Chapitre 74 : Pyrite

- Déjà, par pitié arrête-moi de courir, m'exclamais-je.

- Non. Si tu ne le sais pas faire toi-même, cela voudra dire que tu n'es pas capable de prendre le contrôle de ton corps. Et, si tu n'en es pas capable, alors tu n'es pas digne de ne faire plus qu'un avec moi.

La pierre ne mâche pas ses mots ...

- Et, que pourrait-il m'arriver de pire ? Demandais-je, pleine d'appréhension.

- Je te tuerais.

- Ce qui voudrais dire que toi aussi, tu mourras, m'exclamais-je en retour.

- Oui.

- D'où l'intérêt de ne pas me tuer ! Répondis-je, tentant de la convaincre.

- Je n'accorde aucune importance sur le fait de vivre, ou de mourir. Etant dépourvu de tout sentiment ainsi que d'émotions, je n'aurais donc aucun scrupule à te tuer.

J'aurais peut-être dû réfléchir à deux fois avant d'effectuer le rite de passage des druides, moi ! C'est une épée de Damoclès qui vient de s'installer au-dessus de ma tête. Je ne suis à l'abri de rien, maintenant. Quelle pression monstrueuse ...

Sous les dires de la pierre, je décide alors de lui montrer qui est le chef en tentant de m'immobiliser afin d'arrêter de courir. Le but n'est pas de ne plus bouger, mais de lui prouver que je suis maitre de mon corps, de mes envies, de mes émotions ainsi que de mes décisions.

Mais, c'est plus dur que ce que je pensais. C'est comme une guerre qui sévit dans mon corps avec comme but le contrôle de celui-ci. Aucun de nous deux ne veut lâcher et c'est extrêmement frustrant, moi qui aie toujours tout fait seul. Mon corps est maintenant une marionnette à posséder et la défaite ne fait pas parti de mon vocabulaire.

Soudain, mon corps ralentit. Je peux enfin bouger mes bras comme bon me semble mais je n'ai toujours pas le contrôle de mes jambes à cent pour cent. Alors, je crie de toutes mes forces en disant à mon colocataire que le patron, c'est moi et moi seul.

Quand enfin, je m'immobilise complètement.

- C'est moi qui commande, ici. Si j'ai envie de m'arrêter, je m'arrête quand je veux et ou je veux. Est-ce bien clair ? Dis-je en contractant la mâchoire.

- Le premier test à été réalisé avec succès. Tu as beaucoup de volonté et tu es têtu. Je ne te tuerais point pour le moment. Je te définis officiellement comme utile.

Sympa. Alors, ce n'était qu'un simple test ?

- Tu compte me faire passer d'autres tests comme ceci à l'avenir ? Reprenais-je.

- Oui.

Il va falloir que je me tienne prêt à réussir tous les tests. Je préfère ne pas savoir ce qu'il pourrait m'arriver si j'échouais.

- Bien. Je serais prêt. D'ailleurs, c'est quoi ton petit nom ? T'appeler '' La pierre '' ne m'enchante pas vraiment pour être honnête, finissais-je en souriant.

- Je ne porte aucun nom.

- Que dis tu de '' Pyrite '' ? Ça te plairait ?

- La Pyrite, nom qui vient du grec '' Pyros ''qui signifie le feu, est une pierre métallisée à l'éclat dorée dont la couleur tend parfois vers le gris. Elle était très souvent utilisée dans l'Antiquité pour faire du feu. Souvent confondue avec l'or, on la retrouve dans la composition de certaines météorites. C'est un symbole de rigueur et de concentration.

- Je ne t'ai aucunement demandé la définition exacte de la Pyrite ! Je t'ai simplement demandé si ce nom pourrait te plaire !

- Elle me correspond. J'acquiesce.

D'où lui vient une telle connaissance ?

- Parfait, rétorquais-je. Pyrite, ou dois-je me rendr...

- Le temple de Poséidon se trouve au sein de la forêt d'Atlas, à deux jours de marche d'ici.

Elle peut lire dans mes pensées ?

- Oui, me coupe-t-elle. J'ai également la capacité de te faire ressasser les souvenirs les plus lointains.

- C'est complètement dingue ... Que peut tu faire d'autre ? Continuais-je, halluciné par ce que Pyrite vient de me dire.

- Je possède le contrôle total de chaque cellule de ton cerveau. De ce fait, je peux multiplier toutes leurs capacités. Il est également possible pour moi de décupler ta force physique grâce à l'adrénaline que je peux déployer.

Je suis le plus grand super héros de tous les temps.

- Mais, reprend-elle, tout dépend de la solidité de ton corps ainsi que de ton cerveau. Les conséquences peuvent être mortelles.

J'ai l'impression d'être dans un Marvel, très honnêtement. Il y'a quelques jours je me faisait harceler et maintenant, je cohabite avec une pierre forgée par le dieu Dionysos qui a le pouvoir de décupler mes facultés physiques et mentales. Je ne pourrais pas la croire tant que je ne l'aurais pas vu de mes propres yeux. C'est insensé et complètement irrationnel. Ça m'impressionne et me terrorise à la fois, je suis très partagé au niveau émotionnel.

- Ton organisme vient d'activer un mécanisme d'auto-défense. T'es abdominaux, ton diaphragme ainsi que ton estomac se contractent. Tu es sur le point de vomir, affirme-t-elle sans vergogne.

- Je le sais, merci, pas besoin que tu ramènes ta science ! M'acclamais-je en me penchant, la tête vers le sol.

Je vomis clairement mes tripes. Mais, je n'en connais pas la raison. Je n'ai pas mangé depuis un petit moment, peut-être que ...

- Tu es mentalement fatigué et sous le choc de ce que je te conte depuis plusieurs minutes. Il est conseillé de se reposer puis de manger. Tu dois également remplir ton estomac, reprend Pyrite en me coupant dans mes pensées.

J'ai les réponses à mes questions, du coup. Ce n'est pas si mal d'avoir un colocataire qui en saches autant en fin de compte. Il faut bien trouver et garder le positif à toute cette histoire !

J'entends le bruit d'une petite rivière à côté et la nuit commence à tomber. Je vais m'y installer et me reposer en contemplant les étoiles pour cette nuit. Je suis exténué. Demain, Je dois absolument trouver à manger, je ne tiendrais pas plus longtemps.

Après quelques minutes de marche, je tombe effectivement sur une rivière qui donne l'impression de couper la forêt en deux parties. Les reflets de la lune reflètent sur l'eau, ce qui éclaire légèrement les environs. Même si la rive est caillouteuse, je décide de m'y allonger afin de contempler le ciel ou une multitude de petits éclats blancs s'y trouvent. Il fera beau, demain. C'est certain. 

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