Chapitre 33 : Le chef du village.
- Ton père arracha les cordes et détruisit le mousqueton qui l'empêchait de bouger librement afin de remonter à la surface. Ce qui m'a scotché, c'est la facilité qu'il a eu de pouvoir détruire un objet, qui plus est métallique. Comme si le mousqueton ne représentait qu'une vulgaire branche d'arbre...
- C'est vrai que, dit comme ça, c'est plutôt incroyable, voir même impossible. Mais, ça ne veut pas dire qu'il possède certaines capacités physiques hors du commun des mortels ! Peut-être que le mousqueton était défectueux, je ne sais pas...
- Je venais de l'acheter.
- Bon, la, j'avoue qu'effectivement ... Et, qu'avez-vous faits comme autres '' expériences '' ensuite ?
- L'épreuve du vertige.
- T'es vraiment malade, dis-je en soupirant. Si mon père avait autant le vertige que moi, je doute que ce '' test '' ce soit bien passé !
- Je n'ai jamais connu quelqu'un qui avait plus le vertige que lui, figure-toi. Et effectivement, cela ne s'est pas passé dans les règles de l'art... Nous nous sommes rendus sur le plongeoir le plus haut de la piscine municipale, dont la hauteur dépassait tout de même les sept mètres. Ton père n'arrêtait pas de me dire que tout allait bien se passer et qu'il était très confiant. Le connaissant, c'était sûrement pour se rassurer plus qu'autre chose mais bref, passons. Armé de courage, il se lança et arriva au bout de la plate-forme. Mais, c'est à ce moment-là qu'il se stoppa net et ne pût plus bouger. Je l'appelais d'en bas, mais, il ne répondait plus. Je le voyais tétanisé par la hauteur et, accompagné de plusieurs personnes complices pour cette épreuve, certains lui mirent la pression en haut pour qu'il saute. Quand soudain, pris de stress, il se mît à saisir la barrière métallique qui servait de protection et l'arracha naturellement de la plate-forme afin de s'en servir comme d'une arme, par agacement. Malheureusement, me trouvant sept mètres en dessous, je n'ai pas pu voir la suite. Mais, la totalité de mes acolytes sont redescendus en vitesse et sont partis de la piscine. Je ne les ai plus jamais revus depuis ce jour.
- Et ... Mon père ?
- Il était allongé et inconscient en haut. A son réveil, il ne se souvenait plus de rien.
- Exactement comme moi contre Jacob. J'ai une question : Si je possède ces capacités ainsi que mon père, alors qu'en était-il de mon grand-père ? Demandais-je.
- Jake ne m'en a jamais parlé et, je ne l'ai jamais vu.
C'est de famille, d'abandonner ses enfants ?
- La famille du côté de mon père est un grand mystère. Je ne connais ni mes grands-parents paternels ni mes arrières grands-parents. J'en conclut donc que tu en sais autant que moi sur ces capacités physiques hors du commun ?
- Pour le moment, c'est effectivement le cas, oui. Je ne peux rien t'apprendre de plus, p'tit gars.
- Je vois ... Mon père était visiblement quelqu'un de très secret !
- Ne parle pas de lui au passé ! Me reprend Charlie, contrarié.
- Je sais. Mais, après toutes ces années, tout peut arriver ...
- Aie confiance. C'est un débrouillard, je suis sûr qu'il doit nous attendre, quelque part.
- Si tu le dis...
- Noah, Charlie ? Murmure une voix douce et féminine.
- Oh, Thalia, tu es revenue ! M'exclamais-je, tout émoustillé.
- Je suis désolé... Dit-elle en baissant la tête.
- C'est eux, les deux étrangers ? Dit un homme d'une grandeur sans égale, barbu jusqu'à la poitrine avec une longue tresse tirée en arrière en guise de queue de cheval.
- ...
- Emmenez les dans les cachots, sauf le gamin. Lui, je m'en occupe, dit-il.
Il est vraiment très grand et aussi large qu'un tonneau. Son regard est profond, mais je n'arrive ni à lire dans ses yeux, ni à le cerner.
C'en est flippant...!
J'ai directement su que c'était le chef du village, simplement par le charisme qu'il dégage. Il inspire le respect et la confiance, mais aussi la peur et l'obéissance. Même sa tenue de viking faite de cuirasses ainsi que de fourrures de bêtes m'impressionne. Dois-je me méfier de lui ? Ou, au contraire, lui faire confiance ? Pourquoi ne veut-il pas m'emmener au cachot ? D'ailleurs ...
- Charlie n'ira pas au cachot et restera avec moi, Dis-je en me relevant du sol.
- T'ais-je demandé d'ouvrir ta mâchoire, petit homme ? Me répond celui-ci d'une voix grave et imposante.
Thalia me fait signe de ne plus rien dire et de rester à ma place. Je ne sais pas quoi répondre, de toute façon.
Je me sens écrasé par sa présence et je me mets à bégayer. C'est une sensation désagréable, j'aimerais m'en défaire mais je n'ose pas lever le petit doigt. Etant en position de faiblesse, je préfère m'asseoir devant lui et décide de me taire en baissant la tête.
- Sage décision, dit-il. Allez, emmenez-moi le petit vieux à lunettes et retournez bosser.
La totalité des soldats qui l'accompagnait menottent Charlie et partent ensuite de la grotte. Le vieil historien me jette un dernier regard accompagné d'un simple sourire et disparait.
Thalia s'apprête à les suivre, mais, ce n'est visiblement pas dans les plans du chef de Dryade.
- Non, toi, tu reste avec nous. Surveille juste qu'il n'y ai plus personne dans les environs, compris ? Dit-il à Thalia.
- ... Oui, père, répond-elle, qui part faire le guet.
J'ai complètement oublié ce détail ! Si cet homme est le chef, alors effectivement, c'est son père ! Comme de par hasard, la fille qui me plait possède le paternel le plus intimidant du monde. Génial...
Thalia revient et assure à son père que nous ne sommes que nous trois sur un rayon de plusieurs centaines de mètres maintenant.
- Bien. Petit, montre-moi la pierre maintenant, dit-il en s'approchant de moi.
- De quelle pierre parlez-vous ? Répondis-je, rempli de méfiance à son égard.
- Thalia m'a tout raconté dans les détails. Te rends tu comptes un seul instant de la pierre que tu possèdes, ainsi que tous les dangers qu'elle représente ?
- Je n'ai aucune pierre. Torturez-moi si cela vous chante, mais je ne sais absolument pas de quoi vous parlez.
- C'est comme si c'était fait.
Celui-ci m'agrippe le col, me soulève par la force d'un seul bras, et me jette contre le mur comme une vulgaire chaussette. Je n'ai même pas le temps de réaliser ce qu'il vient de se passer qu'il me serre déjà la gorge, accompagné d'un regard sombre et froid.
- DONNE-MOI LA PIERRE ! Crie celui-ci.
- Je... N-n 'ai pas de ... Pierre ! Répondis-je, étouffé.
D'un coin de l'œil, Je vois Thalia qui reste en retrait et ne bouge pas d'un poil. Elle regarde ailleurs et n'ose rien dire. Son père, lui, desserre ma gorge et s'éloigne de moi. Il tend le bras dans ma direction, et une étrange boule rotative blanche apparaît soudainement devant sa main, et la pierre incrustée dans son front brille également de la même couleur.
- Tu as trois secondes afin de me la donner. Tu mourras si tu n'obéis pas, me dit-il.
Son regard et l'expression de son visage me font comprendre qu'il ne rigole pas. Je vais mourir, c'est clair. Mon cœur bat à la chamade et, une fois de plus, ma vie ainsi que mes souvenirs, même les plus profonds défilent devant mes yeux. Je suis seul, Thalia ne fera rien pour me sauver et cet homme sans peur m'a l'air prêt à tout. Je n'ai aucun échappatoire, alors cette fois-ci, je pense que c'est pour ma pomme.
Mais bizarrement, je ne tremble pas. Je n'ai pas cette sensation de froid ni ces bouffées de chaleurs qui, habituellement, devraient déjà apparaître. Je suis très conscient de la situation et je sais ce qu'il va m'arriver. Je n'ai pas peur et j'ose confronter le regard de cet homme au charisme écrasant. Je ne sens plus non plus les douleurs que je ressentais sur mon corps, dû à l'impact sur le mur rocheux quand il m'a jeté tout à l'heure.
Je ne sais par quel courage, mais je me relève et me mets debout face à lui. Dans ma tête, je ne pense plus à rien, j'ai fait le vide. Je n'ai pas de haine envers celui-ci, j'ose simplement l'affronter et le défier du regard. Je veux lui prouver, et surtout me prouver à moi-même que je suis capable de ne pas trembler et que j'ai la capacité de tout affronter. Serait-ce un regain de confiance ? L'adrénaline ou, tout simplement que je n'ai maintenant plus rien à perdre ? Quand soudain ...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top