l'entrée. D'énormes galions y sont rassemblés ainsi que plusieurs petits bateaux de pêche.

La cité est tellement grande qu'elle donne l'impression d'avoir plusieurs villes dans une seule. Suis-je enfin arrivé à destination ?

Soudain, j'entend du bruit venant de l'eau, sous le pont. Alors, je m'avance sur le rebord, m'accroupis et tente d'observer, et de trouver d'où provient cette agitation aquatique. Quand, au même moment, j'aperçois avec joie Lana qui sort du portail ... En compagnie de l'autre vieux. Surprenant.

- Je suis là, criais-je en balançant mon bras en l'air.

- RECULE ! Gueule Lana en courant vers moi.

Et là, en regardant en dessous de moi, je vois avec effroi une énorme créature reptilienne bondir de l'eau. Au dernier moment, je pus relever ma tête et esquiver ses dents acérées, ainsi que sa salive apparemment acide d'après sa texture verte, fumante et visqueuse. La bête effroyable atterrit devant moi, debout, mesurant sûrement plus de deux mètres. Des écailles aussi limés qu'un couteau de boucher longent le long de son bras et termine sa course sur le dos de sa main qui possède trois doigts crochus comme un velociraptor.

Des branchies longent son cou et finissent en dessous de la clavicule et son corps est parsemé de coquillages et crustacés en tout genre. Ses pieds ressemblent à des palmes et ses mains à des nageoires.

Malgré la volonté de vouloir me lever et rejoindre le portail afin de me sortir de cette galère, je n'arrive pas du tout à bouger le moindre doigt, Comme si j'étais paralysé. Ça me fait mal de l'avouer, mais j'ai peur. Ce reptile humain me terrifie comme personne. Et, pour couronner le tout, une vingtaine d'autres débarquent ensuite. Je ne peux rien faire contre ça. Je ne suis après tout qu'un pauvre humain mortel faible, fragile et fébrile.

J'ai beau m'imaginer chaque scénario dans ma tête comme réussir à me lever et courir ou encore ne plus du tout bouger, j'ai cette impression désagréable que je mourrais dans tous les cas. Mon heure est sûrement arrivée. Je te rejoins très bientôt, maman.

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