Après m'être fait torturer par le chef du village de Dryades concernant le losange d'or, dans la grotte ou nous nous sommes cachés avec Thalia, Charlie et Alfdan, celui-ci eut un comportement des plus étrange ensuite...

PDV de Noah.

Il me desserre la gorge et m'aide à me lever. A cet instant, je ne comprends pas du tout son geste. J'ai vu dans son regard ainsi que dans son comportement sa volonté de me faire du mal, comme si j'étais son pire ennemi. Alors, pourquoi m'aide-t-il soudainement après tout ceci .

L'adrénaline redescend peu à peu, mais les douleurs, elles, ne font qu'apparaitre en se multipliant. Je fronce les sourcils et serre les dents afin de prendre sur moi et ne pas montrer la moindre faiblesse. Je sens comme des courbatures dans mes muscles et je peine à bouger ma tête de droite à gauche. Mais, ce que j'attends n'est pas de me reposer ou de me soigner, mais bien des réponses.

-          P.. Pourquoi m'aidez-vous, après tout cela ? Lui demandais-je en grinçant des dents.

-          Je voulais simplement m'assurer que tu étais digne de confiance, et j'ai été bluffé. Tu es courageux et, bien que tu ne connaisses que très peu l'importance de cette pierre, tu as été prêt à recevoir les pires tortures qu'un être humain puisse subir. J'ai vu la lueur dans ton regard, la lueur d'un battant, d'un guerrier. Malgré ton manque d'expérience au combat, avec un peu d'entrainement, tu es digne d'être un valeureux soldat d'élite.

Une énorme dose de confiance et de fierté jaillit en moi et pénètre sans mal la totalité de mon corps, accompagné de frissons que je n'avais que très rarement ressenti dans ma vie. Je n'avais probablement jamais été aussi fier de moi qu'a cet instant, et, cela me galvanise pour la suite de mon périple. Je suis soudainement armé de détermination, ainsi qu'une volonté sans failles. Je me sens comme invincible, prêt à affronter le moindre danger.

-          Mais ! Rétorque le chef de Dryade, à peine sorti de cette forêt, à l'heure actuelle, ton manque d'expérience causera ta perte. Tu dois vaillamment t'entrainer et continuer à évoluer afin de devenir un vrai guerrier ! Continue t-il en me tapotant l'épaule. Pendant plusieurs semaines, tu vas rester ici. Je t'entrainerais et je t'enseignerais tout ce que je sais. Mais, attention. Cela ne sera pas une partie de plaisir : Tu vas en chier, crois-moi sur parole !

Pas sûr de vouloir accepter du coup ...

-          Et si je refuse ? Demandais-je au chef à l'allure d'un viking.

-          Je te tue, sans hésitation.

J'ai instantanément des gouttes de sueurs qui traversent mes joues pour délicatement tomber sur mes clavicules. Je tremble un peu et j'ai des frissons. Je vais accepter, c'est mieux pour moi. Et puis, Charlie sera en sécurité et soigné si quelque chose se passe, ce qui me rassure.

-          ... Bien, j'accepte votre entrainement, Dis-je.

-          Sage décision. Je retourne au village, rejoint moi sur la grande place, je t'y attendrais.

Le père de Thalia s'en va donc rejoindre le village, mais sa fille, elle, me rejoint et tente de soigner mes douleurs ainsi que mes petits bobos à l'aide de sa magie. Une aura verte apparaît en lévitant ses paumes de mains, et sa pierre s'illumine de la même couleur.

-          Tu peux aussi soigner ? Demandais-je au jeune druide.

-          C'est l'un des avantages de l'élément de la terre, tout comme celui de l'eau. Je suis désolée pour le comportement de mon père, il n'avait pas à réagir de la sorte et avoir un tel comportement...

-          ... Ce n'est pas grave. C'est dur à croire mais, au fond, je le comprends. Cette pierre est sûrement la plus rare de tout l'Atlantide et, en tant que chef, il voulait simplement s'assurer si j'étais capable de la protéger. A sa place et vu son rang, nous aurions sûrement toutes et tous réagis comme lui.

-          Certes, mais il aurait pu s'en assurer autrement. Par contre, jamais personne ne l'avait confronté comme tu l'a fait. Je ne sais pas si c'était de l'inconscience de ta part, mais tu en as eu sous le pantalon ! Me dit-elle en ricanant.

-          Je ne sais pas ce qu'il s'est passé à ce moment-là, mais crois- moi, durant toute la confrontation, je me chiait littéralement dessus ! Ricanais-je à mon tour.

-          Je le savais. T'es qu'un trouillard !

-          En même temps, vu le physique peu commun de ton père ...

-          T'a eu peur, hein ? Taquine-t-elle.

-          Pas le moins du monde.

-          T'es vraiment contradictoire dans tes propos ... Voilà, tes blessures sont normalement guéries. Comment tu te sens ?

-          Je suis en pleine forme ! Votre magie est fascinante ! Tu pourras m'apprendre ? Taquinais-je en retour.

-           Tu es prêt à t'insérer une pierre sur le front ?

-          ... Allons rejoindre ton père sur la grande place !

-          Trouillard.

Bien sûr que j'ai la trouille. Qui irait volontairement se faire incruster une pierre sur le front, sérieusement ?

Arrivé sur la grande place comme prévu sans difficultés, j'aperçois effectivement le père de Thalia qui parle avec plusieurs gardes du village.

-          Quand on parle du loup, on en voit la queue ! Viens par ici mon garçon, j'ai à te parler, crie celui-ci. Il pouvait quand même baisser le ton et éviter de crier comme ça, pratiquement tous les autres habitants et passagers me regardent, quel malaise...

-          Thalia a pu te soigner ? Comment te sens tu ?

-          Je vais bien, c'était comme s'il ne ce n'était rien passé !

-          Mais... Il ne s'est rien passé, pas vrai ? Rétorque-t-il en clignant des yeux plusieurs fois.

-          Non, bien sûr, je suis juste tombé en venant ici ! Dis-je en ricanant, bien que gêné de mentir devant autant de personnes.

Je vois Thalia qui lève les yeux au ciel et s'agace légèrement du comportement de son père. Je suis de son côté, même si j'aurais encore une fois agi comme lui. Si mes gardes savaient que j'avais violenté un gamin pour je ne sais qu'elle raison, ma réputation en prendrait un coup.

-          Bon, assez rigolé. Soldats, voici notre nouvelle recrue... ? Hésite-t-il.

-          Noah, je m'appelle Noah. Ça commence bien ...

Les six soldats présents me dévisagent sans vergogne, dont quelques-uns qui tirent la grimace, je ne sais pourquoi. Un seul des leurs me serre la main accompagnée d'un sourire qui m'apaise un peu.

-          Enchanté Noah ! Moi, c'est Corinthe ! Dit-il.

C'est un soldat qui donne l'impression qu'il n'en est pas un. Physiquement, il à plutôt l'air fragile. Son plastron blanc aux ornements verts paraît trop grand pour lui, il est petit et vraiment mince avec des cheveux bouclés qui dépassent de son casque en argent. Sa jupette en argent flotte et ne met pas du tout le bas de son corps en valeur. Il n'a pas le moindre poil sur le visage ainsi que sur ses jambes mais, chose que j'aimerais avoir : Il possède des yeux encore plus bleus que l'océan.

-          Enchanté Corinthe ! Je n'ai jamais entendu ce prénom ... ! Dis-je avec le sourire.

-          Et pourtant, il est très fréquent en Atlantide ! Mais, si tu n'avais jamais entendu ce prénom, c'est que tu ne viens pas d'ici ? Moi demande-t-il.

Je suis dans une position très inconfortable. Je n'ai aucune réponse à lui donner et encore moins un mensonge à inventer. Je me gratte la tête et m'apprête spontanément à improviser, quand Thalia m'en empêche et me sauve d'un certain pétrin.

-          Il vient d'Héraklion. Son village a été décimé par les Zorak il y'a peu, invente-t-elle.

-          Incroyable ! Ce qui expliquerait pourquoi ils nous ont attaqué ensuite ... Répond le soldat.

Elle ment, rétorque l'un des gardes, en retrait depuis tout à l'heure. Il ne vient pas d'Héraklion, ni de cette île, d'ailleurs. Cet homme cache quelque chose, c'est sûr.

-          ASSEZ ! Aller aider à la reconstruction du village et reposez-vous ensuite. Entrainement demain à la première heure, je m'occuperais de vous. Noah, suis-moi. Thalia, donne un coup de main aux habitants, et réunit tous ceux qui peuvent utiliser l'élément terre. Ais-je bien été clair ? Rétorque le chef du village, d'un ton grave et intimidant.

-          ... Oui, père.

Thalia me regarde en souriant et part en direction des habitations ayant subi plus ou moins des dégâts matériels, selon certains endroits. Quant à moi, je suis son père qui m'emmène dans sa hutte au mélange de pierres et de bois de chêne, construite en hauteur, sûrement pour montrer sa hiérarchie au sein du village.