Chapitre 29 : Créatures étranges
Le vieux revient m'enmerder à ramener sa science en me disant que c'est à dos de '' lion des sable '' que je pourrais rejoindre la cité au loin. Mais, de part sa façon condescendante de me parler, je m'apprête le frapper quand soudain, le mioche m'en empêche sans broncher.
PDV de Viktor.
J'ai compris : le gamin ne bougera pas tant que je n'aurais pas abandonné toute volonté de vouloir clouer le bec au vieux salopard arrogant et narcissique. Je grogne et me rétracte à contre cœur.
- Dis merci au gamin, le vieux. Tu l'as échappé belle, je te le dis ! Dis-je, la mâchoire encore contractée.
- Crois-moi sur parole mon garçon, faire machine arrière a sûrement été l'une des décisions les plus sages de ta vie, me répond le vieux, tout sourire.
- Tu me cherche encore ? Dis-je, me sentant offensé.
- Ce '' gamin '' comme tu le dis si bien, n'est pas un gamin comme les autres.
- Je t'écoute ?
- Tu en sauras plus, une fois arrivé à la cité des sables car, tel est ton destin. Je vais te montrer ce qu'est un lion des sables, suis-moi.
- Ouais, répondis-je sans grande conviction.
Je dois dire que ses dires m'intriguent beaucoup. Je dois en savoir plus sur tout ce bordel.
Le vieux sénile m'emmène avec l'autre gamin tatoué en dehors de l'Oasis, en plein désert.
- Mets ta capuche mon garçon, et attendons ici, me conseille celui-ci.
- Mais, pourquoi en plein désert ? A quoi tu joues, tu essayes encore de me la faire à l'envers avec tes tours de passe-passe ?!
- Tais-toi et observe, vieux brigand.
- Oh, toi, je vais te... Dis-je en m'approchant de lui.
Quand soudain, le sable, plat jusqu'à lors, se met à bouger. Des bosses se dessinent et quelque chose arrive vers nous à toute vitesse.
- Oh, sa fonce sur nous, la ! Putain, tu m'as berné ! Criais-je en me retournant vers l'Oasis.
- RESTE-LA ! Tu vas lui faire peur ! Me répondit-t-il.
De quoi il parle encore ? Il est complètement malade ce type ?!
Quand soudain, sortit du sable une chose énorme, tel un dauphin sautant hors de l'eau. La créature s'écrasa sur le sol et l'impact eut pratiquement l'effet d'une bombe. Mais, moi qui m'attendais à un animal effrayant à souhait, aux crocs acérés et à la crinière majestueuse, j'ai devant moi un vulgaire morse qui se prend pour une licorne avec une corne sur sa tête et sa moustache de mousquetaire au-dessus des lèvres... Ridicule.
- C'est ça un '' lion des sables '' ? Demandais-je, riant dans ma barbe.
- Ne fait pas trop le malin mon garçon, cette bête pourrait te surprendre ! Me répond le vieux, caressant l'animal naturellement.
Même si son corps est aussi massif et impressionnant que celui d'un hippopotame, la créature m'a l'air complètement inoffensive. Si cet arnaqueur l'approche aussi facilement, alors je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas également.
Je tends mon bras sans crainte afin de lui toucher la tête. Mais, la bête allonge son cou vers moi et tente de me mordre la main. Sa capacité à ouvrir la gueule me fout les jetons, il l'ouvre aisément à plus de cent-quatre vingt degré, je n'ai jamais vu une telle prouesse de mon vivant. Alors oui, je prends peur je l'avoue et, je retire ma main le plus rapidement possible. Et heureusement, car, en entendant le claquement de sa mâchoire en fermant sa gueule, je l'aurais perdu sans problèmes.
- Je te l'avais dit, méfie-toi mais tu n'as voulu en faire qu'à ta tête ! Me dit le vieux.
- T'avais peut-être raison, mais, ne t'enflamme pas trop. Bon, et maintenant ? Répondis-je.
- Maintenant, tu montes dessus.
J'ai bien entendu ?
- Répète ça ? Demandais-je en haussant les sourcils.
- Tu le chevauche. Es-tu sourd, mon enfant ? Ricane-t-il sous mon nez.
Ma main tremble. Je vais faire une connerie, je le sens.
- T'a vraiment le cul bordé de nouilles d'avoir le gosse à tes côtés, je te le dis mon vieux ! Dis-je en serrant les poings.
- Je te crois mon garçon, je te crois ! me répond celui-ci, le sourire en coin.
- Alors, comment on monte ce machin ?
- Tu montes dessus, je ne vois pas comment mieux te l'expliquer ! Dit-il en montant dessus comme s'il montait un cheval.
Je m'attendais à ce que ce soit plus compliqué, mais non. Comme son corps est rond et formé comme un tonneau, la position assise est plutôt confortable malgré l'apparence de l'animal.
Quand d'un coup, la bête se dandine de gauche à droite. C'est comme si j'étais en plein rodéo et que je devais dompter un taureau en rut. Le morse des sables accélère soudainement et part à vive allure. Si on m'avait dit qu'un jour j'allais chevaucher un morse dans un désert, je ne l'aurais probablement jamais cru.
Mais, il y'a un problème, et de taille : Elle va tellement vite que ma vue en devient floue, en plus du sable qui me rentre dans les yeux. Je décide de cacher ma tête contre lui et de l'attraper par le cou afin d'obtenir plus de stabilité. Je ferme ensuite les yeux et prie pour que rien ne m'arrive.
Quelques minutes après cet enfer, il s'arrête de bouger net et je tombe dans le sable par manque d'équilibre. Je n'ai absolument rien compris à ce qu'il vient de se passer, tout est allé beaucoup trop vite. J'ai l'air d'un con par terre et, je n'aime pas ça du tout. Je me relève vite afin de garder la face, mais je remarque plusieurs personnes habillées comme le vieux me regarder fixement. C'est déstabilisant et intimidant, mais je dois me montrer fier. Alors, je fais comme si de rien était et, je me mets à caresser le morse comme si c'était mon animal de compagnie depuis plusieurs années. Dieu merci, il n'a pas décidé à en faire des siennes cette fois-ci.
Après m'être remis de mes émotions, j'entends un brouhaha à côté de moi. Et quand je tourne la tête afin de savoir ce qu'il se passe, des remparts en grès aux couleurs du sable me bloque toute vue. Serais-je déjà arrivé ?
Les deux guignols viennent d'arriver. Le vieux descend son morse comme une petite starlette. Ce qu'il peut m'énerver !
- Alors, cette chevauchée dans le désert ? Me demande le charlatan à la tunique bleue.
- Plutôt facile à manier, ton truc. Un jeu d'enfant, répondis-je.
- Dois-je vraiment te croire ?
- Que tu me crois ou pas, je n'en ai rien à battre. Je vais aller visiter la cité, ciao bambino.
- Attend ! Tu ne pourras pas ... Quel têtu ! Murmure le vieux.
L'entendre brailler me donne envie de vomir, je préfère partir. Je n'ai plus besoin du gosse non plus... Enfin seul. Il m'aurons tout de même bien servi.
Deux gardes armés d'une longue lance pointue, habillé tout deux d'un voile beige et d'une tunique bleue gardent l'entrée de la cité. Je tente d'entrer naturellement au sein de la cité, mais ceux-ci croisent le fer et m'empêche de passer. L'arnaqueur et le mioche, eux, y pénètrent sans aucune difficulté. J'ai la rage, je ne sais pas pourquoi moi je n'ai pas le droit !
- Pourquoi m'empêchez-vous de passer ? Demandais-je aux gardes.
- Qui es-tu, étranger ? Me disent-ils.
- J'habite ici, figurez-vous ! Alors, laissez-moi passer ! Mentais-je.
- Il n'y a que ceux qui portent une tunique bleue qui peuvent passer et habiter ici. Tu n'as rien à faire ici, dégage.
Me faire traiter de la sorte ... Sans leurs lances, ça n'aurait pas été la même. Bandes de salauds.
- Dernière question : pourquoi le garçon avec le vieux est passé alors qu'il ne porte aucune robe bleue ? Leur demandais-je, énervé.
- Lui, c'est une autre paire de manche. Allez, t'a rien à faire ici. Va voir ailleurs si j'y suis, me répond l'un des gardes.
Bandes d'enfoirés. Vous allez bientôt voir de quel bois je me chauffe. Croyez-moi !
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