Chapitre 48 : Combat d'égo

Cité de Psamathe, camp d'entrainement.

PDV de Viktor.

Mr Propre, le chef de la cité est venu me donner quelques petites tuiles sur un ton hautain et détestable afin de détruire par la simple force de mes poings l'épouvantail de pierre, qui m'assurera une place dans le concours prévu dans deux jours, avec ce fameux bracelet qui me permettra d'aller au sein de la cité principale. Je ne l'ai pas écouté, mais, quand il est parti, j'étais intrigué. Alors, j'ai essayé une technique de concentration que ma mère m'avait apprise de son vivant et, sans que je m'y attende...

Je me sens calme. Mon esprit est apaisé et je ne ressens plus cette colère quotidienne qui m'anime chaque jour envers mon père et depuis le décès de ma mère. Ma respiration douce et limpide n'est pas entravée par une quelconque émotion négative. J'avais oublié depuis ces dernières années qu'en tant qu'humains, nous pouvions être stable et sereins, que ce soit dans nos têtes ou nos cœurs. Merci, maman. Ta technique est remarquable.

Maintenant, il n'y a qu'une chose qui m'habite : Détruire cet épouvantail de mes deux. Le vide fait dans ma tête, je fais un petit pas en arrière et prend mon élan en chargeant mon poing. Je demande à mes poumons d'ingurgiter un maximum d'oxygène et fait ensuite part à mes cordes vocales de crier de toutes leurs forces afin d'emmagasiner un maximum de puissance dans mon coup, quand enfin, je réussis à détruire, que dis-je, pulvériser l'objet devant moi.

Mais, je ne célèbre pas. Je souris simplement, car, je savais que j'y arriverait. Je suis Viktor, après tout. Si le chauve y arrive, alors, j'y arrive.

Quand soudain, ce dernier apparaît en applaudissant. Quand son parle du loup ...

- Félicitations, tu y es enfin arrivé, on dirait ! Dit-il, visiblement stupéfait par ma réussite.

- Pour qui m'a tu pris ? Bien sûr que j'ai réussi. Et bientôt, j'aurais la récompense du concours autour de mon poignet, soit en sûr.

- D'ailleurs, en parlant de ceci...

Je connais ce genre de début de phrase. Il va m'entuber, ce fumier ?

- Je vais te donner une dernière tâche à accomplir, me dit -il armé de son sourire malicieux.

- Un deal est un deal. J'ai réussi à détruire cet épouvantail, alors maintenant, à moi l'inscription pour le concours. Si tu cherches à m'avoir, tu ...

- Si tu arrives à me toucher ne serait-ce qu'une seule fois, alors tu pourras officiellement t'inscrire, me dit-il en me coupant la parole.

- Tu me sous-estime une nouvelle fois en plus ?

- Accepte-tu le défi ?

- A ton avis, boule de billard ?

- J'en étais sûr. Tu as jusqu'au lever du soleil.

- Il n'aura pas le temps de pointer le bout de son nez.

J'ai confiance en moi, je sais que je le toucherais. J'ai fait mordre la poussière à tout ceux qui m'ont sous-estimé : Il n'échappera pas à la règle.

Cette fois-ci, j'adopte une autre stratégie. Après analyse de notre dernier face à face, j'ai affaire à un adversaire calme et solide sur ses appuis. Il est très grand , beaucoup plus que moi qui suis pourtant considéré de géant. Son corps est aussi robuste que du titane, il est presque impénétrable. Il doit bien avoir une faille quelque part... Laissons le faire pour le moment.

- Tu es bien moins impulsif que notre dernier duel, mais un conseil : en combat, ne réfléchis pas trop ! Me dit -il en s'élançant vers moi à toute vitesse.

Il va beaucoup trop vite et esquiver est impossible : J'encaisse un coup de pied dans les côtes et tombe par terre. Grand, robuste, rapide, puissant et agile. Bordel, a-t-il un point faible ?!

Je me relève en posant ma main sur les côtes et grimace un peu. Le toucher va sûrement être plus difficile que je ne le croyais.

Cependant, je reste sur la même stratégie. J'observe et j'analyse en attendant d'apercevoir une occasion de pouvoir l'attaquer.

- M'observer ne sert à rien, je sais ce que tu fais. N'oublie pas la méthode que tu as effectué afin de détruire l'épouvantail, me conseille le chauve tatoué.

- Je n'ai pas besoin de tes conseils, je peux très bien m'en sortir tout seul, !

- Tu me fait de la peine à être aussi faible, alors j'essaye de t'aider comme je peux, voilà tout ! Me répond ce dernier en rigolant.

Mais, en finissant sa phrase, il tourne la tête et ses yeux sont fermés : C'est le moment ! Je décide de courir en sa direction et me prépare à lui asséner un coup d'estoc en plein dans le plexus, mais celui-ci esquive presque instinctivement d'un seul pas sur le côté. J'essaye de comboter afin de lui infliger un violent coup de pied, mais mon adversaire fait un pas en arrière et esquive une fois de plus.

Enervé, je laisse mes émotions prendre le contrôle de mon esprit. Ma colère jaillit comme un geyser et je cours vers lui en criant. Uppercut, coup de pied, droite, gauche, j'enchaine encore et encore. Mais, épuisé, mes coups deviennent plus lents et moins puissant. Je manque d'endurance et ma respiration s'amenuise à vue d'œil.

Quand soudain, une idée me vient à l'esprit. Je m'arrête de frapper dans le vent et extrapole mon épuisement en respirant comme un phoque. Je pose un genou à terre et baisse la tête en posant mes deux mains sur le sol, simulant mon épuisement.

Tout à coup, je sens la présence du chef de Psamathe tout proche de moi, prêt à m'achever. Mais, au dernier moment, je me lève brusquement et l'envoie valser dans les airs grâce à un magnifique uppercut très bien placé. Ce dernier tombe sur le dos et se tiens la mâchoire en grimaçant à son tour.

-Mais... 

- J'ai simplement appliqué vos conseils, rétorquais-je, fier de ma victoire.

- ... Je vois. Je ne m'y attendais pas. C'est sournois, mais efficace. Bien joué, répond Mr muscle en se relevant.

- Pas besoin de tes remerciements, je savais déjà que la victoire serait mienne. Explique-moi plutôt en quoi consiste ce concours ridicule.

- Je te laisse la surprise. L'une des chambres est disponible au sein de l'auberge de Toek, juste à droite quand tu retourne à l'entrée du palais. Dit que tu viens de ma part, voici une petite lettre afin de la lui prouver. Compris ?

- Ouais.

Je prends donc ma veste maintenant toute crade que j'avais jeté sur le sol tout à l'heure et marche en suivant ces indications. Mes cheveux sont dans un état catastrophique et je ne parle même pas de l'odeur corporelle que je dégage. J'ai une faim de loup et j'ai sommeil. Je m'empresse donc de sortir de ce foutu palais misérable afin de rejoindre cette auberge, mais, pris d'un étrange élan de reconnaissance...

- Au faite... Merci, dis-je timidement en m'arrêtant de marcher.

Je n'entends aucune réponse, peut-être était -il déjà parti. Dire ces choses-là ne fait pas partie de mon vocabulaire, alors dans le vent... La honte, je ne recommencerais plus une chose aussi faiblarde que ça !

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