Merde, pas maintenant ! Personne ne doit voir ça, je dois trouver une solution afin de cacher la lumière qui clignote dans ma poche !!!

Je me tourne donc en essayant d'être le plus naturel possible et j'essaye de taper discrètement dans ma poche dans l'espoir d'arrêter le clignotement du losange. Mais, difficile de paraître innocent au vu de mon comportement soudain.

-          Qu'est-ce qu'il t'arrive, Noah ? Me demande curieusement Thalia.

-          Euh... Rien, rien ! J'ai des fourmis dans la cuisse depuis tout à l'heure, et ...

-          Retourne-toi vers nous mon petit, et montre-nous la chose que tu caches, me dit l'ancien.

Je crois que je n'ai plus d'autre choix que de leur montrer la pierre. Après tout, peut-être qu'ils pourront m'en apprendre plus sur cet objet que je traine depuis le début ?

En sortant le losange d'or de ma poche, leurs regards sont figés, notamment celle du vieux sorcier. C'est comme s'il avait vu un mort revenir à la vie, il paraît complètement déboussolé.

-          OU AS-TU TROUVE CA ? Me crie-t-il en s'avançant rapidement vers moi.

-          Mon père me l'a légué, pourquoi ? Et puis, arrêtez de me regarder de cette façon, vous me faite flipper ! Dis-je en me reculant.

Le vieux hibou baisse la tête et s'agenouille ensuite devant moi. Je ne comprends absolument pas son geste, qui installe d'ailleurs un malaise incroyable dans l'ensemble du lieu. Thalia voit bien que je suis vraiment gêné par la situation et aide l'ancien à se relever. Mais, son regard envers moi change du tout au tout. J'ai la sensation qu'elle se méfie de moi et recule même.

-          Vous n'auriez jamais dû venir ici. Je vais vous ouvrir la porte mais, après ça, partez, et ne revenez plus jamais.

Après nous avoir accueilli les bras ouverts, comment, à la vue d'une simple pierre qui clignote, peut-elle nous rejeter de la sorte ?

-          Mais, pourquoi cette réaction Thalia ? Qui y'a-t-il de si grave ? Ce n'est qu'une pierre qui s'illumine par moments, voilà tout ! Dis-je en essayant d'être le plus rationnel possible.

-          La porte est ouverte. Partez, me répond -elle d'un ton sec et froid.

-          Arrête d'insister Noah, partons, me dit Charlie.

-          ... Oui.

Charlie debout, nous décidons de sortir du lieu en y laissant derrière nous Thalia et le vieil homme, toujours aussi effrayé depuis tout à l'heure.

-          La pierre ne s'illumine plus. Pourquoi ont-ils réagi comme cela ? Demandais-je innocemment à Charlie.

-          Je n'en ai aucune idée mais, je peux t'assurer que ce n'est pas une pierre ordinaire.

-          C'est d'ailleurs grâce à elle que j'ai pu calmer votre toux à la cabane, tout à l'heure !

-          C'est vraiment cette pierre ? Mais, comment ? Me demande-t-il.

-          Elle s'est mise à clignoter, comme tu as pu le voir il y'a quelques minutes. Elle avait l'air ensuite attiré par toi, comme un aimant alors, je l'ai posée sur toi et tu allais mieux quelques secondes après. La pierre est redevenue telle quelle après ça.

-          Comme si elle avait absorbé ma maladie, ne serait-ce qu'un petit pourcentage...

-          C'est exactement ça, dis-je.

-          Visiblement, nous ne sommes plus les bienvenues ici. Nous devons en savoir plus et mener nos propres recherches ailleurs.

-          Mais où ?

-          Va savoir, p'tit gars ! Me répond Charlie qui se remet à tousser.

-          Eh, papi, t'a pas intérêt à me refaire le coup car je ne pourrais pas aller te chercher un autre médecin !

-          ... Ne t'en fait pas, je vais bien. Avançons, la forêt dans laquelle on s'enfonce ne me rassure pas vraiment.

-          Tu as raison, et très sincèrement, je n'ai absolument aucune envie de recroiser le loup hybride d'hier ... !

Quand tout à coup, un cri qui me glace le sang retentît dans l'enceinte entière de la forêt. J'ai des frissons et ce cri me provoque une panique indescriptible. Je ne sais même pas ce que c'est, mais, l'envie de courir et de fuir me démange atrocement.

Charlie me montre le buisson à côté de nous, sûrement dans le but de nous cacher, chose que je valide complètement.

Maintenant cachés et camouflé dans cette broussaille qui pour moi manque clairement de feuillage, le souvenir de ce cri paralysant me hante chaque seconde. Il m'a réellement fait peur et me fait amèrement regretter d'avoir pris la décision de m'embarquer dans cette aventure.

Soudain, le hurlement effrayant de tout à l'heure retentit une nouvelle fois. Ce qui me terrorise encore plus, c'est qu'il parait beaucoup plus près de nous que celui de tout à l'heure. Je ferme les yeux et serre les dents en espérant qu'aucune autre mauvaise surprise de ce genre ne montre le bout de son nez. Mais, c'était sans compter le bruit d'une explosion qu'on entend soudainement et qui, selon moi, vient du village que nous venons de quitter.

-          Non Noah, je connais ce regard. On n'y retournera pas ! Me préviens Charlie.

Je ne réponds pas et sourit. Il sait que j'irais, car quand j'ai une idée en tête, je ne la lâche pas d'une semelle.

Je me lève donc et m'apprête à sortir du buisson, mais je sens la main du vieux me tirer l'avant-bras.

-          Noah, écoute-moi, pour une fois ! Me demande l'historien, continuant à me tirer le bras.

-          Charlie, ce sont les mieux placés pour le moment pour nous révéler ce qu'est cet objet ! Et puis, que tu le veuilles ou non, nous sommes bien plus en sécurité que...

Quand une deuxième explosion retentit, accompagné d'un énorme nuage blanc montant vers le ciel.

-          D'accord, nous n'irons pas là-bas. Mais, rapprochons-nous afin de voir ce qu'il s'y passe ! Dis-je à Charlie en essayant de le convaincre, en vain.

-          T'es aussi têtu que ton père ma parole, pas un pour rattraper l'autre ! Reste là je te dis ! Me dit-il. Tu ne fais donc pas le rapprochement entre ces cris stridents et les explosions suivi des épais nuage blancs ?!

-          Je sais, je comprends ! Mais ...

-          C'est bon, j'ai compris. Tu as eu le coup de foudre pour Thalia, c'est cela ?

Dans le mille, le vieux.

-          N...Non, pas du tout ... ! Lui mentais-je.

-          Arrête, je suis assez vieux et je possède assez d'expérience dans la vie pour remarquer entre mille un homme amoureux !

-          Arrête tes bêtises, elle est belle certes, mais ça s'arrête là.

-          On parie ? Me dit le vieux bougre qui m'énerve à toujours me percer à jour.

-          Je t'écoute ?

-          On parie que tu craque pour elle ?

-          ... allez, j'y vais ! Dis-je en sortant rapidement du buisson.

-          Mais... NOAH ! Reviens ici ! Crie Charlie au loin.

Je l'entends mais ne répond pas. Je fonce et j'écoute mes pulsions. Je devrais réfléchir avant d'agir, je le sais, mais beaucoup trop de choses sont en jeu. Ils ont les réponses à nos questions, j'en suis persuadé.