Chapitre 18 : Le désert et l'Oasis
PDV de Viktor.
Après un plongeon étrange dans une immense grotte à travers un sol mouvant effroyable, je me retrouve face à un gamin armé d'un caillou pointu, prêt à m'attaquer.
— Putain, mais t'es qui toi ? m'écriai-je, observant l'adolescent qui se tient devant moi, prêt à bondir.
Il est vêtu de deux sangles croisées sur sa poitrine et d'une sorte de jupe courte de spartiate en tissu noir, ornée de plumes. Des tatouages et des dessins couvrent sa tête chauve. Les tatouages en forme de vagues circulaires se prolongent jusqu'à ses avant-bras, s'arrêtant net au niveau du poignet. Sa tenue évoque un guerrier spartiate de la mythologie grecque. Ou est-ce que je suis tombé encore, moi ?
Je tente de me relever, mais l'adolescent recule. Il ne semble pas avoir peur, mais plutôt de la méfiance et de l'incertitude. Je décide de rester assis, évitant tout geste brusque, désarmé et désavantagé.
— Eh, petit, pose ton vulgaire caillou. Je ne peux rien te faire, je ne suis pas armé, clamai-je haut et fort. Tu le vois bien, non ?
Aucun son ne sort de sa bouche. Il commence à m'énerver, mais je ne suis pas en position de faire quoi que ce soit. Aucun caillou pointu dans mon petit périmètre. Si une attaque survient, je ne sais pas si je pourrais m'en sortir. Sa posture ne révèle aucune faille défensive. Il vaut mieux que je reste prudent. Je décide de lever les mains en l'air, lui montrant qu'il a le contrôle sur moi.
— Regarde, tu vois ? Lâche ton caillou, je ne te ferais pas de mal, répliquai-je en calmant les ardeurs du gamin.
Il baisse son bras armé et s'approche lentement. Il me touche les cheveux de manière étrange, comme s'il n'en avait jamais vu. Il semble même un peu effrayé. Il me fait signe de le suivre, indiquant probablement la sortie. Du moins, c'est ce que j'espère.
Il m'amène devant un mur dans lequel un petit tunnel s'offre à nous. Il s'y enfonce naturellement, bien que très étroit. Heureusement, je ne suis pas claustrophobe, alors je m'y faufile à mon tour sans hésiter.
Le gamin, plus maigre et plus petit que moi, trouve cela beaucoup plus facile. Pour moi, c'est un défi. Je transpire rapidement, chaque effort exige une énergie monstrueuse. J'ai l'impression de suffoquer et de me sentir oppressé, mais je ne panique pas et continue d'avancer malgré tout. S'il en est capable, alors moi aussi !
Soudain, une petite lumière fine caresse enfin mon visage, me donnant l'énergie nécessaire pour sortir de ce guêpier. Des grains de sable jonchent la cavité. Y a-t-il une plage au bout de ce chemin ?
Une fois à l'extérieur, le gamin a disparu. Peu m'importe, je suis trop occupé à suivre la lumière qui s'agrandit, devenant plus claire à mesure que j'avance. Après avoir grimpé quelques rochers obstruant le chemin, je me retrouve dans une vaste grotte baignée d'une chaleur extrême. Le gamin est là, me demandant de le suivre pour sortir d'ici.
Enfin, le soleil se montre. Le sol est plat, fissuré et dépourvu de végétation, à l'exception d'un arbre, toutefois sans feuilles. Le ciel est d'un total bleu, l'étoile chaude trône à son zénith. Pas de doute possible : je suis bien dans un désert.
Je m'apprête à quitter la grotte, mais le gamin m'en empêche, secouant la tête. Je ne l'écoute pas, lui poussant le bras qui me sert de barrière et met un pied dehors.
Instantanément, la chaleur s'abat sur mes épaules, et ma peau se dessèche en quelques secondes. L'air ondulant et l'atmosphère tremblante devant mes yeux me donnent une soif insatiable. Je rebrousse chemin naturellement vers la grotte.
J'ai compris pourquoi le mioche ne voulait pas que j'aille dehors : il tentait probablement de m'avertir que l'aventure dans de telles conditions était presque impossible. Une autre réalisation me frappe : je vais devoir passer la journée ici. Et cela m'agace profondément.
Les minutes s'étirent comme des heures, interminables. Ne sachant pas quoi faire dans ce lieu désertique et silencieux, je m'ennuie. Cependant, le gamin s'amuse à regarder le sol attentivement. J'ai l'impression de me retrouver avec un débile, jusqu'à ce qu'il attrape un petit scorpion à la main. Mais, je m'en fiche. Alors qu'il joue avec la petite bête, j'en ai assez d'attendre que la nuit tombe. Il est temps de bouger.
Quelques années auparavant, en Tunisie, mon père m'avait enseigné quelques astuces pour survivre dans le désert. Bien qu'il m'ait averti des dangers de s'aventurer en pleine journée, il m'avait conseillé de couvrir mon corps pour minimiser la transpiration et conserver un maximum d'eau. J'adopte donc la stratégie : mon visage est couvert, mon pantalon remonté, mon T-shirt à l'intérieur, et ma veste transformée en capuche. Le soleil commence à se coucher doucement. Je suis prêt.Le gamin ? Rien à faire, il se débrouille. Ce n'est pas mon problème.
Mes pieds s'enfoncent dans le sol craquelé alors que je m'engage dans une marche incertaine. Cependant, un dilemme survient : je me trouve désorienté, sans savoir quelle direction prendre. Contraint de faire demi-tour en direction de la grotte, je ne peux m'empêcher de ressentir un profond agacement, détestant l'idée de paraître ridicule.
Soudain, l'adolescent, affublé d'un accoutrement singulier, émerge de l'abri et se dirige vers l'arrière. Il me fait signe de le suivre à nouveau. Ignorant la topographie derrière la grotte que je n'avais pas anticipée, je suis curieux de découvrir ce que cache la colline.
Nous marchons pendant des heures sans rencontrer la moindre trace de végétation ou d'eau. La colline semble toujours aussi éloignée, suscitant mon exaspération. Chaque pas paraît être une épreuve inutile, alimentant ma frustration. Durant cette marche monotone, mes pensées se tournent vers l'étonnante énergie de l'adolescent. Comment peut-il rester aussi indemne sous cette chaleur écrasante, sans montrer de signes de soif ou de faim ? Une suspicion grandit en moi. Sa capacité à marcher sans effort, alors que ma peau se dessèche et que chaque pas et une épreuve, me paraît bien trop suspecte.
Enfin, la lune apparaît, apportant une fraîcheur bienvenue. J'enlève ma veste, qui servait de capuche, appréciant l'air revigorant. Soudain, un sifflement perce l'air, et l'adolescent adopte une posture défensive. Je scrute l'horizon, mais ne vois rien. Concentré sur le sol, il recule brusquement, révélant un énorme serpent émergeant du sol. Le gamin utilise un étrange tube en bois pour souffler dans la direction du serpent, qui s'effondre mort en quelques secondes. Cette démonstration de maîtrise face à un danger aussi imminent m'impressionne.
Il porte ensuite le serpent mort sur ses épaules, continuant son chemin vers la colline. La tension entre nous diminue, mais une question persiste : d'où vient cet enfant et quelles sont ses capacités extraordinaires ?
Soudain, il se dirige vers la bête maintenant morte et le soulève afin de le mettre autour de lui, sur ses épaules. C'est tout simplement du jamais vu. Nous avons marché des heures, il tue un serpent en quelques secondes et désormais, il le trimballe sur ses épaules, tout cela en gardant son énergie intacte. Où j'ai atterri putain ? Et d'où il vient, ce gosse ?
Arrivé à la colline, je ressens un froid intense. Mes doigts peinent à bouger, et je m'interroge sur la disparité de température entre le jour et la nuit. Je m'adresse au gamin, grelottant :
— Eh, gamin, tu fais comment pour ne pas avoir froid ?
Je réalise soudainement qu'il est muet comme une carpe, une caractéristique que j'avais oubliée. Cependant, mon besoin de chaleur devient impératif. Je décide de me diriger vers un abri apparent, probablement un feu qui pourrait me réchauffer.
Mais le gamin s'y oppose fermement, manifestant son inquiétude en bloquant mon chemin. Son attitude obstinée m'irrite, et je tente de le contourner. Face à sa persistance, je décide de le repousser brusquement.Ce n'est pas un petit mioche dans son genre qui m'empêchera de faire ce que bon me semble !
— Allez, dégage d'ici, je ne me répèterais pas petit, lançai-je sèchement.
Cependant, il reste immobile. Ma patience atteint ses limites, et je m'apprête à lui donner un coup de pied, mais soudain, le sol tremble légèrement. Le gamin, aux tatouages mystérieux, saisit mon poignet et m'entraîne dans sa fuite, courant au sommet de la colline de sable. Son expression révèle une crainte, comme s'il anticipait un danger imminent.
Après un sprint haletant, nous atteignons notre destination, nos pieds foulant le sable fin et doux, malgré sa froideur. Le tremblement du sol cesse, mais le mystère demeure. Je m'interroge sur la cause de ce phénomène, mais le gamin paraît trop perturbé pour fournir des explications.
Nous arrivons enfin à destination, les pieds trempant dans du sable fin et doux, bien que très froid à cause de la température actuelle. Le sol ne tremble plus, qu'est-ce que ça pouvait être ? Quelle chose pouvait faire trembler le sol à ce point ? Je pense que je n'aurai pas de réponse à cette question pour le moment. Et puis, je suis bien trop curieux de savoir ce que cette colline cache derrière elle.
Le petit mioche est par contre très en retrait, je vais essayer d'aller le voir afin de lui poser quelques questions, sait-on jamais.
Après un sprint haletant, nous atteignons notre destination, nos pieds foulant le sable fin et doux, malgré sa froideur. Le tremblement du sol cesse, mais le mystère demeure. Je m'interroge sur la cause de ce phénomène, mais le gamin semble trop perturbé pour fournir des explications.
— Oh, pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi m'as-tu agrippé comme ça ? Demandai-je, cherchant des réponses.
Le gamin répond en dessinant dans l'air un immense cercle avec ses mains, ajoutant des cornes imaginaires à sa tête avec une grimace menaçante. Un geste étrange qui m'échappe, mais il paraît indiquer un danger imminent en mimant un animal effrayant.
Ignorant son jeu, je décide de grimper jusqu'au sommet de la colline pour voir ce qui se trouve derrière. La vision qui s'offre à moi est stupéfiante : une oasis luxuriante avec un grand lac au milieu d'un désert aride. L'excitation de la perspective de l'eau après une si longue marche m'envahit, m'incitant à courir vers cet endroit béni.
J'oublie le gamin et même la température qui pourtant tétanise mes muscles et m'empêche même de parler. L'adrénaline et l'excitation de savoir que je pourrais enfin bientôt boire me poussent à courir de toutes mes forces jusqu'à cette oasis. Je n'ai pas bu une seule goutte d'eau depuis un long moment, et j'arrive à saturation.
En m'approchant de l'Oasis, je distingue plusieurs lumières venant de torches. De gros rochers empilés et entourés de drapeaux d'une couleur cuivre se démarque des tentes alentours, protégés par un long tissu, sûrement pour empêcher le sable d'entrer à l'intérieur.
Cependant, à mesure que je m'approche de l'oasis, une étrange sensation m'envahit. Mes jambes se sentent lourdes, mes muscles refusent de coopérer, et la température semble chuter de manière draconienne. Je me retrouve paralysé, incapable de faire le moindre mouvement, tandis qu'un voile noir obscurcit ma vision, remplaçant l'océan de rafraichissement qu'était censé être le lac.
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