Chapitre 3 : Un bureau pour le moins étrange ...
Les yeux écarquillés, je remarque une pièce poussiéreuse à souhait, envahis d'araignées ayant tissé leurs toiles un peu partout dans tous les recoins de la pièce. Celles-ci ont également pris possession d'un bureau en bois craquelé se trouvant en face de la porte d'entrée, en dessous d'une grande et seule fenêtre. Une grande bibliothèque se démarque sur le côté de la pièce, marquée par les traces de délabrement dû au cruel manque d'entretien.
Pensif, je fais le tour du bureau. Ma mère n'a plus jamais voulu entrer dans cette pièce qui, pour elle, lui fait trop souffrir et lui rappelle bien trop souvent les souvenirs de mon père. Ça me fait beaucoup de mal quand je l'entends pleurer à chaudes larmes le soir. Parfois, il m'arrive d'aller la rassurer et la consoler, mais moi-même, je souffre de son absence. Alors, rentrer dans ce bureau après seize ans, c'est particulier.
La bibliothèque est tellement grande qu'elle prend la totalité du mur de la pièce. Elle est remplie de livres, de manuscrits et d'encyclopédies en tout genre. Peut-être était-il un collectionneur ou, tout simplement, un lecteur aguerri ?
La plupart des livres ont en commun la mythologie grecque, dont un qui est vraiment plus gros que les autres. Je tire donc naturellement ce livre pour en voir le contenu, mais je n'y arrive pas. C'est comme si j'essayais de tirer la roue d'une voiture alors que je n'ai même pas dévissé les écroues. Je tente une nouvelle fois de tirer de toutes mes forces, mon visage en devient rouge et mes muscles se tétanisent, mais je ne lâche pas quand soudain, j'entends un bruit semblable à celui qu'on provoque quand on appuie sur un interrupteur.
Méfiant, je recule rapidement. Et j'ai bien fait ; une partie de la bibliothèque s'ouvre devant mes yeux et dévoile un tunnel secret dont j'ignorais totalement l'existence.
J'ai envie de redescendre en parler à ma mère et mon petit frère afin de leur en faire part, mais à la fois, j'ai envie de continuer et de voir de moi-même de quoi il en retourne. Je m'approche donc pour descendre le nouvel escalier qui se présente devant moi, quand la bibliothèque se referme d'un coup. C'est ainsi que je découvre qu'un délai de seulement quelques secondes doit être implanté dans le mécanisme. Je dois recommencer, super. Comme si ce vieux grimoire ne m'avait pas assez fait compris l'urgence d'aller à la salle de sport.
Je retente donc le coup. La bibliothèque s'ouvre une deuxième fois, mais cette fois-ci, je ne réfléchis pas et fonce descendre l'escalier avant que ça ne se referme sur moi.
Soulagé d'être passé sans encombre, je finis par m'engouffrer, encombre, dans un long couloir rempli de tableau où sont dessinés des portraits d'hommes venus d'époques différentes, habillés respectivement dans les codes de leur temps, avec un énorme coffre en métal au bout du couloir et un cadenas qui contient, chose que je n'avais encore jamais vu : un système de roue avec des lettres. C'est une caméra cachée ?
Les tableaux sont bien beaux, mais moi, c'est ce coffre qui m'intéresse. Du moins, son contenu. Et s'il y avait une liasse de billets à l'intérieur ? Rêvons plus grand !
Il est extrêmement poussiéreux, et paraît rouillé à certains endroits, mais, malgré mon allergie, je prends le risque de souffler dessus. Puis, après avoir craché mes poumons accompagnés d'éternuements à tout-va, je remarque une écriture sur le coffre. Il y est écrit : Toi qui as découvert le message caché, en ce coffre, tu découvriras ta voie déjà tracée.''
Je suis perplexe et ne saisis pas du tout. Je veux bien découvrir cette voie tracée, mais ce n'est pas avec une telle phrase que je réussirais à ouvrir ce cadenas. Alors, je décide de regarder autour de moi, dans l'espoir de trouver des réponses quelque part.
Réfléchissons. Ici, il n'y a que ce couloir, ce coffre, des lampes torches et enfin ces tableaux mystérieux. J'erre alors en ces lieux et me dirige vers les peintures d'hommes.
Après avoir fait le tour, je constate avec effroi la flagrante ressemblance qu'il y a entre moi et un homme sur l'une des œuvres accrochés au mur. Il porte une grande cape rouge accroché sur une tunique noire, un chapeau de pirate, des créoles en or aux oreilles comme les miennes et des bottes en satin. Il tient également une boussole noire dans sa main qui me paraît aussi réel que possible.
L'objet paraît tellement réaliste qu'il éveille l'enfant qui sommeille en moi et m'invite à tenter de le toucher. Et, contre toute attente, je peux même saisir, puis tenir la boussole dans ma main, ce qui me paraît complètement insensé. Ma mère a mis des hallucinogènes dans mon bol de céréales ce matin ?
Je peine à y croire. Le Réalisme est un effet de peinture comme un autre, certes, mais pouvoir prendre l'objet dans mes mains... Par peur, je la laisse tomber par terre, avant de le reprendre après mûre réflexion. Ce n'est qu'après plusieurs minutes d'extase que je décide de me rediriger vers ce coffre qui, je l'espère, garde plusieurs millions de dollars.
Malheureusement, je comprends vite que la boussole ne m'avance à rien et n'apporte toujours pas de réponses quant à l'énigme de ce message. Selon ma théorie, un message est une phrase, mais, se pourrait-il qu'il s'agisse d'autre chose cette fois-ci, comme des lettres ?
Afin de valider cette hypothèse, je me mets donc non pas à la recherche d'une phrase, mais de plusieurs lettres qui se démarquent des autres. Cependant, j'ai beau me creuser les méninges et chercher partout en ces lieux... Je n'obtiens aucune information. Les nerfs montent et ma patience atteint doucement ses limites. Impulsivité oblige, je jette violemment la boussole par terre qui se fissure à cause du choc. En colère, je donne même un coup de pied dessus afin de l'éloigner. Comment une boussole pourrait-il m'aider à résoudre une pareille énigme ?
Et puis, quand bien même, cet objet ne servait qu'à déterminer la position de l'utilisateur ou encore indiquer une marche à suivre en navigation. Plus personne en deux mille dix-neuf n'a besoin d'un tel objet pour savoir où se trouvent les quatre points cardinaux. Quelle perte de temps.
Soudain, c'est l'illumination.
Je reprends donc la boussole, vachement abimé et je remarque que celle-ci indique avec une flèche rouge le nord, le sud d'une flèche jaune, la flèche verte, elle, indique l'est et la bleue, l'ouest. Alors, je retourne une nouvelle fois au coffre et regarde attentivement le cadenas. Je n'avais pas fait attention à cause de la poussière tout à l'heure, mais chaque roue du système est indiquée par une couleur différente. Hélas, je ne comprends toujours pas le sens de l'énigme, ce qui me renvoie en pleine tête une frustration dont je me serais bien passé. Cependant, en y réfléchissant bien... les lettres du bon code correspondraient aux lettres des quatre points cardinaux ?!
Je lâche la boussole par terre et me précipite sur le cadenas en mettant les lettres correspondantes quand, enfin, le cadenas s'ouvre : je peux enfin découvrir le contenu du coffre !
Malheureusement, au lieu d'une belle liasse de billets, je tombe sur une petite pierre ridiculement ordinaire et d'apparence sans valeur, accompagnée d'une lettre.
Puis, en observant de plus près ce bout de papier étonnamment bien conservé, je constate qu'elle vient de... Mon père ?! La caméra cachée ne m'amuse plus !
Malgré la surprise, j'ouvre la lettre et lis ce qui est écrit dessus.
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