Chapitre 30 : Ni vu, ni connu
La nuit tombe, mon plan va pouvoir être mis à exécution. Puisqu'ils ne veulent pas me laisser passer, alors je vais entrer par mes propres moyens.
En me cachant un peu plus loin derrière les murs de l'enceinte, je remarque un touriste habillé de la même façon que le vieux charlatan. Mon idée est simple : l'assommer et lui prendre ses vêtements. Est-ce un plan machiavélique ? Oui, et diablement efficace en plus de ça.
Je pense qu'il ne m'a pas vu et les gardes qui gardent l'entrée principale sont encore loin.
Je dois m'y prendre maintenant.
J'approche l'homme sur la pointe des pieds et compte sur le sable pour absorber le bruit de mes pas. Mon rythme cardiaque s'accélère et mon souffle devient plus rapide, mais me dégonfler ne fait pas parti de mon vocabulaire. Alors, sans aucun regret ni aucune peine, j'étrangle l'inconnu par derrière et lui bloque sa respiration. Il ne se débat plus et ses yeux se ferment : Mission réussie.
Je l'allonge dans le sable un peu plus loin après lui avoir pris ses vêtements et cache entièrement la totalité de son corps avec du sable. Même s'il est découvert ou qu'il se réveille, personne ne m'a vu et personne ne m'accusera. Et, au vu de leurs technologies assez misérables, je doute qu'ils puissent prendre mon ADN sur son cou.
Maintenant habillé comme l'un d'entre eux, je peux enfin accéder à l'enceinte de la cité.
Les gardes ne croisent pas le fer et ne font absolument pas attention à moi, même si je remarque du coin de l'œil qu'ils me jettent un petit regard tout de même. J'ai envie de leur faire un doigt d'honneur en sortant mon plus beau sourire, mais, je ne me rabaisserai pas à un tel niveau d'immaturité. Quoi que ?
L'enceinte de la cité désertique est entourée de remparts en grès qui se fondent dans les couleurs du paysage. La cité à l'air d'être composée de plusieurs espaces, dont une grande place qui les réunit tous en un seul lieu. Cette place dessert différents petits commerces tout autour, qui longent les grands remparts et se prolongent dans les rues.
C'est à la fois calme et vivant, même la nuit tombée. Les commerçants crient pour vendre leurs produits comme au plein jour. Des épices y sont vendus ainsi que des fruits, de l'eau et même du poisson. D'où viens toute ces marchandises alors que la cité parait isolée et perdue dans le désert ?
Du côté des habitants, chacun prend son temps pour regarder, gouter et finissent par acheter pour la plupart. Cette cité est à la fois très ouverte, mystique et manque clairement de sécurité selon moi.
Chaque commerce est recouvert d'un voile ou sûrement du tissu de la région, reprenant les formes et géométries qui ressemblent étrangement aux tatouages du mioche. La place est ouverte et spacieuse mais le monde est tel que je me sens étouffé et clairement oppressé.
Je finis par vite sortir de cette cohue et atterrit sur le parvis d'une seconde place, plus petite et plus intime que la précédente. En relevant les yeux, je me retrouve face à une immense bâtisse qui me fait penser à un palais, qui surplombe la cité. En touchant, il à l'air d'avoir été construit en terre cuite comme les palais du Moyen-Orient, avec des piliers qui soutiennent une grande roche avec des cascades d'eau qui coulent. L'alimentation en eau vient peut-être d'ici ? Mais, comment ?
Quand soudain, je vois un garde sortir d'un des petits commerces et s'avance doucement vers moi en pointant sa lance vers moi. Deux autres surgissent de nulle part et, contre toute attente, le vieux salopard sort lui du Palais avec un groupe de soldat. Je me fais littéralement dévisager comme une meute de loup prêts à bondir sur leur proie.
Je ne sais pas vraiment quoi faire sur le moment, mais tout est plus clair quand je remarque l'arnaqueur me pointer du doigt en criant : '' C'est lui ! ''. Alors, comme si je me sentais coupable de quelque chose, je décide de fuir. En courant, mon voile s'enlève et mon visage est maintenant à découvert. Je m'en veux, j'aurais vraiment dû le cogner à sang quand j'en avais l'occasion. Quel con !
Je reviens sur mes pas et trouve l'entrée de la cité. Mais, je sais qu'une fois sorti, je ne pourrais plus aller nulle part. C'est un trou perdu et j'ai besoin d'un lion des sables afin de pouvoir me déplacer ou même de retourner à l'Oasis. Alors naturellement, je décide de prendre à droite, en direction d'une ruelle assez étroite avec une porte en forme de cercle orné de plusieurs dessins géométrique. Etant donné le mur qui indique que la ruelle est sans issue, je toque à la porte dans l'espoir que quelqu'un l'ouvre.
Je crois que la chance vient de me faire un grand sourire : La porte est ouverte. Le pourquoi du comment ? Rien à faire, tant que les gardes ne me chopent pas. Je ferme la porte et descend l'escalier en grès accompagné des multiples torches longeant le mur.
Je me retrouve dans une pièce avec des bougies et une espèce de LED violet au plafond, rendant l'ambiance assez sombre mais tamisé. Un bar ouvert s'y trouve à ma droite et en face de moi, sur le mur y est exposé la même tenue que porte le petit mioche. Un canapé en tissu beige est collé au mur de gauche, alors, je m'y assieds en soufflant un bon coup. Je ferme les yeux et sourit, plutôt satisfait d'être à l'abri de tout regard, même si ce lieu m'est complètement inconnu.
Quand soudain...
- Qui êtes-vous ?! Crie une voix féminine, complètement apeurée.
- Toi, t'es qui ? Demandais-je en retour.
- Je suis la gérante de cette boutique, comment êtes-vous entré ?!
- La porte était ouverte.
- Impossible, J'ai rendu la porte invisible grâce à ma magie !
Hein ? Grâce à sa magie ?
- La magie n'existe pas. Vous avez bu, ma p'tite dame ! Dis-je en m'éclatant de rire.
Soudain, Les LED changent de couleur et virent au rouge.
- Et ça, ce n'est pas de la magie, peut-être ? Me demande la jeune femme, qui se montre enfin. Elle est petite et blonde avec de longs cheveux lisses qui longent son dos, et son corps à la même forme qu'une bouteille d'Orangina. J'aime bien.
- Ça, ma chère, c'est la magie de la télécommande ! Dis-je, sans m'arrêter de rire.
Elle lève les mains en l'air et me demande de quelle télécommande je parle.
- Tu l'as caché dans le bar, on ne me la fait pas à moi, Dis-je.
Mais, ça m'intrigue. Je me lève donc afin de voir si vraiment il n'y a pas de télécommande. Et, honnêtement, j'aimerais qu'il n'y en ait pas. La magie, c'est pour les gosses le soir pour les endormir.
Mais là, je flippe un peu. Aucune télécommande à l'horizon, ni dans ses mains, ni dans aucun autre endroit de la pièce. J'ai fouillé dans les moindres recoins mais il n'en est rien.
- Je te croirais quand tu me feras une autre démonstration, Dis-je, sceptique.
- Pas de problème.
Et la...
- Alors, satisfait ? Me dit-elle.
. Je n'avais jamais vu ça auparavant, alors la surprise est immense. Elle est telle que je ne sais comment réagir sur le coup.
- Comment tu fais ça ?! Criais-je, les yeux grands ouverts.
- Je ne peux rien te révéler, désolé. Je ne te connais même pas, en plus.
- Viktor, Vingt-quatre ans, résidant dans l'Etat du Kansas, au Etats-Unis !
- Les Etats-quoi ? Me demande curieusement la jeune femme.
- Tu ne connais pas les Etats-Unis ? Attend, tu vas me dire qu'on n'y est pas, la ?!
- Du tout du tout ! Ici, c'est la cité d'Actée mon beau ! Mais, je suppose que tu ne viens pas du coin étant donné ta stupeur devant mes mots ...
- Et, nous sommes dans quel pays ou région ? Demandais-je accompagné de bouffées de chaleurs.
- Je ne sais pas ce qu'est un pays ou une région, mais tu es sur l'île de Psamathe, l'une des trois îles protectrices de l'Atlantide !
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