Chapitre 62 : Une créature majestueuse

Instinctivement, je me lève très vite, bouscule violemment la bête et recule sur au moins cinq mètres. Mon cœur bat frénétiquement, accompagné d'une respiration quelque peu rapide et saccadée.

- Bordel, mais c'est quoi ce merdier encore ?! Criais-je tout seul dans mon coin.

- C'est un griffon Viktor. Tu peux d'ailleurs le remercier, car il t'a sauvé d'une mort certaine ! Me dit une voix que je ne connais que trop bien maintenant.

Tiens, l'ancien est vivant ? Et à mes côtés, en plus de ça. Il aurait pu y rester, lui, dans cette tempête. Ça m'aurait fait une belle jambe, tiens.

- Oh, t'es la, toi ? Rétorquais-je au vieux charlatan.

- Je suis ici parce que j'ai été sauvé de la même façon que toi. Mais, comme tu t'en doute, nous n'avons pas été sauvé par ce petit griffon, mais par celui, ou plutôt celle qui se trouve juste derrière toi.

Puis, en suivant ses dires, ce que je vois est sûrement ce que j'ai vu de plus fabuleux de toute ma vie, bien que ce soit une créature très étrange. Elle est dotée d'ailes et du bec de l'aigle, le corps du lion et les oreilles du cheval. Du moins, à ma connaissance.

- J'avais entendu parler des griffons dans les cours d'histoires concernant la mythologie grecque, mais jusque-là, je pensais que ce n'était qu'une simple légende ridicule. Je dois avouer que c'est assez incroyable, ce qui se trouve devant moi, finissais-je, les yeux gros comme le monde.

Cette créature à un charisme effrayant et écrasant, si bien que devant une telle immensité, je me sens comme une petite fourmis, prête à être écrasée à tout moment. Je suis même intimidé : Je ne sais pas si je dois bouger, reculer, avancer ... L'hybride animal me perturbe réellement.

-Il n'y a pas que chez toi qu'ils demeurent en légende, dans le nôtre aussi. Et, pour être très honnête avec toi, c'est une première pour moi aussi que de croiser cet animal légendaire ! S'étonne-t-il, lui aussi émerveillé devant le griffon aux yeux bleu.

- Dans votre monde également ?

- C'est tout bonnement la découverte la plus folle que j'ai pu faire jusqu'à maintenant, tu ne te rends pas compte à quel point il est rare d'en croiser un. La plupart des atlantes vivent et meurent sans en avoir jamais vu un. Toi qui viens d'ailleurs... Je t'envie ! Me dit ce dernier, les étoiles dans les yeux.

- Pour une fois, nous sommes d'accord. Mais, quel est son histoire ? Demandais-je, tout en restant éloigné de cette bête majestueuse et terriblement impressionnante.

- Les griffons existent depuis la nuit des temps. Elles sont souvent représentées comme gardiens des trésors des Hyperboréens, peuple légendaire qui, selon nos récits Atlantes, habitent aux confins septentrionaux du monde habité. Leur terre, appelée '' Hyperborée '' y est décrite comme parfaite, là où le soleil y brille constamment. Le dieu Apollon lui-même y passait ses hivers en leur compagnie. Sa mère, '' Leto '', est apparemment née en ces terres. Mais, personne ne les as vu ou en tout cas, pas de leur vivant. Alors, elle demeure encore aujourd'hui comme une légende, conte-t-il.

Intéressant à savoir, tout ça.

- Et tu dis que ces créatures gardent leurs trésors ? Rétorquais-je, possédé par diverses pensées plus ou moins... Machiavéliques.

- Ou veut tu en venir ?

- Les hypers je ne sais pas quoi, personne ne les as jamais vu, pas vrai ? Mais pourtant, nous avons devant nous la créature qui est connue pour garder leurs trésors. Alors, peut-être ...

- Ne te fait pas d'illusions. L'habitat des griffons se trouve au sein des hautes montagnes, sûrement pas au sein de l'endroit dans lequel nous nous trouvons. Ils sont bien trop à découvert, ici. Ce sont des créatures très intelligentes, bien que je ne sache pour qu'elle raison nous a-t-elle sauvés.

Je suis tellement obnubilé par la créature ailée que les dires du vieux rentrent dans une oreille et ressort de l'autre, et j'en oublie presque l'endroit dans lequel nous nous trouvons.

Le paysage a changé du tout au tout, d'ailleurs : Nous sommes passés d'une terre aride, chaude et rocailleuse à une petite forêt ou petits buissons, arbres, rivières et fleurs y résident abondamment. L'herbe est douce et la chaleur y est agréable, bien plus que dans ce stupide désert. J'apprécie la cité de Psamathe, mais, je n'y reviendrais plus. La chaleur y est trop étouffante, et moi, je n'aime pas. Désolé petit chef, mais nous ne nous reverrons sûrement plus jamais.

- J'en sais encore moins que toi, reprenais-je. Mais, tu m'as dit que j'étais promis à un grand destin. Alors, il est tout à fait logique que je vive encore à l'heure actuelle, dis-je, tel un prétentieux de compétition.

- Tu n'es vraiment pas croyable, toi ...

- Et, si je la touche, est-elle agress...

Sans que je n'aie eu le temps de finir ma phrase et de tendre mon bras afin de caresser le museau de la bête qui mangeait l'herbe, cette dernière relève sa tête d'une rapidité déconcertante et manque de me choper l'entièreté du bras de très peu.

- Mais tu es fou ?! Crie Ayek. Il ne faut jamais, o grand JAMAIS approcher un griffon de la sorte ! Tu dois lui montrer le respect ainsi que la politesse, c'est la bête qui doit t'autoriser à la toucher !!!

- Alors fait moi une démonstration, monsieur je sais tout ? Rétorquais-je en fronçant les sourcils.

- Pas de problème.

Ce dernier s'approche lentement du griffon et attend. Je me demande ce qu'il fiche, alors discrètement, je lui fais signe d'y aller. Mais, il n'est pas de cet avis et continue d'attendre.

La bête, ayant fini de manger, se redresse et croise le regard de l'ancêtre, sûrement ce qu'il attendait. Elle se tiens donc devant lui et tente de l'impressionner en tapant les pattes sur le sol et déployant ses ailes dans la foulée. Mais, Ayek ne bouge pas et, au contraire, s'incline en posant un genou à terre.

Le griffon, sûrement intrigué, hoche la tête et n'a pas l'air de comprendre.

Soit le vieux sait parfaitement ce qu'il fait, soit il est complètement inconscient. Devant une telle créature, baisser la tête et donc n'avoir aucune visibilité sur le moindre danger est pour moi de l'inconscience pure et dure.

Mais, ce qu'il se passe ensuite me paraît irréel : La bête ailée dotée du corps d'un lion range ses ailes et s'incline à son tour. Peut-être est-ce une marque de respect, et un passage obligatoire afin de faire comprendre au griffon que nous ne sommes pas hostiles ?

Dans tous les cas, je retire ce que j'ai dit : Ayek à conscience de ce qu'il fait. D'ailleurs, celui-ci relève enfin sa tête et se lève en tendant le bras, la main ouverte en direction de la créature légendaire. Cette dernière, plutôt méfiante s'approche lentement mais sûrement et allonge son cou afin de se laisser enfin caresser par le pseudo messager des dieux en tunique bleue.

- Tu vois ? L'art et la manière, ça te dit quelque chose ? Se moque-t-il.

- Redescends de ton nuage, tu n'as pas non plus fait quelque chose d'extraordinaire, m'énervais-je.

- Je t'en prie, montre-moi tes talents dans ces cas-là !

- Aucun problème.

Intérieurement, je suis loin d'être rassuré et en confiance, je ne le cache pas. Mais, je dois montrer à ce vieux con que je ne suis pas qu'un rigolo à l'ego surdimensionné. Alors, je souffle un bon coup et m'approche doucement du griffon, après qu'Ayek s'en soit éloigné.

Je tente également d'imiter le comportement qu'a adopté l'ancêtre et met un genou à terre en inclinant la tête. Je suis maintenant en position de faiblesse, sans aucun visu sur ce qu'il se passe autour de moi et c'est vachement inquiétant. Je m'attends clairement à ce que la créature m'attaque et me déchire les membres à tout moment.

Je suis dans l'insécurité la plus totale, mais je ne dois pas montrer ma peur : Ayek, ainsi que la bête pourrait la ressentir ainsi que la voir, et ce n'est clairement pas l'objectif. Je vais l'entendre me taquiner à longueur de journée après et j'aimerais éviter de tuer quelqu'un pour le moment.

- Alors ? Il fait quoi la, il hoche la tête ? Paniquais-je, accompagné de plusieurs gouttes de sueurs qui tombent par terre.

Mais, à ma grande surprise, je n'ai aucune réponse de sa part. J'ai envie de lever la tête, mais je flippe d'avoir le bec du griffon devant ma tronche, prêt pour le pire.

- Oh, tu te fous de moi ? T'es ou, la ?! Criais-je, toujours en train de mater le sol depuis plusieurs longues minutes.

Toujours pas de réponse. Là, ça me gonfle. Pourquoi ne répond-il pas ? Je n'entends également plus aucun autre bruit, que ce soit le griffon qui mange de l'herbe ou son bébé qui, depuis mon réveil, n'arrête pas de glousser comme un dindon. Que se passe-t-il ?

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