Chapitre 19 : Le charlatan

Je m'éveille au sein d'une vaste tente, dont l'intérieur évoque le vieux film Disney Aladin. Un film tout aussi ennuyeux que Lana, d'ailleurs. D'innombrables tapis ornés de motifs variés jonchent l'espace, tandis que des lanternes s'accrochent aux tiges maintenant la tente. Ma température corporelle n'a rien à voir avec celle de la nuit précédente ; la chaleur ambiante, malgré ma transpiration abondante, offre un bien-être indéniable.

Cependant, le repos n'est pas de mise. Il est impératif que je découvre où je me trouve et comment j'ai atterri ici. Mes souvenirs me rappellent une perte de connaissance dehors, ce qui signifie que quelqu'un m'a transporté jusqu'à l'intérieur de cette tente.

En sortant, je m'attendais à une température plus extrême, peut-être atténuée par l'eau au centre qui rafraîchit les lieux. Des individus, vêtus de tenues légères, semblables à celle du jeune garçon, circulent dans les parages. D'ailleurs, où est-il passé, celui-là ?

Soudain, une main se pose sur mon épaule. Je me retourne brusquement, la retirant agressivement.

— Calme-toi, mon garçon, je ne te veux aucun mal ! Déclare le vieil homme dissimulé sous un voile énigmatique, vêtu d'une tunique indigo.

— Ne t'avise plus de poser tes mains sur moi, m'exclamai-je, accompagnant mes paroles d'un regard sombre et menaçant.

— Allons, allons ! Si je ne t'avais pas tiré à l'intérieur pour te protéger du froid, tu serais probablement mort à l'heure qu'il est ! Alors, tu pourrais commencer par me remercier plutôt que de me menacer de toutes parts !

— Un vieillard comme vous n'aurait jamais pu traîner mon poids sur une si longue distance, surtout avec le froid de la nuit dernière," me moquai-je. "Avalez vos mensonges, vous ne m'aurez pas.

Le vieillard ricane et s'éloigne naturellement.

— Attend. Qui es-tu, et pourquoi tu m'as sauvé ? Demandai-je.

— Je ne suis qu'un simple commerçant. Pourquoi je t'ai sauvé ? La vraie question ne serait-elle pas : 'Qui laisserait un homme mourir de froid en ayant la capacité de le sauver ?

— Arrête ta philosophie, j'ai compris.

— Allez, suis-moi, mon garçon.

— Pourquoi je te suivrai ?

— Tu me suivras.

Cela m'irrite, mais je dois admettre qu'il a raison. Ma curiosité l'emporte, et j'entre dans la tente où il s'est dirigé. Il est assis avec un jeu de cartes sur une table en bois.

— Viens t'asseoir, mon garçon, me dit-il en indiquant un coussin sur le sol. Je ne suis pas seulement un simple commerçant, je suis aussi cartomancien et diseur de bonnes aventures. Commençons par la première étape : donne-moi ta main.

Je souffle, réticent, mais me prête au jeu. Je lui tends ma main gauche, qu'il retourne en caressant l'entièreté de ma paume. Son sourire disparaît, il ferme les yeux, et une atmosphère étrange s'installe.

Soudain, son visage se crispe, comme s'il allait pleurer, accompagné de murmures à peine perceptibles.

— Oh papi, je n'entends rien. Parle plus fort ! M'exclamai-je, frustré.

Il semble m'entendre, parle plus fort, mais cette fois-ci, trop fort. Il me serre la main très forte et me dit des choses qui me paraissent insensées.

— Mort, manipulation, colère, vengeance, orgueil... Ces mots retranscrivent ce que je vois dans ton avenir. Un homme se servira de toi afin d'arriver à ses fins. Tu lui mangeras dans la main, jusqu'au jour où tu décideras de t'armer, grâce aux esprits errants dans les bas-fonds de la terre. Ton destin est semé d'embûches, prépare-toi !

Il est complètement délirant !

— Allez, je me casse. Je n'ai pas le temps d'écouter les balivernes imaginaires d'un arnaqueur, dis-je en retirant ma main des siennes.

— Non ! Attends, s'il te plait ! Me dit-il. Ne pars pas, j'ai une dernière chose à te dire !

Je n'y prête pas attention et sors de la tente sans me retourner. Ça m'apprendra à me prêter au jeu des vieux séniles dans son genre.

— Prends soin des gens qui t'entourent et sois prêt pour les événements à venir !, l'entendis-je encore crier au loin.

Quel malade, sérieux.

À l'extérieur, je me demande où je pourrais bien aller. Soudain, j'aperçois le petit garçon qui m'a sauvé dans la grotte au loin, en train de boire l'eau du lac. Je marche naturellement vers lui pour lui demander où il était passé.

— Eh, petit ! Dis-je en lui tapotant vivement l'épaule. Tu étais passé où depuis hier soir ?

Il s'arrête de boire et se relève. Il me prend rapidement dans ses bras sans que je puisse dire où faire quoi que ce soit. Je le repousse et lui conseille fortement d'arrêter ces bêtises.

Je le vois se diriger simplement vers une échelle qui longe une plate-forme rocheuse. Il l'enjambe et, arrivé en haut, il me fait signe de le rejoindre. Alors, je souffle et décide ensuite de monter l'échelle à mon tour. Peut-être souhaite-t-il me montrer quelque chose d'intéressant ?

Sur cette plate-forme, au loin, j'aperçois une cité ou une ville, je ne sais pas vraiment. Elle semble bien trop éloignée pour être atteinte à pied, ce qui m'agace réellement. Alors, je tourne en rond et fais les cent pas, jusqu'à ce qu'une voix masculine familière résonne sans que je m'y attende.

— C'est à dos de lion des sables que vous pourrez rejoindre la cité. C'est ici votre seule solution, me dit cette personne intrigante.

La voix vient du sol. Je me tends sur le bord de la plate-forme et remarque que c'est encore le vieux qui veut donner son avis une fois de plus. Je lève les yeux et ne fais pas attention à ce qu'il dit, l'ignorant complètement.

Toutefois, après quelques minutes de réflexion, je me demande ce qu'est un lion des sables, comme évoqué par le vieux bougre. Malheureusement, je crains que ma route croise de nouveau la sienne. Je descends donc l'échelle pour rejoindre celui qui m'a escroqué précédemment, laissant derrière moi le petit garçon qui, selon moi, ne tardera pas à me suivre dans ma démarche.

Je descends donc de l'échelle pour rejoindre celui qui m'a dupé auparavant, laissant derrière moi le jeune garçon qui, à mon avis, ne tardera pas à me suivre dans cette démarche.

— Qu'est-ce qu'un lion des sables ? Demandai-je sans aucune once de politesse.

— Es-tu disposé à m'écouter, maintenant que c'est dans ton intérêt ? Me dit le vieux tout ridé.

— Parle.

— Qu'est-ce que j'ai à y gagner ?

Mais, que cherche-t-il, exactement ? Mon poing dans sa gueule ?

— Parle vite, sinon tu vas devoir t'inquiéter de ce que tu pourrais perdre.

— On dit s'il te plait quand on est poli, mon garçon. Tu peux toujours te débrouiller autrement pour savoir ce qu'est un lion des sables, mais étant donné que je détiens la réponse, ce serait dommage. Tu ne trouves pas ? Me dit le bougre à la tunique bleue.

Mes poings se serrent, et ma mâchoire se contracte. Je le saisis par le col et lui conseille vivement de me révéler ce qu'est cette créature des sables et comment m'en procurer pour atteindre la cité au loin. Mais tout ce qu'il fait, c'est sourire devant ma mine furieuse. Cherche-t-il à provoquer une bagarre ?

Dans un accès de colère, je m'apprête à le frapper au visage, mais le gamin, qui est censé encore apprécier la vue depuis la plate-forme, se dresse devant moi et m'arrête sans difficulté. J'ai l'impression de foncer dans un mur. Il est plus puissant et bien plus robuste que moi. Comment un morpion de son gabarit peut-il stopper ma colère avec autant de facilité, et surtout, comment a-t-il pu descendre de la plate-forme rocheuse, haute comme un immeuble de deux étages, aussi rapidement ? Était-il déjà descendu pendant mon échange avec le vieux crouton ?

Je retire ma main qui tenait le col du vieil homme et m'apprête à le frapper une seconde fois. Il sourit toujours autant, et mes nerfs sont à vif. Il ne fallait pas me chercher.

Le gamin se met une nouvelle fois en travers de ma route, stoppant mon autre poing sans difficulté. L'expression de son visage a radicalement changé. J'ai l'impression qu'il est prêt à tout pour protéger le vieux cinglé. Pourquoi tient-il tant à le défendre ? Comment peut-il posséder une telle robustesse ? Ce môme cache sûrement de grands mystères, et je ne tarderai pas à les découvrir.

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