Chapitre 72 : Encore lui?
- Regarde, reprend-elle, nous sommes enfin arrivés !
Effectivement, le pied de la montagne n'est plus qu'à quelques centaines de mètres. Mais, le ciel bleu laisse sa place aux nuages grisâtres, sombres et menaçants. Nous devons faire vite et trouver un abri afin de ne pas se prendre la sauce qui va bientôt nous tomber dessus.
- On doit se dépêcher, dis-je, la flotte ne tardera sûrement plus à nous hérisser les poils.
- Croisons les doigts afin de trouver un endroit ou l'on pourra s'abriter alors !
Malheureusement, la pluie commence déjà à s'abattre sur nous de plein fouet. Je sens déjà plusieurs gouttes atterrir sur mon bras et je remarque dans la foulée plusieurs endroits mouillés sur mes vêtements, ce qui n'est pas des plus agréable.
Le ciel gronde et le sac pèse une tonne. Cela fait plus de deux heures que je le porte sans arrêt et je ne sens plus mes épaules, accompagnés de violentes douleurs musculaires au niveau du dos. Je courbe celui-ci afin de m'alléger mais je ne fais sûrement qu'aggraver les choses et retarder l'échéance.
- Allez Viktor ! Qu'est-ce que tu fiches ?! Il pleut des cordes, ce n'est pas le moment de trainer ! Crie Lana, me rajoutant une pression en plus.
- Tu te fiches de moi ?! Tu n'avais qu'a porter ton sac à deux balles si t'es pas contente ! Rétorquais-je en haussant la voix, tentant de cacher mon visage de la pluie avec mon bras.
Mais, le bruit de la tempête ainsi que les orages camouflent complètement le son de ma voix. Le sol mouillé, je glisse toutes les secondes, mes chaussures n'étant pas celles d'un randonneur aguerri. Et pour couronner le tout, Lana n'est plus du tout perceptible, que ce soit par la voix ou visuellement.
Et cette fois-ci, je glisse en marchant sur un gros caillou et tombe vers l'avant. Je n'ai aucune prise pour mes mains et je dévale la montagne comme un toboggan. Je crie de rage ainsi que de peur et je remarque très rapidement que je me dirige tout droit vers le précipice.
Par tous les moyens, je tente tant bien que mal à m'accrocher sur le sol avec mes doigts mais rien n'y fait. J'essaye également d'arrêter ma course avec les pieds en vain. Alors, dans un dernier élan d'espoir, je crie de toutes mes forces en demandant de l'aide. Soudain, j'entends au-dessus de moi le bruit de battement d'ailes et très vite, je sens qu'on m'agrippe au niveau du sac. Je suis ensuite transporté dans les airs, évitant de justesse une mort plus que certaine et en levant la tête, je remarque avec étonnement le beau pelage rouge, bien que trempé du griffon qui m'a sauvé dans le désert auparavant.
Je souffle un bon coup et je sens mon rythme cardiaque diminuer. Je suis extrêmement soulagé et je bénis sur le coup ce griffon qui m'a sauvé la vie à deux reprises, malgré mon profond athéisme. J'aperçois également que la créature ailée possède un espèce de pansement au niveau de sa blessure. Etrange. Quelqu'un l'aurait-il soigné?
Mais, je remarque que la créature légendaire vole pour arriver presque tout en haut de la montagne, chose incompréhensible pour moi. Cependant, j'aperçois au sein de celle-ci une grotte avec un point rouge à l'intérieur. Je comprend rapidement notre destination en volant vers celle-ci.
La bête ayant atterrie devant la grotte, je remarque au fond de celle-ci un petit feu de camp ainsi que de la fumée qui en émane.
En entrant, je m'incline devant le griffon, signe de respect mais aussi pour le remercier de m'avoir sauvé les miches. Il en fait tout autant, signe que mon remerciement a été pris en compte. Je me mets à remercier des animaux, maintenant. Pathétique. Mais, je me sens redevable malgré tout.
- Viktor ! Tu es sain et sauf ! Crie Lana, qui me saute dans les bras. Vient te réchauffer, j'ai en plus quelqu'un de très gentil à te faire rencontrer !
Quoi ? Mais, de quoi elle parle ? Quelqu'un d'autre se trouve dans cette grotte en compagnie du griffon ?
Et effectivement, en m'approchant du petit feu, j'aperçois une silhouette que je connais malheureusement trop bien maintenant.
- Comme on se retrouve ! Quel joyeux hasard ! S'exclame Ayek.
Il ne me lâchera donc jamais ?!
- Mais tu me colle aux basques toi, ce n'est pas possible ! Qu'est-ce que tu fiches ici ?! Demandais-je énervé au vieux bougre.
- Soit gentil avec lui, il a été adorable avec moi ! Rétorque Lana à côté de moi.
- Mêle toi de ce qui te regarde.
Même quand je me sépare de lui, je le retrouve tôt ou tard. Pourquoi je suis obligé de le recroiser, à un moment ou à un autre ? J'en ai marre de voir sa gueule de con à longueur de temps !
- Soit aimable avec la jolie demoiselle mon garçon. Ne t'a-t-on jamais appris les bonnes manières ? Se moque-t-il.
Oh lui, je vais me le faire !
J'approche rapidement de ce dernier en serrant le poing qui s'apprête à se retrouver sur sa tronche, quand le griffon s'interpose entre nous et prend le rôle d'un mur impénétrable.
- Ta de la chance, vieux bougre ! Je t'ai dit de partir et que je ne voulais plus jamais te revoir ! Criais-je.
- Tu as besoin de moi, et tu le sais !
- Et en quoi ai-je besoin de toi, je peux savoir ?!
- Parce-que la cité principale est proche d'ici, voilà pourquoi !
Est-ce un mensonge afin de me manipuler à sa guise ?
- Prouve-le-moi ! Continuais-je à crier.
- Elle est visible à cette hauteur. Mais, attendons ensemble que la pluie cesse autour d'un bon feu qui vous réchauffera, la demoiselle aux cheveux bruns et toi. Et s'il te plait, calme-toi. Je ne te veux aucun mal et tu le sais.
Pff.
- Il a raison, continue Lana. Allons nous réchauffer et ainsi sécher nos vêtements, d'accord ? Nous verrons la suite plus tard, nous ne sommes pas pressés après tout !
- Nous repartirons une fois que la tempête aura cessé et que la cité sera visible. Je ne m'éterniserais pas ici.
- Promettre. Allez, viens.
Je marche donc à reculons vers le vieux, après que le griffon se soit calmé et a cessé de me barrer la route. Je m'assieds sur le sol rocailleux qui me fait bien mal aux fesses, mais je ne sors pas un mot de ma bouche. Je reste impassible et montre mon mécontentement de me retrouver à ses côtés une nouvelle fois.
- Tu vois ma jolie, je t'avais dit que tu allais retrouver Viktor en bonne santé ! Dit-il à Lana qui s'assoit également à côté de moi.
- C'est exact, oui ! Comment l'avez-vous su ?
- Je sais beaucoup de choses, comme le fait qu'a partir de maintenant, vous ne pourrez plus vous passer de moi.
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