Chapitre 49 : Le calme avant la tempête
L'entrée de l'auberge est fermée par un rideau rouge avec une pancarte expliquant qu'elle ouvre plus tard. Mais, je décide naturellement de l'ouvrir afin d'accéder à l'intérieur du lieu. Un rideau pour bloquer l'accès aux clients ? Ils sont sereins, eux.
Le lieu se situe dans une bourgade proche de l'enceinte des murs de la cité et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y fait vraiment très chaud ! Peut-être est-ce à cause des murs faits de terre cuite ? Quoi qu'il en soit, me dessaper me paraît être une décision judicieuse.
La lumière tamisée, la multitude de plantes entreposées un peu partout ainsi que la décoration plutôt bohémienne et vintage me mets de suite à l'aise, comme si j'étais chez moi. Mais, les fauteuils à l'accueil sont vraiment inconfortables, sûrement dû au fait qu'ils soient également faits de terre cuite. Je comprends mieux l'utilité d'avoir posé un petit coussin pour nos fesses, maintenant.
Soudain, je suis interpellé par une vieille femme qui descend les escaliers, encore une fois construit de la même matière.
- Vous n'avez pas vu ma pancarte à l'extérieur ? C'est fermé, dit-elle.
Elle paraît encore plus aigrie que moi au réveil, celle-là !
- Je viens de la part du chef. Il m'a dit qu'une chambre était disponible, répondis-je.
- Prouve-le.
- J'ai une lettre de sa part, tenez.
La vieille m'arrache la lettre des mains et saisie ses lunettes qui pendent le long de son t-shirt noir et les installe sur son nez. Elle est aigrie et toute ridée, avec des cheveux qui ressemblent plus à du foin qu'autre chose. Elle a vécu plusieurs vies, elle.
En lisant, ses sourcils se froncent, comme si elle doutait de la valeur du papier. J'espère qu'il ne me l'a pas fait à l'envers, le pseudo chef.
- Va à l'étage, c'est la porte beige au fond du couloir. La porte est ouverte quand elle est disponible, me dit-elle en me redonnant la lettre.
- ... Merci. Enfin, je crois ?
Je monte les escaliers et cherche donc cette porte beige en m'enfonçant de plus en plus dans ce couloir ou longe un long tapis rouge, entourée d'étagères et de petites plantes dessus qui pendent le long des murs.
Et enfin, voici la fameuse porte. Je l'ouvre, mais, au vu du couple en plein ébat sur un grand lit king size, je doute que ce soit la bonne. Je souris donc et me moque un peu de la situation, puis je ferme la porte sous les cris de la femme à l'intérieur, en train d'engueuler son conjoint car ce dernier a visiblement oublié de bloquer l'accès à la chambre.
Après avoir rigolé tout seul en avançant vers le fond du couloir, je tombe sur une deuxième porte beige. Je l'ouvre, et, je remarque qu'il n'y a personne. Je suppose alors que je suis tombé sur la bonne chambre. Et puis, même si ce n'est pas la bonne, elle m'appartient dorénavant.
La chambre est très spacieuse et garde toujours cette atmosphère chaleureuse et tamisée du rez-de-chaussée, c'est agréable. Un grand tapis rouge couvre encore le sol et un énorme lit avec une couverture de la même couleur aux motifs du lion des sable est au centre de quatre petits piliers en terre cuite, tous ornés de grands rideaux blancs, chacun attachés par une petite corde. Une table de chevet marbrée se démarque au fond de la pièce à droite avec un petit tabouret dessous ainsi qu'une petite étagère au-dessus habillée de plusieurs bouquins, mais le balcon avec vue sur le désert et l'Oasis un peu plus loin est vraiment la pièce maitresse de ce lieu.
Hélas, mon odeur corporelle m'alerte et l'idée de me laver vient aussitôt. Alors, je prends une serviette pliée et préparée pour les clients sur le lit et descend afin de demander si il n'y a pas de salle de bain quelque part. J'ai également besoin de laver mes vêtements, alors j'espère y trouver une machine à laver dans le coin.
Maintenant au rez-de-chaussée, je me dirige donc vers l'accueil dans l'espoir d'y voir la vieille dame de tout à l'heure. Malheureusement, personne ne s'y trouve.
La chaleur entre ici et l'étage est radicale, et la température augmente nettement plus en me rapprochant de l'accueil. Soudain, je remarque de la fumée blanche qui sort d'une pièce à gauche. Alors, par curiosité, je décide d'y jeter un œil.
En découvrant la pièce, je découvre un grand bassin circulaire remplie d'une eau presque bouillante. Je comprends mieux pourquoi la température est anormalement élevé - maintenant.
Là, je suis ravi. C'est tout ce dont j'avais besoin, et en plus de ça, personne ne s'y trouve et donc ne viendra me déranger. J'ai l'impression qu'à part moi et le couple en haut, l'auberge est vide. C'est étrange, mais, l'idée de me relaxer au sein de la petite piscine occupe maintenant l'entièreté de mon esprit.
Je me déshabille tout en gardant mon caleçon noir et entre dans le bassin. L'eau chaude réussit à me provoquer des frissons partout dans le corps et de la fumée émane de mes bras quand je les sort de l'eau. Je suis complètement bercé par le bruit de ma brasse à travers la source aquatique et je crois que, de toute ma vie, jamais un bain ne m'avait procuré autant de satisfaction et de bien-être.
Quand soudain, la vieille dame casse mon délire et ronchonne comme un cochon.
- C'est pour les VIP ici, et t'es loin d'avoir la tête de l'emploi, dit-elle. Ce qu'elle m'énerve !
- Je viens de la part du chef, non ?
- Il n'est pas stipulé dans la lettre que tout t'était autorisé. Alors, mon garçon, rhabille-toi et remonte dans ta chambre.
Je rêve ou elle me parle comme ma mère ? Pour qui elle se prend, la vieille centenaire ?
- Je n'avais encore jamais vu de femme aussi désagréable dans une auberge. J'en parlerais à ton supérieur, tiens, me moquais-je en prenant le ton d'un bon petit samaritain.
- Alors, tu lui diras de ma part qu'il aille bien se faire voir, va !
... Je vois. Elle m'a pris de court. De toute façon, sa tombe bien : Je suis fatigué. Je décide donc, sans broncher (ce qui est rare) de me rhabiller afin de monter dans ma chambre. J'ai pu me laver, et cette odeur de poisson putréfiée s'en est allé. À la bonne heure. Il ne me restera plus qu'a laver mes vêtements parce que certes je suis propre hygiéniquement, mais si mes vêtements sont sales... Bref, dégueulasse.
Arrivé dans ma piaule, je dépose mes vêtements sales sur le côté et j'admire la vue que m'offre le balcon. Les étoiles s'illuminent par milliers ce soir, c'est agréable. Le calme prospère au sein de la cité mais aussi du désert quand soudain, j'aperçois au sein des montagnes rocheuses au loin plusieurs points rouges apparaitre, puis disparaitre, comme des clignement.
Ce que je trouve étrange, c'est la vitesse à laquelle ils s'approchent de la cité, bien qu'ils aient l'air encore vraiment loin. Je ne sais pas ce que représentent ces points, et l'obscurité de la nuit ne m'aide vraiment pas à y voir plus clair. Alors, je ne m'en occupe pas plus que ça et décide d'aller au lit afin de rejoindre les bras de morphée. Quelle satisfaction que d'avoir un matelas ou tu t'enfonce presque dedans, je me sens revivre. Je sens que je vais passer la plus agréable des nuits.
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