Chapitre 52 : Un combat sans merci
Je laisse donc Mr Propre ainsi que ses soldats et me redirige au sein de la grande place. Mais, j'aimerais analyser quelques secondes la situation afin de construire une bonne stratégie.
Je compte une dizaine de guerriers encore debout et au moins quatre grièvement blessés, portés par leur courage qui est, à mon sens, complètement ridicule. Il y'a cinq chiens de l'enfers enragés et moi-même. Comment les vaincre ? Je ne connais ni leurs points faibles, ni leur capacité physique !
Par manque d'information sur ces monstres, je réfléchis sérieusement à me rétracter. Ils sont moins, c'est une chose, mais leur véracité en est une autre et les avantage clairement.
Je me demande si une arme permettrait d'en venir à bout. Une massue ? Épée ? Lance? Il faut que je...
Quand tout à coup, je ressens une présence juste derrière moi accompagné d'un grognement effroyable. J'ai juste le temps de tourner la tête et d'avancer rapidement vers l'avant, ce qui m'a permis d'éviter un sacré coup de griffe. Celle-ci vient de l'entrée : Le chef et son groupe n'auraient -ils pas survécus ?
Me voilà donc enfin face à face avec un de ces chiens de l'enfer. Je vois sa bave tomber comme un loup affamé et l'entend grogner. Ses yeux rouges perçants ne me laissent pas indifférent, mais si je faiblis, il ne fera qu'une bouchée de moi. L'important, c'est de ne pas perdre les pédales. Si j'y arrive, ce sera déjà bien.
L'effrayante créature tourne lentement autour de moi et attend sûrement l'occasion propice afin de me sauter à la gorge et moi, comme un con, je le regarde avec mes mains toutes tremblantes. Je fronce mes sourcils afin de paraître plus intimidant mais, je n'ai pas l'impression que ça fonctionne, et gueuler comme un yorkshire ne le fera pas fuir non plus. Alors, doucement mais sûrement, j'effectue de légers pas en arrière et tente d'amadouer la bête en lui disant des mots doux, comme : '' gentil le chien '' ou encore '' Va chercher nonoss ''. Son grognement s'intensifie, alors je crois que c'est raté pour cette fois.
Quand soudain, le chien de l'enfer bondit sur moi les pattes en avant en ouvrant la gueule en grand. Le seul reflexe que j'ai sur le moment, c'est de croiser mes bras au niveau de mon visage en espérant que cela me protège, même si j'ai conscience que je me berce d'illusions.
A ce moment, j'ai ma vie qui défile. Je revois ma mère qui me lisait une histoire pour m'endormir ou les châteaux de sables que je construisais avec mon père quand on partais en vacances. C'est bizarre, comme sensation. J'ai très peur, mais je ne pars pas. C'est comme si mes pieds étaient scotchés au sol, je suis paralysé et immobilisé.
Mais, c'était sans compter le coup de main inespéré du grand chauve tatoué qui agrippe la queue de la bête et l'envoie valser sur le sol d'une telle puissance que l'impact crée une onde de choc sur une dizaine de mètre. Malheureusement, je remarque avec peine qu'il est le seul à s'en être sorti, et pas indemne en plus de cela. Il est essoufflé, rempli de balafres sur le visage avec plusieurs taillades et griffures sur son torse et son dos. Des marques de morsures ont élu domicile sur ses bras également. Le combat a dû être rude. J'admire sa puissance, ainsi que sa robustesse. C'est un grand homme, pour sûr.
- Ça va, tu n'as rien ? Me demande-t-il, épuisé.
- C'est plutôt à moi de te poser cette question. T'a pris cher, on dirait.
- J'en ai vu d'autre, tout est question d'habitude. Allons aider les aut...
Soudain, le chef pose un genou à terre. Je m'empresse afin de l'aider à se relever et je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. Non pas pour les habitants ni les autres soldats en difficulté, cela va de soi, mais parce que le chef est la seule personne qui puisse toutes et tous nous sortir de là et donc, le seul qui puisse me sauver les miches. Et, s'il n'est pas opérationnel, les chances de m'en sortir vivant sont proche de zéro. Alors, j'essaye de lui faire garder le cap comme je peux.
- Re lève-toi, la cité a besoin que tu puise dans tes dernières ressources ! Mentais-je dans mon intérêt.
- N... Ne t'en fait pas. Ça v... Va aller. Je suis le chef, ne l'oublie pas.
- Alors, agit en tant que tel. Ton peuple a besoin de toi ainsi que de ta puissance !
- Je n'ai pas été le seul bénéficiaire de cette force. Poséidon t'en a également fait don. N'oublie pas les conseils que je t'ai donné, Viktor. Fait en simplement bonne usage, et quand il te semble bon de les utiliser. Aide-nous et combattons ensemble !
Un : Comment connait-il mon prénom ? De deux : Que voulait-il dire dans : '' Poséidon t'en a également fait don'' ? Et enfin, de trois : Qu'est-ce qu'il me baragouine encore ? Je sais que je suis fort, mais ces monstres aux yeux rouges me terrifient au plus haut point et me dépossède de tous mes moyens à la vue de ceux-ci, je dois l'avouer. Que puis-je faire pour aider ? Respirer et combattre avec mes poings ? Ce ne sont pas des épouvantails en pierre que l'on a devant nous. Perd-il déjà la boule ?
- Crois-tu sincèrement que le moment est propice pour me concentrer et prendre le contrôle de mon souffle, '' chef '' ?
- Ne me prend pas de haut, tu es prévenu. Et, effectivement, ce moment est arrivé et tu vas faire exactement ce que je te dis de faire. Je suis affaibli, certes, mais pas moins bête et moins fort, alors cesse de me prendre pour un bon samaritain et ferme les yeux. Je te couvre. C'est clair ? Me répond le chauve, au regard aussi noir qu'un corbeau.
Il fout les jetons, le bougre. Mais, il m'en faut plus pour m'impressionner. Ceci dit, je vais lui obéi... Me concentrer et appliquer la technique de respiration de ma mère. Pendant ce temps, le gouverneur blessé court en criant de toutes ses forces en direction des envahisseurs.
Ferme les yeux Viktor et concentre-toi. Inspire lentement, et expire de la même façon. Souviens-toi de l'effet que tu as ressenti hier et ne pense plus à rien, sauf à une chose : les chiens de l'enfer. Enlève toute pitié, tout sentiment qui pourrait entraver celui de la haine et de la colère envers ces monstres. Mets-toi en tête que tu dois être le plus fort, le plus solide. Tu es invincible et protégé, tu es indestructible et rien ne t'atteindra.
Mon rythme cardiaque s'est ralenti soudainement et les idées négatives ont fait leurs valises. Cet état me paraît plus facile à atteindre, et je sens un calme divin m'animer maintenant. Je me sens prêt à défendre cette cité, qui, je l'admets à contre cœur, me plaît plutôt bien. Chose qui m'étonne d'ailleurs, venant d'un homme aussi fier et antipathique que moi. Il va falloir que je me ressaisisse après avoir massacré ces chiens de garde.
Quand, sans que personne ne s'y attende...
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